Belle-Prairie

À Belle-Prairie, les installations de la Place du Marché Noir sont aménagées afin de recevoir les futurs acheteurs. Sera bientôt disponible du matériel de torture hautement sophistiqué. Le Marché aux Esclaves est également en finition : les marchands pourront très bientôt acheminer leurs convois vers la Cité afin d'y exposer leurs spécimens.

Le Dispensaire accueille gratuitement les résidents de Targos et les ouvriers de Belle-Prairie afin de leur prodiguer des soins en cas de blessures.

Les gens ne vont plus à Belle Prairie ou très peu. Les rumeurs sont fondées : ils n'ont pas assez de nourriture pour nourrir tout le monde. Déjà les morts commencent. Trouveront-ils une solution ?

Un plan draconien pour dégeler le lac (ou du moins une partie) est lancé.

De nouveaux ordres sont donnés aux miliciens targosiens défendant Belle-Prairie.

(Ces ordres figurent dans les posts de notre Fofo, merci aux MDs de s'en informer =)

(PS HRP : j'oublie de préciser un truc, notre porte ne ferme pas mais considérez la comme fermée RP. Nul ne passe sans être annoncé et identifié par la milice en place à la guérite)

La Cour du Saint Tribunal

La Cour siège au Tribunal de l'Inquisition des Chevaliers de la Rose Blanche et se compose de deux Hauts Juges : la Sainte Inquisitrice et le Haut Bourreau.
Les Hauts Juges sont actuellement Kragnarr Dansesprit et Mistani de Sangmaugrez. Ils ont tous les pouvoirs. Les Lois sont édictées par Mistani de Sangmaugrez, rédactrice du Codex Legorum.



Le système judiciaire

Le système judiciaire est simple et cumulatif : soit l'accusé a été appréhendé en fraude avec la Loi en vigueur soit un plaignant porte plainte. Dans les deux cas, le verdict rendu par la Cour est irréversible. Dans le cas d'une accusation par un tiers, une enquête de routine est menée afin d'éviter les bavures inutiles. Dans le cas d'une prise en flagrant délit, le jugement est immédiat et ne passe pas forcément par un procès au Tribunal : certains jugements sont délivrés séance tenante. Chaque délit est sanctionné séparément. Le système judiciaire est strict, impartial et incorruptible : toute tentative de détournement de la Loi de Belle-Prairie sera sévèrement sanctionnée.

Tout entrant à Belle-Prairie est soumis au registre et désarmé : les noms, âge, race, profession et signalement, ainsi que la raison, la durée de la visite et les possessions momentanément confisquées, doivent figurer dans le cahier de la milice, remis chaque jour comme rapport des allers et venues à une autorité compétente. Les esclaves sont également recensés et marqués au fer rouge d'un numéro. Tout citoyen à venir devra se munir de papiers en règle et souscrire à la Loi.

(Le Codex qui suit n'est lisible qu'aux murs du Tribunal de Belle-Prairie)

Codex Legorum

Nul n'est censé ignorer la Loi de Belle-Prairie dès qu'il entre dans l'enceinte de la Cité. Tout contrevenant, quelle que soit son origine ou son titre diplomatique se verra jugé s'il contrevient auxdites lois, exception faite des dignitaires de la Cité et de leurs alliés reconnus, comprenant les membres de la Couronne Septentrionale. Une liste ajournée en permanence sera publiée par les autorités compétentes.


Préambule
En cas d'absence de peine pour un délit spécifique, la Cour se réserve le droit de compléter le Codex Legorum à sa guise.

Le Codex distingue deux types de délits : les délits mineurs et les délits majeurs. Ceux-ci seront explicités dans leur catégorie respective.

Les représentants nommés de la Loi sont compétents pour appréhender les délinquants, les mettre aux fers et appliquer les sanctions aux délits mineurs. Les délits majeurs sont du seul ressort de la Cour.


Chapitre I : les Religions

Religions officielles de Belle-Prairie
Concerne :

- l'Église de Loviatar ;
- l'Église de Baine ;
- la Meute de Malar ;
- l'Église renaissante de Bhaal.

Les représentants de ces Clergés bénéficient d'une immunité diplomatique tant qu'ils sont identifiés par les autorités compétentes et qu'ils souscrivent aux Lois en vigueur. Ces cultes sont autorisés à exercer en la cité. Tout manquement de respect ou toute agression envers l'un de ces représentants sera puni suivant la gravité du délit, en référence aux sanctions appliquées. Par décret, un dissident sera immédiatement rayé de ladite liste diplomatique (à paraître).

Religions tolérées
S'ensuit une liste des cultes qui peuvent circuler en ville sans être inquiétés par les pouvoirs en place :

- le Clergé d'Aurile ;
- le Clergé de Beshaba ;
- le Clergé de Garagos ;
- le Clergé de Gargauth ;
- le Clergé de Mask ;
- le Clergé de Shar ;
- le Clergé de Talona ;
- le Clergé de Talos ;
- le Clergé de Tiamat ;
- le Clergé de Velsharoon ;
- le Clergé d'Umberlie.


Religions interdites
Ces cultes sont interdits : tout pratiquant identifié par la milice ou un citoyen devra être dénoncé et arrêté séance tenante, voire abattu sans sommation. Ceux qui ne sont pas cités sont dits "neutres".

- les Clergés elfes ;
- le Clergé d'Eilistraée ;
- le Clergé de Cyric ;
- le Clergé d'Eldath ;
- le Clergé d'Ilmater ;
- le Clergé de Bahamut ;
- le Clergé de Lathandre ;
- le Clergé de Lliira ;
- le Clergé de Nobanion ;
- le Clergé de Séluné ;
- le Clergé de Sharess ;
- le Clergé de Sunie ;
- le Clergé de Torm ;
- le Clergé de Tyr ;
- les Clergés orques.


Chapitre II : les Races

La Cité de Belle-Prairie ne tolèrera pas la présence d'Elfes ressortissants de la Communauté Elfique, avec toutefois cette réserve que les membres de la Couronne Septentrionale seront tolérés, de Demi-Elfes et d'Aasimars. Les Nains, Halfelins et Gnomes devront se présenter aux portes et se désarmer afin de voir l'accès à la ville ouvert. Les Demi-Orques et orcs seront abattus sans sommation. Les Draconiens devront non seulement se désarmer mais aussi ne point dissimuler les marques hybrides qu'ils affichent.
Sont tolérées sans problèmes les races suivantes : Humains, Tieffelins, Demi-Diablesses, Demi-Succubes.


Chapitre III : les délits mineurs et les peines applicables

Art. I : Il est strictement interdit de s'approprier le bien d'autrui, que ce soit par la rapine, l'intimidation, la force ou l'abus de confiance. La Loi exempt à cela la confiscation des armes et autres objets jugés dangereux, qu'ils soient simples ou magiques. La Loi exempt encore toute saisie judiciaire sur un opposant au pouvoir ou un délinquant.
Peines :
- vol à la tire : restitution du bien à son propriétaire et main tranchée publiquement (droite en général). Si récidive, peine de prison allant d'un à deux mois avec travaux forcés à la carrière et collier d'esclavage.
- intimidation / racket : restitution du bien et mise aux carcans pour une durée équivalente à la durée du racket exercé sur ladite victime, avec un minimum de trois jours. Si récidive, peine de prison allant d'un à deux mois avec travaux forcés et esclavage.
- abus de confiance : restitution du bien et arrachage de la langue publiquement. Si récidive, peine de prison de trois semaines avec travaux forcés et esclavage.

Art. II : Il est strictement interdit d'attenter à l'image de la cité par des comportements outranciers, allant du port d'une tenue indécente aux propos inconvenants. Tout attentat à la pudeur sera puni d'une peine de trois semaines à la carrière en travaux forcés, ainsi que d'une exposition de la nudité sur la place publique. En cas d'effervescence déplacée, le délinquant sera brûlé au fer chauffé à blanc aux parties problématiques. Tout propos jugé déplacé sera puni d'une section d'un tiers de la langue ou d'un arrachage des incisives.

Art. III : Il est strictement interdit de déroger à un ordre donné par une autorité compétente en cas d'appréhension d'un délinquant. Tout refus d'obtempérer sera sanctionné par une arrestation en force immédiate et tout délit de fuite sera sanctionné par un abattage pur et simple, sans sommation.

Art. IIII : Les duels chevaleresques doivent obligatoirement nécessiter la présence de témoins. Les procédures sont celles des duels traditionnels. Tout duelliste manquant à ces règles se verra banni de la Cité sans combattre son adversaire.


Chapitre IIII : les délits majeurs et les peines applicables si fixées

Art. I : Il est strictement interdit d'établir un commerce sans avoir préalablement obtenu une autorisation du pouvoir en place. Tout commerce illégal, c'est-à-dire non géré par les autorités, ou toute contrebande se verra arrêté. Les revendeurs seront revendus en tant qu'esclaves sur le Marché Noir de la Place et les marchandises seront saisies en tant que propriété de la cité.

Art. II : Toute personne entrant à Belle-Prairie voit ses armes et autres objets magiques offensifs confisqués le temps du séjour (exception faite des représentants des religions officielles). Ces objets sont récupérables à la guérite d'entrée lors du départ. Dissimuler une arme ou un objet magique offensif constitue un délit majeur et le porteur se verra mis aux fers pour une durée indéterminée. Le ou les objets seront saisis par les pouvoirs en place.

Art. III : Il est strictement interdit d'exécuter quelqu'un ou de lui ôter la vie sans avoir obtenu l'aval des autorités compétentes, exception faite d'un délit de fuite, d'une présence ennemie ou de tout autre mention présente dans le Codex Legorum. Le meurtrier sera mis aux fers en l'attente de son procès.

Art. IIII : Il est strictement interdit de faire obstable à la bonne marche des autorités dans l'exercice de leurs fonctions. Tout travestissement de l'identité, que ce soit par l'utilisation de faux ou par artifices visuels, se verra sanctionné d'une peine d'emprisonnement à durée indéterminée et le faussaire sera soumis à la Question.

Art. V : Toute atteinte à autrui, qu'elle soit physique ou morale, sera sévèrement contrôlée par les autorités. L'esclavage est soumis à des règlements qui doivent être validés par le pouvoir en place. Les abus divers, sexuels ou les actes sadiques sans fondement qui troublent l'ordre public, en dehors de la caste esclave, les maltraitances d'enfants, seront également sévèrement punis par le Tribunal.
Peines :
- le sadisme gratuit : une mise à la Question, afin de jauger la réception de la Sainte Souffrance et la compréhension des dogmes.
- le viol : une ablation des parties coupables et un emprisonnement à durée indéterminée. Si récidive, une agonie et une mort publiques.
- les maltraitances d'enfants : les enfants étant des entités en construction , le Tribunal décrète que s'en prendre à des êtres encore trop frêles pour recevoir la Douleur est un acte répréhensible et passible d'une peine d'emprisonnement à durée indéterminée. En cas de grave délit sur un mineur, une agonie et une mort publiques.

Art. VI : Tout opposant au pouvoir en place, toute tentative d'agression sur l'État et les Clergés, tout complot établi seront punis par une exécution publique après une lente agonie et une mise à la Question.
Peines :
- opposition au pouvoir : exécution des meneurs, esclavagisme pour les suiveurs.
- agression contre un Clergé officiel : remise du coupable entre les mains dudit Clergé. Dans le cas du Clergé dominant de Loviatar, la peine exécutoire sera la mort par la crucifixion aux murs de la cité, en pleine agonie. Puissent les corbeaux festoyer des chairs impies.
- complot : tortures et exécutions des intrigants.

Art. VII : L'usage de la magie est interdit en ville sauf pour les Autorités cléricales officielles (Loviatar, Malar, Baine, Bhaal) et les agents du pouvoir (sorciers, espions, miliciens mages, patrouilles spéciales, etc.).

Art. VIII : Le blasphème ou le manque de respect au Clergé dominant de la Vierge sera puni par le supplice du bain d'humiliation et par une langue arrachée. En cas de récidive, l'agonie et la mort seront d'application. Dans le cas des autres Clergés officiels, le contrevenant sera remis à leurs autorités afin de statuer de son sort.


Chapitre V : devoirs des citoyens

Tout citoyen de Belle-Prairie, en bonne santé et âgé de 18 à 25 ans, devra faire un service militaire d'une durée d'un an afin d'être apte à défendre sa patrie.


Chapitre VI : lois commerciales

Les licences commerciales, nécessaire pour ouvrir un commerce qui ne dépendent pas directement du pouvoir en place, ne sont délivrées que par les autorités compétentes suite à la remise d'un dossier complet. Elles sont payantes et de prix variant selon le commerce en question et l'infrastructure nécessaire.

Chaque commerce doit verser une dîme mensuelle de 10 pour cent sur ses bénéfices.


Chapitre VII : taxation

Chaque foyer doit verser chaque année à l'État une dîme de 10 pour cent sur ses richesses, afin de garantir l'entretien et la défense de la Cité. Chaque dîme non payée dans les délais aura pour sanction une mise aux travaux forcés des membres masculins du foyer et ce, à partir de 15 ans. Pour les foyers féminins, la cadette sera livrée au Temple comme servante le temps d'éponger la dette.

Chaque bateau étranger aux religions officielles stagnant dans le Port de Belle-Prairie devra verser une taxe de 2 pièces d'or par jour.


(je remercie le rédacteur des Lois de Lorgol et celui des Lois de Targos pour l'inspiration et le souci d'exhaustivité)

(P.S. : la mort RP des PJs étant non imposable, les exécutions sans sommation concerneront essentiellement les PNJs en premier lieu. En cas d'attaque néanmoins, on réagira en conséquence mais on laissera d'abord agonisant(s) le ou les attaquants.)

*Annonce de crieurs publics à travers la Nord*

Vente de deux esclaves ce soir (ou demain si l'un des deux n'est pas présent).

Un marchand de la Ligue, humain, bien entendu, est détaché auprès de Belle-Prairie. Il doit s'informer des besoins et des ressources. Il a d'ores et déjà pour directives d'acheter de la pierre en quantité aussi importante que possible. Il se renseigne également sur l'achat d'esclaves, leur prix, l'offre présente.

Pierres :

La tonne est vendue 5 000 po (je n'ai pas encore calculé la masse exacte qu'il nous reste). Il s'agit de pierres de calcaire.


Esclaves :

Le prix d'un esclave moyen de race humaine oscille entre 10 000 et 50 000 po (pour les pnjs - je dois mettre à jour le nombre restant, environ une vingtaine probablement). Les esclaves particuliers sont vendus aux enchères, le prix de base étant fixé selon le spécimen.
Possibilité de créatures exotiques.


Autres ressources :

Du bois, en bonne quantité.
Du cuir pour la tannerie et la maroquinerie.
Truites argentées, crevettes d'eau douce.
Marché de soins divers, d'instruments chirurgicaux (Dispensaire).
Instruments de torture. (en cours)
Présence d'orchidées (à exploiter, assez récent).
Développement de la culture de champignons, de betteraves, de pommes de terre et d'avoine.
Étalons blancs (saillies en cours) : dressage de chevaux de guerre, préparés pour les terrains difficiles et les climats du nord. (assez récent)

Plus aucune nouvelle n'arrive de la Garnison de Belle-Prairie. Le Régent de Belle-Prairie était à ce moment en voyage d'affaires, sans doute en vue de relancer la carrière, au moment des faits.

Des cris, des hurlements, des sanglots, des pleurs de bébé, des hurlements de loups (alors que ces derniers ont été chassé il y a bien longtemps !) peuvent se faire entendre aux alentours de Belle-Prairie, et, les soirs de calme plat, les faibles plaintes sont portées par le vent jusqu'à Targos.

Cela faisait plusieurs jours déjà que nous en discutions. Le Hurlemort. Faiblesses, forces, tactiques, comportements. Tout avait dut y passer plusieurs fois sans doutes. J'en vins même à en discuter avec l'Impercepteur - rapidement.

Le groupe pour le Nécromant était partit. Quelques-uns étaient restés, pour aller avec nous. Devant Targos, les soeurs De Waarn'ess piaillaient pendant qu'Alice sautillait, comme à son habitude vraisemblablement. Les hurlements lointain de Belle-Prairie étaient audibles jusqu'ici, et l'attente commençait à se faire sentir. Le Commandant, l'Impercepteur et moi même restâmes calmes, en l'attente du Maître Veneur.

Dame Ashara s'approcha de moi à un moment :
- "Ma pauvre Sylmen. Pire que le Hurlemort vous connaissez ? Elle", me dit-elle, pointa sa sœur derrière elle. Celle-ci ne remarqua pas, trop préoccupée par les gémissements et les plaintes sans doutes.
- "Pire, j'aurais plutôt dit à ma droite, à dire vrai."
Elle regarda à droite.
- "Un sapin ?"
- "A côté."
- "Ulrich ?"
- "Encore à côté."
- "Ah ! L'impercepteur ! Pire que le hurlemort ... ?" Elle fit la moue. "Mais non ! Il va pas me voler ma beauté lui."
Et les deux sœurs recommencèrent à se harceler mutuellement.

Heureusement, le Maître Veneur arriva, et notre groupe ne tarda pas trop à se mettre en route. Devant Belle-Prairie, le Seigneur Orichalka et l'apprentie mage nous rejoignirent également. S'en suivirent, à nouveau, de longues discussions pour fixer la stratégie finale... Ou qui aurait dut l'être.

Il fut finalement décidé que l'apprentie irait en éclaireuse dans la ville, en volant, afin d'attirer le hurlemort et le ramener vers nous afin que nous l'abattions. A mon grand soulagement, le Commandant me laissa aller en première ligne, pour le cas où. Une panoplie de sorts furent lancés d'un peu toutes parts, et j'avançais vers les portes de la ville, laissant l'apprentie passer devant.

Le temps passa. Silence. Jusqu'à ce que deux hurlements résonnent. Le premier de terreur et le second de douleur. Sans me retourner, je demandais au Commandant qui se tenait derrière moi s'il souhaitait que j'y aille. Réponse affirmative. Calme, je me rendis jusqu'aux portes. J'apperçue l'apprentie qui volait, revenant vers nous. Je l'y escortais. Malgré la protection mentale qu'elle s'était lancée, elle avait été affectée.

Brèves discussions stratégiques à nouveau. Et nous entrâmes finalement tous. Belle-Prairie... Loviatar. Des hurlements, des plaintes, des corps pourrissant fixés à des croix, des soldats qui essayent de s'arracher les yeux, des cadavres empalés, et tout ce qui s'en suit. Je chassais rapidement ces images et ces sons. L'heure n'était pas à cela.

Il y avait beaucoup de douleur, mais pas de hurlemort. Dame Ashara lança une plainte d'outre-tombe pour l'appâter, avec succès. Il apparut derrière nous, et Alice, qui était la plus proche de lui, en perdit la raison. Le Commandant s'occupa d'elle comme il le put. Le hurlemort disparut dans le tribunal.

Les arcanistes décidèrent de s'attaquer à la bâtisse pour le faire sortir. Le toit fut plus que largement endommagé, et les murs l'étaient déjà, mais nulle trace du hurlemort. Le temps passa. L'Impercepteur et le Haut Druide commençaient à discuter de solutions alternatives, comme des consécrations ou autres. Les sœurs étaient impatientes et voulaient retourner dans le Tribunal.

Et toutes ces discussions ne menaient à rien. Je ne pouvais pas laisser cela se poursuivre... Je finis par rejoindre les sœurs devant les portes de ce qui fut le tribunal. Je leur demandai de ne plus me lancer de sort de silence pour ne pas faire fuir le Hurlemort. Nous entrâmes. Rien, ni personne. Juste une clef par terre que je récupérais. J'ouvrais avec son aide quelques portes.

...Et au détour de l'une d'elles, les cris se firent plus présents. Ashara s'avança.
- "En bas! Les prisons !"
Nous descendîmes sans nous poser plus de questions. Effectivement, les geôles... Et effectivement, au cœur de la douleur, le hurlemort. Je m'approchai, suivie par les sœurs sous invisibilité. Il était dans son monde, suppliant d'être épargné, que ses souffrances cessent. Des cris de douleur.

La barde tenta l'un de ses chants pour l'apaiser, sans grand succès. Le hurlemort tenta même de frapper sa sœur, qui heureusement parvint à s'écarter. Je revins vers lui, persistant à essayer en vain de lui parler. J'approchai même ma main pour le toucher, mais elle passa au travers de lui.

Il inspira à un moment. En réflexe, je vins me placer devant Ashara, alors que celle-ci incantait quelque chose. Le hurlemort... hurla. Le temps s'arrêta dans ma tête alors que les images et les sons défilaient. Les habitants de Belle-Prairie, tués par les barbares, éviscérés. Les barbares assassinés, empoisonnés par les cyricistes. Les sacrifices humains et tortures cyricistes. Le massacre de ceux-ci par les bainites. Les sacrifices humains et les guerres bainites, les nains morts, les légionnaires tués, les paladins découpés, le ventre ouvert, du métal en fusion versé vif en eux. Puis la horde orque qui découpa tout ce beau monde. Le retour des loviatans, les tortures infligées, la jeune mère elfe qui fut découpée, son bébé ôté de son ventre, transvasé à une autre. Les gens dépecés, les yeux arrachés, tout ça vif. Les ongles retournés, les langues découpées. La mort des loviatans, trahis, par les chevaliers du Septentrion. Les morts des chevaliers arrosés de boules de feu, 40 en 13 secondes brûleront vif. Les dix soldats de faction tué par les non-vivants, tourmentés jusqu'à la mort.

Et cela s'arrêta finalement. Je restais figée, pour une durée qui m'échappa. La voix d'Ashara me ramena à la réalité.
- "Alors... ?"
Je ne devais pas céder. Pas maintenant. J'aurais tout le temps après.
- ".............................Il faut l'aider."

Le hurlemort se remit à geindre et à se tordre de douleur alors que je reportais mon regard sur lui. Il partit en courant, et manqua de frapper Ashara à nouveau. J'essayais de l'arrêter, mais une fois de plus je ne rencontrai rien... A part la douleur.

Et le hurlemort continuait à délirer. Cela ne menait à rien. Je finis par dégager mon bâton de mon dos. Il ne trouverait le repos et la paix qu'une fois mort... J'enclenchais le sort de soin. Il se mit à fumer, mais cria moins fort. Confortée dans l'idée que j'avais bien choisit, j'enclenchais les autres charges. Rapidement, les sœurs se mirent à m'imiter, lui courant après pour lui lancer des sorts de soins.

L'Impercepteur et le Commandant arrivèrent alors que j'enclenchais une fois de plus le bâton sur lui. Il fumait de partout... et devint un tourbillon.
- "Protection contre la mort !", hurlais-je à ceux qui furent présents.
Un mot de pouvoir relâcha le sort contenu dans ma tunique. J'entendis aussi l'Impercepteur incanter, et le tourbillon explosa. Un long râle se fit entendre, loin à la ronde sans doutes. Je n'entendis aucun des nôtres tomber.

C'était fini. Je priais Ilmater en silence pour qu'il s'occupe de tous ces gens. Et mon bâton tomba au sol alors que les images me revenaient en tête. Le Commandant vint s'occuper de moi, et nous remontâmes à la surface.

A présent au calme, je ne parvenais pas pour autant à oublier tout ça. Cris, complaintes, gémissements, lamentations, douleur, pleurs, sanglots, souffrance. Bainites, cyricistes, loviatans, barbares, paladins, soldats. En vrac, cela tournait dans ma tête. Et au milieu, de temps en temps, une phrase. Une simple phrase, juste une. "J'en fais le serment".

La Cité est présentement en reconstruction.

Une activité intense se fait sentir depuis peu à Belle Prairie.
Une cinquantaine d'esclaves dont quelques humanoïdes reptiliens sont séparés en deux groupes: l'un déblayant les débris des bâtiments endommagés par le Hurlemort et des restes de ce qui fut le Tribunal , les autres prenant le chemin de la carrière de pierre afin de reprendre l'extraction et rénover les parties les plus laissées a l'abandon.
Des soldats portant les couleurs de la Main Noire les surveillent et dirigent les opérations tandis que certains prennent même des séries de mesures diverses , les notant consciensieusement dans sur des parchemins couverts de chiffres et dessin divers.

La destruction de Belle-Prairie et le Cairn de Kelvin :