On raconte souvent aux gens qu’il y’a du bon partout, même chez les vampires.
On raconte souvent aux gens qu’un vampire peut être bon, gentil, et même divin.
On raconte souvent aux gens que les vampires vous morde à la demande.
Souvent, les gens meurent.
Prélude : Cercueil
4 Septembre, 19h37, Londres :
Encore une belle journée pour Louis, pluvieuse, sombre, sans soleil, froide, le vent lui souffle au visage, essayant d’emporter ses longs cheveux bruns derrière lui. Ses yeux vert pâles laissent couler des larmes sous l’effet du froid. Son visage blanc et pâle, mouillé par la pluie, souillé par le vent, fait de cet être une créature de beauté naturelle. L’eau, le vent et la passivité réunies sur un seul homme, dans les rues de Londres. Louis est Nihiliste, aucune ambition, aucun diplôme, aucune envie de se soucier des autres. Il vit pour lui. Il vit de ses paris et ses jeux de cartes. Il noie souvent sa pauvreté dans l’absinthe, à la taverne du coin. Au moment ou notre histoire débute, notre jeune homme est encore en train de jouer au poker, enchaînant les petits verres remplies de l’alcool hallucinogène, les cartes s’empilent, l’argent se ramasse, il se remplie les poches. Un sourire insolent couvrant son visage, narguant l’adversaire. Adversaire qui, en un instant plus tard essaiera de voler la somme perdue en prétextant de la tricherie, devant le refus de l’acceptation de cette thèse, il se jettera sur Louis, le ruant de coup. Tant pis, quelques plaies valent bien plusieurs billets, il s’en fiche, tant qu’il peut vivre, Londres peut brûler, si Louis peut dormir sur ses deux oreilles, il s’en fiche. Sortant de la taverne et parcourant les rues envahies par le brouillard, les allées brumeuses et autres endroit qu’un homme seul n’aurait pas la mauvaise idée de traverser, il compte son argent :
- « Bon début de journée, se dit il … » quand soudain, une créature aux grand crocs lui apparaît pour aussi vite disparaître. Encore les hallucinations dues à l’absinthe, tant pis, tant que malheur ne lui arrive pas.
Longeant les rues pour arriver le plus rapidement chez lui, dans un quartier mal famé, il ne rencontre aucune tête commune, pas étonnant, il n’a jamais cherché à se faire des amis, il n’en a pas besoin. Le froid lui fait du bien, la pluie l’apaise, le vent le calme, au fur et à mesure de sa marche, la sérénité l’envahie. Détendu, il arrivera chez lui, au pied d’une grande bâtisse que l’on pourrait qualifier d’insalubre mais qui se révèle la maison de Louis, ou plutôt l’endroit qui lui sert d’abris. Ouvrant doucement la porte dans le cliquetis habituel, marchand comme à son habitude pas à pas dans la maison, posant ses chaussures sur le paillasson couvert de boue, s’asseyant avec le même geste que d’habitude sur son siège moelleux légèrement déglingué, les ressorts lui faisait mal au dos, tant pis, il a prévu son suicide dans quelques semaines. La vie n’a pas un intérêt suffisant pour être vécu. Alors, comme à son habitude, il va aller chercher sa bouteille d’absinthe, et comme d’habitude, il va boire, boire jusqu’à en avoir des hallucinations, jusqu’à revoir l’éternel vampire inexistant qui le regarde… Boire pour oublier qu’il vit, lui au moins, n’est pas comme ses gens de bonne famille, soumis par le système du travail. Sa vie ne sera pas une vie d’esclave soumis, il préfère ne pas vivre.
… il aurait préféré vivre dans l’ombre.
Chapitre 1 : Baiser de sang
5 Septembre, 1h37, Londres, Chez Louis :
Réveille en sursaut, il y’a quelqu’un dans la maison. L’inhabituel silence, inquiétant, complété par des légers bruits de pas dans la pièce d’a côte. Non pas dans un sursaut mais en gardant tout son calme, il se lève de son siège, et va vers la pièce d’ou viens le bruit. Le sol craquelant sous ses pas pourtant légers et fins, chaque sonorité de la maison étant accentuée, chaque mouche qui volait faisait un bruit de locomotive. Même lui, s’entendait tel un éléphant, arrivant devant la pièce, il vit l’habituel vampire boire un peu de son absinthe, dans un sursaut, il laisse quelque chose tomber de sa main. Les fracas habituels d’une bouteille vide qui se casse, sa bouteille était vide, c’est évidemment, encore une hallucination :
- « Tout va bien ? lance Louis vers l’hallucination inconnue, un sourire insolent au lèvre… »
Simplement, il ne s’y attendait pas mais la forme se retourna et dans un sombre murmure lui dit à l’oreille :
- « Sans doute mieux que toi, Louis, tu parles à tes hallucinations, vraiment, tu devrais te flinguer … »
Un filet de transpiration au niveau du front, il ne comprit pas, la forme vampirique lui parlait, jamais ce n’était arrivé auparavant, le vampire avait plutôt du charme, des cheveux gris brillant, ressemblant à de l’argent, un visage pâle à en faire frémir blanche neige et des yeux d’un gris parfait. Cet homme était l’incarnation même de la tristesse, de la monotonie de la vie, il était neurasthénie. Au rythme de ses mots, on voyait parfaitement ses lèvres parfaites bouger au rythmes des mots, eux aussi parfaits, qui en sortaient.
- « Violence, violence et encore violence dans ce monde ! Louis ! Tu te rend compte ? L’humanité se donne elle même une image idiote, sombre et barbare ! Voilà pourquoi il faut s’abreuver de son sang, le sang de la haine et de la bêtise. Nous les tuons pour mieux leur faire expier leurs fautes ! Nous somme d’une force salvatrice ! »
- « Comment ca, nous ? Je ne suis pas … je ne suis pas comme toi, lança t’il sur un ton insolent, l’air absent, je ne suis pas un vampire, je ne suis pas un buveur de sang ! »
- « Voyons, Louis, pourquoi te suis je depuis un moment ? Tu es nihiliste, neurasthénique et omniprésent dans la déchéance de l’être humain, tu ferais un parfait vampire … Rejoins moi … »
Il n’eu pas le temps de réfléchir que le vampire avait déjà disparut, sans lui donner nom ou appellation, un instant il à cru à une chance de vivre, de renaître … Mais l’hallucination n’a visiblement pas duré. Pensant, une douleur lui foudroie soudain le cou, comme deux crocs s’enfonçant dans sa chair comme dans de la viande, ces crocs commençant à lui sucer le sang, il se vide, s’évapore, peut il va t’il connaître un sort classique finalement, une mort humaine, une mort pauvre, sans le sou, dans un monde pervertie. Ses dernières forces l’abandonnant il se sent vaciller, déposé à terre, il contemple le visage de l’agresseur, c’est lui, le vampire.
- « Rejoins moi dans l’ombre, Louis, deviens un vampire, deviens mon aimé, ma poupée de sang, deviens mon fils, ne fait qu’un avec moi, Louis … »
A peine eu t’il de le temps de murmurer un oui qu’il tomba dans un coma profond, il mourrait, ça y’est il mourrait. Peut être pour mieux revivre, mais il mourrait. Quand soudain, à un moment inespéré, un fleuve sanglant lui parcourait les lèvres, les entrailles, lui brûlait les côtes et les tripes. Ce flot rouge lui traversait le corps pour mieux le revigorer, rouvrant les yeux, il avait le poignet de son vampire entre les lèvres, s’abreuvant de son sang. Il frissonnait de plaisir, une jouissance qui se buvait, meilleur que le plus divin des nectars, des crocs lui poussaient aux dents, finalement, lorsqu’il eu assez bu, il lâcha son ami, son maître, son nouveau père, et l’embrassa dans un flot sanglant.
- « Fils, désormais, tu sera Raziel … » lui murmura t’il avant de l’emmener quelque part, on ne sait ou …
Chapitre 2 : Âme damnée
5 Septembre, 23h37, On ne sait ou :
- « Ouvre tes yeux, bel enfant, lève toi, marche, viens, allons purifier cette humanité, allons nous abreuver de sang humain, allons dans la nuit marcher au rythme de étoiles filantes. Allons faucher la vie de quelques personnes ne la méritant pas, allons boire … »
-
C’est à ces paroles que Louis, ou désormais Raziel, se réveilla, il avait mal à la tête et ses dents lui semblaient bizarre, ce qui était normal due à la rapidité ou ses crocs avaient poussés, il n’était plus Louis, il était Raziel, il était un vampire. Se levant lentement de ce que l’on aurait pu qualifié de lit mais qu’on qualifiait à l’époque de pierre tombale, il pris le temps, en se relevant, de contempler le décor, des murs dorés ornaient les parois rocheuses de l’endroit et des lustres de diamants illuminaient la pièce, un parfum de vanille et de cannelle plongeait la pièce dans un véritable délice de senteurs, son nez respirait ces fins parfums comme jamais auparavant, il se sentait revivre, ou plutôt commencer à vivre. Ses jambes frissonnaient au rythme qu’il marchait pour la première fois avec ce nouveau corps, cette enveloppe corporelle changée, plus puissante, plus robuste et plus développé que celle d’un humain. Il se retourna pour trouver son maître, celui ci écrivait à la plume dans un cahier orné de fines reliures d’argents, il semblait inspiré par son œuvre et rien qui ne l’entourait n’aurait pu entamer sa rédaction, comme possédée par cette plume, l’écriture était fine, propre, rapide, un littéraire confirmé n’aurait pas mieux fait et en aurait sans doute rougit … Il s’approcha, pour contempler l’œuvre de plus près, quand son maître se leva, entendant ses pats. Rougissant un peu de son manque flagrant de discrétion, il laissa son maître parler :
- « Allons mon enfant, tu n’est encore qu’un novice chez les vampires, ne croit pas pouvoir encore tromper ma vigilance. Enfin, je te vois réveillé, quel plaisir m’envahit de te voir ainsi revigoré, que dirais tu d’aller boire ?
Hochant la tête d’un signe d’approbation, Raziel se laissa entraîner par son maître, celui ci lui donna des vêtements neufs, une bourse remplie d’argent et le coiffa. Une fois qu’ils furent prêt, ils sortirent dans les ruelles sombres de Londres dans la nuit, qui pourtant étaient répandu mal famés à cette heure ci et à cette époque, on racontait qu’un certain « Jack L’Eventreur » terrorisait les gens la nuit. Marchant lentement dans la rue, les deux vampires regardaient lentement les gens qui passaient, seuls ou à plusieurs, les dévisageant dans leurs longs manteaux de cuir noir, eux souriant d’un air prétentieux et confiant, ce qui avait le don pour fâcher facilement les plus hargneux, ce qui arriva d’ailleurs quand le maître ne se poussa pas pour laisser passer un homme d’une carrure forte et impressionnante, l’homme regardant d’un air méchant le maître pour finalement baisser son poing en direction de sa joue, le poing à lui tout seul était aussi gros que la tête du maître, pourtant, quand il allait écraser le poing sur sa joue, Raziel, dans un élan, l’arrêta d’une seule main :
- « Je ne préfère pas que l’on touche à mon maître devant moi, Monsieur, dit il d’un sourire arrogant tout en relevant sa tête, révélant des yeux rouges sang. Non, cela ne me plait pas du tout, en plus, j’ai très soif … »
A peine eu t’il finit de prononcer ces paroles qu’il se jeta sur le cou de l’ennemi, quelqu’un d’autre que lui qui touchait son maître devait mourir, une main si impure n’avait pas le droit de toucher, ou bien ne serait ce qu’effleurer le maître, cet être si parfait dont l’aspect jouvenceau aspirait souvent à la jalousie. Se délectant de chaque goûte de sang qui sortait du cou meurtri de l’adversaire, il buvait, buvait, buvait pour finalement se délecter de la mort pleine de douleur de l’ennemi, de l’homme, du brigand qui se mourrait.
- « Meurt car je le veux, je désire ta mort, je n’inspire qu’à te détruire, lui murmura Raziel à l’oreille avant que finalement, il lâche le corps inerte de sa victime. »
Chapitre 3 : Mort pour renaître
8 Septembre, 22h16, Les rues de Londres :
- « Viens Raziel, je vais te montrer le vrai monde de la nuit » lança avec sourire le maître, l’emmenant en le tirant par le bras vers un endroit mystérieux. Plus l’on se rapprochait de l’endroit, plus la musique vibrait, plus l’odeur de sang arrivait à ses narines. Les rues s’enchaînaient maintenant au rythme de la musique électro nouvellement inventée, la sensuelle odeur qui émanait de son maître le forçait à le suivre comme un chien.
En effet, cent cinquante ans étaient désormais passés, depuis sa renaissance vampirique, l’ère actuelle était maintenant aux voitures et à la pollution, au meurtre et au vol, une ère de terreur soumise. Le gouvernement forçait ses sujets à travailler toute une vie en leur infligeant d’innombrables taxes que l’on qualifiait d’impôt. La chose vers laquelle il se dirigeait était le repaire de tous les vampires modernes, ces vampires tueurs pour le plaisir, qui n’ont aucun sens de l’honneur ni du code des vampires, Raziel allait les punir avec son maîtres, il esquissait un sourire quand ils arrivaient devant le grand bâtiment d’ou sortait la musique, à peine essayaient t’ils de rentrer qu’un gardien les en empêcha, prétextant qu’ils n’avaient pas la tenue adéquat. Raziel et le maître échangèrent un regard amusé, tandis que l’un plaquait l’autre au sol, l’autre lui mordait le cou et buvait son sang à moitié, laissant la pauvre personne inerte, elle ne muterait pas si elle ne buvait pas d’un sang vampire, elle mourrait, tant pis, cet homme allait mourir. Ils entraient donc, sourire au lèvre, dans ce que les jeunes qualifiaient de boîte de nuit, la musique les mettaient visiblement en transe tandis qu’ils dansaient pour certains, et se mordaient pour s’abreuver du sang de chacun plus loin … Aucun honneur, ces vampires buvaient du sang vampire et non humain, il fallait corriger ces erreurs de la nature. Amusé, le maître lança à Raziel :
- « Je te laisse t’en occuper, je vais m’amuser de mon côte » en disparaissant dans la foule dansante. Raziel laissa place à son sourire arrogant, se dirigea vers le groupe de vampires qui s’abreuvaient tous du sang de l’autre, pauvres créatures pathétiques qu’ils étaient, ils allaient subir une purification par le sang, quand il fut rendu à côté d’eux, il leurs sourit, ceux ci visiblement intimidé par sa façon rustique de s’habiller et son air confiant.
- « Bonjour, mes enfants, leur lança t’il sur un ton prétentieux, devinez quoi, ce soir, vous allez mourir, dit il en leurs parlant de dos, figurez vous que ne méritez pas le sang de vampires qui coule dans vos veines, je vais vous le prendre … ». A ces mots, deux des jeunes vampires se jetèrent sur lui par derrière, mais en un instant, Raziel disparut, laissant place à une ombre de ténèbres qui les rendaient quasiment aveugle, ne pouvant rien voir, les deux vampires tâtonnaient le bar à l’aveuglette, tandis que dans un cri, le premier se retrouva la gorge ouverte, plaie béante, laissant son sang couler à terre, un second cri quelques secondes après, les deux vampires étaient morts, Raziel laissa alors son ombre ténébreuse disparaître. Alors, plusieurs vampires s’approchèrent de lui, contemplant les deux cadavres à ses pieds et le sang sur ses lèvres, Raziel rigola pour finalement leurs dire :
- « Désolé, j’avais très soif… » . Instantanément, des ténèbres apparurent dans toute la pièce, des cris allaient maintenant de partout, avec une demi seconde d’écart entre chaque hurlement, quand tout fut finit, on n’entendait plus que la musique, et Raziel qui rigolait.
La pièce était plongée dans un bain de sang, des cadavres de vampires gisaient partout, s’entassant, des vampires sans honneur et sans force qui n’auraient plus le loisir de se délecter du bon goût du sang. Alors que Raziel contemplait avec sourire son œuvre de sang, son maître arriva par derrière, lui tapa l’épaule pour le féliciter.
[Je mettrais la suite quand je l'aurais finie...N'hesitez pas à laisser vos impressions]