A l’Est de Luskan, près du grand pont une jeune femme aux cheveux châtains se tenait debout silencieuse.
Elle portait une tenue aux couleurs bleu comme la mer et blanc comme les nuages ainsi qu'un pendentif de Valkur. Elle s’asseya tranquillement malgré la nuit et la pluie. Puis griffonna sur un papier.
Elle se leva alors, posa une main sur cœur et commença à chanter :
« Ô Valkur, mon guide, écoute ma voix.
Toi qui a toujours su m’indiquer le droit le chemin malgré le vent et la pluie.
Je t’implore aujourd’hui de guider l’âme d’un ami tombé.
Armand était un tempusien, prêt à sacrifier sa vie pour le combat et la guerre. Mais sous cette carapace, se cachait le plus gros cœur de nounours. Je sais que je n'ai pas ta bénédiction...donc je ne suis pas en mesure de te demander de le ramener...Seulement, je te demande de prendre soin de lui.
Je ne compte plus le nombre de fois où tu as failli me taillader de cette épée que tu maniais si bien…qui a sûrement du te suivre, loyale comme elle est.
D’abord ronchon, ensuite souriant et enfin amical, tel était tes égards. Cependant, sache que je regretterais tes bisous sur le front comme tu le faisais à toutes les légionnaires que tu portais à cœur.
Sache que moi aussi, je te porte dans mon cœur.
Tant que je vivrais, je penserais à toi et ta mémoire ne sera pas souillée.
Car en tant que tempusien, tu es un grand combattant.
Malgré la défaite…on sait tous que tu as gagné la place dans le cœur de bon nombre de légionnaires et dans la mien, et ça c’est la plus grande victoire pour un homme.
Ô toi, qui me ressemblait le plus au sein de cette deuxième famille, je te souhaite bon voyage, que les voiles se lèvent pour toi et te guide jusqu’à l’apaisement de ton âme.
Ton amie, Alicia »
Puis elle avança son visage au-dessus de l’eau, se regardant, tenant dans sa main, le dernier mot qu’elle avait pour son ami défunt.
Comme à son habitude, les larmes ne perlaient que devant l’eau, elles tombaient lentement.
Après quelques minutes, les larmes avaient cessé de tomber, elle se releva alors et sorti un parchemin. Elle le lit avec difficulté.
Puis le mot s’embrasa, elle le lâcha alors sur l’eau. Elle le regarda longtemps s’embrasser, puis lorsqu’il l’était totalement, elle inclina lentement la tête, baissa sa capuche et repartit sans bruit.