Le Val de Bise - Module NWN Forum du Val de Bise, module RP de Neverwinter Nights |
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| Sanctification du Temple du Gantelet | |
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Nemaril Apprenti posteur utile
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| Sujet: Sanctification du Temple du Gantelet Ven 17 Nov - 15:41 | |
| Lorgol, Cité des Milles Tours, la splendeur décadente du Nord, l’ancien joyau de la puissance du Seigneur Noir dans le Val Bise… Aujourd’hui affaiblie, et en proie à la menace d’une tribu de géants des glaces furieux. Lorgol, fière cité ayant survécu à un siège terrible en repoussant la Coalition du Sombre Espoir par le passé, au prix de lourdes destructions… Pour ne s’en relever que plus glorieuse que jamais, du moins… C’est ce qu’ils avaient tous espéré.
La lune est haute dans le ciel, dardant ses blancs rayons et sa pâle magnificence sur les hautes tours d’où la ville tire son nom. Dans ce ciel ombragé et obscur plongeant Lorgol dans une pénombre grandissante et chargée d’angoisse, un groupe d’hommes se distingue par son étonnante et silencieuse procession. Ils sont une vingtaine et ils avançent en colonne de deux de front. La moitié d’entre eux revêtent des bures sombres à capuchon abaissé, l’autre moitié est composé d’hommes imposants en armures noires comme la nuit qui baigne la scène. Ils transportent des braseros qui illuminent leur passage d’une traînée lumineuse sinistre.
Ils se dirigent vers le centre ville, le nerf du pouvoir lorgolite, là où se trouvent fièrement dressés les plus importants bâtiments de la cité : la salle du Conseil des Lames, la Tour Obsidienne, le Palais Marchand, la fameuse Auberge de la Plume Noire… Et le Temple du Gantelet, le Temple du Seigneur Baine.
L’imposant édifice trône au centre de la place, sur des hauteurs, surplombant la cité de ses orgueilleux remparts, bâti à l’image d’une forteresse sombre et menaçante. La pierre obsidienne formant l’essentiel du temple luit d’un éclat faible mais sinistre, refleté par le regard blafard de l’astre lunaire. Le temple ressemble à un être vivant en cet instant où la pénombre nocturne domine la cité, une sorte de bête sauvage en train de se repaître, à ne déranger sous aucun prétexte. Des rares vitraux percés dans les murs gigantesques et surmontés de pals géants filtre une lumière malsaine et verdâtre, témoignant avec certitude qu’un sombre rituel se déroule entre les murs angoissants de l’edifice.
La procession s’engage alors sur la pente pavée de pierre menant aux majestueuses portes du Temple, passant devant une série de gardes noirs postés en faction. La dizaine de fidèles s’arrête sur le pas des battants massifs de plusieurs mètres de haut. Le symbole du Seigneur des Ténèbres est gravé au centre de la porte : un poing noir d’où s’échappent des rayons verts. Bientôt, les lourds battants s’écartent dans un silence pesant, laissant place à la pénombre intérieure du temple. Aussitôt, les fidèles s’engagent à l’intérieur, toujours porteurs des braseros. Ils pénètrent alors dans un vaste hall carré plongé dans une semi pénombre que viennent percer les multiples reflets des flammes dansantes des braseros transportés par les adeptes de Baine. Les murs sont fait de la même pierre sombre qu’à l’extérieur, et le dogme du Seigneur des Ténèbres y est incrusté dans la langue des enfers, les lettres courant tout autour du hall. Au centre de cette vaste pièce au plafond se perdant dans les ténèbres se trouve un grand cristal d’un rouge sombre, luisant d’un éclat malsain. En sus de la porte d’entrée, trois grandes portes à battant double se présentent à chaque côté du hall, ainsi qu’une plus petite vers la droite de l’entrée.
Les fidèles se dirigent d’un pas lent vers la grande porte se trouvant en face de l’entrée, non sans s’être inclinés profondément devant le cristal rubis, cœur du pouvoir du temple, symbole de la suprématie des serviteurs mortels du Seigneur des Ténèbres. La procession se scinde en deux groupes allant chacun d’un côté du hall avant de se rejoindre pour s’engouffrer dans la pièce s’offrant à eux. Celle ci aussi est plongée dans une pénombre dérangeante que repousse faiblement l’éclat arrogant des braseros transportés. Aucune issue hormis la descente d’escalier se trouvant juste en face d’eux. Deux des gardes noirs composant la procession se campent à chaque côté de l’issue, dos au mur, puis laissent passer le reste de la procession, celle ci s’engageant dans une longue et pénible descente vers les profondeurs obscures du grand temple.
Après de longues minutes d’une descente infernale, le petit groupe arrive dans une vaste salle souterraine aux murs faits d’une roche noire et opaque. Des torches fixées aux murs produisent une faible lumière qui est alors accentuée par les flammes portées par les adeptes. Une petite porte se trouve sur leur gauche, tandis que deux portes de pierre massives se trouvent devant eux. A nouveau, la procession se scinde en deux, empruntant une des portes se trouvant en face. Quatre gardes noirs se positionnent autour des portes, comme leurs prédecesseurs à l’étage et y restent en prenant leur poste de garde tandis que le reste des fidèles passe à travers les deux issues.
Ils se retrouvent bientôt à arpenter deux ponts de pierre étroits et parallèles surmontant une rivière de magma en fusion et de lave jaillissante en geysers menaçants. L’un des fidèles, plus malchanceux ou imprudent que les autres, est éclaboussé par des gerbes de laves issues d’un geyser innoportun et hurle aussitôt à la mort sous l’action de la morsure brûlante dévastant ses chairs. Nul n’y prête attention, la procession continuant sa route pour pénétrer dans une nouvelle salle chacun par l’une des deux portes alors que le novice malheureux continue de hurler en étant dévoré par les gerbes enflammés. Il finit par s’effondrer au sol, sans vie, tel le faible pitoyable qu’il est.
Les fidèles entrent alors dans le cœur du pouvoir divin du temple, dans la salle de prière… Obscure et sinistre, bien plus encore que le reste du temple maudit. La salle est vaste, gigantesque, le plafond est invisible mais l’air abondant laisse deviner qu’il est très haut... Pourtant, cet air est à peine respirable tant il est étouffant et chargé d'encens cérémoniel. Deux rangées de bancs de prières parallèles s’offrent à la vue des adeptes pénétrant dans ce lieu sain, et au bout, un pentacle incrusté de sang dans le sol. Ce dernier est entouré d’une série de bougies brûlant de flammes verdatres, une bougie à chaque pointe de l’étoile du pentacle. En face du pentacle se trouvent l’Autel de Baine, une paire de mains paumes ouvertes et jointes à leur base, une paire de mains noires faites de l’obsidienne le plus pur, une roche sans doute issue des Neuf Enfers, un autel fraîchement apporté pour remplacer l’ancien, fait d’un seul et unique bloc taillé. Encore au delà de cet autel sacré se trouve un trône vide et gigantesque dans lequel seul un géant pourrait s’asseoir à l’aise, lui aussi paraissant taillé d’un seul et même bloc d’obsidienne. Il est surmonté de crânes grimaçant figés dans l’expression des peurs les plus ignobles et inhumaines. Les accoudoirs forment deux gantelets sombre se terminant en deux poings sévères et griffus. Le trône est vide, bien évidemment… Vide de mortel, évidemment… Car le symbole du trône vide derrière l’autel représente le Seigneur des Ténèbres. Ce trône vide remplace celui que l’ancien patriarche usurpait de sa folle arrogance mortelle, ce trône vide aux proportions gigantesques irradie de pouvoir divin, d’une présence terrifiante gorgée de haine envers le monde entier, et d’une puissance étouffante et sinistre.
Partout dans la salle de prières sont assis des novices, des fidèles, des mages, des prêtres, des chevaliers, des soldats, des exécutants… La salle est bondée, remplie de fidèles tous revêtus de bures sombres à capuchon rabattus sur leur visage, sans distinction de rang ou de caste. Les derniers chevaliers noirs ayant formé la procession de fidèles se placent aussitôt tout autour de la salle pour prendre leur poste de garde silencieux, dégainant des épées à la lame noire incrustés de runes vertes pour les brandir devant eux à la verticale. Une prêtresse aux cheveux roux revêtue d’une armure de cérémonie se trouve sur le côté droit de l’autel, un morgenstern sinistre battant ses flancs. Une guerrière aux cheveux noirs et au port altier et sévère se tient dignement avec une rigueur martiale à l’autre extrêmitée de l’autel, parfaitement droite et immobile. Il y a une troisième femme équipée d’une armure terrifiante aux armes du Seigneur des Ténèbres, portant dans son dos une gigantesque épée à la lame noire gravée de runes magiques. Son visage est fier et froid, empreint de la solennité de l’instant, parfaitement consciente de l’importance de la cérémonie… Ses cheveux sont d’une couleur bleue étrange. Elle se tient bien droite derrière l’autel, en retrait… Dans l’ombre d’une derniere personne jurant avec l’opacité unie des multiples fidèles vêtus de bure. | |
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| Sujet: Re: Sanctification du Temple du Gantelet Ven 17 Nov - 15:42 | |
| L’Impercepteur se tient debout derrière l’autel, fixant les fidèles de son regard voilé par un capuchon magique d’où ne s’échappent que deux lueurs verdâtres et intenses semblant capable de percer les corps et les cœurs pour pénétrer les moindres pensées de l’âme. Son armure est imposante et sinistre, refletant son rang supérieur dans l’Eglise de Baine. Ses jambières de métal sombre sont striés de gravures d’émeraudes, ses genouillères forment deux poings noirs représentant le symbole de Baine. Un pagne de cérémonie fait d’une riche étoffe vert sombre et fendue aux cuisses est rattaché au lourd ceinturon du prêtre. Un morgenstern est fixé à ce même ceinturon, battant le flanc gauche de l’Impercepteur, garni d’une boule de métal hérissée de piques… Cette boule noire est en réalité une nouvelle représentation du symbole de Baine : la boule est un poing noirs d’où s’échappent des rayons verts, ceux-ci formant des piques sordides. Le plastron du grand prêtre est finement ciselé et incrustré du symbole de Baine, gravé à même le métal, le poing étant fait d’obsidienne taillée, les rayons d’emeraude. La richesse et la finesse du travail de l’armure témoigne du rang du prêtre, de massives épaulettes parachevant le tout, recouvertes d’un épais manteau de velours noir descendant dans le dos du maître mortel de ces lieux.
Le grand prêtre rabat alors d’un geste lent et précis son capuchon en arrière. Son visage est dur et froid, y est peint cette éternelle expression contemplative et sereine, forte d’un contrôle tranquille et constant. Un cache œil métallique sur lequel est gravé à nouveau le symbole du Tyran Suprême masque l’œil gauche du prêtre, seul son œil droit embrassant de son éclat d’onyx la vaste salle de prière dans laquelle pénètre les derniers vestiges de la processsion : une dizaine de prêtres. Les cheveux roux sombre de l’Impercepteur sont pour l’occasion coiffés en des tresses guerrières battant son dos.
Les dix prêtres s’agenouillent devant l’autel de Baine, puis cinq d’entre eux se placent autour du pentacle, l’un devant chaque pointe de l’étoile. Deux prêtres, ceux qui portent les braseros, se dirigent chacun à un côté de la salle et les déposent cérémonieusement sur deux emplacements en hauteur prévus à cet effet, remplissant la première partie du rituel. Ensuite, ils se retournent pour faire dos au braséros et s’agenouillent pour entrer dans une prière intense. Les trois derniers prêtres se dirigent vers le pentacle et s’y tiennent debout au centre, fixant l’Impercepteur. Ce dernier rompt alors le silence sombre et pesant ayant regné jusqu’alors sur la scène, sa voix forte et autoritaire retentit soudain dans toute la salle de prière et glaçe le sang des fidèles.
« En cette sombre nuit, mes frères, mes sœurs, nous voilà tous réunis pour chasser à jamais les relents maudits et impies de l’orthodoxie, et de l’essence damnée de l’ancien patriarche, qu'il soit maudit d'une éternité de tourment dans les Landes de la Désolation et du Désespoir ! ! En cette nuit, terrible entre toutes, fidèles du Seigneur des Ténèbres, nous allons resacraliser ce temple qui fut jadis le plus glorieux de la région ! Que le sang de l'hérésie comme de la Foi soit versé et renforce l'Autel dressé à la Gloire du Tyran Suprême, que tant d'âmes brisées de Terreur Lui soient offertes en sacrifice ! »
De l’éclat de son regard noir et unique, brûlant d’une haine absolue mêlée d’une dévotion d’un fanatisme dément, l’Impercepteur embrasse la salle de prière pour jauger chaque fidèle. Le spectre de la terreur se répand alors dans la salle sous le poids du regard juge du grand prêtre, chaque fidèle ayant alors l’impression que ses secrets les plus terribles sont révélés face à son intensité. Puis, le grand prêtre reprend sa litanie fervente, galvanisant les fidèles.
« Que le Seigneur des Ténèbres soit témoin en cette ténébreuse nuit de l’adoration éternelle et infaillible de ses suivants mortels, que tous ici craignent Son Courroux et la Sombre Terreur qu’Il répand dans nos cœurs afin qu’à notre tour nous la répandions sur ce monde misérable ! Que la Haine soit notre moteur, que la Peur de l’echec nous renforce, et que tout se consume et brûle dans les flammes de la Foi pour glorifier la Sainte Tyrannie ! Loué soit le Seigneur Noir ! Mort aux hérétiques et aux infidèles, que tous s’agenouillent devant la Toute Puissance de la Main Noire ! »
Tous les fidèles récitent alors d’une même et unique voix le dogme de Baine, formant un chœur sombre dont la ténébreuse litanie gagne en puissance à chaque seconde, se répandant partout dans le temple comme un vol de corbeaux effrayés. Le chant se glisse dans les couloirs, escalade les marches, gagne les étages, puis traverse les portes, jaillissant au dehors en défiant le silence de la nuit ayant recouvert Lorgol de son sombre manteau, propageant l'angoisse dans les rues désertes.
« Ne servez nul autre que Baine. Craignez-le toujours et assurez-vous que les autres le craignent encore plus. La Main Noire parvient toujours à frapper ceux qui cherchent à s'opposer à elle. Défiez Baine et vous trouverez la mort - ou par la mort prouvez votre loyauté, car c'est parfois ce qu'il peut exiger de vous ! » « Soumettez-vous aux ordres que Baine transmet par l'intermédiaire de son clergé. Ce n'est que par l'obéissance aveugle que vous pourrez accéder à la véritable puissance. Répandez la sombre terreur de Baine. Ceux qui ne le vénèrent pas sont condamnés à voir leur échapper la véritable puissance ! » « Ceux qui osent s'opposer à la Main Noire sont condamnés à mourir précocement et plus douloureusement que les imbéciles qui vénèrent les autres dieux ! »
Durant cette terrible messe célébrée à minuit, l’heure à laquelle tous les fidèles de Toril prient le Seigneur Noir, furent consacrés des dizaines et des dizaines de sacrifices d’êtres pensants. Des sacrifices sanglants propres à soulever le cœur des moins préparés, le cœur des païens étant arrachés de leur poitrine béante sur l’autel de Baine, puis broyé ensuite impitoyablement par les officiants tels des fruits dont le jus devrait être pressé pour satisfaire la soif avide de l'Autel. L’Autel Noir se gorgea d’un fleuve de sang hérétique ne faisant que renforcer le pouvoir de Baine dont la manifestation se fit presque perceptible, tous les fidèles en transe jureront alors avoir vu une ombre terrible occuper le trône gigantesque durant la cérémonie. Les multiples carcasses désarticulés à l’âme arrachée en sacrifice à l’insatiable soif de Baine fûrent brûlés par les éclairs divins invoqués par l’Impercepteur, le célébrant exalté de cette cérémonie sacrée entre toutes. Des elfes, des paladins de la triade, des adeptes du soleil noir capturés, et tant d’autres créatures intelligentes furent massacrés comme des bêtes à l’abattoir. Puis, enfin, pour sacraliser définitivement le Temple du Gantelet et sceller sa renaissance glorieuse, pour sanctifier ses murs de la présence de Baine, les trois prêtres étant restés debout au centre du pentacle offrirent leur cœur, leur sang et leur âme à la Main Noire. Leurs dagues sacrificielles à la lame torsadée arrachèrent leur cœur chargés d’une dévotion intense et par la mort ils prouvèrent ainsi leur loyauté éternelle au Seigneur des Ténèbres.
La Tyrannie fût célébrée sans fin durant cette sombre nuit de terreur et de mort, la cérémonie dura jusqu’à l’aube. Au lendemain, plus une seule goutte de sang ne subsistait dans la salle de prière… Tout ayant été bu et absorbé par l’inextinguible soif dévorante de l’Autel de Baine. Le Temple de Baine de Lorgol, plus fier et glorieux que jamais, irradiant de puissance et d’arrogance, présentait alors un visage neuf aux citadins de Lorgol qui se levèrent ce matin là… Un visage souriant d’une cruauté malsaine et démente, d’un diabolisme assuré, sûr de la toute puissance de la Tyrannie... Et de l'accomplissement inexorable des plus sombres dessins de Baine.
Le temple du Gantelet renaquit de ses cendres. | |
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