[Départ / Pause / Mort / Extermination RP][H]Kahir Oryan

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Nom du perso : Kahir Oryan
Race : Humaine.
Sous race : /
Age : 28
Alignement : /
Religion : Polythéiste
Classe(s) et nombre de lvls (prévus) : /
Arme de prédilection/domaines/école de magie : /
Langues : Commun, /
Familier/Compagnon animal : /
Ennemis jurés : /
Trait de Caractère : A découvrir IG.
Description physique : A découvrir IG.

Caractéristiques :
FOR : /
DEX : /
CON : /
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SAG : /
CHA : /
La description IG + la façon dont il sera joué vous donnera une idée de ses caractéristiques.

BG envoyé en privé.

Gardien des Mystères Nombre de messages : 11689 Age : 50

Validé en privé

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[HRP] Comme quasi tout le monde sait HRP au moins qui est réellement mon PJ, je poste ici son BG secret. Et si l'inspiration m'en dit, j'essaierai de le compléter des événements passés IG. [/HRP]

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Nom du perso : Kahir Oryan

Race : Humain

Age : 28 ans

Alignement : Loyal Mauvais

Religion : Bainite

Classe et nombre de lvls : Guerrier 18 / Maître d’armes 7

Arme de prédilection/domaines/école de magie : Faux

Langues : Commun, Domarien, le reste à voir IG (1 langue avec bonus en intelligence)

Trait de Caractère : Un homme assez spécial, alternant un calme olympien à la fureur d’un berserk. Il regarde fréquemment derrière lui, et semble en proie à une perpétuelle méfiance.

Description physique :

Un corps musclé, rompu aux combats, bien charpenté. Le teint hâlé laisse à penser qu’il a dû pratiquer beaucoup d’activités extérieures. Un charme banal, son visage ne laissant pas un souvenir impérissable à ceux l’ayant vu. Son attitude par contre ....

Caractéristiques :

FOR : 16

DEX : 13

CON : 14

INT : 13

SAG : 10

CHA : 10

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Histoire :

Kahir Oryan est né non loin de la ville de Zhentil, baigné dans la culture tyrannique du Seigneur Noir. Son enfance a été épargnée par ces considérations dogmatiques, bien que suivant sans trop savoir pourquoi le profond respect – la profonde crainte plutôt - que ses parents avaient envers les autorités de la ville.
Comme tout fils de paysan, Kahir était assigné aux besognes agricoles : nourrir les bêtes, laver les enclos, et s’occuper des récoltes.
L’usage précoce d’instruments agricoles tel le fléau ou la faux façonnèrent son corps de muscles et d’une charpente bien bâtie.
Sa famille avait d’ailleurs toujours eu une morphologie costaude et il ne faisait pas exception à la règle.
Cependant il avait pendant son rare temps libre, une propension plus importante que les enfants de son âge à la lecture, à la connaissance qui selon lui ne pouvait pas se résumer à la simple vie de paysan.
Il profitait que ses parents se couchent pour sortir la nuit et découvrir la ville, ces derniers ne l’autorisant jamais à voir autre chose que poules et oies grasses.
Pour manger autre chose que les maigres provisions qui restaient après les saisies régulières des autorités, il arrivait à Kahir de chaparder dans les étals nocturnes, ou se contenter des restes jetés dans la rue plus ou moins comestibles.

Des années passèrent dans la routine rurale, Kahir n’ayant qu’un très vague aperçu de la vie au-delà des terres qu’il exploitait avec ses parents vieillissants, et des livres qu’il lisait. La cité était en perpétuelle guerre avec ses voisins, les clergés se battant pour la suprématie de leur culte dans la région.
A l’aube de ses 16 ans, alors qu’il errait la nuit dans une ruelle sombre, il fut happé par une poigne vigoureuse, suivi d’un craquement sec, celui d’un gourdin sur son crâne.

A son réveil, après s’être habitué à l’obscurité ambiante, il se retrouva dans une cellule crasseuse, probablement réservé aux criminels. Un seau d’eau glacée lui fut jetée à la figure, suivi aussitôt d’ordres beuglés par un soldat lui sommant de se lever et de le suivre sans tenter quoique ce soit. Le crâne encore douloureux, Kahir n’avait d’autre choix que de le suivre.

- Bien, bande de larves insignifiantes, vous avez l’insigne honneur d’avoir été choisi pour servir le Seigneur Noir !! Sa Toute Puissance ne souffrant d’aucune comparaison, vous allez obéir, et mourir pour Sa Cause. Et pour ce faire, vous voilà Ses soldats !

Le sergent regarda les « volontaires » un à un puis reprit :

- Vous allez choisir chacun une arme et combattre un d'vos compagnons. Les armes sont en bois, mais nous ne en voudrons pas si vous tuez votre adversaire. Les faibles n’ont pas leur place ici !

Le sergent montra le ratelier, et tour à tour, chacun choisit la reproduction parfaite de l’arme qu’il aurait choisi, soit par défaut, soit par accointance.
Kahir se retrouva par défaut avec une hallebarde, faute d’être arrivé dans les premiers, et faute de trouver mieux.
Il se trouva nez à nez avec un type un peu plus âgé que lui, armé d’une épée longue, et qui semblait à l’aise avec celle-ci.

- Combattez bande d’insectes ! cria le Sergent

Les confiants se ruèrent sur leurs adversaires, Kahir attendit le sien, qui ne tarda pas à s’élancer.
Sa hallebarde étant en bois, les coups d’estoc étaient inutiles et cela le désavantageaient fortement. Il mit à profit l’allonge plus importante et joua avec la hampe pour contrer les assauts répétés de son ennemi, mais il ne savait pas manier cette arme, qu’il touchait pour la première fois. Un coup ne tarda pas à confirmer cela, et Kahir se retrouva au sol, la jambe en sang. Du bois certes, mais un épieu aussi était fait de bois, et pouvait aisément tuer.

Se relevant difficilement, il prit l’arme à deux mains, mais la tînt vers l’arrière, comme s’il comptait propulser un projectile qui viendrait dans sa direction. Son adversaire d’ailleurs surprit, rit à gorge déployée.

- Sale paysan, on n’est pas dans tes champs à se délasser dans le purin et conter fleurette en coupant le blé. Je vais te montrer comment un vrai homme se bat !

Et joignant les gestes à la parole, il s’élança épée en avant vers Kahir qui prit une position d’appui, enfonçant ses talons un peu plus dans le sol pour assurer son centre de gravité. Kahir esquiva le coup d’estoc porté par son ennemi, et tournoya sur lui-même pour démultiplier l’attaque latérale qu’il porta à son adversaire. Sans bouclier, le coup le frappa de plein fouet... Sans bouclier, le coup le tua immédiatement.

Kahir ne ressentit aucun remord, aucune pitié dans son geste, même après en avoir mesuré toute l’ampleur. Il avait ôté la vie à quelqu’un. Après tout, c’était un combat loyal, il était plus faible que lui, il a perdu et en a payé le prix.
Haussant les épaules, il jeta son arme alors que le Sergent s’approchait de lui.

- Qu’est ce que c’est cette façon d’manier cette arme !! agrémenté d’une gifle gantée, comme pour appuyer que tout ce qu’il disait devait être gravé dans le crâne de celui à qui c’était destiné.

Kahir cracha un caillot de sang avant que le Sergent ne le somme de le suivre. Ce dernier ouvrit un ratelier fermé à clef et lui remit une arme, bien réelle cette fois, et différente de ce qu’il avait pu voir auparavant.

- Tiens, prends ça l’bouseux, et dis moi ce que tu en penses. Hector, viens ici et va t’battre avec l’jeunot !!

Un soldat sortit des rangs et se mit en position pour se battre contre Kahir. Ce dernier, habitué à manier des armes lourdes et encombrantes, semblait déjà plus trouver ses marques avec cette nouvelle arme.
Il reprit la même position, mais le soldat qui était en face de lui non seulement était rompu aux combats, mais avait vu le dernier que Kahir avait fait.
Aussi la même attaque se révéla être un échec complet, et il se retrouva au sol, un pied sur son plexus.

Il entendit comme un murmure, une sorte de chuchotement dont il était certain que ça lui était destiné. Il regarda le soldat qui affichait un sourire narquois, puis autour de lui, et il lui était impossible de déterminer d’où provenait cette voix.

- Laisse moi essayer encore une fois, se surprit à dire Kahir, à l’attention du soldat au dessus de lui.

Un rapide coup d’œil au Sergent qui donna son aval, et le combat reprit. A nouveau, Kahir prit la même posture de combat, l’arme en arrière, et un centre de gravité très bas. Le soldat, trop confiant, s’avança et porta la même attaque visant à faire perdre l’équilibre de Kahir.
Plutôt que de porter une attaque latérale après avoir esquivé, Kahir alla à la rencontre de l’arme ennemie en la coinçant dans le crochet situé sur le côté opposée de sa lame, et d’un moulinet du poignet, désarma son adversaire et contr’attaqua aussitôt par un coup d’estoc puissant à la gorge. Il termina son geste par un léger retrait latéral, coupant aux trois quart le cou du malheureux, qui s’effondra comme une poupée dans une gerbe de sang.
Le silence se fit pendant que Kahir nettoyait son arme, la regardant avec une satisfaction non dissimulée. Les compagnons du soldat mort s’apprêtèrent à se venger mais le Sergent les stoppa net.
- Toi là bas, range cette arme avant qu’il ne t’arrive des bricoles.

Kahir leva les yeux vers le Sergent, d’un regard ne laissant place à aucune interprétation.

- J’aimerai la garder avec moi, si ça ne vous dérange pas, répondit Kahir d’un ton glacial, pendant qu’il nouait avec sa ceinture l’arme dans son dos.
- Bah, finit par répondre le Sergent, surpris de l'aura que dégageait Kahir si soudainement, personne ne s’en servait de cette arme, faut être timbré pour s’battre avec une faux de guerre.

Une faux de guerre, voilà un bien joli nom. Les vainqueurs des combats reçurent chacun une arme, sauf Kahir qui avait déjà la sienne, et furent conduits dans la salle commune de repos puante de transpiration et de sang.

Les entraînements devinrent quotidiens, de plus en plus longs et de plus en plus difficiles, et Kahir depuis son enlèvement, n’eut plus aucune nouvelle de sa famille. Mais au final, il avait trouvé un réel sens à sa vie : exceller dans une forme de combat que peu empruntaient, avec une arme qu’encore moins de personnes daignaient accorder une quelconque importance.

Devenir le maître de la faux de guerre. Au diable les armes conventionnels, il prouverait à quel point cette arme pouvait se montrer dévastatrice entre des mains qui la comprenaient.

Kahir ne quittait jamais son arme, même pour aller se laver, elle était toujours à portée de main. Ses compagnons de caserne se moquait de lui ouvertement, puis cessèrent quand le principal délateur vit sa tête trop loin du reste du corps. Il fut certes sévèrement puni pour ce geste, mais dès lors les brimades se changèrent en murmures hypocrites.
Kahir n’en avait cure, ils les considérait déjà tous comme des pantins, des pathétiques jaloux trop conventionnels pour comprendre la réelle valeur du bijou qu’il avait. Mais il avait appris à respecter l'ordre, l'autorité car elle était synoyme de maîtrise et de respect.

Il avait une arme d’hast, pouvant perforer, trancher, avec une allonge lui donnant un avantage certain, et une hampe permettant des attaques latérales larges et puissantes. En sus de cela, son poids lui permettait de ne pas perdre son endurance et sa force chèrement acquises pendant son enfance.

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Kahir avait désormais 22 ans et toute sa vie était devant lui.
Il finit par ne plus s’accorder de loisir, et encore moins de sommeil. A peine trouvait-il le repos, que cette voix le réveillait aussitôt. Qui pouvait faire cela et pourquoi ne se montrait-il pas. Cependant, à de nombreuses reprises cette voix l’avait conseillé et toujours de façon à ce qu’il remporte les combats menés.

Une nuit, alors qu’il s’était endormi dans la salle d’entraînement de la caserne, une voix retentit.
- Ouvre les yeux Kahir.

Ce dernier prit tout de suite son arme, et se remit sur pied, prêt à se défendre.

- Excellent réflexe, reprit la voix, je vois que mes conseils ne sont pas tombés dans une sourde oreille.
- Qui êtes vous, où êtes vous ?? Montrez vous immédiatement !
- Mais je suis là, tout prêt de toi, ne me vois tu pas ? Ouvre mieux les yeux dans ce cas…

Kahir regarda autour de lui, l’arme en mains, et vit soudain une silhouette, d’abord ombrageuse, puis s’affinant seconde après seconde, tenant d’une main décharnée sa propre faux !!

- Lâchez ça tout de suite, rugit Kahir, mais ses mouvements n’y firent rien, l’individu tenait toujours sa faux.
- Je ne suis pas ton ennemi, bien au contraire Kahir, je suis là pour que tu accomplisses un destin hors du commun, au-delà de tout ce que tu avais pu espérer. Mais pour cela, tu dois accomplir une chose avant, essentielle à ton accomplissement personnel.
- Et quelle est cette chose ?
- Ne faire qu’un avec l’arme que tu chéris tant.
- Je ne fais déjà qu’un avec elle !! Personne ne peut me battre avec cette arme !!

L’ombre arracha l’arme des mains de Kahir aussi facilement qu'à un enfant à qui on enlèverait un jouet cassé. Kahir en resta bouche bée, personne n’avait réussi à le désarmer de la sorte.

- La Voie que tu empruntes ne se contente pas de bien savoir manier les techniques de bases, mais bel et bien de fusionner avec l’arme, que celle-ci devienne le prolongement de ta main, de ton bras, de ton corps, que tu ressentes le métal contre le métal au plus profond de tes entrailles, que ta bouche se gorge du sang de ton ennemi quand tu lui transperces le corps de ta lame, que ton bras puisse trancher le métal par ta simple volonté.

Kahir resta quelques instants méditatif sur ces paroles, puis regarda à nouveau l’ombre, qui était resté immobile depuis son arrivée.

- Il est temps désormais, dit-elle d'une voix éthérée.

Instinctivement, Kahir prit la lame de sa faux, et s’ouvrit la paume de la main, l’entaille étant assez profonde pour que sa main soit rapidement rouge vif.

Kahir recouvrit la totalité de l’arme de son liquide vital, la lame, la hampe, la garde, toute l’arme fut rapidement d’un rouge qui ternissait au contact de l’air.
- Reçois ce sang qui est le tien, abreuve toi de mon souffle de vie pour vivre à ton tour, accorde moi ta rage au combat pour défaire nos ennemis, achève pour moi les incultes, les faibles et tous se mettant au travers du chemin du Seigneur Noir et de son disciple fidèle.

L’Ombre le regardait faire, et à la fin de ce rituel improvisé, prit la parole :

- Tu devras maintenir ce lien unique te liant à cette arme et parfaire jour après jour ta maîtrise. Il te faudra assimiler de nouvelles techniques de combat, écouter ta lame et répondre à ses attentes, et ainsi transcender l’art du combat à la faux de guerre. Tu auras l’occasion peut être de trouver une faux de guerre plus puissante que celle-ci. Tu devras répéter ce rituel dans ce cas, et louer le Seigneur Noir du privilège qu’il t’accorde en te laissant Le servir. Sache que je ne tolère pas la faiblesse, et le fait payer le prix fort. La Voie vers la transcendance comporte des sacrifices que tu devras affronter, et affronter seul.

L’ombre se dissipa, laissant seuls Kahir et son arme, l’être et le métal, la vie et la donneuse de mort, les deux ne formant plus qu’un.

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6 années passèrent, et Kahir avait tenu sa promesse, il avait perfectionné son art de la maîtrise de la faux de guerre, et plus que jamais ne quittait jamais son instrument de mort.
Il avait développé plusieurs techniques défensives et offensives, permettant de répondre à la plupart des attaques ou comportements hostiles. Les attaques spéciales les plus fréquemment utilisées étaient les suivantes :

- Fleur de roseau : consistant à donner l’impression d’une certaine souplesse au niveau de la hampe, en ayant les poignets lâches en frappant. L’avantage de cette technique était l’impression d’imprécision qu’avait l’adversaire sur l’impact et donc perdait en efficacité en ce qui concernait sa défense. Il devait s’en remettre à un œil aguerri ou au pur hasard, et le hasard avait que peu de place dans l’issue d’un combat. Cependant avoir les poignets lâches signifiaient ne pas trop serrer l’arme avec ses mains, et donc créait un risque qu’elle glisse des mains.

- Le tournesol accroupi : consistant à tourner sur soi même, l’arme sapant les jambes de tout ce qui est à portée de l’arme. Il est très difficile de contrer cette attaque, obligeant l’ennemi à se baisser soit en contrant avec l’arme, soit avec son bouclier, soit en étant assez rapide pour reculer suffisamment loin. Si l’ennemi ne parvient pas à contrer cette attaque, il a soit les jambes coupées, soit au mieux est renversé et donc à la merci de l’assaillant. Le désavantage était d’être vulnérable à la fin de l’attaque contre une personne suffisamment agile et rapide.

- Le saule majestueux : la faux est tenue verticalement, une main de chaque côté, pour lui permettre de pivoter et contrer les coups latéraux. Un pivotement suffisamment puissant peut faire de cette défense une contrattaque en enlevant des mains l’arme de l’ennemi. Cette défense reste cependant faible contre plusieurs attaques en même temps.

- Le lotus rouge : Cette technique vise à simuler un coup latéral avec la lame, alors que dans un premier temps, Kahir fait un coup d’estoc avec la garde de l’arme, pour ensuite seulement porter son coup avec le tranchant de la lame. L’avantage est que le premier coup laisse l’adversaire vulnérable à une attaque plus meurtrière. La plupart du temps, cette technique entraînait la mort de l’adversaire, la tête alors sans protection était tranchée net.

Kahir remarqua intérieurement que les noms qu’ils donnaient à ses attaques faisaient tous référence à la Nature. Peut être un vestige de son enfance, bien qu’aujourd’hui, il ne sentait plus aucune affinité avec elle. Peut être était-il tout simplement un poète de la mort, un fauche-vie, un bourreau à la Gloire du Seigneur Noir.

Il devint au fil du temps Sergent de la caserne qui l’avait « accueilli » et dirigeait les nouvelles recrues de façon aussi si ce n’est plus tyrannique que son prédécesseur. Il ne tolérait que la perfection, et les faibles devaient servir de mannequins d’entraînement vivant à ceux qui le méritaient.

Son obsession pour son arme développa en lui cette fusion qu’il avait tant et tant espéré, la consécration des longues années d’entraînement, des rituels où lui et son arme communiaient régulièrement, de la maîtrise instinctive de la moindre parcelle de l’acier que constituait sa faux. Une sorte de transcendance permettant de frapper avec le maximum d’efficacité. Les dégâts occasionnés étaient dès lors optimum, et peu de gens après un tel coup pouvaient se relever indemnes. Le ki..
Cet instant où corps et acier ne formaient plus qu’un, produisait chez Kahir un instant de jubilation, où il sentait l’ombre qu’il avait vu des années auparavant tenir avec lui sa faux pour la guider vers le coup mortel, apportant sa force et sa dextérité.
L’après combat, où le cadavre de l’ennemi baignait dans son sang, était un pure moment d’extase pour Kahir. Rien de tel qu’un combat loyal pour prouver aux autres à quel point il était au-delà du commun des mortels dans le maniement de l’arme qu’il avait choisi… ou peut être était-ce l’arme qui l’avait choisi. Souvent il s’était posé la question, pour en arriver à la conclusion que leur destin était lié aussi inéluctablement qu’une mère portant son enfant.

On lui avait à plusieurs reprises dit que la faux était l’arme de la Mort. Cela lui convenait très bien. Et quand ordre lui fut donné de se rendre dans la région du Val bise pour appuyer l’action du Seigneur Noir dans cette contrée, il se dit le sourire aux lèvres qu’il pourrait montrer l’étendue de sa maîtrise là bas.
Il prit Hurleuse, le nom qu’il avait donné à son arme – ou était-ce elle qui le lui avait murmuré, pour rappeler le bruit parfois strident quand la lame fendait l’air avant d’atteindre son but – et se mit en route vers le nord de la région, Targos.

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Targos

L'homme relut une dernière fois l'ordre d'affectation, avant de quitter le pont du navire. Il n'avait pas prévu pareil froid, et son armure métallique laissait filer le vent glacial qui posait son baiser mortel sur ses membres déjà engourdis.

Après quelques pas dans la neige, il vit un escalier vertigineux taillé à même la roche, et décida de l'emprunter, persuadé d'y trouver ce qu'il cherchait. Et il eut raison.

Une forteresse imposante, des garde en tenue noir ébène, la Main du Seigneur montrant toute Sa splendeur à la face du monde.
Un garde lui conseilla de se présenter à une dame ayant pour rang la Noire Zenythri, qui fixait dans un immobilisme parfait un cercle ayant pour centre une guillotine.

Vu la neige accumulé sur ses épaules et sa capuche, Kahir se demanda un court instant si elle n'était pas morte de froid, pétrifié par ce froid intense. Non, le Seigneur Ténébreux ne donnerait pas de responsabilité à un faible qui périrait de la sorte.

Il se présenta à celle-ci, et lut attentivement les lois en vigueur en attendant l'Impercepteur, le dirigeant et représentant divin de la faction.
Conduit dans l'enceinte du temple, il ne peut cacher son étonnement en se trouvant face aux deux batezuu, imposants gardiens du Sanctuaire Sacré.

L'ombre était près de lui, affichant un sourire difforme et posant son bras éthéré sur son épaule. La situation lui plaisait, aussi Kahir se détendit un peu. On ne savait jamais sur quoi on pouvait tomber dans des régions différentes.

Il s'agenouilla, et par le sang prêta serment de fidélité, d'allégeance au Seigneur Noir et son représentant divin l'Impercepteur.
Sa main encore gorgée du sang qui coulait inexorablement, il détacha son arme et la posa devant lui. La tenant de l'autre main, il fit couler d'abord sur la garde, puis la hampe, et enfin la lame imprégnée d'acide, comme pour parachever le rituel.

Vois, Hurleuse, par mon sang je réitère mon lien indéfectible nous unissant, que par ce lien nous puissions terrasser nos ennemis et faire illuminer Toril de la Gloire du Seigneur Noir !!

Le rituel achevé, l'Impercepteur lui confia une mission, et il s'y rendit pour l'exécuter au plus vite.

Oui, l'Ombre était très contente.

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L'attente, et la pluie ...

Il arriva après un voyage pénible à Luskan, après avoir changé plusieurs fois de bateaux. Il arriva au port de Luskan, où la première chose qu'il remarqua fut cette odeur mélant poissons pourris et frais, sueur et crasse, chaos et décadence.

Son armure lui permit de ne pas être importuné par les pauvres du quartier, et son arme lui valut une certaine crainte de voir les coupe-bourses de tenter l'expérience de le voler. Il n'avait de toute façon pas grand chose sur lui, juste de quoi s'héberger et manger pendant quelques jours.

Il s'était renseigné sur les autorités de la ville, et la providence voulut que celui chargé de recruter les soldats de la ville était également un maître d'arme. Quelque soit la religion d'un maître d'arme, un homme digne de ce rang ne pouvait se résigner à faire combattre un autre maître avec une arme qui n'était pas la sienne. La mission de l'Impercepteur le répugnait s'il avait à manier la hallebarde, il n'aurait pas pu d'ailleurs en y repensant. C'était comme trahir Hurleuse, se trahir ....

Il dut attendre un certain temps pour avoir une entrevue avec le Conseiller Mender, devant faire une demande officielle, puis attendre son bon vouloir pour être reçu. Il fut d'ailleurs "accueilli" à la taverne de Garfaux pendant une heure de peu d'affluence. Voilà comment les autorités recevaient leurs recrues... Pas étonnant qu'il y ait des désertions ou des lâches !!
Après un interrogatoire où Kahir répondit ce que le Conseiller voulut entendre, il fut intégré au rang le plus bas de la hierarchie de la garde. Lui, soldat, alors qu'il avait été sergent au sein de la plus disciplinée des armées de Toril !

L'Ombre lui murmurait des paroles destinées à prendre patience, où tôt ou tard ces sacrifices seraient vus du Seigneur et récompensés dignement.

Kahir se rendit à la caserne, enfila l'armure qui l'attendait, et sangla sa faux de guerre dans le dos pour affronter celle qui accompagnerait ses pas pendant les mois à venir : la pluie ...
L'arme à la lame verdâtre ne tarda pas à attirer les regards des curieux, étonnés de voir pareille arme au sein de la soldatesque luskanienne. Ils devront s'y habituer murmura-t-il à l'Ombre, ou goûter de son tranchant.
L'Ombre tourna la tête vers Kahir, un sourire mauvais se dessinant nettement sur ses minces lèvres.

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Voyage, et mauvais présage.

*pensée de Kahir, aucun écrit*
Luskan n'est pas la porte à côté, et des jours et des jours me sont nécessaires à chaque fois pour aller à Targos prier, faire mon rapport de vive voix quand un messager n'est pas assez sûr, ou pas assez fiable.
Cela a le mérite au moins de m'endurcir contre le froid, il faut dire que je n'avais pas connu de tels températures là où j'officiais auparavant.

Je fais ce qu'on demande de moi, et les autorités de Luskan semblent satisfaites. J'ai baigné dans la discipline et l'ordre, aussi être consciencieux et appliqué ne me dérange pas du tout.
J'ai pu remarquer certains badauds s'étonner que j'arrivais à rester immobile à ne rien faire, à ne rien dire. Hurleuse et moi discutons souvent en réalité, et l'Ombre me prodigue d'efficaces conseils sur la façon d'appréhender telle ou telle personne. Finalement, les journées passaient plus rapidement qu'on ne pourrait le croire.

Je vois quelque fois l'Impercepteur et la Noire Zenythri en ville. Sûrement des visites officielles avec les autorités, mais il est évident que notre Clergé n'est pas la bienvenue. Ruffin semble les détester cordialement, et sa compagne m'insupporte à cracher sur le nom de notre Seigneur devant moi, sans que je ne puisse faire quoique ce soit.

Alors que je n'étais pas en tenue de garde, cette femme, Mystik, et une autre vinrent m'aguicher effrontément, et déclarèrent que je devais être un bainite ancienne génération vu la façon que j'avais de me tenir. Si seulement elles savaient .... Je dus me contenir pour ne pas faire ravaler ces paroles à ces chiennes impies, mais ma mission passait avant toute considération personnelle, et tôt ou tard la main noire de notre Seigneur s'abattra sur elles. Cela me faisait réfléchir sur leurs paroles : fruit du hasard, coïncidence douteuse, évidence que j'appartenais au Seigneur Noir ?? .. Je me devais d'être vigilant à mes actes, mes paroles pour ne pas éveiller le moindre soupçon. Je me félicitais de la discipline acquise à Zhentil qui payait une nouvelle fois ici ...

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Le hurlement de la neige ?

En femme et damnation !

Je me souviens de cette femme, avenante, à la taverne.

Hmmm.... Ne l'avais-je pas rencontré dehors .... Pourquoi est-ce si flou dans ma mémoire.

Un verre offert, une nuit offerte, un cadeau en récompense. Quel homme pourrait rêver de mieux... Une femme donnant ses charmes et récompensant l'homme qui a accepté.

J'aurai dû me douter qu'il y aurait anguille sous roche. Avais-je la pleine mesure de mes capacités de mes moyens à ce moment là, avais-je l'esprit lucide ?? Je pense oui, enfin peut être..

Toujours est-il qu'Hurleuse se fit blanche, que sa pureté me rappelait la neige qui tombait inlassablement sur les toits de Targos. Une si belle chose qui peut tuer. Le froid engourdit les membres, et plonge l'être vivant dans sa glaciale torpeur.

Flocon. Oui, ce nom irait bien à mon nouveau compagnon. Déjà ses traits de caractères le différenciaient d'Hurleuse, mais aucun doute sur le fait qu'une partie de moi allait l'apprécier.

Content de cette nouvelle existence, je pus découvrir qu'elle irait plus loin.

En train de boire un verre au comptoir de Garfaux, le temps sembla s'arrêter. Mon torse commença à gonfler, se comprimant de façon alarmante contre mon armure. Le sommet de mon crâne tirait, et une sensation atroce de vide se dessinait entre mes jambes.

....

....

JE SUIS UNE FEMME !!!

Je regardais autour de moi, complétement désorienté, ne pouvant m'empêcher d'hurler ma rage, ma colère, ma haine sur ce qui m'entourait.
Mes yeux se posèrent sur le Conseiller Ruffin. Il était nulle part, mais une rousse avait pris sa place...

....

....

EMPOISONNEMENT !!

Saisissant Hurleuse qui jubilait malgré mon état, je passais par dessus le comptoir pour saisir Garfaux. Ce chien allait payer pour ce qu'il m'avait fait !! Il allait souffrir, je lui couperai autrement que par magie ses attributs et il comprendra alors avant que je lui fasse manger son coeur, ce qu'il en coûtait de m'avoir empoisonné de la sorte.
Il avait l'air surpris, mais je ne croyais pas en sa comédie pathétique. Je buvais un verre, le Conseiller aussi, nous étions les seuls au comptoir, et nous avons été les seuls à être touchés par ce maléfice.

Heureusement pour ce chien, des aventuriers venaient d'arriver en nombre dans la taverne, et GroKosto jouait déjà des bras pour intervenir.

Et puis ma mission, ma mission, ma mission. Se faire bannir ou tuer à cause d'un tavernier de seconde zone ne valait pas le coup. Hurleuse ne méritait pas ça, Flocon non plus.

Je quittais l'auberge, fulminant contre moi, contre tout à dire vrai, pour crier toute ma haine dehors.

Par tous les dieux, je crie comme une femme ...

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Zen restons zen !

Qui aurait cru que je pourrais regarder un corps de femme à tout moment, quand je voulais, n'importe où ??

Qui aurait cru que c'était mon corps que je regarderai à ce moment là.

Il m'est difficile de conserver un esprit masculin dans un corps qui me crie qu'il est féminin.

Ma logique masculine, mon esprit forgé dans la discipline et à la dure, se ramollit au profit d'instinct, de choses futiles, mais qui me confèrent un bien fou...

Là où je regardais la fiabilité, la résistance de mon armure, je m'occupe désormais à assortir du mieux que je peux ma lingerie avec ma robe longue. Ce maléfice - ou je ne sais quoi d'ailleurs ! - a conservé le physique de base pour le modeler en femme. Je reste sacrément bien charpenté pour une femme, aux muscles saillants et la peau mate. J'ai quelques cicatrices d'anciennes rixes de ma jeunesse, et le plus important, Hurleuse comme Flocon continuent de m'accepter.

Un mage déluré dans cette taverne se mit à harceler Amelia. Ne sachant pas s'il s'agissait d'un jeu stupide, ou d'une réelle menace, je décidai de m'en mêler et faire comprendre à cet Adamska qu'on ne court pas après les femmes ainsi. Il fustigeait que j'ose l'intercepter - diantre, je l'aurai touché - et sans même l'avoir appris, une technique secrète transmise ancestralement de générations en générations de femmes m'apparut comme une évidence : Il consistait d'un mouvement leste, à faire pivoter le genou vers l'arrière, pour donner une impulsion suffisante pour exploser la partie la plus molle et accessible que l'homme ait. Sans protection adéquate, c'était la victoire assuré. Et elle le fut.

Je partis à nouveau de l'auberge, quand je vis une elfe assez dynamique, parlant que l'épée courte était l'arme la meilleure sur Toril.
Fallait-il être fou pour penser cela, et pire le clamer ?! Non, la faux était la meilleure, indéniablement. La preuve, elle se battait avec deux épées, comme pour compenser la faiblesse d'une seule ! Haha !!

Un débat sans fin suivit cette rencontre, où elle, Velvë, était dans son tort, et moi, Natasha - nom de code donné pour ne pas éveiller les soupçons ce qui nous arrivaient Ruffin et moi - avait raison.
Alors que nous allions conclure cela par un duel, devant l'arène elle fuya !! Aucun doute, j'avais raison !!

Autre bonne nouvelle, un tournoi s'annonçait à Luskan et l'épreuve par équipe m'intéressait fortement. Avec Velvë - ma nouvelle amie, trooooooop chou !! - nous allions montrer ce que des femmes entraînées ayant suivi la Voie étaient capables.

Conseiller Cthulhu Nombre de messages : 2924

Tournoi(e), comme Flocon au gré du vent.

Harnois ... réajusté.

Corps... assimilé.

Esprit ....joyeux hihi !!

J'ai hâte, j'ai hâte, j'ai hâââââââââte. Impossible que nous perdions. Deux maîtresses d'armes, rodées au combat, rompues à la douleur, excellant dans leurs armes, complémentaires dans les attaques, une équipe résolument offensive, la victoire est acquise !

Premier combat, une formalité. Même pas besoin d'en parler.

Deuxième combat : Armand et un orc à la taille im-pre-ssio-nnante !!! Et un manieur de faux qui plus est !
Stratégie élaborée avec Velvë. L'orc encaisse terriblement les coups, use de techniques peu orthodoxes telle la bave comme projectile, mais frappe bizarrement pas fort malgré sa carrure et l'arme qu'il porte. Il semble s'être entraîné à endurer les coups sur une longue durée, mais n'est pas un attaquant pur.
Le maître d'armes Mender par contre est bien plus dangereux, il frappe vite, il frappe fort, et là où ça fait mal.
Aussi nous décidons d'ignorer dans un premier temps l'orc pour attaquer à 2 contre 1 le maître à la batarde.
Technique payante car le combat en deux manches ne fait pas un pli, victoire écrasante.

Pas de chance, nous ne pouvons pas combattre contre les norske, surtout ce beau blond barraqué. Mon baiser langoureux lui avait pourtant fait gagner le précédent combat. Le monde est vraiment injuste, pfffff.

Quoiqu'il en soit, la finale, un guerrier, le chef des légionnaires, un autre demi orc, et un frêle participant, l'air suffisant et fier.
Première manche, traîtrise, des ténèbres nous enveloppent, et le combat n'est qu'une vaste parodie de coups envoyés au petit bonheur la chance.

Deuxième manche, lâcheté ! Une main géante vient me serrer suffisamment pour m'immobiliser, et je regarde impuissant Velvë subir les assauts de l'orc, aidé par ce chacal de magicien.
A mon tour ensuite de devoir fléchir sous les coups de l'orc qui s'amuse à me frapper sans que je puisse me défendre.
La troisième n'est que la pâle répétition de la seconde, où le respect ne semble pas de mise chez nos adversaires. Une nouvelle fois immobilisée, une nouvelle fois "massacrée" dans la foulée.

Nous avons perdu le tournoi ... Par des lâches ....

L'orc vient nous voir pour nous donner le trophée, car nous le mériterions plus que lui. Je n'ai pas besoin de sa pitié ! Nous avons perdu, et le voilà qu'il nous rabaisse encore pour nous le rappeler, en nous quémandant avec un élan de compassion qui me dégoûte le trophée de sa piètre victoire !!

Je me défoule dans la bataille générale, où je mets à terre un nain avant de tomber à mon tour sous les assauts répétés de la barbare à la hache.

Je me dégoûte, je n'aurai pas dû perdre, encore moins ainsi... Aucune excuse possible, je ne peux même pas mettre cette défaite sur le compte de mon nouveau corps. Je m'étais entraîné pour l'assimilier, m'adapter, et retrouver ma maîtrise d'antan.
J'ai perdu, une honte pour ma Voie....

[HRP] https://valdebise.1fr1.net/la-ville-des-voiles-luskan-f47/rp-la-fin-d-un-tournoi-t24736.htm [/HRP]

Conseiller Cthulhu Nombre de messages : 2924

Si on pouvait le mettre au cimetière, je terminerai si l'envie et le temps me prenaient le BG et la fin qui va avec.
Merci.

Gourou du flood Nombre de messages : 1077

*Rangé donc*

Conseiller Cthulhu Nombre de messages : 2924

Ca loue Grat'z ou ça me dérange ?

Je n'en pouvais plus, même si mon corps appréciait de plus en plus cet état de femme. Quelques bribes, de plus en plus frêles, de mon état masculin, tentait de survivre dans cette jungle de frou-frou, de commérages et de cris d'exaltées en chaleur.

Notre Clergé ne savait pas trop comment réagir face à la malédiction dont j'étais victime. Il s'agirait d'un puissant prince démoniaque, adepte de la luxure et du stupre, dont la sorcière était une de ses fidèles adeptes.

Le Conseiller à la Magie, Raphaël-au-nom-imprononçable - je ne l'aime pas d'ailleurs - m'a suggéré que le seul moyen de conjurer cette malédiction était de faire ce que ce prince démon attendait de moi. Que je couche avec un homme amoureux de moi, puis que je le tue alors que j'étais moi même amoureuse de lui.

Me prend-t-il pour une cruche au motif que je n'ai pas l'intelligence d'un magicien, ou que je sois une femme ? Comment concevoir que cette solution me permettra d'avoir à nouveau l'apparence d'un homme ?!! Toujours est-il qu'il souhaite impérativement que je ne divulgue cette information à personne, et que lui seul doit être au courant d'où j'aurai enterré le corps... Veut-il aussi des aveux signés de ma main pour que je sois le parfait pantin de ses desseins ?

Toujours est-il que quelques semaines passèrent avant que ne filtre l'information comme quoi ce même Conseiller aurait réussi à faire redevenir homme ceux touchés par la malédiction.
M'enquérant auprès de lui, je fus emmené dans une pièce, nue, ligotée, yeux bandés, et ce fut empli d'une appréhension certaine que je voyais mon destin, ma vie, entre les mains d'un mage dont je n'avais aucune confiance. Même le Clergé se méfiait de lui, ce qui ne faisait qu'alourdir mes craintes.
Des paroles inintelligibles arrivaient tant bien que mal à mes oreilles, mais c'était surtout la crispation d'être loin d'Hurleuse qui retenait toute mon attention. Une sensation étrange me parcourut, un sentiment difficile à décrire, comme si une partie de soi partait tandis qu'une autre que l'on avait finalement jamais perdu revenait à sa place initiale. Une fois le bandeau opaque enlevé de mes yeux, et que ces derniers se soient habitués à la lumière ambiante, j'osais un regard sur mon corps, et ce pendant quelques secondes qui me parurent une éternité.

....

....

Je pense n'avoir jamais été aussi content de ma vie de voir mes attributs à leur place, même si cette joie était intérieure.
Après avoir remercié le mage et quitté sa Tour, il me fallait à nouveau remettre en état mon harnois qui n'était plus à ma taille, et signaler au Conseiller Mender mon retour parmi la Garde.

Conseiller Cthulhu Nombre de messages : 2924

La Nuit des sorts brisés, ou la fureur de Flocon.

Je fus appelé en renfort assez tardivement, alors que j'arrivais de Luskan il y a peu.
La neige tombait drue sur Targos et Flocon se délectait de cette mortelle froideur. Je la sentais tressaillir entre mes doigts. Etait-ce simplement la météo, ou ces picotements anticipés avant l'aube d'une sanglante bataille ?

La Noire Zenythri m'expliqua le plan dans ses grandes lignes, et ce fut un bataillon hétérogène et complet qui se dirigeait à Hundelstone : arcanistes, moines, prêtre, chevalier noir et guerrier.
Arrivé aux portes du bâtiment où se tenait une réunion, un bref rappel des ordres fut opéré :
- Tuer les mages du Conclave
- Ne pas s'en prendre aux mages rouges sauf si ces derniers utilisent leur magie contre les membres du Clergé
- Ne pas s'en prendre au comte Hendrik, et autant que faire se peut, à la Duchesse Eowynn sauf si attaque de sa part
- Tuer tout le reste.

La seule incertitude résidait dans le placement des cibles dans la salle. Alors que la rapidité des moines leur permit d'engloutir la distance entre eux et les magiciens, les hommes en armure se ruèrent vers les cibles suivantes, alors que l'un des mages rouges disparut par magie à la vue de tous. Je voyais près du comte de Palténèbres un individu en tenue sombre, laissant à penser qu'il s'agissait d'une cible secondaire mais qui ne devait pas s'échapper.

Je me souviens brandissant Flocon, jubilant et le criant haut et fort alors que je frappais d'un coup sec le corps fragile de l'individu se tenant devant moi. Il avait été mis à terre par le comte, et la cible n'en était que malheureusement plus faible. Le sifflement de l'air fendu par Flocon me mit dans un état d'extase que seule la Voie pouvait conférer. Sa chair était tendre, et mon coup suffisamment précis pour qu'aucune gerbe de sang ne gicla par mon coup. Le comte l'acheva alors que je le maintenais au sol, Flocon planté dans ses entrailles. Je le voyais se débattre, voulant se glisser sous la table comme pour y chercher un refuge salvateur. Le fou ...

Cette même table où une femme en robe crut bon sauter dessus, et tomber lamentablement au sol.
Un regard derrière moi, et ce fut le bain de sang qui ne pouvait être autrement. La mage gisait au sol, mais à ma grande surprise, la duchesse Eowynn également. Peut être était-elle la cause de ce tremblement aussi soudain qu'inattendu, qui avait failli me faire tomber dans mon élan.

Le Chevalier de Grimmarfeld remettait son fléau à la ceinture, sa boule à piques maculée de sang. Aucune trace du mage du Conclave par contre, et l'on sentait la fureur émaner de la Sorcière Noire.

Une fois les objectifs atteints, les membres implacables de la Main Noire se dirigèrent vers la sortie, laissant un terrain désolé et sanglant, vestige d'un passé révolu, et signe fort que tout opposant du Seigneur Ténébreux, périrait de sa Main Noire.

[HRP] https://valdebise.1fr1.net/la-taverne-f6/reunion-sanglante-a-hundelstone-t25052.htm [/HRP]

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Loyauté, Honneur, Discipline, Force.

L'ordre est la clef, quelque soit le moyen employé. La crainte, la peur, l'intimidation est l'une des clefs de voûte pour y parvenir, mais elle ne suffit pas en elle même.

L'ordre implique plusieurs autres notions parallèles, formant un tout pour que naisse la société idéale, sous l'oeil implacable du Seigneur Ténébreux.

Loyauté : La traîtrise, la fourberie doivent être sévèrement réprimées. Elles impliquent une notion de chaos pouvant amener à la rebellion, au désordre et aux mutineries. La loyauté est le fondement d'une cohésion au sein d'un groupe, d'une ville, d'une faction, d'un Clergé. Pouvoir se reposer sur les compétences d'autrui sans s'interroger continuellement sur un abandon permet de se focaliser sur l'essentiel, sur sa mission première.
La mort doit châtier les traîtres.

Honneur : Ne pas tomber dans l'extrême, dans l'inutile, dans l'inconscience. Avoir des principes permet de mesurer la faute avec la peine encourue. Savoir jalonner ses agissements inclut de connaître soi même ses propres limites. L'honneur est le corollaire de la loyauté, même si elles sont distinctes et peuvent être interdépendantes. L'honneur élève l'individu au delà de la lie de la population, n'ayant aucune valeur morale, aucun principe, aucune conscience pour parvenir à leurs fins.
Le déshonneur ne conduit qu'au mépris.

Discipline :
La discipline est indispensable pour la Voie. La Voie permet la transcendance, l'élévation de l'art, de l'arme et de l'âme. Il est d'ailleurs évident que ces 3 notions doivent être indissociables car les trois mots les définissant se ressemblent.
Il est nécessaire de connaître son corps, son coeur, son arme et le lien qui unit ces trois éléments avant de risquer à effleurer la Voie.
La discipline permet à l'ordre de perdurer et d'instaurer les dogmes du Seigneur.
L'indiscipline doit être punie de mort.

Force : Les faibles doivent être soumis aux forts, c'est une règle élémentaire que seuls les aveugles ou les insensés ne peuvent assimiler. De tout temps, la Nature et l'ordre des choses a permis une évolution vers le mieux en éliminant le faible pour ne garder que le fort. Le fort instaure les lois, l'ordre et châtie le manquement à ces lois. La punition doit être proportionnel à la faute, mais aucune pitié, aucune mansuétude ne doit être accordée pour éviter la récidive, ou la fausse croyance que l'on peut contrevenir à l'ordre en tout impunité.
Tout écart est puni, toute faute mérite peine adéquate.

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Noire Zenythri : Le Lien ....

Je n'étais peut être pas le plus expansif au temple, mes prières n'en avaient pas moins la même ferveur. Depuis mon enrôlement au sein de la garde noire, je fus conditionné à ne jamais laissé transparaître mes émotions, car elle était le symbole de la faiblesse. La Voie m'avait également appris à déplacer ma colère, ma haine, mon désarroi parfois, dans le coup que je porterai avec mon arme de lien, plutôt qu'en vaines paroles.

Hurleuse se réjouissait de cet état d'esprit. Elle exacerbait mes pulsions pour ne rendre mes coups que plus dévastateurs, plus sanglants, plus meurtriers. Je la laissais souvent faire, car j'étais elle, elle est moi, nous sommes Un.

Un jour que j'étais agenouillé près de l'autel du temple, recouvrant mon arme de mon vital et carmin fluide, je fus interpellé par la Noire Zenythri. Elle souhaitait en savoir plus sur moi et mon arme, sur la Voie, le ki, les relations que je suivais avec elle.

Je pus constater qu'il était difficile d'expliquer quelque chose qui coulait de source, de si normal que ça en devenait presque anormal de ne savoir y mettre les mots justes.

Elle me parla brièvement du ki qui transpirait en elle, de cette assurance, ce calme mortel qui dictait chacun de ses gestes. Puis, je ne sais trop comment d'ailleurs, elle me proposa de toucher mon arme, pour ressentir ce que les mots ne savaient expliquer.

J'acquieçais, et lui ouvrit le chemin de ma Voie. Un picotement parcourut mon bras, et j'ai l'intime conviction qu'elle ressentit la même chose.
Dans un premier temps rien, ce silence qu'Hurleuse réservait à tout étranger. Mais je guidais intérieurement le ki de mon maître sur le chemin de ma Voie, et son ki se mêlait au mien au travers de mon arme.

Une sorte de grésillement apparut, d'abord faible, un borborygme inintelligible qui progressivement s'emparait de mon crâne et occupait toutes mes pensées.
Puis le choc .... Est-ce jour là que je compris pourquoi elle s'était choisie le nom d'Hurleuse ?? Je ne saurai dire, mais mon arme hurla, hurla comme jamais, me suppliant, me menaçant de stopper cette intrusion, cette profanation.

Je coupai le lien aussitôt, et le silence régna à nouveau.
La Noire Zenythri retira lentement sa main, arborant un visage de marbre. Elle a dû comprendre un bon nombre de choses, mais elle estima que ça ne valait pas la peine de les développer plus en détail, de m'en parler à tout le moins.
Je m'excusais que mon arme ait pu l'insulter de la sorte, mais elle ne m'en tint aucun grief, du moins je le pense.

Je regardai à nouveau mon arme alors que je quittais la salle sacrée dédiée à mon Seigneur et Maître. Bizarrement, Flocon ne s'était pas manifesté, alors qu'Hurleuse bouillait encore de cette expérience.

Moi qui pensait être un maître, je constatai que nous sommes jusqu'à la mort, de simples disciples de la Voie que nous nous traçons.

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Promotion

Qu'elle avait été difficile à obtenir, cette promotion...

J'avais dû courber l'échine un nombre incalculable de fois, mettre de côté tous les enseignements acquis pendant ces années de formation pour ne pas froisser la susceptibilité des habitués de Luskan. Les voilà se pavanant, avec leurs tenues à qui montrera le plus de poitrine ou de cuisses, la place ressemblant de plus en plus à un bordel de luxe....

Mes états de services étaient cependant vierges de toute erreur. La discipline et la rigueur dont j'avais à faire preuve n'était rien avec ce que j'avais pu endurer auparavant. Ma présence me permit de me faire connaître, et de me faire respecter par la population. En cela Hurleuse remplissait parfaitement sa tâche.
Il savait cependant qu'il naviguait en eaux troubles, guère appréciés par la plupart des Conseillers, de façon plus ou moins évidente, et seul le Conseiller Mender - était-ce parce qu'il était maître d'arme comme lui - et le Conseiller Ruffin lui faisait bonne figure.
Il devait continuer cependant autant que possible à mettre de côté son appartenance religieuse, car les préjugés fuseraient automatiquement, et il serait mis dans une impasse, voire pire serait remercié. Or il avait une mission, il ne pouvait échouer.

Le Conseiller Mender lui demanda de le suivre, et c'est à la salle du Conseil qu'ils se rendirent. Devant l'imposante statue où se dressait un guerrier de pierre à l'épée gigantesque, le Conseiller Mender le fixa un instant, pour déclarer qu'au nom des autorités de Luskan, Kahir Oryan, soldat de 1ère classe, était promu au rang de Lieutenant vu ses états de service.

Lieutenant ! Seul le Capitaine, et le Haut Capitaine avaient désormais pouvoir de le commander !

Sorti de la salle, il pria le Seigneur Noir et le remercia d'avoir su guider ses agissements vers la réussite de son entreprise.
Il se surprit cependant à regarder ce qu'il aurait à devoir commander. Il y avait du travail...

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Prologue ....

*pensées de Kahir*

Hurleuse, à quand remonte la dernière fois où nous avons pris la peine de discuter ?...
Non non, ne pense pas cela, je n'ai jamais dit que nous avons été séparés. Il est des choses immuables, des choses implacables, ces choses qui sont gravées et ne sont pas soumises aux affres du temps. Nous sommes un, il en a toujours été ainsi et tu le sais.

Tant d'événements se sont passés depuis notre dernière entrevue, dans cet état où le monde s'écroulerait autour de nous que rien ne briserait notre communion.

Cela en vaut-il la peine, je veux dire, doit-on ressasser le passé comme pour rattraper le temps ? Désires tu qu'à chaque tournant de notre vie, qu'à chaque attaque où nous avons risqué nos vies, il faut l'exprimer par des mots, des pensées ? Avons nous seulement le temps pour cela Hurleuse ?...

Pourquoi ce silence... Je vois, ce n'est pas toi, tu n'as jamais été douée pour les palabres. Viens Flocon.

Qu'en dis tu, es-tu toujours fier de ton maître ?? Oui je sais, le doute n'est pas permis, mais est-ce là faiblesse que de se poser des questions ? Si tu avais pu choisir Flocon, m'aurais-tu choisi ? Tu es moi, je suis toi, et je ne saurai t'abandonner.

Suis-je seulement digne de me présenter devant notre Seigneur si je venais à tomber ? Il est nécessaire d'avoir des objectifs, un but, un point fixe où s'ancrer après s'y être dirigé. J'ai tellement combattu, tellement saigné pour Lui, mais je ne nourris aucun regret.

Le sang, oui Hurleuse le sang, source de vie où la mort s'infiltre. Ne manque pas de respect à Flocon je te prie, elle est nous également. Il suffit !! Je te respecte autant qu'elle, le rituel vous est destiné autant à l'un qu'à l'autre. Vous avez chacun tué autant d'ennemis du culte, tu sais que j'y porte un intérêt tout particulier.

Suis-je seulement sur la bonne voie.... Jamais je ne vous décevrai, cela me tuerait, comme décevoir l'Imperceptrice. Suis-je seulement digne d'elle ?...

J'ai atteint les objectifs que le déchu m'avait demandé, et me voilà Capitaine. Capitaine de la ville pour un jour seulement, et me voilà cantonné à deux misérables quartiers. Luskan la sournoise me surprendra encore et toujours, moi qui pensais l'avoir apprivoisé un tant soit peu.

Les rats quittent le navire, et tout autour de moi plâne une âcre et suintante odeur de mensonge, de trahison et de chaos. Mais je ne sombrerai pas, je ne défaillirai pas, pour être digne, être moi, être nous.

Ai-je fait les bons choix Flocon, le sais-tu seulement toi qui veille sur mes arrières depuis tant de temps ?

Le temps de la réflexion est peut être révolu, et mon temps passé. Vais-je regretter le chemin parcouru, quand je vais me retourner le sang souillant mes pas ?

Allons Hurleuse, en route, on nous attend à présent ...

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Illusion ou Mal ?

*Pensées non révélées de Kahir*

D'abord une tieffeline ... deux pour être précis .... Encore ces créatures à semer le chaos dans Luskan, à se croire au dessus des lois, à se croire supérieures à nous....
Quand Aerlson me raconta brièvement les faits, il fallait agir. Je demandai à un soldat de rédiger un arrêté banissant les tieffelins de la ville et des terres luskaniennes, avec ordre de tuer à vue quiconque tenterait de déroger à cette règle.

Le prêtre Lacazur m'intercepta au Bosquet Est, parlant d'illusions sur la place, d'or à foison et je ne sais quoi d'autre. Je savais au fond de moi que cette journée allait être longue, une sorte de prémonition de soldat aguerri.

Sur la place, les badauds habituels, agrémentés des aventuriers plus ou moins permanents. Deux attirèrent mon attention, une ensorceleuse qui avait des démélées avec la Cohorte, et sur l'instant je concevais mal qu'elle veuille faire parler d'elle pour encore avoir à payer une amende. Et une autre femme, tenant un grimoire assez imposant, le serrant comme si sa vie en dépendait. Je me dirigeais vers elle, avisant qu'elle se tenait près de Takar. Les propos de ce dernier se contredisaient, et j'avais l'intime conviction qu'il me cachait des choses. Pas étonnant venant de lui...
Comme elle ne voulait pas obtempérer, j'ordonnais à un garde de l'assommer, afin de regarder tranquillement ce livre.
Rien, rien et rien ....

Peut être qu'avec ce livre désormais en ma possession, elle me dirait ce que je voulais entendre. Je demandai au garde de la mettre dans la fontaine, ses petites claques n'arrivant pas à la réveiller.
Finissant par remarquer que j'avais son livre, elle se mit à m'invectiver, me sommant de le lui rendre. La seule chose que je pus apprendre fut son nom, si tant est que l'on puisse appeler cela un nom ...

Le ciel se mit à rougir, alors qu'un orage forcément surnaturel se déchaîna là où nous nous trouvions. Avait-elle réussi à déchaîner la fureur du ciel sans même incanter ?? Etais-je en présence d'une élue ?? Impossible, elle avait l'air si arriérée, pouvant à peine construire une phrase....
Je jetais de brefs coups d'oeil vers le ciel, avisant cette fissure scindant la voûte en deux, comme si un dieu en personne arrachait de ses mains le ciel pour montrer aux pauvres mortels que nous sommes l'étendue de sa toute puissance. Une liquide rougeâtre en sortait, une larme de sang divine ?

Je devrai mériter la mort je pense, car je sentis la peur me gagner. Que faire contre un Dieu ?!

Je sentis alors ma peau s'arracher, pore par pore, parcelle par parcelle, membre par membre. Mon corps se disloquait, prenait une teinte rouge sombre alors que mes muscles croissaient à une vitesse vertigineuse. Mon dos me faisait atrocement souffrir, deux plaies béantes s'ouvrant de chaque côté de ma colonne, alors qu'en sortaient deux membranes osseuses pour former des ailes monstrueuses. Mon visage grossit, mes dents devinrent aussi grandes que des dagues affilées, et ma taille dépassait allégrement les batis des portes avoisinantes.

J'adressais une prière à mon Seigneur, lui implorant dans sa toute puissance de m'accorder la chance de le servir encore ici... Devais-je devenir un diable pour avoir l'insigne honneur être son bras vengeur ?

Hurleuse piaffait d'impatience d'en découdre, mais ma main refusait de la lever pour frapper tout ennemi à portée d'elle. Flocon quant à elle, ne répondait pas, comme larvé dans un mutisme sombre. Je la regardais d'ailleurs cette main, et ne vis plus aucune trace d'Hurleuse. Et pourtant elle était là, j'en étais sûr, ma main la tenait, je sentais cette énergie propre à elle couler le long de mes veines.

Voyant cette frêle femme continuer à m'insulter, je décidais de la taillader, la lacérer, l'anihiler de ce monde une bonne fois pour toute. Mes griffes passaient à travers, mais j'essayais, encore, encore et encore, hurlant toute ma rage et ma haine dans un cri terrifiant.

Comme réponse à ma prière, je ne saurais dire, mon Seigneur a envoyé ses disciples pour tester ma Foi. Des dizaines de monstres me ressemblant sortirent de la fissure, pour foncer sur moi. Le combat était inégal, et bien que résolu à gagner, je fus ...

Tout est noir, je ne sens plus mon corps, je ne sens plus mon âme, tout est noir.

Quels sont ces murmures ? Est-ce une bribe consciente qui tente de me ramener à la raison. Non, j'ai perdu le combat, je dois mourir et attendre le jugement de mon Seigneur avec humilité.
Tout est noir, tout n'est que néant, mais pourquoi ces borborygmes incessants me parviennent. Ca ne peut être une manifestation de mon maître, la voix est trop faible, trop chétive pour que ce soit la sienne.
"Laissez moi tranquille" murmurai-je sans qu'aucun son ne sortait de ma bouche, mais les paroles continuaient, inlassablement.

Alors que je ferme les yeux pour savourer un peu plus ce néant visuel, je me surprends à poser mes doigts sur mes lèvres. Un goût fruité s'installe dans ma bouche, alors que rien n'y prédestinait.

Et si....

Quelques jours plus tard, je rencontrai à nouveau cette fillette, qui nous transporta Irina et moi dans ce qu'elle appelait son monde. Elle m'expliqua que le rêve était la réalité, et la réalité qu'un rêve. Qu'il suffisait de penser à quelque chose pour qu'il se produise.
Je ne comprenais rien à ses explications, et ne pouvait admettre qu'elle puisse me demander de tuer mon Seigneur et Dieu.... Blasphème infâme !!
D'un simple geste, elle prit mon coeur dans sa main, et bien qu'étant persuadé qu'il ne s'agissait que d'une illusion, j'eus mal au plus profond de mes entrailles quand elle le fit tomber au sol...
Qu'est-ce pareille sorcellerie ?!! Pourrait-on vivre sans coeur ?!!

Irina semblait plus calme que moi, se contentant d'écouter la fillette alors que je tentais de sortir de ce monde de chaos. Des faux tout autour de moi, si proches et si inacessibles, des cris, des hurlements, de la douleur comme pour me montrer mon passé, mon présent, mon avenir ....

Tout cela reste étrange à mes yeux, encore aujourd'hui. Plus jamais je ne vis cette fillette, et le chaos qu'elle engendrait tout autour d'elle. Peut être que d'autres avaient réussi à l'occire, ou avait-elle tout simplement quitter la contrée pour distiller le doute ailleurs.

Peut être tout cela eut l'effet inverse de ce qu'elle escomptait, mais ma détermination à servir le Seigneur Noir n'en fut que plus grande. Lui seul m'avait sauvé de la folie, lui seul me permettrait de suivre le juste chemin jusqu'à ce que la mort me fauche.

La mort, quand viendras-tu m'étreindre finalement....

Conseiller Cthulhu Nombre de messages : 2924

L'amour, l'amer et la mort ....

Un choix ...

Hmm, je le suppose mûrement réfléchi, mais puis-je me résigner à penser qu'elle avait toutes les cartes en main pour faire le bon choix ?

On dit souvent que l'on peut mourir par amour. Son sens aigü de la contradiction lui a fait aimer à mourir. Calista, sa mentor, sa grande soeur, sa mère, sa chaperonne, sa vertu et son vice, son tout. Non, je n'étais pas de taille à lutter.

....

Le voulais-je seulement ? Probablement, mais où sont mes propres choix ?

Je sais que tu les hais Hurleuse, ces infamies de non morts, ces cadavres mouvants dénués de sang, de vie ... Et je partage cet avis. Quelle est cette chaleur pourtant ?...

....

Je la laisse en fermant la porte, au son de mon fredonnement. Une chanson de mon enfance, enfin je crois ... Tout cela est si lointain.. Je sens son regard posé sur moi, mais je ne dois pas me retourner, ou je jeterai à terre tout ce pour quoi je me suis toujours battu. La faiblesse n'est pas tolérée.

Tout cela me laisse cependant un goût d'inachevé, un sentiment amer de ne pas avoir assez croqué le fruit qui était à portée de main. Je sais cependant que ma rigueur m'a permis nombre de fois de ne pas sombrer, de ne plus sombrer. Je ne regrette rien, il n'y a rien à regretter.

Mes choix dictent ma conduite, dictent le regard de soi, des autres. Je l'ai connu humaine, et dois-je l'abandonner simplement parce qu'elle emprunte un détour entre la vie, et sa mort ??

....

Insaisissable. Calista avait raison. Tout cela n'était-il qu'une vaste mascarade, une illusion futile, une bouffonerie éphémère, une théâtralité dirigée de main de maître ?...

Il m'arrive de le croire, mais tout cela est sans importance.

J'ai décidé de la protéger, peut être pour moi, peut être contr'elle-même, sûrement contre les autres. Je sais qu'elle a dépassé le stade où la variété des sentiments, des ressentiments humains ont de l'importance, mais je la sens toujours instable, malgré cette froide apparence qu'elle se donne.

....

Pas une seule goutte, non, aucune coulant le long de mon épaule. Jamais. Pourquoi cela, pourquoi pas ?..

J'entends souvent dans mes nuits le tocsin du temple marteler mes oreilles, le fracas des armes bénies, la douleur, sourde et aiguë à la fois, stridente comme le sifflement d'Hurleuse. Comment puis-je entendre, moi qui n'était pas présent.

Vaste ironie du sort, Luskan la sournoise a encore fait des siennes.

Il est des personnes qui ne s'oublient pas, et tu en faisais partie.
Il est des ennemis qui ne méritent pas repos, et il en fait partie. Le pardon est l'apanage des faibles, et le souffle qu'ils t'ont pris, sera d'une douceur exquise quand il rejoindra le tien.

Un coffret de poussière, pour ne pas oublier. Un ruban noir pour le sceller.

La douce mort dans une explosion, rien que pour toi, peut être était-ce celle que tu voulais : grandiose, inoubliable, mémorable.

Je repars avec le regard vicieux et lâche que l'on porte sur moi. Peu m'importe leurs abjectes opinions, mes seuls regrets auront de ne pas avoir su te saisir juste un peu plus, sans jamais t'atteindre.

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Une rencontre qui "marque", et que coule le sang !!

Une maîtresse d'arme, d'un Lien tout aussi particulier, original que le mien.

On pense souvent à "lame" quand on parle d'une arme, à tout le moins de métal, comme pour se rappeler la dureté du geste quand celle ci transperce son ennemi.

Plusieurs fois je l'avais vue, enfermée dans son mutisme, dans sa bulle, dans son monde. A dire vrai elle ne semait pas le trouble en ville, aussi n'allais-je pas la déranger.

Un entraînement plus lointain qu'habituellement, dans les contrées sud, et voilà que je trouve un fouet magiquement puissant au milieu des pierreries et bourses d'or. Je me contente de vendre toutes ces armes habituellement, mais cette fois là, elle était entre moi, et le vendeur. Sans guère réfléchir, je le lui offris, car après tout, elle en fera sûrement meilleur usage que moi ou le marchand.

Elle l'accepta et à peine quelques mots échangés la discussion s'acheva. Nous avions sûrement chacun mieux à faire.

....

Un duel de maître. Beaucoup de guerriers lambda pensent que la victoire réside uniquement à prendre le dessus sur son adversaire. Le mettre à terre, l'humilier, le battre, montrer aux yeux de tous qui est le plus fort, faire l'étalage de ses bottes secrètes.
Douce folie, cruelle ignorance. Un maître ne pense pas à cela, ne doit pas penser à cela. Un duel est l'occasion d'apprécier le combat, de mettre sa vie entre les mains de son adversaire le temps d'un instant, ce fil ténu qui peut rompre à chaque minute, chaque seconde durant le combat. Perdre ou gagner n'a plus de réelle importance dans un duel de maître : la victoire se trouve ailleurs. Elle réside dans la symbiose que l'on a avec son arme, pas dans le fait d'ôter la vie, ou l'honneur de son adversaire.

Après avoir congédié les soldats s'entraînant dans la caserne, nous nous mîmes en position. Etrange matière que son arme, luisante, comme visqueuse, lui donnant presque un aspect vivant indépendamment de sa maîtresse.

La première manche fut serrée, et je dus admettre que je n'avais pas l'habitude de combattre ce genre d'adversaire. Là où habituellement les lames s'entrechoquaient, où la force prédominait, voilà que ses attaques étaient plus sournoises, insidieuses, cherchant plus à mettre le maître dans une position favorable pour le coup final, que faire mal directement.

Son arme n'a pas le même type de puissance qu'Hurleuse, et cette dernière piaffait de ne pas rencontrer aussi souvent qu'elle le souhaitait l'autre arme de Lien.

Je sentis son arme, enroulée autour de mon bras porteur. Mon coup visant à la déstabiliser échoua, et je me retrouvai à genoux, alors qu'elle me dominait de toute sa hauteur. Son arme, collée à ma gorge, remontait mon menton, et je ne pus m'empêcher de sourire, avant de reconnaître que la manche était pour elle. Je la voyais savourer cet instant, comme pour prouver, se prouver qu'elle n'était pas aussi faible que tout le monde semblait le dire. Je n'ai jamais pensé cela. Une maîtresse d'arme, quelque soit son arme, n'est jamais faible.

J'eus plus de réussite dans la deuxième manche, puis la troisième manche.
A la différence peut être qu'elle n'avait pas le même entrain à reconnaître ma victoire. Même quand ma lame n'était qu'à quelques millimètres de son coeur, alors qu'elle se trouvait à terre, à ma merci. Je dus montrer explicitement mon attente à la voir abdiquer avant de l'autoriser à se relever, et j'avoue avoir été surpris qu'elle puisse résister aussi longtemps. Signe de caractère, ou d'entêtement, je ne saurai dire.

La dernière manche fut étrange, et peu conventionnelle. Elle changea d'arme, et je remarquais cette lame au bout de son fouet, ainsi que les arcs électriques qui traversaient l'arme. Alors que je chargeais, en me basant sur une technique que j'usais très rarement, elle fit cingler son fouet, et la lame trancha net ma joue gauche, dans une gerbe de sang. Non content du tranchant de l'attaque, je reçus une décharge qui s'insinua dans mon visage, brouillant ma vue l'espace d'un instant. Je sentais ma plaie gonfler à vue d'oeil, et ma vue diminuer d'autant au fur et à mesure que le combat durait. Il ne fallait plus traîner pour achever cette manche, ou je serai sérieusement handicapé.

Alors que j'armai mon coup, je me sentis déséquilibré, et un rapide coup d'oeil sur ma jambe d'appui me fit remarquer que son arme s'était enroulée sur celle ci. Elle tira d'un coup sec pour me faire tomber sur le côté, mais mon poids ajouté à mon armure ne me fit qu'écarter la jambe.
La voyant en position de faiblesse défensive après sa tentative, je baissai d'un coup vif mon arme du côté non tranchant de la lame, juste avant de tomber sur elle sous l'impact.

Mon sang me recouvrait presque la moitié du visage, et ma vue se brouillait. Mais je devais l'entendre avant de rompre le combat. Elle ne voulait pas, son regard parlait pour elle. Mon liquide carmin commençait à rougeoyer son visage dur, mais elle ne bougeait pas, le dos à terre, l'archétype même de la vaincue insoumise.
Quelques mots échangés, et je l'aidai finalement à se relever.

Une victoire ? Certes, mais nullement celle de deux manches à une.

Et quand je me regarde dans le miroir, alors que je me prépare chaque matin, je ne peux m'empêcher de dire :
Une de plus ....

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Et tu seras un homme, mon fils ....

Cela faisait plusieurs semaines déjà, qu'elle jalonnait la ville à mes côtés. Un peu de réconfort devant l'adversité. Ce n'était pas indispensable, mais appréciable oui ...

Les débuts étaient difficiles, une sorte de découverte, de nouvelle expérience pour elle, de méfiance entremélée de respect.

La rumeur grouillante et lâche faisait tout pour l'éloigner, saper les fondations, détruire la confiance mutuelle. Mais la vérité ne craint pas les rumeurs. La rumeur ne touche que ceux qui ont des choses à se reprocher, ou qui n'assument pas leurs actes. Les sots ..

De longues discussions, d'incessantes interrogations, mais il le fallait. Je ne devais pas lui cacher l'atroce vérité, le poids qui pèsera lourdement sur sa tête, à chaque fois qu'elle portera ces couleurs. L'abjecte ingratitude des éternels insatisfaits.

Les débuts sont difficiles, mais le potentiel énorme. Il y a un travail énorme à faire, et pourtant il suffit de peu de choses.

....

Les voilà qui recommencent, les voilà à cracher sur son nom, elle, qui n'est plus. Ils l'utilisent comme un vil argument pour que la solitude soit ma seule compagne. Savent-ils seulement de quoi ils parlent ?

Oui, c'est exactement cela, même si elle fait mal à entendre, j'expose la vérité. Un jour peut être comprendront-ils, que la gloire du Seigneur Noir n'est pas une fin en soi, mais une réalité.

Elle me l'avait promis oui, mais j'avoue avoir été surpris. La forme et le fond, la profondeur des termes. Nos cultes étaient différents, mais nous avions plus de points communs qu'aux premiers abords.

Nous ferons face. Oui, nous ferons face.

Je ne peux m'empêcher de repenser à ses paroles, et la façon particulière qu'elles ont eu de m'affecter. Je pense sérieusement que ce n'est pas la quantité des personnes qui nous entoure, qui fait de nous quelqu'un de célèbre, ou de respecté, mais bien de la qualité de ces personnes et ce
qu'elles nous apportent, et qui nous font grandir chaque jour....

"Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir;
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un seul mot;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi;

Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur;
Rêver, mais sans laisser le rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent;
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils."

[HRP] Poème de Rudyard Kipling [/HRP]

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La folie de l'abandon !

Une reconnaissance en forêt, pour une mission un peu particulière. Je devais l'aider, car les alliés étaient peu nombreux dans Luskan la chaotique. Et puis elle était maître d'arme, comme moi, et ce Lien transcende le reste.

Un groupe de méphites traversa notre champ de vision, spectacle peu habituel dans la forêt nord. Tant bien que mal, nous les suivîmes, mon armure lourde ne m'aidant guère pour escalader ou crapahuter dans les sentiers battus.

Après maints chemins, nous arrivâmes enfin devant une batisse, où méphites et deux armoires à glace montaient la garde. J'eus la bonne idée de souffler dans mon cor de protection, et les méphites ne parvinrent pas à s'approcher de moi. Les gardes eux ...

Je tentai, en vain, de rallier les méphites à ma cause, mais ils furent vite matés par un des tas de muscles qui gardait l'entrée. On nous demanda la soumission, que je refusai bien évidemment, car seuls le Seigneur Noir, et l'Imperceptrice, étaient mes maîtres.

Mon refus ne leur plut guère évidemment, et ils chargèrent....
J'avoue ne pas avoir tout compris, ou que trop bien.... Le noir complet, les ténèbres m'engloutirent, alors que le sang se mélait à ma sueur. Une cuisant défaite, aussi rapide qu'inattendue.

Je me réveillai dans la douleur, allégé de mon armure qui gisait plaque par plaque tout autour de moi. Et ....

Une douleur au ventre m'assaillit, comme si chacun de mes organes voulait sortir de mon ventre, laissant un vide indicible en moi.
Ils l'avaient prise, ils avaient osé...

Ce mage me narguait, nous affaiblissait, jouissait de sa position de supériorité, alors qu'il n'avait rien fait. Il fit flétrir nos corps déjà meurtris, tentant de soumettre notre volonté après avoir soumis nos corps.

J'étais aveugle, sourd, insensible à la douleur qui me tiraillait de toute part. Un marché indigne, une ignominie auquel je ne saurai me soumettre. Je sentais mes forces me quitter, inexorablement, en même temps que le sang coulait de mes blessures. En me retournant, je la vis, tout aussi affaiblie, mais avec ce regard farouche qui ne l'avait jamais quitté. Elle serait prêtre, à tout, même à affronter la mort s'il le fallait.

Que faire, face à un mage puissant, et trois gardes que deux nous avaient facilement maîtrisés.

Ma main bouge seule, je suis guidé par les ténèbres, pour les Ténèbres, vers ma ceinture gisant au sol. Le mage se complaît dans sa suffisance, et peut être est-ce là ma chance, ma seule chance. Je saisis ma ceinture, pour la fracasser au sol, brisant en même temps une fiole de ténèbres, noirceur magique qui je l'espère ne me fera défaut. Ils ne m'auront pas, il ne l'auront pas. Elle est si loin, elle me réclame, il me la faut !!

Je me ruais sur le mage, profitant de l'effet de surprise, nimbé de ténèbres et le chargeant pour le renverser. Le Seigneur Noir me guidait, c'est certain, car je réussis à l'attraper, et mon poids même sans armure, suffit à le clouer au sol.

Le sang, le sang le sang !! Je n'avais que mes poings, que la force de mon esprit, car mon corps m'abandonnait. Je le frappais, sans viser, partout sur son corps, sentant les os de ma main se briser sur sa figure, ses côtes. Plus rien autour de moi ne comptait, ma compagne les ténèbres me protégeait.

Mon dernier coup, celui qui devait décider de sa mort, ou la mienne, ne rencontra que le vide. Le mage avait réussi à incanter et disparaitre, s'extrayant de mon emprise.

Les ténèbres se dissipèrent, estimant leur tâche accomplie, et nous nous retrouvâmes face aux 3 gardes, encore ébahis. La maître d'armes profita de ce moment pour planter une dague dans le ventre de l'un d'eux, coup visiblement plus précis que puissant, car le garde s'effondra alors que des flots de sang coulaient de son ventre.

Je hurlais que j'avais mis à bas leur maître, et qu'ils seraient les prochains. Tentative désespérée, mais l'énergie du désespoir peut faire mouche, ce qui fut le cas. Sans demander leur reste ils fuirent, alors que l'adrénaline quittait mon corps, pour laisser place à la lassitude et le harassement.
Désorienté, perdu, affaibli, je jetais un regard sur ma compagne d'infortune qui s'était terrée dans un mutisme protecteur, et je sortais hagard sentir l'air moins vicié de la forêt. Car le charnier à l'intérieur de la bâtisse aurait fait fuir bien du monde.

A genoux à prier mon Seigneur, elle revînt, pour m'indiquer une tente non loin du bâtiment. Mon état me la fit prendre pour une ennemie, mais mon état de faiblesse, et son arme me ramenèrent rapidement à la raison....

Titubant jusqu'à l'endroit indiqué, je la sentais, toute proche, réclamant la main de son porteur.

Tant bien que mal, nous réussîmes à revenir sur Luskan, où les gardes surpris purent voir les deux maculés de sang. La faux de guerre eut cependant l'effet escompté de ne pas trop poser de question quant à celui qui était le Capitaine de la garde de Nemestk.

Je me doutais qu'elle était là, ma fidèle assistante garde, la prêtresse qui faisait fi des rumeurs pour m'obéir comme il se doit. Je l'appelais pour qu'elle me soigne, ce qu'elle fit sans se poser de questions. Le halo qui m'entoura me happa en même temps que mes forces croissaient. Mes plaies se refermaient, mais la fatigue était toujours présente.
Je m'enfermais dans une pièce privée du temple, où des mots furent échangés.

Le temps du repos était arrivé, une fois de plus ..

Edit Achen : Points vers Loyal donné suite à cette anim.