A qui était donc l'épée plantée devant Luskan avec une pierre bleue pâle accrochée à la garde? Une graaaande épée, rouge et flamboyante, le mélange inattendu de la brutalité et de la grâce. C'était l'arme d'un guerrier, que dis-je, l'âme d'un homme qui espérait plus que tout qu'elle revienne à son plus fidèle frère d'arme.
Une épée de moyenne facture, mais qui évoquait un passé brûlant, un néant d'être qui de l'intérieur consumait silencieusement un homme.
Peu de chances qu'elle parvienne à son destinataire, qui ignorait sûrement encore la mort de son ami.
Mais quel que soit le porteur si ce n'était Jai, il devrait se contenter d'une arme muette, délivrant un message qui n'aurait jamais de sens pour lui.
Seul le frère d'arme pourrait comprendre l'importance de cette lame.
Le guerrier songea pendant le rituel de la dévoration de son propre corps. Car oui, on peut songer dans ces moments là...
Son disciple était sauf, il le savait, rien ne le retenait ici-bas. La mort était belle ainsi, cautériser cette défaite serait laid, le combat n'aurait eu aucun sens.
La mort survenait donc au bon moment, et le guerrier songea, encore. Depuis quand n'avait il pas pensé à son passé? Il l'avait oublié, il s'était dissipé. Et finalement, cette paix qu'il chercha pendant des années, à nourrir des desseins de vengeance, il l'avait trouvé, dans la chalheur des crocs de la bÊEEeete... La bÊEEeete était belle, elle groOOOndait, elle huuUUUrlait à la mort, sûrement pour célébrer une chasse fructueuse. Pour un moment sûrement, la bête avait rétabli l'équilibre que le guerrier avait dérangé par négligence. Elle planta donc ses crocs dans la chair de l'impur qui, résigné sentit un vent frai couler sur lui, tout ceci était beau. Tout ceci était juste.
Tout est bien qui finit bien...
(hrp: je me suis bien marré, et j'ai apprécié le geste de mes bourreaux, l'épée devant luskan c'est trop classe! xD)