Un nouveau jour se lève...

Aube. Terre, air, feu, eau, et sang
Vie, mort, cercle d'existence incessant
Quand tout est tout : tout commence
Quand je suis Toi, et Tu es l'Esperance
Lumière et obscurité se mêlent et s'emmêlent
Sang et poussière se mêlent et s'emmêlent
Je donne et Tu prends. Tu donnes et je prends
Force, puissance et douceur, tendresse tout autant
Il est une heure quand on oublie le temps qui passe
Où je m'agenouille et devant l'Aurore prends place
Et je t'apelle O Père.
Pour que toujours tes bras entourent l'enfant que je reste.

Je tourne le dos à la mer et ma lance est fichée dans le sol devant moi.
Je la tiens d'une main et j'ai un genoux à terre.
J'attends la subtile chaleur sur mon visage.
Le soleil va se lever. Ses premiers rayons forment une couronne sur la colline voisine.
Je prie Lathandre avec le sourire. Je me sens joyeuse et forte.
Ca y est il est là. Je reste un peu plus longtemps, fiere et droite.
Je ne faillierai pas, O Seigneur de l'Aube.

Je me relève et je sangle ma lance dans mon dos.
Je vérifie les attaches de mon armure et puis je regarde Luskan.
C'est là que mes pas m'ont mené.
Je passe les portes de la ville qui etaient juste derrière moi.
Que commence mon histoire...

Reveil à l'hopital de Luskan. Aie...

Je mets du temps à realiser où je suis. Et ce qui s'est passé.
Mais tout revient très vite, surtout cette lancinante douleur dans le flanc gauche quand je me relève d'un coup. Humpfh...

Wong et ses assistants insistent pour que je reste tranquille.
Ca me semble sage même si je sais que je ne devrais pas rester me faire dorlotter. Mais c'est agréable. Et puis j'ai failli y rester. Je n'ai pas besoin d'excuse pour me remettre d'une blessure. Je le sais, mais j'aimerais déjà repartir. J'ai à faire et encore à apprendre. Je ronge mon frein en repensant aux leçon de Père Garniss. Il faut que je lui ecrive, en plus, ça me fera patienter...

Wong a fait du bon boulot. Je ne sens presque plus rien.
Je n'ai pas grand chose à lui offrir pour le remercier et il ne demande rien. J'espere pouvoir lui être utile un jour.
Mais pour cela, j'ai d'autres conseils à ecouter. Beaucoup de choses à apprendre. Savoir entendre. Et surtout, trouver sur qui compter malgré les amitiés qui commencent à se profiler.

J'attends l'aurore pour m'agenouiller vers l'Est.

Guide moi, Seigneur, quand le moment est grave
Guide moi, Seigneur, que je me ressource au hâvre
Guide moi, Seigneur, comme tu l'as toujours fait...

J'ai voyagé dès l'Aube jusqu'à Padhivers.
J'ai rarement le souffle court, mais mes cotes se sont amusées à se faire rappeler à moi tout le long de la route.
Je suis sans doute un peu fatiguée. Mais c'est plus dans la tête que dans mes muscles. Je le sais. J'ai mes yeux qui me piquent. Et je ne sais même pas pourquoi ! Rhaaa non ! Je n'ai pas envie de pleurer !
Inspire... Expire... Inspire... "Outch" Pas trop fort, d'accord, d'accord...
Je ne devrais pas me plaindre. Je suis passée à coté de la mort alors ces deux ou trois cotes cassées ne sont vraiment rien...

Bon voici Padhivers... Par où se trouve le temple déjà ?
Arf non .. pas par là.
Enfin...
Je rentre, et ça y est, je me sens bien. Mieux ? Me sentais-je mal alors ? Réellement ?
Je passe sous les Lumières bienfaisantes et c'est avec un profond soulagement que je m'agenouille devant la statue.
Arkana n'est pas là. Elle doit avoir tout juste terminé ses oraisons. Elle ne devrait pas tarder.
Mes yeux me piquent encore mais pour une raison qu'il est plus facile d'accepter. Pourquoi suis-je tellement heureuse et soulagée d'être là ?
Mon ventre est noué, je m'en apperçois.
Etait-ce.... de la peur ?
Reprends-toi Laer' ! Voici la pretresse.

- Prêtresse.... - je salue respectueusement. - J'ai... j'ai besoin de votre aide.

Inspire... Détends-toi... Ici, il ne peut y avoir de crainte...

- J'ai... croisé la route d'une créature mort-vivante et je n'ai pas été assez forte pour la vaincre. Et puis... je viens de faire face à trois servants de "Baine"... - Je grimace à ce souvenir, j'inspire encore. Je me confesse, je parle vite, cela aidera peut-être mon ventre à se dénouer...- Ils cherchaient une femme, ou une démone, que puis-je connaitre de leur desseins... Je... je ne sais pas ce que je devais faire. Ils n'étaient pas aggressifs même si leurs insidieuses paroles cherchaient à percer le rempart de ma Foi. Je suis restée à surveiller leur gestes. J'avais peur qu'une personne de la rue se fasse malmener... Mais... Pretresse... - Ca y est, je la regarde dans les yeux, elle doit y lire mon désarroi. - Je crois que j'ai eu peur...

Je ne peux plus inspirer. J'ai le ventre trop noué...

La prêtresse a une voix douce. Ou peut-être utilise-t-elle ce ton pour rassurer Laerlîn. Elle lui parle longuement. Calmement. Et peu à peu, sans même qu'elle s'en rende compte, les épaules de la paladine se redressent.
Laerlîn hoche souvent la tête. Ecoute avec une attention toute pieuse et sage.
Elle se détend et finit par retrouver son sourire.
Un bon repas, une éclaircie dans le ciel lourd de nuage de l'après midi.
Voila de quoi reprendre des forces. Toutes ses forces...