L’endroit était glacial, lugubre...
Les traces de leur passage disparaissaient peu à peu dans la pénombre grandissante, le dormeur avait été réveillé par ses insolites visiteurs, et demeurait à présent seul à ruminer ses sombres pensées.
Son souffle bien visible, suspendu dans l’air en nuages éphémères, seule preuve que la silhouette nonchalamment assise sur ce trône d'obsidienne était bel et bien en vie.
" Un traître..." gronda t-il d’une voix sourde où perçait une froide colère.
"En vérité c’est moi qui ai été trahit.
C’est moi que l’on a assassiné...c'est moi que l'on a
condamné à errer dans les landes desolées de l'Archeron.
J'y ai vu ce que les autres ne peuvent voir..."
L’écho de leurs calomnies le hantait encore, aussi secoua t-il la tête pour chasser ces voix fantasmées.
Et lorsqu’il referma son poing ganté sur le vide dans un angoissant crissement de métal, un pâle halo d’un vert malsain s’échappa de sa main en froids rais de lumière.
"Que parfois la Main du destin doit être forcée! "