Le Val de Bise - Module NWN
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Le Val de Bise - Module NWN

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Syclia
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Syclia


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MessageSujet: [Parti][Validé][Moine][H] Mia   [Parti][Validé][Moine][H] Mia EmptyLun 15 Jan - 19:01

Citation :
Nom du compte joueur : Syclia
Nom du perso: Mia
Race: Humaine
Age: 26 ans
Alignement : Loyal Neutre
Religion : Kelemvor
Classe : Moine
Arme de prédilection/domaines/école de magie : Frappe à mains nues
Trait de Caractère : Elle passe des heures à observer les gens en essayant de ne pas les juger outre mesure. D’un naturel discret, elle montre toutefois une certaine détermination quand il s’agit de ses convictions.
Description physique : C’est une silhouette fluette qui passe devant vous. Sa démarche effacée semble presque aérienne. Si elle s’approche de vous, vous lui trouvez un physique tout ce qu’il y a de plus banal.. sans aucune trace de beauté flagrante.
Son visage disparaît souvent sous sa capuche. Ses cheveux noirs demeurent noués en un chignon très stricte. Quant à ses yeux.. ils sont d’un gris extrêmement pâle.
La plupart ne prendrait même pas la peine de s’intéresser à elle mais pour ceux qui la détailleront tout de même du regard (et si l’occasion se présente), ils finiront peut-être par distinguer une fine cicatrice qui serpente le long de son cou et va se perdre sous son vêtement au niveau de son épaule gauche.
Autour de son cou, on distingue aisément une fine chaîne en argent au bout de laquelle se trouve un pendentif représentant un bras droit de squelette tenant une balance dorée.

Dogme de Kelemvor a écrit:
Comprenez que la mort fait partie de la vie. Il ne s’agit pas d’une fin mais d’un commencement. Il ne s’agit pas d’un châtiment mais d’une nécessité. La mort est un processus dans lequel il n’y a nulle tromperie, nulle dissimulation, nul hasard. Aidez les autres à mourir avec dignité lorsque viendra le moment, mais pas avant. Dressez-vous contre ceux qui voudraient artificiellement prolonger leur vie au-delà des limites naturelles, comme les morts-vivants. Honorez les morts, car les actes qu’ils ont accomplis de leur vivant ont fait de Faerûn ce qu’il est aujourd’hui. Les oublier, c’est oublier où nous sommes et pourquoi nous nous y trouvons. Faites en sorte que, dans tout Faerûn, nul humain ne meure de mort naturelle sans un prêtre de Kelemvor à ses côtés.

Les battements de mon cœur résonnent en moi en des coups sourds et réguliers. Le vent souffle sur mon visage, apportant avec lui nombre d’effluves diverses ainsi que cette douce chaleur annonciatrice du printemps. Autour de moi : le silence qui précède le lever du soleil. J’aime tout particulièrement cet instant de la journée. J’y trouve quiétude et sérénité. Ainsi, je puis faire le point et méditer.

Nombre de personnes se demandent à quoi peuvent bien penser les moines quand ils demeurent ainsi les yeux fermés des heures durant. Certains se moquent même en supposant qu’en fait nous devons dormir au moins la moitié du temps et que c’est juste pour faire illusion. Cela me fait sourire. Moi-même il m’a fallu du temps pour comprendre tous les bienfaits de ces instants privilégiés. Mais heureusement, j’y suis parvenue… c’est ce qui m’a sauvée.

Je suis née dans une famille de fermiers. Nous n’étions guère riches, mais nous ne manquions de rien. J’étais la troisième enfant d’une famille qui comptait quatre filles et deux garçons. Notre vie était paisible et harmonieuse. Certes, être si nombreux impliquait que chacun fasse des compromis, mais peu importait. Nous étions heureux. Cela ne dura pas.

J’avais 14 ans quand ma dernière petite sœur mourut deux jours après sa naissance. Des cris et des larmes retentirent pour la première fois dans la maison. Ma mère tenta de reprendre le dessus aussi vite que possible pour nous autres. Une année passa presque normalement, presque comme avant. Ma plus grande sœur se maria. Elle était magnifique dans sa robe de mariée. Je ne l’avais jamais vue aussi souriante que ce jour-là. Elle mourut le lendemain, renversée par une cariole en allant au marché. Quelques mois seulement passèrent lorsque ce fut au tour de mon petit frère de mourir de maladie. Je voyais mes parents décliner petit à petit chaque jour. Les cris devinrent de plus en plus fréquents. Il ne se passait plus un jour sans que mes parents ne se disputassent. Mon père commença à s’adonner à l’alcool, y cherchant du réconfort.. ou du moins autre chose que des reproches. Mon frère et ma sœur prirent alors l’habitude de s’évader dans les bois, fuyant ainsi la maison familiale. Moi je demeurais là. Je ne pouvais laisser ma mère seule avec son chagrin. Et puis.. elle était à nouveau enceinte, ce qui était contraire aux conseils de la sage-femme. Un soir, mes frère et sœur tardèrent pour souper. Mon père partit à leur recherche, jurant qu’ils auraient la raclée de leur vie. Quand il rentra, jamais je ne pourrais oublier son expression : une tristesse infinie, mêlée à de la rage et de l’impuissance. Il portait le corps de ma sœur.. Ma mère cria.. et quand elle vit l’état du corps, elle sombra. Tout alla très vite. Nous fîmes notre possible mais le sang qui s’échappait peu à peu de son corps emportait avec lui l’essence de sa vie. Le guérisseur dit qu’il y avait très peu d’espoir. Quand son cœur cessa de battre, toute flamme s’éteignit dans le regard de mon père. Vide. C’est comme si tout son corps demeurait vide. Il ne restait plus qu’une enveloppe qui allait ça et là telle une machine. Mais il ne parla plus. Et ses yeux.. les rares fois où je vis une sorte de.. conscience dans ses yeux, c’était comme pour chercher quelque chose.. ou quelqu’un.. Il ne me voyait plus. Il était comme.. mort. Je me demandais alors s’il ne valait pas mieux pour lui qu’il soit tout simplement mort au lieu d’errer de la sorte. A cette époque, j’avais aussi souvent l’impression d’être maudite, tout le monde autour de moi quittant ce plan pour un autre en si peu de temps. D’autre fois je me demandais à quand serait mon tour. Il était même des jours où je souhaitais que cela arrive rapidement, détestant cette attente lancinante. Une fois j’ai même essayé de mettre fin à mes jours. La lame tremblait.. mais je n’eus pas le courage et la taillade dévia de son chemin initial. J’étais toujours en vie. Mais j’attendais ma mort.

C’est alors que je fis la rencontre qui changea ma vie.. ou plutôt qui m’appris à l’apprécier. Il se prénommait Laurent. Il voyageait de ville en ville, portant avec lui sagesse et convictions. Quand plus tard, je lui demandais ce qui l’avait attiré chez moi lors de notre rencontre, il me dit que ce fut mon regard : un gouffre de tristesse. Il apprit au village le malheur de ma famille et avait bien senti que je le suivais discrètement dès que j’en avais l’occasion. C’était le premier moine que je voyais. Son entraînement, qui ressemblait presque à une danse, m’avait fascinée ce jour d’automne où je l’aperçus pour la première fois dans une clairière. Quand enfin je trouvais le courage d’aller lui parler, je fus très maladroite. Mais il montra à mon égard.. comment dire.. une certaine chaleur malgré ses paroles qui demeuraient très neutres dans leur contenu. Petit à petit il réussit à trouver les clefs de mon âme et je finis par me confier à lui. Il ne cilla point durant mon récit, me laissant le temps nécessaire pour trouver les mots et le courage d’aller toujours plus loin. Quand j’eus fini, je m’attendais à ce qu’il me juge ou me fasse la morale.. surtout sur cette envie de fuir la vie. Mais il n’en fit rien. Il se contenta de me faire la proposition la plus inattendue qui soit : partir avec lui afin de devenir son élève. Il m’avait déjà parlé de ce qu’il était et faisait, du moins autant que l’on puisse énoncer cela avec des mots. Il faisait partie des premiers moines qui avait trouvé leur voie au service de Kelemvor. Le clergé était encore ‘jeune’. Aucun ordre monastique n’avait encore été véritablement créé. En fait, auparavant il faisait partie de l’Ordre Ancien, mais la vie changea ses croyances et le poussa à se tourner vers Kelemvor. Ma décision ne fut pas difficile à prendre. Je m’arrangeai avec ma tante pour qu’elle s’occupât de mon père, puis je fis mes adieux à la maison familiale. Ainsi débuta le deuxième chapitre de ma vie.


Dernière édition par le Ven 26 Jan - 15:55, édité 2 fois
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Syclia
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Syclia


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MessageSujet: Re: [Parti][Validé][Moine][H] Mia   [Parti][Validé][Moine][H] Mia EmptyLun 15 Jan - 19:02

Nous voyageâmes énormément. Mon enseignement se fit essentiellement sur les routes, ou plutôt au contact de la population. Au départ, je pensais qu’il m’apprendrait ces gestes qu’il effectuait chaque jour lors de ses entraînements, mais il n’en fit rien. Je devais me contenter de le suivre et d’observer. Les mois passèrent, et j’avais du mal à comprendre où cela me menait. Quand j’osai lui poser la question, il me répondit qu’un jour je comprendrais de moi-même. Je me trouvais bien aidée de cette explication si.. laconique et énigmatique. Mais je persévérais et ne voulais le quitter. Dans les villes, nous aidions surtout les prêtres de Kelemvor qui faisaient leur office auprès des familles en deuil. Quand le besoin était nécessaire, mon Maître partait seul ou avec d’autres combattants du clergé pour anéantir des menaces morts-vivantes. A ces moments-là, je restais au temple, attendant auprès des prêtres. Un jour, le Père Samuel s’approcha de moi pour converser. Il connaissait déjà toute mon histoire. Il me demanda comment se passait mon enseignement. Je lui dis que je n’avais rien appris jusque là. Alors, lorsqu’il m’interrogea sur la certitude de cette opinion, j’hésitai. Avais-je appris quelque chose ? Tout ce que j’avais fait c’était écouter les malheurs des gens qui avait du mal à faire leur deuil et les paroles de Père Samuel et de mon Maître pour les guider… Je regardais Père Samuel dans les yeux, mais mon esprit commençait déjà à voguer à des milles. Il y avait près d’un an, je ne pensais qu’à mourir afin de mettre fin à mes souffrances. Lors de mon voyage avec mon Maître, à la longue les complaintes des gens que l’on rencontrait finissaient par m’agacer. Pourquoi ? .. parce que cela ne faisait que renvoyer l’image de moi-même, cette image que j’essayais d’enfouir au fin fond de ma mémoire, d’oublier. « Mia » La voix de Père Samuel me ramena à la réalité. « Ce qui compte n’est pas tant l’image que les autres ont de nous. Le plus important c’est l’image que nous avons de nous-même. » Sur ce, il se leva et me laissa seule avec mes pensées. L’image que j’avais de moi-même.. je la fuyais depuis si longtemps que j’en oubliais qui j’étais. Qui est donc Mia ? J’étais la fille de mes parents, la sœur de mes frères et sœurs.. je devais bien admettre que malgré tous les malheurs qui furent miens, je n’aurai pas voulu une autre famille que la mienne. Alors pourquoi tenter de les oublier ? .. parce que je ne repensais alors qu’à leur mort ou leur folie. J’avais oublié tous les moments heureux que nous avions partagé. Kelemvor dit que la mort fait partie de la vie, qu’elle n’est pas une fin en soi.. Il dit aussi qu’oublier ceux qui sont morts, c’est oublier où nous sommes et pourquoi nous nous y trouvons. C’est là que je commençais à comprendre. En tentant d’oublier ma peine, j’en étais venue à chasser les souvenirs que j’avais de ma famille.. et donc en chemin, je me suis perdue. Oublier les miens.. quelle égoïste j’avais été. J’espérais ne pas avoir fait trop de peine à ma défunte mère là où elle était. Elle avait tout fait pour prendre sur elle et nous apporter un peu de joie malgré son chagrin. Quant à mon père.. je ne devais plus lui en vouloir pour avoir baissé les bras afin de vivre dans un rêve éveillé. La mort. Ce n’est pas un châtiment… mais juste.. une nécessité, un passage obligé, une étape de la vie.. car même après la mort, il y a une vie.. différente, mais l’âme est éternelle (pour la plupart). Après cela, je me sentis plus légère. A son retour, mon Maître vit le changement. Et pour la première fois, je le vis sourire. Il me dit que j’étais prête à passer à la deuxième étape de mon enseignement. Il m’expliqua que devenir moine était avant tout une recherche perpétuelle pour mieux se connaître. En me voilant la face jusque là, il m’était impossible de m’ouvrir à mon corps, à mon âme, pour être à leur écoute. Il me demanda si je voulais poursuivre mon enseignement à ses côtés, me laissant le choix de retourner auprès de mon père. Il me dit également que je pouvais suivre la voie de la prêtrise si je voulais favoriser le don de soi auprès d’autres êtres qui auraient souffert comme moi. Il me laissa le temps de la réflexion. Il aurait été facile de retourner chez moi, mon deuil étant enfin terminé. Mais je n’en avais pas envie. Cette année d’enseignement m’avait offert un nouveau regard sur le monde, un regard que je ne voulais surtout pas oublier. Devenir prêtresse ? Aider les gens à aller mieux comme moi était plaisant. Mais.. je me remémorais cette phrase énoncée par le Père Samuel : « Ce qui compte n’est pas tant l’image que les autres ont de nous. Le plus important c’est l’image que nous avons de nous-même. » Devenir prêtresse aurait peut-être été un acte narcissique, ou peut-être pas. Mais il était certain que je n’avais pas fait le tour de l’étude de moi-même. Quand on sait que ces réflexions et cette écoute de mon cœur m’a permis de me sentir déjà si légère.. qu’adviendrait-il si je poussais plus loin cette réflexion ? Et puis, en devenant moine je pourrai aussi aider mon prochain, différemment qu’un prêtre, mais tout de même. Ma décision était prise. Je voulais parfaire la connaissance de mon corps, de mon âme, de mon cœur afin d’agrandir ma perception des choses et des êtres. Grâce à cela, j’apporterais ma petite pierre à l’édifice de la vie. A la fin de la semaine, j’informai mon Maître que je souhaitais poursuivre mon enseignement à ses côtés. Nous fîmes alors nos adieux au Père Samuel et partîmes dans une forêt coupée de toutes civilisations.

Après avoir compris le sens et l’importance du dogme de Kelemvor et avoir enfin fait mon deuil, il était temps pour moi d’apprendre à connaître mon corps. Nous vivions en ermites avec le stricte nécessaire. La solitude ne me pesa pas, ni même les restrictions alimentaires. Nous commençâmes par plusieurs journées de jeune, afin que je connaisse non seulement les limites de mon corps sur ce point mais surtout parce que, quand on arrive à cet état de conscience, il est plus facile d’entendre les besoins de mon corps, de sentir ses réactions. Ce n’était pas que le tiraillement de la faim que je sentais, il y avait aussi autre chose. Tout d’abord, mêlée à cette solitude et aux restrictions de confort, je compris petit à petit les réels besoins de mon être d’un point de vue matériel. Puis un jour, je tombais dans l’inconscience. Mon Maître me dit que j’eus de la fièvre pendant 2 jours. Mais.. durant ces deux journées je fis un rêve étrange. Je revécus les moments forts de ma vie, puis ma prise de conscience au temple de Kelemvor. C’est là que je crus voir ma famille.. leurs âmes qui venaient me chuchoter à l’oreille de ne pas les oublier.. que je ne devais pas être malheureuse parce qu’ils n’étaient plus.. que je devais profiter de la vie.. je me vis ensuite.. fadasse, voulant baisser les bras. J’eus envie d’aller vers cet autre moi pour le secouer et lui intimer de reprendre sa vie en main.. et c’est ce que je fis. Je me vis secouant mon double.. et c’est là que je repris connaissance, me retrouvant dans mon lit. Le jeûne était terminé. Il m’apporta une soupe. Je racontai mon rêve à mon Maître. Comme d’habitude, il me laissa tirer mes propres conclusions (afin d’éviter d’influencer, de modifier ma propre perception des signes de mon être). Je lui dis que cela confirmait la voie que j’avais prise et qu’au fin fond de moi, c’était réellement ce que je souhaitais.
Nous passâmes ensuite à des exercices plus physique. Si je n’étais pas du genre maladroite, je n’étais pas non plus très souple. Il m’aida à travailler ma souplesse afin de toujours repousser plus avant mes limites. Comme il disait, le corps humain est capable de bien des choses. Le tout est de persévérer et d’aller toujours de l’avant, mais sans brûler d’étapes car il s’agissait aussi de respecter son propre corps. En fait, si je puis dire, je devais avancer main dans la main avec mon corps dans l’étude et le développement de ce même corps. Au fil des mois, je réussis à accomplir des prouesses de dextérité.
Puis mon Maître accentua mon instruction. Je devais à présent être également à l’écoute de mon âme, de mon cœur et lié cela avec celle de mon corps. J’eus du mal à comprendre ce qu’il entendait par là exactement. Il m’y aida en me faisant faire des exercices. Au début, je devais rester le plus longtemps possible sous une cascade d’eau glaciale. Il m’informa qu’on ne passerait pas à l’étape suivante avant que je ne puisse rester toute une journée sans contrainte. L’exercice ne fut point aisé, mais je commençais à réellement comprendre ce que l’on appelait le pouvoir du mental sur le corps. Tout mon entraînement précédent m’y aida. J’étais à l’écoute de mon corps, j’entendais qu’il me ‘disait’ qu’il avait froid. Puis, c’était comme si je négociais avec moi-même… Je me rappelais la période de jeûne et de la perception des réels besoins que j’avais eu. Je me concentrais sur cette idée pour l’approfondir. Finalement, je parvins à comprendre, à réellement comprendre, que la température de l’eau sur mon corps n’était pas si ‘pénible’ que cela, ou plutôt que c’était une limite corporelle que je pouvais repousser également. Après plusieurs jours, je parvins enfin à rester le temps déterminé sous la chute d’eau sans que cela ne me dérangea outre mesure. Certes j’avais toujours froid. Mais cela me ‘dérangeait’ moins qu’avant. Les exercices de ce genre s’accentuèrent. Une fois, mon Maître m’attacha pratiquement nue devant une fourmilière. Il avait mis une protection au niveau de mon nez, de ma bouche et de mes yeux pour éviter que les fourmis n’y pénètrent. La première fois, il me laissa comme ça pendant 15 minutes. Puis chaque jour nous y retournions, et chaque fois il m’y laissait plus longtemps jusqu’à ce que j’y restai une demi journée durant. Cet exercice m’apprit deux choses : non seulement à renforcer ma résistance face aux nombreuses piqûres, mais aussi à demeurer parfaitement immobile comme pour me fondre avec le décor. En effet, moins je bougeais, moins j’avais de risque d’être piquée.
C’est ainsi que l’on passa à la suite de l’entraînement : le développement des compétences propres à un moine. Pour cela, il m’enseigna l’art de la chasse. Enfin non, ce n’était pas chasser que je devais faire.. mais plutôt arriver à suivre un animal sans me faire voir afin de pouvoir l’attraper à mains nues avant qu’il n’ait eu le temps de fuir. Je dus également aiguiser mon sens de l’ouïe pour trouver l’animal en question.
Une fois cet exercice maîtrisé, nous eûmes une longue conversation. Il m’apprit que la prochaine étape consistait à m’apprendre à me battre. Mais avant cela, nous parlâmes durant des heures de l’utilisation que je pourrai faire des techniques qu’il allait m’apprendre. Ainsi, il m’apprit les dangers de la vengeance : cela noircirait mon âme et risquerait même de créer des interférences entre elle et ‘moi’. Nous passâmes ainsi en revue plusieurs sentiments qui pourraient altérer mon jugement et donc ma perception de moi-même et du monde.
Une fois cette partie théorique accomplie et assimilée, il me remontra des mouvements que j’avais appris lorsque j’apprenais à maîtriser mon corps. Certains d’entre eux ressemblaient à cette danse qu’avait effectué mon Maître la première fois que je l’avais vu. C’est alors qu’il m’apprit d’autres enchaînements et m’expliqua dans quelles circonstances de combat elles pouvaient s’avérer très efficaces voir mortelles pour mon ennemi. Sur la fin, nous combattions tous deux et il mélangeait tant tout ce qu’il m’avait apprit que je dus créer moi-même mes propres enchaînements. C’était étrange et fascinant. Je ne sais comment l’expliquer mais quand je combats, parfois j’ai presque l’impression que c’est mon corps et mon cœur qui me soufflent les mouvements adéquats à prendre pour éviter un coup. De plus, cette connaissance de mon propre corps me permettait de mieux connaître le corps humain et ses points faibles, ce qui m’aidait à porter les coups là où il fallait quand il le fallait. Ainsi, si je ne gagnais pas en puissance, mes réflexes étaient inouïs et mes coups portaient vite. Plus tard, quand j’accompagnai mon Maître en mission, je le vis porter plusieurs coups tandis que l’autre n’en donnait qu’un seul. C’était sûrement cette connaissance de son corps et de celui de l’adversaire, de l’espace occupé par chacun, bref cela lui permettait d’aller plus vite que son adversaire.
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Syclia
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MessageSujet: Re: [Parti][Validé][Moine][H] Mia   [Parti][Validé][Moine][H] Mia EmptyLun 15 Jan - 19:03

Je progressais plus vite que mon Maître ne l’aurait pensé. Un matin, il me dit que mon enseignement dans ces bois était terminé et que nous allions repartir pour la ville. Je regrettais presque ce départ. J’avais vraiment aimé ces années en ermite. J’y avais appris tant de choses. Mon Maître vit ma triste mine. C’est alors qu’il me dit ceci : « Quand le Père Samuel t’a dit que l’image de toi-même comptait plus que celle qu’avait les autres sur toi, sa phrase restait incomplète en un sens. Cela est vrai, mais demandes-toi aussi si l’homme a été créé pour vivre seul. » La réponse à cette question me semblait évidente : non. Et pourtant, je n’arrivais pas à aller plus avant dans cette idée. Nous nous rendîmes dans la ville d’Iriaebor. Ce fut étrange et pourtant pas si surprenant que cela. Je voyais tous ces gens autour de moi.. mais plus de la même façon qu’avant. Le soir de notre arrivée, je me confiais à mon Maître. Je lui dis que je trouvais les gens futiles.. qu’ils avaient tendance à se plaindre pour un rien. J’ajoutai immédiatement que je savais que j’étais ainsi il n’y a pas si longtemps que cela et que je ne devais pas l’oublier. C’était grâce à mon Maître que j’avais réussi à me surpasser, mais je ne devais pas pour autant me sentir meilleure que les autres. Je lui dis que j’étais désolée de juger aussi sévèrement autrui et que c’était aussi pour cela que j’avais besoin de lui en parler. Il m’informa que ma réaction était tout à fait normale. Mon apprentissage s’était en grande partie déroulée en ermite dans les bois. Mais il ajouta qu’il n’était pas sûr que c’était là bas que j’avais accompli l’essentiel de ma formation. Il m’invita alors à me remémorer la première année passée ensemble dans cet autre temple de Kelemvor, en demeurant auprès des gens. C’est ce que je fis dans les jours qui suivirent. Je me rappelais leur peine qui se lisait dans tout leur être : leur tenue, leur démarche, leur comportement, leurs mots, l’intonation de leur voix, leurs yeux. Puis je me souvenais de cette petite étincelle qu’allumait le prêtre dans leur regard.. de la gratitude. Bon ou mauvais, nous sommes tous égaux devant la mort. J’observais la foule qui passait devant moi et les autres prêtres qui prêchaient chacun pour sa paroisse. Parfois il y avait des éclats mais était-ce si grave ? Chaque homme, chaque femme est libre de choisir sa foi. Cette liberté est indéniable. Ainsi allait le cours de mes réflexions. Pour finir, je convins qu’il était inutile de juger les gens sur les choix qu’ils font dans leur vie. Certes, je ne pouvais éviter d’avoir ma propre opinion sur les choses, mais après tout, l’essentiel est qu’ils aient vécu et qu’il y ait quelqu’un pour se souvenir d’eux, de ce qu’ils ont apporté dans la trame de l’Histoire. Oui, c’est cela le plus important. Et comme mes pairs, je veillerai à ce qu’une fois la page de leur vie sur Toril tournée, on accorde le respect dû aux morts. Ne pas juger, juste observer et faire en sorte que la volonté de Kelemvor soit accomplie. Telle était ce que je souhaitais faire de ma vie. Mon Maître ne put retenir un sourire quand je lui fis part de ma décision et en même temps, je crus voir une pointe de tristesse dans son regard. Il me conduisit à un enterrement. Là, je vis une jeune prêtresse faire son office. A la voir, on comprenait que c’était sa première fois et pourtant elle y mettait tout son cœur, toute son âme, si bien que la cérémonie fut réussie. Peu après la cérémonie, mon Maître m’informa que le temps était venu de nous séparer. Il m’avait apprit tout ce qu’il pouvait m’apprendre et il était temps pour moi de continuer mon étude sur moi-même et sur les autres seule, sans qu’il n’interfère d’aucune façon dans mes réflexions. Ce fut un instant pénible, car plus qu’un Maître il avait été un guide pour moi.. et puis.. d’une certaine façon il m’avait sauvé la vie. Mais je ne revins point sur sa décision car je la savais justifiée. Il m’informa que le grand prêtre souhaitait me voir à la fin de la semaine. Nous passâmes notre dernière soirée ensemble à converser sans mentionner son prochain départ. Le lendemain, il partit à l’aube. Nul mot n’était utile pour exprimer notre chagrin car nous savions également tous deux que ceci n’était qu’une étape de nos vies.

Le grand prêtre me présenta la jeune prêtresse qui officia les funérailles. Elle se nommait Tessa. Il nous fut confié quelques missions durant lesquelles nous apprîmes à faire connaissance. Par moment je crus voir le Père Samuel et mon Maître œuvrer côte à côte, chacun selon ses aptitudes. Ceci dura un an, une année durant laquelle je m’appliquais à servir Kelemvor de mon mieux. Je pus ainsi affiner également ma recherche de moi-même et ma compréhension de mon environnement. Après tout, on apprend aussi sur soi à travers le regard des autres.

Hier j’ai été convoquée à une assemblée. Tessa s’y trouvait également de même qu’un homme masqué. Son armure particulière de même que son masque me rappela cet homme que j’avais vu lors des funérailles il y a un an. Il était accompagné d’une nécromante. Revan et Solen, tels étaient leurs noms. C’est alors qu’on nous annonça que toutes les enquêtes menées ont appris qu’un noble d’Iriaebor avait empoisonné une partie de l’eau potable de la ville et que la haine en faisant cela mêlée au nombre de morts attira des esprits désincarnés. L'ordre avait heureusement réussi à anéantir les mort-vivants et à contenir l'épidémie, mais l'homme qui en était la cause s'était enfuit pour la Côte des Epées. Il fut alors décidé que nous serions tous les quatre envoyés en mission là-bas pour enquêter.

La vie emprunte souvent des chemins inattendus. Mais peu importe. Tant que l’on vit pleinement.


-------------------
Hum je pensais pas que ça ferait aussi long.. Merci à ceux qui auront eu le courage de lire jusqu'au bout.. J'avoue que c'est la première fois que je fais une moine et du coup j'ai cherché à comprendre la classe au fil des lignes.. d'où le caractère exhaustif de son enseignement... Embarassed
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_andrealpha_
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MessageSujet: Re: [Parti][Validé][Moine][H] Mia   [Parti][Validé][Moine][H] Mia EmptyMar 16 Jan - 15:34

Validé.
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Syclia
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MessageSujet: Re: [Parti][Validé][Moine][H] Mia   [Parti][Validé][Moine][H] Mia EmptyMar 16 Jan - 15:52

Merci ! cheers
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Syclia
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MessageSujet: Re: [Parti][Validé][Moine][H] Mia   [Parti][Validé][Moine][H] Mia EmptyVen 26 Jan - 15:57

Légère modification de la description physique. Avec son nouveau vêtement on voit son cou.. d'où ceci :

Citation :
Autour de son cou, on distingue aisément une fine chaîne en argent au bout de laquelle se trouve un pendentif représentant un bras droit de squelette tenant une balance dorée.
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Volvic
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MessageSujet: Re: [Parti][Validé][Moine][H] Mia   [Parti][Validé][Moine][H] Mia EmptyMar 25 Sep - 23:08

Au chaud au cimetière
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MessageSujet: Re: [Parti][Validé][Moine][H] Mia   [Parti][Validé][Moine][H] Mia Empty

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