[Rylie Rels] Une longue journée...

[HRP]Ca fait un bail que je n'ai pas RP sur forum, donc n'hésitez pas à m'envoyer vos critiques ou avis si vous en avez ^^[/HRP]

1ère Partie - Luskan, juste avant l'aurore

Rylie se réveilla au bruit de la pluie battante coulant en rigoles sur ses volets.
Entrouvrant un oeil, elle consulta l'horloge de sa chambre et décida qu'il était temps de se lever.



S'étirant tout d'abord puis se glissant hors de son lit d'un air peu alerte, elle ouvra sa fenêtre pour pouvoir écarter les volets, et la pluie glaciale acheva ainsi de la réveiller.
La refermant, elle ne pût s'empêcher de contempler dans la rue en contrebas les silhouettes grises des rares gens plus matinaux qu'elle (ou alors bien plus couche-tard) qui passaient dans la rue en contrebas.

Dieu que cette ville est froide... Sans entrain, sans animation...
La présence de Lorgol non loin semble pétrifier les coeurs de ses habitants de plus en plus.

Combien aujourd'hui penseront à autre chose qu'à leur train-train quotidien, la guerre qui campe à leur porte et à la menace omniprésente des cultes des dieux noirs?

La jeune femme ne pût s'empêcher de se sentir déprimée à ces pensées, et secoua bien vite la tête pour tenter de chasser ses idées noires...

Allons allons, ma grande! Tu ne peut pas te permette d'être dépressive!
N'oublie pas un peu qui tu es et quel est ton rôle!

On ne peut faire naître la joie chez grand monde si l'on est pas capable de la ressentir soi-même.



Se retournant vers le miroir de sa chambre, Rylie entreprit alors de se maquiller le visage comme chaque matin de son existante depuis maintenant plus de dix ans.
Avec une dextérité que seul un grand entraînement peut donner, elle commença à estomper les effets apparents de l'age jusqu'à réussir à se donner 5-6 ans de moins, se conférant ainsi l'apparence d'une très jeune adolescente.

Après un regard critique dans la glace, elle jugea finalement le résultat satisfaisant et prit un pinceau pour ajouter sa touche finale habituelle... avant de s'arrêter juste avant de l'avoir plongé dans le maquillage de couleur mauve.

Elle ne se sentait pas, aujourd'hui, d'ajouter son habituelle larme.
L'humeur n'y était pas...
Elle aurait voulu rester dans sa chambre toute la journée, au calme, sans s'adonner aux bouffonneries habituelles que son métier exiger d'elle.

Rylie, tu mollis. Que diraient tes maîtres s'ils te voyaient songer à déserter quand l'on a le plus besoin de toi?

C'est vrai que ce val est déprimant... Trop de choses mauvaises s'y déroulent et la plupart des organisations civiles sont corrompues.
Pas étonnant que la plupart des gens n'aient aucune envie de rire n'y de plaisanter...

Mais n'est-ce pas justement pour des cas comme cela que les saltimbanques comme toi existent...?
Faut-il que les enfants de la ville soient privés de leurs moment d'amusement quotidien par que tu ne te sans 'pas d'humeur' ?
Faut-il que les adultes eux-mêmes restent enfermés dans leurs idées noires parce que toi, qui est sensée être là contre ça, tu ne sais pas faire fi des tiennes?



Rylie commença alors à se faire des grimaces à travers le miroir... Et finalement, au détour d'une particulièrement drôle qu'elle improvisa sur le tas, elle parvint à se faire rire.

Ben voilà, tu vois... Quand tu veux...

D'un geste sûr, elle plongea le pinceau dans le maquillage et le porta à sa joue gauche où elle dessina une grosse goutte juste sous l'oeil.

Se reculant du miroir, elle entreprit alors de se vêtir de ses vêtements usuels, un patchwork de tissu mauve, turquoise et bleu ciel que la plupart des halfelins refuseraient de porter...

En fait, elle en était plutôt fière.

Ce costume avait été confectionné spécialement sur ses indications auprès d'un maître-tailleur d'une région voisine et répondait parfaitement à ce dont elle avait besoin pour son métier: un ensemble d'habits conçus pour la rendre le plus ridicule possible visuellement parlant, sans sombrer pour autant dans une vulgarité ou une agression visuelle qui gâcherait son effet ni sans entraver en rien ses mouvements.

En bref, la tenue idéale pour une saltimbanque adeptes des pitreries absurdes et des acrobaties difficiles.
Sa seule crainte à son égard était que les gens puissent commencer à s'en lasser et elle travaillait déjà d'arrache-pied à la conception d'une solution de remplacement.



Se détournant finalement du miroir, elle sortit de la chambre avec énergie nouvelle et entreprit de descendre les marches de l'escalier quatre à quatre...

Affichant avec perfection sur son visage le sourire enjoué convenant aux gens de sa profession, elle sortit de l'auberge alors que le soleil pointait à l'horizon et se posta sur la grande place en attendant que les premiers badeaux arrivent.

Adressant un remerciement silencieux aux dieux pour avoir fait cesser la pluie qui aurait rendu son travail plus difficile -la pluie rend toujours les gens plus moroses-, elle commença dès lors à s'échauffer les muscles en préparation des nombreuses acrobaties qu'elle leur demanderait d'effectuer dans la journée...

Rylie Rels, saltimbanque professionnelle, s'apprêtait une fois de plus à une dure journée de labeur pour tenter de préserver la joie et l'optimisme dans le val...

2ème Partie - Luskan, milieu de matinée

Cela faisait environ une heure que Rylie distrayait des enfants du quartier quand leurs parents vinrent les chercher.

Libérée de son public, la saltimbanque chercha un nouveau groupe à distraire de la morosité ambiance.
Elle regarda autour d'elle pour essayer de déterminer quel attroupement aurait le plus besoin d'un peu de distraction quand elle repéra un petite assemblée de 5 personnes dont un géant de 2m10 environ qui semblait fort sombre.
Prenant sa résolution, la jeune femme grimée s'approcha alors discrètement derrière lui.



Elle commença à jouer son rôle en adressant quelques grimaces à son interlocuteur par dessus son épaule... Rien d'extraordinaire, mais il fallait bien une entrée en matière.
Quand elle serait parvenue à attirer un peu leur attention hors du problème qui les préoccupait tant, elle passerait à d'autres tours.

Cependant... il advint ce qu'il arrive parfois à un saltimbanque, à savoir que sa 'victime' commença à sembler réellement agacée.
Les saltimbanques sont généralement bien accueillis, mais pas toujours...
Et là, dans le cas présent, pas du tout même.

Se retournant vers elle, le géant lui fit comprendre par une attitude menaçante qu'elle ferait mieux de déguerpir, mais Rylie pris sur elle de ne pas se laisser intimider.
Quand on choisi de vivre en essayant d'aider autrui en embrassant le métier de bouffon, on est souvent préparer à ce genre de choses: un bon bouffon essaie toujours de faire rire, par n'importe quel moyen...
Parfois, ce moyen implique de se laisser rosser par des passants sans humour tout en faisant semblant de ne pas s'en préoccuper et en prenant une attitude comique à l'égard de cette agression.



C'est ainsi que Rylie se faisait frapper au moins une fois par mois, toujours sans départir de son sourire et de ses plaisanteries, afin de ne pas pousser de bons coeurs à venir à son aide et ainsi servir de cause à la naissance d'une rixe.
Mieux vaut être ridicule dans la douleur et cible de moqueries de la part de tous que source de maux pour autrui... même s'il faut pour cela endurer la souffrance sans jamais rien ne laisser paraître.

L'année dernière, la jeune femme avait cependant failli mourir sous les coups de soudards ivres suite à ce genre d'attitude... mais elle s'en blâmait plus pour son incapacité à ne pas avoir su désamorcer l'agressivité de ses assaillants qu'autre chose.
Les personnes en questions étaient d'anciens membres de la soldatesque qui venaient de perdre leur emploi suite à un conflit politique interne dans la garde et n'avaient fait que s'adonner à un défoulement un peu malsain sans mesurer réellement les conséquences.

Elle fit donc face à son géant avec bravoure, mimant une fausse peur de façon grotesque dans l'espérance que celui-ci se dériderait un peu...
Fort malheureusement, il n'en fût rien.
Bien que celui-ci renonça à user de violence, elle ne parvint en effet pas à lui arracher le moindre sourire avant que le groupe ne se disperse...



Déçue et frustrée, Rylie n'en laissa pas moins ciller son sourire d'un millimètre.
Les saltimbanques sont sensés être l'image de la gaîté pour tous, et ne peuvent donc pas se permettre d'être vus tristes ou malheureux quel qu'en soit le prix.

Depuis plus de dix ans maintenant, il en était ainsi pour Rylie...
Une vie quotidienne vécue sans soutien de quiconque, sans réconfort de qui que ce soit, même dans les moments les plus durs... ceci était la terrible discipline qu'elle s'imposait.
Le prix en valait cependant la chandelle: Grâce à cela, jour après jour, la jeune femme conservait auprès de la population du val l'image d'une personne naturellement enjouée et plaisante à fréquenter.

Grâce à cela, chaque jour, elle pouvait protéger la gaîté de ses habitants... même si ce n'était qu'un tout petit peu.

3ème partie - Luskan, milieu d'après-midi

La frustration n'avait cessé de s'accumuler pour Rylie après le départ du géant...
Sitôt son échec envers lui consommé, la pluie s'était remise de la partie, rendant la tâche de faire sourire les badeaux on ne peut plus ardue.

Alors qu'elle s'arrêtait progressivement, la jeune femme, elle, ne désarmait pourtant pas.
En quête d'un nouveau groupe à accoster, elle observait les gens de la place...



Elle aperçu soudainement dans le fond un groupe de trois personnes, un homme et deux femmes, faisant vraiment tristes mines et décida de les accoster.
Elle arriva près d'eux alors que l'homme s'écartait du groupe.

L'une des deux femmes semblait complètement abattue, les yeux rivés sur les pavés et les épaules affaissées...
Rylie essaya de la dérider tout d'abord en lançant quelques plaisanteries plus absurdes les unes que les autres, mais n'obtint que morne réponse.

Après pas mal d'efforts, elle commença à renoncer et jugea qu'il valait mieux écouter les problèmes que la jeune femme exposait à son interlocutrice plutôt que de s'acharner en vain.

Il faut des fois savoir réconforter plutôt que blaguer.
Un peu d'attention apporte des fois plus de joie que mille quolibets

Cependant, la femme réagit plutôt mal à cette bonne intention.
Semblant juger la présence de Rylie gênante, elle demanda à discuter avec l'autre femme dans un autre endroit, laissant la saltimbanque seule derrière.



Bien que triste, Rylie n'en montra bien sûr rien.
Comme de coutume, son devoir était d'afficher la mine la plus enjouée et légère possible... et elle se contenta donc de laisser partir les deux inconnues.

Alors qu'elles s'éloignaient, elle se souvint d'une parole de son maître à propos de ce genre de situation:

"La malédiction du bouffon, Rylie.
Voilà ce à quoi tu dois, par dessus tout, être préparée.

Une saltimbanque se doit toujours de sembler la moins sérieuse possible.
Le sérieux apparent attire la susceptibilité, qui attire la colère, qui mène à la discorde.

Une personne qui prend donc la place du bouffon ne peut se permettre d'être prise au sérieuse... mais si cela à ses avantages, cela à aussi un prix immense:
Jamais un bouffon ne reçoit de reconnaissance, jamais un bouffon n'est réellement écouté avec une totale attention.

Même si notre art est aussi dur dans sa pratique que la prêtrise, car les acrobaties répétées harassent le corps et les moqueries constantes le coeur...
Même si nos intentions sont aussi honorables que celles des fidèles de Tyr ou d'Illmater, car nous ne désirons, par notre travail que le bien d'autrui tout comme eux...
Même si notre sagesse est aussi grande que celle des bardes, car nous voyageons beaucoup tout autant et côtoyons autant de personnes différentes qu'eux...

Quand le travail est fini, nul ne vient jamais au bouffon avec des mots de remerciements...
Nul non plus, ne pense que le bouffon pourrait les conseiller habilement...

Aux yeux des gens, le saltimbanque n'est pas un bienfaiteur ou un altruiste... privé de toute apparence de sérieux dans ses actes, il est vu au pire comme un gêneur inconsidéré envers les problèmes d'autrui, et au mieux comme un original décadent."



Rylie ressentait durement, en cet instant, la vérité de ces propos.

Les muscles douloureux à l'extrême d'avoir enchaîné des heures durant les pirouettes les plus difficiles, le coeur meurtri de moqueries un peu trop cruelles et l'esprit fatigué de ne faire que chercher constamment une nouvelle bêtise à exprimer ou à réaliser, la jeune femme n'avait reçu aucun crédit des deux personnes.

La moins morose des deux avait juste eu tout au plus un regard de compassion pour elle, mais aucune n'avait ne serait-ce pensé qu'elle pourrait être d'une aide quelconque dans la situation présente...
Aucune n'avait perçu les fariboles qu'elle avait réalisées comme le travail harassant qu'elles étaient, effectuées uniquement par désir de leur apporter un peu de joie...

Rylie n'avait été, à leurs yeux, qu'une importune.



Démoralisée au plus haut point, n'ayant plus la force de faire la moindre cabriole de plus, la jeune femme aurait presque aimé pouvoir pleurer, en cet instant.
Le simple fait de verser des larmes après ce début de journée épouvantable lui aurait permis, en effet, de se libérer de sa souffrance intérieure...

Mais elle était saltimbanque.
Et une saltimbanque ne pleure pas.

Rylie continuait donc à sourire comme si de rien était, seule, au bord de la place... après quelques moments de réflexion, elle estima qu'une balade lui ferait le plus grand bien et décida de changer de ville au profit de Padhiver, plus éloignée de Lorgol.

Après quelques temps dans un lieu moins tendu, quand elle aurait récupéré un peu de mordant, elle reviendrait ici continuer son oeuvre...
Car l'idée d'abandonner les gens de Luskan par simple souci de facilité était une chose qu'elle ne se serait de toute façons pas permise.




Après tout, Rylie était saltimbanque.
Le rire et la joie pour tous était son idéal.

Et cela, pour le meilleur et pour le pire...

Sincèrement bravo, c'est original, emouvant, hors des classiques, bref j'adore

Oui, en effet, moi aussi j'aime beaucoup! (à part un peu trop de fautes d'orthographe, mais je vais pas faire mon difficile^^)