[Evolutif][Magicien][E][Bad]Elthair Selanim

Informations générales:

Nom du compte sur le forum: Elthair
Nom du compte joueur module : Elthairsleanim
Nom du personnage: Elthair Selanim
Race: Elfe Gris
Age :
Alignement: Neutre Mauvais
Religion: Aucune
Classes et nombre de lvls (prévus): Magicien
Arme de prédilection: euh? l'arc long?
Ecole de prédilection: Aucune
Langues : Elfe, commun, abyssal, gobelin

Caractéristiques :
FOR : 10
DEX : 16
CON : 12
INT : 14
SAG : 12
CHA : 14

Parcequ'un bon dessin parle souvent plus...

Maigrichon, avec ses longs cheveux blancs bleutés, un air hautain et de supériorité se dessine souvent sur ses lèvres. 1m63, le corps recouvert de tatouages mystiques inquiétants et de scarifications y compris sur le visage ce qui n'est pas vraiment engageant.

Profil psychologique:

Opportuniste, sans scrupules...tout est bon pour acquérir un soupçon de puissance. Assassiner froidement ne le dérange pas plus que balayer une mouche d'un revers de la main. Il peut s'associer sans problème avec n'importe qui, pourvu qu'on ne contrecarre pas ses projets, même sauver la vie de quelqu'un qui lui est potentiellement utile n'est pas exclus. Attention, ce n'est pas un tueur psychopathe, il est froid et calculateur, et ses projets sont à très long terme. Il est très attiré par la non-vie et pactise allègrement avec des diables si besoin.


Résumé de son histoire:

Voir plus bas, dans l'ordre des posts :p


Ses motivations:

Un jour, dans une cave poussièreuse, au fond d'un confortable lit ressemblant à un cercueil, il ouvrit enfin les yeux. Hagard, il monta les marches, et se retrouva dans un salon plutôt propre. Une vieille femme tissait calmement leva les yeux vers lui sans surprises. Il cherchea ses mots mais la femme l'arréta doucement d'un geste, lui montra un plateau de victuailles et une lettre cachetée. Il s'assit, commençant à manger avec appétit et découvrant les dernières nouvelles de son Lui premier. Evidemment il savait qu'il n'était qu'un double...c'était ses propres souvenirs qui le lui disait. La suite, il l'appris dans la lettre qui se terminait ainsi...Reste sur le continent, ne revient pas en Uméria.
Posant la lettre avec soin, il soupira...
Après quelques jours, il pris son bagage et franchit le seuil...sans retour.

Un Mauvais Pas...

La belle cité elfique d'Adhal-Annali ou Edhel-Annali comme disent certains, était calme. Nichée au coeur d'un immense cirque rocheux des Montagnes du Vent, protégée par des murailles solides qu'affrontaient les nombreuses tribus d'humanoïdes agressifs vivant dans la région, elle avait survécu des milliers d'années et le soleil d'un nouveau printemps réchauffait encore une fois ses hautes tours cristallines qui faisaient la fierté de chaque habitant du royaume mythique.Les rues propres et bien ordonnées voyaient les allers et venues des elfes gris dans leurs affaires quotidiennes avec la rapidité de pensée et d'action qui les différenciait tant des autres elfes plus enclins à la détente et à la douceur de vie.

Au milieu de la foule, Elthair flânait un peu devant l'écritoire d'un calligraphe réputé. Vêtu uniquement d'une tunique azur et d'une paire de sandale de corde, l'elfe était jeune et d'apparence fragile. Ses longs cheveux d'un blanc légèrement bleuté faisait resortir ses grands yeux d'un vert profond.

Prenant subitement conscience de l'heure, il sortit de sa rêverie à contrecoeur, regarda une dernière fois le travail d'artiste de l'écrivain public et se dirigea d'un pas rapide vers une belle demeure aux trois blanches du quartier sud de la ville. Une vingtaine de minutes plus tard, il poussait la lourde porte donnant sur le hall de la maison familiale. Passant d'abord discrètement par la cuisine pour prendre de quoi se caler l'estomac, il se rendit vers le grand salon richement décoré d'armes et d'écus appartenant à son père Hamal, le capitaine de la porte sud.

-Tu es en retard, Elthair!, lâcha Hamal sans se retourner. Contrastant curieusement avec son fils, il était très grand, même pour un elfe, et sa musculature saillante laissait deviner une force immense.

-Ton frère est déjà parti chasser et tu ferais bien de te hâter si tu tiens à le rejoindre avant la nuit à la Grande Combe.

-Mais, Père ..., sa voix se tû, il savait bien que toute discussion était inutile. D'ailleurs Hamal s'était déjà repenché sur une carte militaire qu'il étudiait avec le plus grand soin.

Elthair aurait tant aimé qu'il soit aussi si fier de lui qu'il l'était de Danahil, son frère ainé. Malheureusement il était venu au monde chétif suite à une maladie contractée par sa mère pendant la grossesse et était loin de ressembler aux deux autres "mâles" de la famille comme on se plaisait à lui faire remarquer. Pourtant, il avait fait des efforts pour apprendre à manier l'épée et l'arc, les armes de prédilection des elfes, mais cela l'éprouvait tellement qu'il avait dû y renoncer. Loin d'être idiot, il s'était mis à étudier l'art des arcanes magiques en secret, pensant démontrer à son père que l'acier n'était pas la seule source de fierté pour un "homme" d'honneur. Mais c'était sans compter le caractère borné de Hamal qui avait toujours considéré les mages comme de fiers obtus inutiles.

Serrant les poings de déception, Elthair s'empara de son sac qu'un domestique avait apprêté dans la journée, et claqua la porte. Perdu dans des sombres pensées, il dépassa les gardes de la poterne et s'enfonça dans les bois de pins. Après deux heures de marche, il quitta machinalemant le sentier et prit la direction de la Grande Combe. Il commençait à regretter sa colère qui lui avait fait oublier le minimun d'équipement à prendre pour assurer sa sécurité. A savoir une arme et des vêtements plus appropriés à la chasse. De plus, il devrait supporter les réflexions de Danahil come des échos à la voix de Hamal.

Le soir tombait sur la forêt et la Combe était encore à plusieurs heures de marche. Il lui fallait presser le pas s'il voulait retrouver son frère. C'est vrai, sa vision nocture lui facilitait le déplacement mais n'était pas aussi pratique que la lumière du jour. Il faillit plusieurs fois glisser et se blesser mais sa grande agilité compensait sa faible force physique et il arriva à la Combe sans trop de mal.

Le coin était désert, les restes d'un feu de camp brûlait encore près d'un gros rocher mais de Danahil pas de traces ...

En observant avec plus d'attention à la lueur du feu, Elthair distingua des traces de luttes récentes. Il commençait à s'inquiéter pour son frère mais aussi pour lui-même car Danahil était un bon combattant et il ne se serait pas laissé faire aussi facilement. Comme pour faire écho à ses doutes, des cris rauques se firent entendre à quelques dizaines de mètres. Une odeur de fauve emplit l'atmosphère et Elthair sentit son coeur s'emballer. Prenant ses jambes à son cou, il partit en courant dans la direction opposée aux bruits. Il courut à perdre haleine, sautant par dessus les troncs et les trous, il courut pendant des heures, tournant parfois en rond. Jusqu'à ce trou qu'il ne vit pas ... Tombant au ralenti, sa jambe en porte-à-faux se brisa net et sa coourse s'arrêta là. La douleur lui fit perdre connaissance.

La nuit était déjà avancée quand il reprit ses esprits. Sa jambe brisée laissait apparaître l'os mais son sang par miracle ne coulait plus. Prenant conscience de s'être perdu, il commença à ramper droit devant lui au prix d'un effort surhumain, vers ce qui lui semblait être une ancienne tour de pierre. Se traînant jusqu'à la porte, il réussit à frapper un coup et s'abandonna encore une fois dans l'oubli.

-Je ne sais pourquoi je t'ai sauvé, petit elfe, fit une voix grave en se raclant la gorge. peut-être ai-je besoin de compagnie, après tout.

Elthair redressa la tête pour tenter de voir son sauveur mais ses forces lui firent défaut.

-Non, ne me remercie pas encore, reprit la voix, tu ne sais pas encore ce qui t'attend ici. Il y avait dans cette voix une pointe de malveillance et de cynisme qui le mis mal à l'aise.

Elthair était allongé sur une paillasse, dans une alcôve sombre et froide. Une seule chandelle éclairait la pièce et sa flamme faisait sauter les ombres tel des monstres sortis d'un cauchemar. Il frissonna. Sa jambe le faisait toujours souffrir même si la douleur était maintenant supportable grâce aux drogues que son hôte lui avait fait ingurgiter. Il ferma les yeux et chose rare pour un elfe, s'endormi profondément.

La tour était un ancien fortin de guet du temps des guerres de successions humains environ trois ou quatre cents auparavant. Longtemps laissé dans l'oubli, Arctibaldus l'avait redécouvert, et la trouvant à son goût, y avait élu domicile après avoir fuit Eau-profonde, la mégapole humaine de l'ouest de Faerune. Les raisons exactes de sa fuite restèrent inconnues d'Ethair mais la noirceur et la cruauté du magicien devaient y être pour quelque chose. Pourtant, grâce aux soins d'Arctibaldus, Elthair se remit en quelques semaines et se prépara à rentrer chez lui.

-Merci Arctibaldus, Il est temps pour moi de rentrer, dit-il un jour au mage, mes parents doivent s'inquiéter et ils sauront te récompenser pour tes efforts.

Celui-ci le regarda, l'air particulièrement amusé par ce qu'il allait dire:
-Mais tu ne peux pas partir, Elthair. Tes parents ne me doivent rien, continua-t-il, et je me moque de ta soit-disant récompense. Par contre, toi, tu me serviras de ton mieux jusqu'à ce que j'estime que tu ais payé ta dette.

Il eu beau discuter, supplier, Arctibaldus se montra intraitable...Et on ne discute pas longtemps avec quelqu'un qui peut vous réduire en cendres si ça lui chante.

7 ans de réflexion

Balayant la pièce du regard, le jeune apprenti fronça les sourcils et esquissa un sourire de satisfaction. Son maître serait content et ne le battrait pas peut-être pas trop. Puis se ressaisissant, il s'approcha du lutrin où reposait un grimoire mineur. Arctibaldus ne serait pas de retour avant la nuit, il avait donc tout son temps pour tenter de déchiffrer seul, les runes compliquées qui composaient des sortilèges. Retenant son souffle et faisant le vide dans son esprit pour améliorer sa concentration, il ouvrit délicatement l'antique ouvrage et se mit au travaill avec fébrilité.

Sept années avaient passé depuis le jour malchanceux où il s'était trainé, grièvement blessé, vers la tour du thaumaturge. Bien sur, il avait tenté plusieurs fois de s'enfuir mais les lourdes portes de chêne étaient restées closes. Il n'avait appris que bien plus tard que son maître les avaient cellées à l'aide d'un verrou magique qui ne laissait passer que lui. Et à chaque fois les punitions avaient été terribles. Prenant son mal en patience, il avait réussi à grapiller les miettes de l'enseignement difficile des futurs mages attendant que quelque chose vienne le sortir de sa condition d'esclave. De part son espérance de vie de plusieurs centaines d'années, il avait pensé attendre la fin naturelle d'Arctibaldus mais il avait vite réalisé que le vieux fou l'aurait éliminé avant ça.
Le jeune elfe avait beaucoup muri. Son inscouciance ayant disparue sous les coups, les brimades et depuis plus récemment les tortures, il ne lui restait que la haine et l'amertume. D'ailleurs, son acariatre maître l'avait poussé dans cette voie, attisant à chaque occasion les flammes de colère qui dansaient dans ses yeux. Pourtant, petit à petit, un plan avait germé dans son esprit.

Arctibaldus s'était fait une spécialité dans l'invocation et le contrôle d'êtres extra-planaires qu'il asservissait à ses besoins. Depuis quelques temps déjà, Arctibaldus se servait d'Elthair comme un receptacle pour ses conjurations les plus délicates. Une nuit, il avait immobilisé le jeune elfe avec un sortilège, et, alors que celui ci était conscient, il avait dessiné sur son corps des symboles cabalistiques. Ceux ci, destinés à canaliser la puissance de l'invocateur n'aurait pas été bien génantes si elles n'avaient été tracées à l'aide de fers rouges. Sentant ses chairs cramer, vivant la douleur mais ne pouvant ni bouger ni crier, Elthair avait vu sa raison défaillir. Le processus c'était reproduit plusieurs nuits, et c'était avec les angoisses les plus fortes qu'il allait désormais prendre un peu de repos.
La dernière marotte de son maître était une puissance des enfers nommé Ten'harzkiarl pour les mortels, avec qui il traitait de manière régulière.

Adonc, un plan avait germé...Il savait que ces sorts de conjuration étaient des sorts difficiles et dangereux nécessitant la plus grande des concentrations et qu'à tout moment, les créatures pouvaient se retourner contre celui qui osait les déranger. Elthair avait profité d'une inattention de son maître pour modifier imperceptiblement le tracé cabalistique du cercle de protection chargé de retenir les entités, espérant que celles-ci élimineraient le vieux tortionnaire à jamais même si cela signifiait aussi sa propre mort...

Le courant d'air et le bruit que fit la porte en se refermant, le tira de ses réflexions. Rien n'était près pour le repas du mage et cela le rendrait furieux. Elthair se préciita, rangea le livre de sorts et descendit en trombe vers les cuisines. Croisant son maître dans les escaliers, il fut surpris de le trouver d'excellente humeur pour la première fois en toutes ces années.

-Elthair, mon petit, ce soir est un grand soir pour nous.

Elthair se prit d'un fol espoir:

-Si je puis vous demander, Maître? bredouilla-t-il en pâlissant.
-Ce soir mon bon, Ten'harzkiarl devra se plier à mes désirs car j'ai réussi à me procurer les dernières composantes rares à son contrôle définitif. Et tu seras là pour voir ça, j'ai besoin de toi pour m'assister.

Elthair sentit son espoir de liberté fondre et se résigna à affronter la mort. Tournant les talons, il suivit son maître vers le laboratoire.
Celui ci allumait déjà les chandeliers de bronze disposés aux quatres coins de la pièce. Ensuite, dans une vasque de platine décorée d'arabesques, il posa un coeur humain encore sanguinolent en riant puis le saupoudra de poussières scintillantes et vint se placer derrière ses grimoires ouverts.
Les préparatifs durèrent encore quelques longues minutes puis Arctibaldus commença à psalmodier l'invocation dans des langues interdites.
Les encens diffusaient un mélange de senteurs lourdes, une odeur de souffre s'y méla dabord discrètement puis de plus en plus forte elle prit possesion de l'atmosphère de la pièce. Au milieu du pentacle s'ouvrit une faille dans un déchainement de cris horribles. Le mal devint presque palpable quand le démon apparut enfin. Ses yeux rouges fixaient le magicien sans ciller, de la bave coulait de ses babines et faisait fumer le sol en le touchant et ses griffes cliquettaient sur le dallage.

-Ten'harzkiarl, salut ton maître, fit Arctibaldus en exultant de triomphe. Ne tente rien contre moi ou je t'abats car je connais ton nom véritable. Incline toi et sers moi...tu seras récompensé.
-Te servir, moi ?! rugit l'immonde créature. Misérable mortel, je jouerais avec ton âme après avoir écrabouillé ta dérisoire carcasse. Il s'élança, bûta contre le mur de protection invisible, insista encore, ayant décelé la faiblesse dans les runes et fnnit par le rompre. Dans un grondement de victoire, il s'approcha du magicien décontenancé.

-Non, recule, ordonna-t-il au monstre.

Dans un souffle, il recommença à incanter un sort de banissement. Le démon hésita, sentant sa substance s'affaiblir quand le mage cessa brusquement son rituel dans un gargouillis grotesque.

Elthair avait sais la dague sacrificielle sans vraiment réfléchir et l'avait proprement égorgé.
Arctibaldus s'effondra lentement en pensant à son propre maître qu'il avait empoisonné bien des lustres auparavant, et sourit en mourant.

Le bien, le mal et les autres (petit flashback)

Quelques années auparavant, profitant d'une missive que mon père m'avait chargé de remettre à un marchand de Triel, je m'étais attardé sur le chamin du retour avec une petite bande d'aventuriers débutants. Nous avions réussi à trouver un commanditaire en la personne du Baron de Kaoca, petit noble local, pour effectuer une petite mission de routine sur ses terres. Je ne me souviens plus très bien de la teneur exacte de cette aventure, si ce n'est que nous avions exploré pour le Baron une sorte de repaire de mage "docteur es psychologie", un laboratoire comportemental...
Cette mission n'était qu'un leurre, nous fûmes les véritables objets de l'expérience...

C'est là que je fis la connaissance de Dalewin, même si de nombreuses choses nous séparaient déjà à l'époque, en cette période douce de mon histoire. Ma vision des choses de la vie était, en effet, très différente d'aujourd'hui. J'abordais mon existence avec plus d'ouverture d'esprit et de tolérance, une sorte d'insouciance lié au bien-être de mon enfance. Sur cette époque, là aussi, ma mémoire est troublée. Seul Dalewin est resté et me rattache à mon passé, les autres ont disparus, aucun remord ou regret, ce qui est fait doit rester derrière.

Toujours est-il que je les ai quitté assez vite, retournant à Adhal-Annali poursuivre ma vie avec ma famille. Je pense que mon histoire aurait été toute différente si mon chemin était resté le leur. Car , c'est à mon retour que le comportement de mon père a changé envers moi, je crois que ces brimades régulières ont changé ma façon d'être. Surtout qu'à l'époque j'étais déjà plus attiré vers cette sorte d'équilibre qui donnne aux druides cette sérénité... Le problème fut que j'aimais trop être acteur et non spectateur.

Une drôle de visite (pré-Uméria)

Il avait retrouvé Dalewin, l'elfe un peu fou qui avait un talent inné pour crocheter les serrures quelques années après. Ils avaient fait leurs chemins séparément et pourtant il était devenus plus proches. Ils savaient qu'ils pouvaient se faire confiance même s'ils étaient deux belles crapules.

Lui le mage retors, inquiétant et avide de pouvoir, et l'autre, l'assassin opportuniste et sans scrupules. Pourtant, comme deux frères, ils volaient d'aventures en aventures, se perdant parfois pour mieux se retrouver. Dalewin trainait avec un groupe d'aventuriers redresseurs de tords, et tout naturellement Elthair le rejoint. Evidemment, il eu un peu de mal à se faire accepter parmi eux, mais avoir un assassin qui couvre son dos, et les pouvoirs d'un mage du cinquième cercle imposent en général la prudence. Evidemment il leur faisait peur, mais il ne tentait rien contre eux, les sauvant même à plusieurs reprises de la mort.
Même Alturiak, le pretre-mage de Mystra, collaborait avec lui...un peu par peur, un peu par manque de preuves...Pourtant Alturiak aurait pu lui faire baisser la tête, car son pouvoir était bien plus important...mais Elthair avait sapé sa confiance en lui depuis le début, se faisant plus puissant qu'il n'était vraiment, économisant ses sorts les plus dévastateurs jusqu'au moment où ils pouvaient les tirer d'affaires, jouant des parchemins et des baguettes comme faisant parti de ses propres capacités.

Lassé des auberges fades, Elthair, une nuit de pleine lune, était apparu en plein milieu d'un campement gobelin, et profitant de la surprise, il avait littéralement pulvérisé le chef et le chaman de la tribu. Privé de tête pensante, les gobelins effrayés furent faciles à convaincre...Elthair nomma un nouveau chef, il fit quelques cadeaux pour s'assurer sa bonne volonté et commença à les utiliser comme main d'oeuvre.
Leur caverne était vaste, et elle convenait parfaitement à un mage en mal de tranquilité. Après quelques amenagements, elle devint sa résidence principale, les gobelins en assurant la premiere ligne de défense, et quelques zombies la deuxième.
Elthair passait des heures dans son laboratoire rocheux, glanant ici et là des manuscrits précieux, étudiant sans relache les voies de la non-vie. Un peu trop d'ailleurs.
Une nuit ou il était absent, un étrange visiteur se présenta devant l'entrée...les gobelins le laissèrent passer car sa puissance était bien supérieure à la leur, et il s'installa dans la caverne.
Rentrant chez lui quelques temps plus tard, il trouva ce visiteur confortablement assis dans son fauteuil à l'attendre. Les yeux rouges du visiteurs, la paleur de sa peau, son odeur de cimetière...Elthair comprit tout de suite qu'il aurait beaucoup de mal à s'en sortir, il fit face mais mal préparé il fut rapidement vaincu...Le vampire, un mage puissant, s'amusa avec lui, un peu chaque nuit...drainant son essence vitale petit à petit jusqu'à en faire un légume...Du grand mage Elthair, il ne restait qu'une coquille presque vide.
Sentant sa fin imminente, il profita d'une erreur de son bourreau pour s'enfuir, abandonnant toutes ses richesses et pire que tout ses précieux livres de sorts.

Après pas mal de péripéties, se cachant sans cesse, il parvint à une ville portuaire.
Il était seul, il n'était pas devenu un vampire...il avait survécu mais à quel prix!
Trop de temps s'était écoulé, aucun prêtre ne pourrait jamais lui rendre sa puissance d'antan...et encore il aurait fallu pouvoir payer ses services. De plus, ses yeux à l'origine d'un vert émeraude avaient fait une sorte d'hémorragie et s'étaient teintés de sang...Il devenait difficile de passer pour quelqu'un de normal.

Pourtant un soir, alors qu'il mendiait sur le port, l'espoir revint...en la personne de 2 étudiants débutants en magie. Ils arrivaient en ville pour étudier, deux naifs avec leurs beaux livres et leur morgue. Ils fut facile de les berner, sachant que l'alcool ne les aidait pas à avoir les idées claires. Dans une ruelle, il saisit sa derniere chance...et assassina froidement les deux étudiants. Leurs possessions en poche, il jugea plus prudent de prendre le large...il embarqua sur le premier bateau en partance. Quelques semaines de mer plus tard, en homme neuf, il foulait le sol du port d'Irsmun.

Uméria - Un an déjà

Le ciel couvert par de gros nuages noirs qui cachaient la lune, laissait se répandre des trombes d'eau glacées et des éclairs violents zébraient parfois la nuit noire.

A l'abri dans cette petite tour en ruine, Elthair regardait les flammes de son petit feu de camp danser au gré des rafales qui parvenaient jusqu'à lui. Il était troublé et faisait le point sur l'année qui venait de s'écouler.

Depuis qu'il avait débarqué au port Irsmun un beau matin, fuyant Faerune, il avait réussi à se faire une petite place ici. Il avait dû ruser, il avait même repris son vieux déguisement du débonnaire Nouda mais quelque chose ne s'était pas passé comme prévu. Il avait bien réussi à duper quelques naifs mais le coeur n'y était pas. De plus, les nombreux aventuriers présents ici étaient moins faciles à berner que les autres. Certains avaient des doutes.

Il était fatigué de se cacher, fatigué de fuir sans cesse. Il avait pris sa décision. Il serait Lui, au grand jour. Il se moquait comme de sa première chemise de ce que les autres pouvaient penser. Il ne les voyait même pas, ou alors juste comme des outils à utiliser. Loin d'être idiot, il savait qu'il ne pourrait tous les manipuler, certains comme Brune Torcafel, sa principale rivale en magie, ne seraient pas dupes. Il y avait aussi ce paladin soupçonneux, Kéther, Ellone l'elfe à l'arc agile et cet imbécile aux génitoires surdimensionnées de Erk. La petite halfelin Primm pouvait aussi lui mettre des batons dans les roues s'il jouait mal le jeu.

Une grande partie d'échec se mettait doucement en place, il le savait et il comptait bien la gagner. Enfin un peu de défi! Il sourit avec malice. Cela commencait à lui plaire. Tel une araignée qui tisse sa toile, il mettait doucement son jeu en place, regardant quels pouvaient être les pions de son côté. La compétition lui permettrait de s'améliorer et donc d'être plus fort devant le Baatezu...

Il s'était déjà fait un allié très puissant, il avait marqué quelques points avec d'autres avec ses talents de joaillier mais cela ne suffisait pas. Une chose le génait pourtant. Il y avait cette jeune elfe à l'apparence fragile...en sa présence, son jugement était troublé, lui qui d'ordinaire ne s'encombrait d'aucun cas de conscience. Un vestige de son passé ou encore un changement radical dans sa vie? Avec elle, il était plus doux, plus ouvert aux autres, comme si la compassion l'envahissait. Il secoua la tête, chassant cette idée avec dégout.

- "Moi? Compatissant? Quelle abbération..." dit-il à voix haute, dérageant Narug la parodie de tyrannoeil qui lui servait de familier et dont il se méfiait comme de la peste.

Il se demanda s'il devait écouter son coeur, ou s'il devait jouer avec comme un chat joue avec sa proie...il n'en savait encore rien! En d'autres temps il aurait été capable de l'écorcher vive puis de lire l'avenir dans ses entrailles, mais il n'en éprouvait pas l'envie, au contraire. Une larme de sang perla d'un de ses yeux rouges, puis coula lentement sur sa joue couleur de linceul, accompagnée comme à l'accoutumée par cette douleur lancinante. Il grimaca.

Un sac ficelé remua dans l'ombre du mur ou il était suspendu...Il sourit en repensant au gobelin qu'il avait charmé puis attiré, avant de le capturer. Il se leva en ricanant.
- "toi, tu vas pouvoir me distraire un peu".

Il tira sur le sac, et le gobelin se retrouva à l'air libre, toujours ficelé et pendu par les pieds. Elthair lui fit un sourire puis lui ouvrit quelques grosses veines pour que le sang s'écoule doucement dans une écuelle posée au sol.
Le gobelin remua mais il était bien attaché.
- "Veux tu te calmer? Regarde, tu en mets partout!" lacha - t- il, énervé.

Sa vie s'enfuyant dans l'écuelle, le gobelin se débattit encore un peu puis la faiblesse le prit et il ne bougea presque plus.

- "Tu vois quand tu veux. Narug, tu vas pouvoir passer à table, mon mignon!"

Et d'un geste, il lui trancha la gorge.

Une vieille ballade oubliée

Elthair sortit en trombe de l'établissement de Bains d'Irsmun. Il avait l'habitude de s'y rendre, aux heures creuses, quand presque personne ne pouvait être géné par sa présence et réciproquement mais aujourd'hui c'était différent.
Deux femmes aux origines elfiques discutaient dans un bassin proche, sans craintes d'être épiées.
Il écoutait leurs voix si mélodieuses comparées au vacarme que les humains font dès qu'ils ouvrent la bouche.
Il avait déjà croisé l'une d'elles, mais l'avait royalement ignoré...enfin sous son apparence actuelle. Il avait eu l'occasion d'en savoir un peu plus sous son déguisement de Nouda.
Il ne savait pourquoi il était attiré irrésitiblement et cela le dérangeait. Il aurait pu partir sans rien dire, comme à l'accoutumée, mais non, pas cette fois, il n'avait pu résister à intervenir dans la discussion, lançant un avertissement tant la jeune femme lui semblait imprudente. Elle s'était fachée évidemment de tant d'audace et il avait choisit de se retirer penaud. Vraiment cela ne lui ressemblait pas.

Assailli de mille doutes, ne prétant plus d'attention à son environnement, il s'assit sur les marches devant la tour de magie. La nuit était calme et douce, il ferma les yeux...

Des souvenirs de son enfance remontèrent à la surface, et sans même sans apercevoir il se mis à fredonner une vieille balade en elfe.

Un jour viendra où par delà le mur du vent,
Ma peine s'envolera en chevauchant la brume,
Ô Père pardonnez votre enfant,
Car celui ci danse avec les damnés,
Ô mère ne pleure point,
Ton enfançon, aussi pur que le premier jour reviendra,
Et ce jour béni, les portes s'ouvriront à la volée,
Les cloches sonneront un hymne à l'Amour,
Et les enfants riront...un jour

- "oui...un jour...peut-être, nous verrons bien."

Il écrasa une larme de sang sur sa joue pale.

Entendant du bruit, il se releva. Il scruta les ombres, cru voir une forme puis plus rien.

- "Tu te fais vieux" pensa -t-il. Puis il repris sa route en direction des faubourgs.

Cas de conscience?

Il se tenait devant la cheminée de l'auberge.
Confortablement assis dans un fauteuil, son regard perdus dans les flammes virevoltantes, il semblait en proie à de profondes et perturbantes réflexions.

De grands changements s'annonçaient, à la fois dans sa vie mais aussi dans la région. Encore un grand croisement de routes dans son existence mais il s'interrogeait sur le chemin à emprunter.

Il y avait cette guerre, ce choix là était facile... il aiderait Irsmun car il n'était pas de ceux qui se laissent dicter leur conduite et encore moins par des orques. Evidemment il aurait pu s'allier avec eux comme il l'avait tant fait par le passé mais c'était toujours des outils pour lui et non l'inverse. De toute façon il avait déjà proposé ses services et il se tiendrait à cette décision.

Il y avait Yrnaëlin... Il la sentait destinée à de grandes choses, il l'avait vu tout de suite et même si ses pouvoirs n'étaient plus ceux d'antan il continuait à se fier à ses intuitions. Cette curieuse histoire de harpe en était la preuve même s'il restait confiant. Sa paranoia habituelle ne le trompait jamais, et rien ne l'avait vraiment alerté ce coup ci. Il restait prudent, mais tentait d'être rassurant.
Avec Yrnaëlin, les rôles étaient en train de s'inverser, de chat il devenait souris et ce même s'il avait apparemment pris l'ascendant sur son rival. Elle jouait avec ses nerfs, donnant un peu, reprenant aussitôt, se blotissant dans ses bras et l'instant d'après se faisant si distante. Il la désirait, son âme se consumant au souvenir de son odeur, de la chaleur de sa peau, de la douceur de ses lèvres mais il lui laissait le choix...il s'effacerait de sa vie si elle le demandait.
Avec un peu plus de lucidité, en faisant taire sa passion, il se demandait combien de temps la lueur qu'elle avait allumé en lui comme une chandelle mettrait à s'éteindre. Il la savait fragile cette petite flamme d'espoir et de changement, prète à être balayée par la moindre brise de caprice...un feu doit être entretenu sous peine de disparaitre.
Il savait que sans elle, il redeviendrait instantanément l'être sans scrupules qui restait tapi non loin de la surface de sa raison. Il avait fait taire la bête en lui mais elle ne demandait qu'à revenir... ses songes étaient des bains de sangs où il riait à gorge déployée.
Il était sincère, il voulait s'amender mais l'instinct du joueur demeurait...rien de tout ceci ne serait inutile dans un cas comme dans l'autre.

Bains, voyons...

De longues heures à parler avec Yrnaëlin dans la douceur des bains avaient mis ses nerfs à rude épreuve...Il voulait être patient, il la comprenait bien. Elle était encore une enfant dans un corps d'adulte et au combien désirable. Elle se battait avec ses propres fantomes, tentant de franchir ce cas si important dans une vie de femme, avançant d'un pas et reculant parfois de plusieurs.

Il sourit. Elle le rendait fou de désirs qu'il n'avait jamais connu avant mais aussi de bonheurs car chaque seconde en sa présence était comme un enchantement.

La laissant sur le palier des vestiaires, il entra dans le sien, écartant le lourd rideau d'un geste un peu las et distrait.

Il poussa un juron: Vous ne m'aurez pas...
Il commença à incanter mais son sort tourna court...le noir se fit et il s'effondra.

Une page se tourne

Tout avait basculé en quelques minutes, mais après des longs jours de réflexions.
Faire comme si de rien n'était, organiser une mise en scène, trouver des participants, jouer et disparaître...Tout c'était déroulé presque à la perfection...
La curiosité d'Yrnaëlin n'avait réussit qu'à lui faire prendre la décision et accélérer le processus, alors qu'avant ce soir il n'était pas encore fixé.

Une soirée ordinaire en apparence à l'Espadon..devisant tous gaiement, parlant chiffons et accessoires de mode devant un bon verre. Jusqu'au moment où Erk lui avait fait signe de le suivre...Il attendait cette discussion, il l'avait lui même provoqué. S'excusant, il sortit à la suite du bretteur.

Sur le port, il le mit au courant du choix difficile qu'on lui imposait: les trahir tous ou voir Yrnaëlin souffrir d'un sort pire que la mort. Dans les deux cas il la perdait.
Il avait pensé à autre chose...Il lui restait un dernier test à faire et pas des plus faciles...
Sur le port, il offrit sa tête à Erk. Celui ci le détestant il pouvait saisir la belle occasion de se débarrasser d'un rival génant. Dans ce cas, elle n'aurait plus rien à craindre.
Mais il avait refusé.
Erk lui semblait désormais l'homme le plus capable de la protéger, évidemment ce coureur de jupons en profiterait pour se placer mais il espérait qu'il aurait un soupçon d'honneur et qu'il attendrait que cette affaire se règle...En son fort intérieur, il savait que cela ne changerait rien. Il avait fait une croix sur cet Amour, préférant la savoir vivante et potentiellement heureuse que constamment en danger.
Erk avait marché évidemment. Il avait organisé ce simulacre avec brio...Il avait même eu son petit bonus quand il avait dû blesser Erk avec ses sorts, le voir serrer les dents sous les décharges d'énergie magique était à la limite du jouissif...Il savait de plus maintenant qu'il aurait pu l'abattre...Une information précieuse.

Il avait passé la nuit invisible dans sa chambre...la regardant dormir d'un sommeil agité, il avait lutté pour ne pas la toucher, ne pas lui parler, ne pas sécher ses larmes, ne pas lui laisser un mot...Elle devrait avancer sur un autre chemin et sans lui.

Sa quète de puissance était finie. Il ne restait que la vengeance et il savait qu'elle serait aussi douce qu'elle serait longue à obtenir.

Tirant un trait sur les dernieres semaines, il s'enfonça dans les bois, versant les dernieres larmes sur un amour perdu, les dents serrées. Dans son poing, il emportait un de ses mouchoirs, encore humide des larmes versées et un peu de son odeur.
C'était fini, il était mort.

-Adieu, mon bel Amour...murmura t'il en elfe.

La vie, cet éternel recommencement

Tant de choses depuis cet adieu prononcé, cette mort fainte. Elthair, tel une âme en peine, errait dans la campagne. Il revivait les dernières semaines, faisait le tri pour tenter d'apaiser son coeur.

Il y avait eu cette mascarade, il voulait la protéger malgré elle, la mettre loin des menaces mais chaque nuit il la passait à ses côtés, invisible. Veillant sur son sommeil agité. La journée, son nouveau familier faisait office d'espion et il ne manquait rien de sa vie à Elle...mais la séparation était trop dure, alors il s'était montré...Les retrouvailles avaient été tendues mais Yrnaëlin l'aimait, elle était passé par dessus tout ça. La pyramide des Ames...un drôle d'endroit, ils avaient été obligés d'écourter à cause de la gardienne.

L'épisode Gloin les avait rapprochés encore...la mission chez les Dhaerows, pleine de dangers, ils l'avaient passé main dans la main. Jamais il ne s'était senti si vivant.
Evidemment Yrnaëlin lui cachait des choses, mais il avait confiance, le temps ferait son oeuvre. Elle finirait par se confier à lui mais il soupçonnait des affres de jeune fille et n'en fesait pas trop cas.

La vie s'écoulait paisible, l'Espadon était devenu leur nid d'Amour, ils y passaient des jours heureux avec les nombreux amis d'Yrnaëlin qui commençaient peu à peu à l'accepter et à lui pardonner ses actes passés.
Evidemment il y avait ce matois d'Erk, il tournait autour d'Elle comme un vautour mais même si ça ne l'amusait plus guère, il lui faisait pleinement confiance encore une fois.
Yrnaëlin s'était elle aussi mis à disparaitre. Elthair était inquiet mais il la laissait libre, comme lui aussi aimer jouir de cette liberté d'aller et venir. Il avait eu raison, Elle était revenu, semblant plus forte. Puis Erk est parti...une vague histoire de dispute, Elthair était ravi.

Pour lui changer les idées, il avait lancé cette expédition sur la plage de Khal-Eumélie...dangeureuse mais avec Réléna et Akka ils avaient réussit à franchir le désert. A suivi un moment de rêve sur le sable fin...Dernier moment de rêve avant que le cauchemar ne reprenne.

Elle avait réussit à rentrer, mais la chaleur, la fatigue...elle avait perdu le bébé qu'elle portait en secret...
Il n'était même pas là.

Quand il l'avait appris, il s'était évidemment précipité, pour la trouver perdue...Elle l'avait rejeté. Bien sur elle ne l'avait pas dit aussi clairement, mais il avait compris. Alors, comme un dernier cadeau, il avait parlé sa place, chaque mot brûlant sa bouche...Un dernier baiser, une dernière caresse dans ses cheveux, il l'avait regardé s'éloigner, emportant avec Elle tout ce qui était devenu sa raison de vivre.
Il l'avait croisé encore une fois, à la sortie de la ville...Quel intérêt de lui parler, tout avait été dit. Il donna ses gemmes à Gloin, pris les lingots de métal qui aurait du servir à l'anneau nuptial et disparu.

Ce n'est que plus tard qu'il croisa le NoireArmure dans les contreforts...Haussant les épaules, il le suivit...après tout, ça ou autre chose!

Au fond du Désert

Les révélations d'Isang, son franc parler et sa fraicheur avait bouleversé sa retraite.
Ici dans le désert, avec pour seuls interlocuteurs le vent, le sable et les serpents, son coeur s'était peu à peu apaisé. Il attendait un signe, elle le lui donna.

Il avait promis. Pas de bêtises! Mais il s'en voulait déjà de cette promesse. De toute façon il voulait en avoir le coeur net...Il fallait qu'il retourne à Irsmun.

Il ne mis que quelques jours pour arriver aux portes de la cité. Surpris par la recrudescence des orques, il dû se frayer un passage par la force plusieurs fois, et ce même dans les faubourgs. Cette ville pue de plus en plus, pensa t-il.

Sur la place, Xerios en grande discussion avec des nouvelles têtes lui fit signe amical. Il se méla donc à la conversation mais la colère lui fit tenir des propos acerbes, tant au sujet de la ville qu'à celui de celle qui fut sa compagne. Apprenant sa maladie, il pensa à voix haute: Elle peut crever cette trainée...puis il fit bonne figure, se ressaisissant avec peine et pris congé. Les vieilles habitudes ont la vie dure, il ne put s'empecher de suivre toute la conversation..sachant qu'il avait titillé la curiosité des nouveaux arrivants.

Qu'il est facile et plaisant de se faire plaindre...Il sourit intérieurement.

Seule la servante de Chauntea semblait peu receptive, mais qu'à cela ne tienne il avait l'avantage c'est de connaitre ses ennemis pour mieux les abattre. Cela prendrait le temps qu'il faudrait.

Son apprenti lui donnerait plus de nouvelles, s'il arrivait à mettre la main dessus avant le NoireArmure.

...

Les évênements se précipitaient. Le NoireArmure avait fini son grand nettoyage, le repaire était pret. Elthair ne mit pas longtemps à prendre ses quartiers et ses aises. Les grandes salles poussièreuses et faiblement éclairées, à la fraicheur agréable, lui convenaient à merveille.
Il passait son temps à compulser les différents ouvrages anciens que le temps n'avait pas réduit en miettes. Répertoriant, classant, il passait le temps. Evidemment il y avait bien parfois un livre récalcitrant, mais d'un geste il le calmait définitivement d'une décharge de puissance magique. Il passait des heures à discuter avec le grand prêtre quand celui ci avait des moments de lucidité...La vie glissait tranquille.
Son esprit s'apaisait. Evidemment il avait parfois des relents amers en pensant à l'avant. Il allait voir le désert et l'immensité lui rendait sa sérénité.

Puis Il était venu, avec son escorte...et Elthair avait eu de l'ouvrage, son apprenti faible esprit, l'avait fortement déçu et avait trahi. Il l'avait puni mais cela ne lui suffisait pas. Il le voulait mort...ou pire. D'ailleurs son corps était déjà promis.
La semi dhaerow lui semblait à peine plus fiable...elle coopérait, mais elle les lacherait bientôt. Il avait d'autres contacts...sérieux et d'autres moins.

Mortgivre l'avait aidé...inattendu mais fortement intéressant. Il y avait du potentiel dans cette association.

Il devait d'abord se mettre quelqu'un à dos...Il était passé maitre dans ce jeu. Et puisque Grorius était trop bavard, autant abattre des cartes. Elle devait cesser de l'aimer, quoi que ça lui en coute à lui. Il serait donc odieux, menaçant, et cynique, ça devrait suffir à lui faire passer le cap...et tant pis pour les autres, ce qu'ils pensaient n'avait aucune importance.
Evidemment il l'aimait encore, il n'avait pas voulu lui donner sa vie et son âme pour le vague plaisir d'un échange de caresses... mais avec lui, elle risquait trop alors qu'en étant dans l'autre camp, elle était en relative sécurité.
Il lui fallait juste éviter de mourir avant d'avoir récupérer une chose capitale à ses yeux. La suite pourrait être le néant...

Il y eu donc la guerre, passons sur les détails, ils ne concernent pas cet Elthair ci.

Il lui fallait une porte de sortie, après tout, seul l'esprit compte. Profitant de Morgivre et des autres archidiables, Elthair eu accès à un vieux rituel presque oublié. Sachant que les choses allaient probablement mal tourner, l'idée de créer son double et de le mettre en sécurité était fortement séduisante.
Evidemment, son double n'aurait pas les souvenirs des évènements passés après sa création mais il laisserait un journal, enfin si possible. Même s'il savait que la puissance de ce double ne serait pas la sienne, tant pis. Il avait déjà tout recontruit une fois mais cette fois au moins tout ne serait pas à reprendre.
Elthair créa donc son double, posa une contingence de réveil dessus correspondant à sa propre mort et fit partir le corps pour Eauprofonde. Il paya fort cher Aedric, le jeune artisan pour son silence. Tout semblait pour le mieux.

Je te place en évolutif.

Troubles en Eauprofonde

Il avait écumé les tavernes pendant plusieurs jours et plusieurs nuits. Ce n'était pourtant pas son habitude de boire mais là il en avait un besoin inextinguible. Il se resassait inlassablement ses souvenirs, souvenirs d'un autre, lui qui n'était que la copie, le clone, une pâle enveloppe de ce que l'autre avait été.
Evidemment, il connaissait tout comme faisant parti de lui mais il n'avait plus le recul nécessaire. Même son corps lui semblait étranger. En effet, l'Autre avait joué et par des habiles variations de formules il avait modifié le résultat. Il était plus fort, son visage plus agréable mais en revanche ses capacités de réflexions avaient diminué.
L'Autre était capable des abstractions les plus complexes, lui semblait désemparé devant la moindre formule un peu élaborée...
Il secoua la tête de dépit. Ca reviendrait, surement...
Déjà il avait fait des progrès rapide depuis son réveil. Le grimoire que l'Autre avait laissé avait suffit pour se refaire la main comme du temps de son apprentissage. En quelques jours il avait franchi de nouveau le quatrième cercle des Arcanes.
Il sourit, et voyant la bouteille de vin vide, se commanda un thé vert. Tant pis, ses dernières pièces y passeraient mais c'était comme si un sang neuf faisait battre ses veines. Il venait de comprendre. L'Autre n'avait pas joué avec les formules pour l'accabler mais l'avait fait différent, tel un jumeau et non un clone. Une simple variation mais qui lui donnait son identité propre.
Il se mit à rire doucement et des têtes se tournèrent vers lui. Il foudroya les curieux des ses yeux cramoisis, eu un sourire mauvais, et savoura la chaude boisson.

La chambre était miteuse, sentait fort le poisson et le vin aigre mais il s'en moquait. Attablé et éclairé par la douce lueur d'une bougie, l'elfe semblait absorbé par ce qu'il était en train de faire. D'une main assurée, il mettait une dernière touche à une carte de la région. Eauprofonde. Il en avait, pensait-il, fait le tour. Mis à part une partie du bois qu'il avait dû éviter tant les créatures de paille qui y rodaient semblaient puissantes, et quelques endroits sans grand intérêts, la régione était couverte par la carte.
Souriant, il se dit qu'il devrait quand même y apporter quelques annotations supplémentaires mais il faisait confiance à sa mémoire pour la grande majorité des cas. Peut-être irait-il faire un dernier tour, juste pour être sur.

Il avait rencontré peu de personnes, pourtant la région fourmillait d'aventuriers. Certains même était puissants et renommés, d'autres était des morts en sursie. Il aurait bien aimé avoir quelques compagnons de confiance, ou presque, mais trouver des gens peu scrupuleux était toujours délicat. Pourtant son projet était ambitieux. Cartographier toute la région du Sud au Nord. Il en aurait pour des années, même si les bottes de célérité lui étaient d'une grande aide. Il était monté jusqu'au Nord, avait passé les montagnes, et n'avait trouvé que des villages tristes et froids. Entrainé par la curiosité, il avait même exploré des cryptes infestées de vampires et les avait défait. Il avait cru un moment qu'il pourrait intégrer le groupe rencontré en ce lieu, mais ils l'avaient laissé là au cours d'un repos. Peut-être les recroiserait-il un jour. Le nain semblait ne pas avoir tiqué sur sa partenaire ailée, l'elfe non plus. Seul un stupide halfelin avait été terrifié et l'avait pris pour un dhaerow. Depuis il avait décidé de mettre plus de soin et de méthode dans son exploration et il était revenu à son point de départ.

Rassemblant ses affaires avec soin, il se mis ensuite à étudier avec soin son grimoire qui se remplissait régulièrerment. Il devait être prêt à tout...
Demain, il reprendrait la route puis se serrait Leilon.

Eauprofonde et sa région


Pour des raisons évidentes je ne poste pas la carte en taille normale

des nouvelles ?

Au cimetière