Partie Une : Marchand malchanceux
Beshaba et Mask jouant aux cartes.
" - Bon, Mask, arrête de tricher, t'es chiant là. On peut jamais vraiment jouer avec toi, t'es toujours là à essayer de gagner à tout prix, faut pas t'étonner que tu sois tout seul après.
- Ben et toi, si je triche pas je perds, avec ta saleté de déveine... Alors merci bien, mais entre tricher et gagner, et perdre honnêtement, mon choix est vite fait hein !
- Bon, ça m'énerve, on pourrait pas plutôt zapper sur un pj un peu ? Doit bien y avoir un bougre qui nous satisfasse tous deux, non ?
- Ca me va, et t'as perdu au fait. A moi d'empocher les quarante âmes là.
- Oh bah vas-y, elles étaient condamnées au tourment éternel en lémure de toute manière, elles avaient pas trop de bol dans leur vie et sont tombées sur un extraplanaire qui faisait leurs malins."
Se penchant au-dessus de leurs royaumes respectifs, observant grâce à leurs sens qui surpassent les plans, les deux cruelles divinités tombèrent sur un homme, ou plus précisément un marchand escorté de deux mercenaires peu avenants.
"- Bon, allez, une petite tempête là, ça serait bien.
- Pas mon domaine les tempêtes, je sais pas faire et j'ai pas envie de tuer cette gamine d'Aurile. Mais je peux faire en sorte qu'ils tombent dedans par malchance."
Et en effet, le groupe se retrouva au détour d'un chemin périlleux dans une affreuse tempête de neige. S'emmitouflant dans leurs fourrures de rothé, badigeonnant leur visage de graisse de la même provenance, et protégeant les fioles de précieuse potion de chaleur afin que le froid ne les brise pas, ils se mirent en tête de trouver un proche refuge. Chose peu aisée lorsque la visibilité est nulle à trois mètres... si nulle que rapidement, leurs ânes furent perdus. On leur avait pourtant affirmé qu'ils étaient entrainés au froid, foutue déveine.
Arrivant petit à petit sur un semblant de route, les trois hommes se réfugièrent derrière une miraculeuse palissade, tenue par des gardes semblant ne craindre en rien le froid mordant qui battait leur armure de fer. Bremen, ils étaient sauvés, l'enceinte les protègerait du froid, et les terres passées ils pourraient se réchauffer dans une booOonne auberge.
"-Rha, par Mephisto en tutu blanc, c'est pas drôle, il est sorti de la tempête ! T'as pas un truc là, une peau de fruit de Maztica, le truc jaune et phallique que tu utilises tout le temps là... Allez, allez !
- Mais tu m'emmerdes masque à deux balles, j'en ai marre de faire des efforts pour rien, t'as qu'à t'y mettre un peu. Chacun son tour et les humains seront bien gardés.
- Bon, bon. Mais moi, tu vois, je fais dans la finesse, je touche au Beau... et comme l'Artiste suprême, comme le patron Ao, je prends du temps avant de monter des toiles. Mais une fois que la mouche est prise dedans, elle peut pas s'en dépêtrer. C'est l'Excellence que je vise moi, pas une vulgaire mauvaise opportunité.
- Alors arrête de piailler, et mets en place ton fameux plan. On va bien voir s'il est bon !"
Commandant une chambre d'auberge, les trois lurons se firent fort mal accueillir, à croire que la tempête les avait accompagnés jusque dans la salle principale pour refroidir l'ambiance. Mais quelle poisse, vraiment. Questionnant la serveuse sur la raison de cette méfiance peu justifiée, il n'eut pour réponse qu'une moue dédaigneuse.
C'est alors que des protagonistes entrèrent en scène, des habitants plus amicaux au premier abord. Un magicien rouge, une femme à la queue de diablesse, une autre à l'habit bien court et au teint pâle, et enfin, un homme barbu bien habillé.
A peine le marchand eut-il défini sa profession aux personnes qui le questionnèrent, qu'il fut assailli de propositions. Et quand il révéla son reste de marchandise, une enchère fut mise en place rapidement. Enchère qui devait fournir à ce marchand suffisamment d'or pour payer le stock personnel d'ouvrages de l'homme aux beaux habits. Vendre pour mieux acheter en somme, une règle de base chez les marchands.
La vente se déroula plutôt bien, les produits disparurent tous contre divers moyens de paiement : gemmes, autres livres, promesses charnelles, or.
"- Bon, c'est chiant ton truc. Je préférais presque perdre.
- Mais attend, sois patiente un peu, la Pucelle. M'étonne pas que tu le sois encore si t'es si pressée tiens, tu dois faire peur aux dieux avec ton entêtement... regarde, comme sur un jeu d'échec, je place mes pions, mais à la différence d'une partie normale, je cache mes vraies pièces sous de fausses apparences. Tu vois le gars en chemise là, bien habillé ? Peu importe son nom, le tout, c'est qu'il va essayer d'arnaquer le marchand.
- Ah ben vivement que ça arrive alors, j'ai envie de faire en sorte que la lampe à huile se pète la gueule là, tu peux pas savoir. ca fera un incendie, ça sera marrant au moins de voir tous ces pauvres bougres brûler dans le froid du ValBise.
- T'es vraiment tarée, le feu ça brûle, donc plus rien à récupérer ensuite. Aucun intérêt, hey. Et puis c'est barbare..."
L'homme aux beaux atours profita finalement d'un recomptage de gemmes de la part du marchand pour s'éclipser hors de l'auberge, avec ses achats non-payés. Technique qui fut finalement couronnée de succès, car il fallut quelques temps à tout le monde avant de se rendre compte du forfait.
"Mon dernier livre à qui le retrouvera !" cria le marchand dépité. Ce dernier livre qu'il avait gardé par valeur sentimentale, il était prêt de désespoir à l'offrir pour récupérer ce bandit et son stock d'ouvrages impayés. Quelques uns s'y risquèrent, mais aucun ne retrouva de trace dans le brouillard.
Désespéré, noyant son amertume dans l'alcool avec son escorte, maugréant car la prime annoncée ne serait pas à l'ordre du jour, il avala deux bouteilles de rouge en quelques instants. Assez pour faire affront au magicien rouge qui n'apprécia pas vraiment le geste. Lancer une chope pleine sur celui-ci n'était en effet en rien une bonne idée. Les gardes se relevèrent sur l'instant, peu envieux de se battre gratuitement, et reçurent de la demi-diablesse un sort paralysant. Quand il se finit enfin, les deux partirent au galop hors de cette ville de fous, passant à tabac au passage la femme qui leur avait lancé le sort. C'est ça l'honneur chez les mercenaires, la vengeance.
Le magicien rouge s'avançant d'un pas lent, les flammes dans le regard, se mit à lancer un sort au pauvre marchand déjà attaqué par l'alcool. Il n'eut pas l'occasion de comprendre, qu'il se transforma à vue d'oeil en un être décharné, suintant la mort et la puanteur de goule à plein nez. Avant que l'accompagnatrice du mage rouge put comprendre, la créature qu'était le marchand se rua sur elle, la contaminant d'une maladie paralysante.
"- Bien joué mon petit Mask, bien joué ! Ca c'était marrant. Attend, un peu de malchance pour la femme, et ... Ooooh ben c'est dommage ça, elle a carrément raté sa résistance naturelle à la maladie, la voilà à terre qui se débat pour pas que son coeur soit paralysé...
- Ah mais tu crois que ça s'arrête là ? Regarde donc ça, tu n'as vu que les prémices de mon plan supérieur... l'Excellence, te dis-je, l'Excellence !"
Partie deux : Chasse à l'homme
"- Tu m'emmènes où là ? Ah, à deux pas, c'est bon. Luskan... intéressant, qu'est-ce que tu mijotes ?
- La suite du plan, regarde donc..."
"Oyez, oyez ! Les informations de Luskan en ce début d'après-midi. Que tout un chacun soit témoin de ceci, et que personne ne se dise ignorant des choses qui valent d'être écoutées !
Le dénommé Léo Harminfirme est recherché au Nord de l'Epine. Aux courageux souhaitant le traquer, une récompense est offerte à Bremen pour cet individu dangereux accusé de vol, escroquerie et abus de confiance sur marchand. Description : barbu, cheveux châtains, beaux atours blancs et noirs, cape noire et pourpre, s'exprimant bien. Récompense assurée, et importante."
Ainsi s'en alla le crieur public, ayant alléché plus d'une personne, en particulier deux individus rôdant sur la place à ce moment-là, un mage vêtu de bleu et noir, ainsi qu'un homme au grand chapeau à plume.
Partant à la recherche de l'individu, ils retrouvèrent sa trace aux alentours de la ville, mais furent eux-même pistés par le nain qui servit autrefois d'escorte au marchand, recherchant également la prime pour payer ce que son employeur n'avait pas su faire à cause du vol.
Oui mais voilà, capturer un homme est une chose, surtout à l'aide d'un sortilège le réduisant à l'état de statue... mais le transporter en est une autre, et surtout à travers des contrées aussi inhospitalières que l'Epine.
"- Tu vois, parfait... l'ancien voleur traqué par d'autres, la toile prend enfin sa mesure et la mouche se perd comme un petit point au milieu, devenant simple appât dans...
- Ta gueule, c'est pas drôle ton truc, tout est décidé d'avance... Tiens, un petit coup de malchance là... Hop !"
Et le transporter sans corde était chose impossible. Oui, voilà que les deux traqueurs n'avaient pas de corde ! Pas de bol...
Qu'à cela ne tienne, ils improviseraient. Dépétrifiant le bandit, ils le menacèrent, ne cédant en rien à ses menaces et tentatives de persuasion. Mais cela ne leur apporta pas plus de corde. Alors le mage eut une idée brillante, absolument magnifique : se transformer en dragon. A portée de vue des remparts. En zone dégagée. Pour transporter un homme dans sa poigne en courant dans l'Epine (car le dragon était rouge, ce ne serait pas drôle sinon).
L'homme au chapeau décida alors de chercher une corde dans la ville. Au galop sur le cheval emprunté au mage, il se rua aux portes avant de remarquer que celles-ci étaient fermées. Ville sous alerte générale, un dragon aurait été aperçu non loin.
Et voilà que des preux se préparaient à aller faire fuir ce dragon des terres de Luskan en plus.
Ah ben c'est pas d'bol ça.
"- Ben voilà, là c'est marrant !
- Mouais, tu t'amuses de peu, une vraie gosse. Fais gaffe, le patron va te foutre à la place de Lliira hein, tu vas plus servir à rien. Regarde donc mon nouveau pion... mon fou, mon joker."
Finalement, le mage arrêta sa transformation, réalisant qu'elle ne lui servirait à rien, et décida de charmer d'un envoutement le bandit malheureux, devenu cobaye à sorts. Et ce fut le nain, ancienne escorte du marchand donc, qui se présenta au groupe en même temps que l'homme au chapeau. Il voulait récupérer le bandit pour toucher lui-même la prime. Ni une ni deux, peu désireux de partager, le mage le pétrifia à son tour. Oui, mais il pétrifia la corde qu'il apportait avec lui également.
Oh ben pas de bol ça !
S'énervant, ils décidèrent de s'en aller pour livrer l'homme aux autorités comme ils le pourraient. En route, ils s'arrêtèrent de dépit, voyant leur quête devenir de plus en plus vaine... et voilà que le bandit fut ainsi libéré. Et le nain resta dans sa position... statufié, et même volant à quelques pieds au-dessus du sol suite à un quelconque phénomène magique, son armure brillant de mille feux à cause de l'énergie du sort du mage.
Partie trois : A la recherche du dragon
L'alerte avait donc été passée à Luskan, le dragon rôdait, les aventuriers étaient demandés pour aller partir à la chasse... une récompense alléchante était même proposée par la garde. Et plus d'un fut attiré ainsi, ou par d'autres moyens moins nobles : une femme à la peau grise et se disant future Impératrice, un combattant au casque à corne de boeuf, et une créature difforme se disant sanglier. L'équipée partit donc à la recherche de ce dit-dragon, qui n'était autre que le mage transformé, rappelons-le.
Restant ainsi en embuscade plusieurs heures, prêts à bondir sur un dragon invisible, le groupe avança finalement.
Et ils tombèrent tout naturellement sur le nain pétrifié, volant à quelques pieds du sol et nimbé de son halo doré.
"- Non mais alors là... Je suis trop forte ! Ces évènements sans moi n'arrivent jamais, t'as vu leur tronche déconfie ?! On dirait qu'ils sont tombés sur un trésor de pièces en chocolat après avoir perdu trente compagnons ! Mouahaha kof...
- Arrête s'il-te-plait, c'est lassant ces rires de sorcière. Je me barre, mon plan est terminé pour le moment, le voleur est en liberté, et il ne se passera rien sur leur journée là.
- Moi je reste, c'est marrant."
Se disputant le nain, les protagonistes eurent la bonne idée pour certains de monter des enchères, d'autres de tenter de l'extorquer à des personnes qui ne le possédaient pas réellement. En un mot, c'était le chaos le plus total autour de ce nain volant. Et alors arriva le guerrier à l'épée bâtarde, conseiller de Luskan, venu mettre son grain de sel. Alors que la barde Impératrice entama un parchemin pour ramener le bougre à l'état de chair, le guerrier attaque l'homme au casque de boeuf... Ni une ni deux, le nain à peine délivré de sa condition de pierre chargea sur le duel. Une bagarre ! Voilà qui était suffisant pour le déconnecter de la réalité.
Le combat fini, il fut questionné. Il appris alors tout ce qu'il savait, mais également ses soupçons sur la diablesse. Alors ce fut le véritable coursier zakharien (téléphone arabe ^^)... et les informations biaisées, les incompréhensions diverses menèrent à des interprétations ... intéressantes. La diablesse fut vite accusée d'envoutement sur le marchand pour le compte du bandit, dans le dos du comte de Bremen qui aurait été manipulé.
"- Mouhahahahaaaaaa mouhahaaaa... C'est dix fois plus tordant que ton plan réglé et minuté mon gars, dix fois plus !
- C'est ça, ben calme-toi, parce qu'ils ont terminé là. Ils s'embrassent, pfft. De toute manière, ils tomberont dans ma toile, ce n'est qu'une question de temps.
- Si ils ont pas de bol ouais. On se refait une partie ? Tu triches pas cette fois-ci."
(Bravo aux participants ! Ceci n'était qu'une anim de vente de bouquins au départ, qui a finalement dégénéré en un truc complètement fou mais très drôle. Finalement j'aurai pas fait grand chose que vous suivre, et c'était hilarant... ^^)