Les chroniques de Beshaba à Luskan

Au petit matin, alors que la brume étend encore son linceul au dessus des pavés et que les premières lueurs de l'aube tentent de faire renaitre la vie, une ombre se glisse le long des murs et quelques feuilles enluminées du symbole de Beshaba, restent collées à son passage. Les habitants pourront prendre connaissance des textes la journée qui suit.

Ôde à Luskan

Semblable à la divine charogne planétaire
Dont la vie n'est qu'un souffle de larves gluantes,
La grande cité nourrit en ses entrailles fumantes
Les enfants parasites qui animent sa chair.

Au milieu de la ville le peuple se trémousse,
Enivré par l'appel d'une nature reniée.
Dans les coins dérobés, haletant l'on se trousse :
Les effluves de débauche vous poussent à communier.

La candeur virginale s'évanouit en silence
Sous la poussée puissante des vits turgescents.
Le règne est annoncé des tissus tumescents.
Plantés - Ô mâts glorieux ! - dans des puits d'innocence.

La ville est devenue une alcôve gigantesque
Où les chairs détrempées s’embrasent de caresses,
Ouvrant le carnaval d'un rite cannibalesque
Où le poison vénal rend hommage à Sharess.

Mais au petit matin la grande orgie s'achève
Et la honte s'installe - ce doit être un secret -
Le rose aux joues les femmes, dans un geste discret,
Essuient du bout des doigts les coulures de la sève...

*s'ensuit une signature simple ornée de quelques empattements*

Noire Augure

[Note : Les textes sont d'Eros Necropsique, je me suis permis de modifier 2 ou 3 mots pour adapter au module]