Le Val de Bise - Module NWN Forum du Val de Bise, module RP de Neverwinter Nights |
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| [Validé-PRC][Prêtre-Hiérophante][H] Mistani de Sangmaugrez | |
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Syldestar Douleur des Saintes Martyres
Nombre de messages : 3387 Habitat : Au milieu de vos cris de douleur à tous, dans la Grande Salle des Délices de Loviatar
| Sujet: [Validé-PRC][Prêtre-Hiérophante][H] Mistani de Sangmaugrez Dim 6 Déc - 14:55 | |
| Attention, ce BG est susceptible de comporter des contenus pouvant heurter la sensibilité - Citation :
- Nom du compte joueur forum : Syldestar
Nom du compte joueur module : imune Nom du perso : Mistani de Sangmaugrez Race : humain Âge : 38 ans Alignement : Loyal Mauvais Religion : Loviatar Classe(s) et nombre de lvls (prévus) : Prêtre 20/Hiérophante 5 Arme de prédilection/domaines/école de magie : Fouet/Mal/Force (en attente de Souffrance) Trait de Caractère : son esprit est libéré des entraves humaines. Description physique : petite femme au teint pâle et aux joues creusées, très longue chevelure platine, les yeux en partie brûlés (blancs), fines arabesques noires tatouées sur le flanc droit, infibulation, symbole de la Sainte Douleur gravé dans la chair du dos, couronne d'épines de rose. Langues parlées : commun, infernal (obtenu au level 20), draconique, calimshite. Date de création : mai 2007
Caractéristiques* : FOR : 8 DEX : 10 CON : 10 INT : 12 SAG : 18 CHA :14
* revues suivant le reroll conditionné par la rez. D’où vient-il (origines, passé, enfance…) ?Mistani vient de Port-Calim, où est placé le quartier général des hautes autorités du culte. Dernière née de la famille Sangmaugrez, Mistani fut placée dès son plus jeune âge dans les ordres loviates pour y faire son sacerdoce comme le veut la tradition de sa famille. Quels faits marquants a-t-il, éventuellement, vécus (qui peuvent expliquer sa vocation, son orientation, son caractère…) ?Mistani est entrée à l'école du Temple à l'âge de cinq ans. Elle fut formatée de toutes pièces par les dames en blanc, apprenant l'obéissance, la rigueur, la discipline, le service et l'art de la souffrance à grands renforts de cravache. D'abord d'esprit rebelle, la petite fille comprit très vite l'importance de ces rituels lorsqu'elle assista à l'évocation d'une succube dans les entrailles du Temple. Devant l'horreur fascinante des diables, Mistani, trop jeune pour cette expérience, perdit la raison qui anime les hérétiques pour embrasser la transcendance de l'esprit. Après cet épisode, elle resta prostrée une semaine dans une cellule sombre et humide dans la catatonie la plus profonde, assaillie par ses cauchemars éveillés. Pourquoi a-t-il choisi de suivre le voie qui est la sienne (explication quant à ses choix personnels : classe(s), divinité, faction, mentor…) ?Mistani n'eut aucun choix : elle apprit à aimer sa condition et à y trouver les infinis avantages par des années d'études et de souffrances. Lorsqu'elle eut l'opportunité de choisir entre la voie monastique et la prêtrise proprement dite, Mistani opta pour les deux. Elle fit une retraite de deux ans après son ordonnancement dans un monastère loviate : elle en ressortit l'âme arrachée, le cœur éventré, l'esprit fendu et couverte de sceaux tracés en arabesque... aucun souvenir ne lui expliqua ce que c'était et d'où cela provenait. Elle revint au Temple ensuite reprendre sa prêtrise et jouissant d'un nouveau respect de la part de ses Sœurs et Maîtresses pour sa retraite. Quel apprentissage a-t-il suivi (les diverses étapes de son instruction, ses maîtres, ses expériences…) ?Les étapes qui ont fait de Mistani ce qu'elle est aujourd'hui sont ineffables et innombrables... La voie de la Souffrance est et restera un mystère pour tous ses non initiés. La seule chose à en deviner est son état de pure absence, de pur détachement, la seule vérité important étant celle de la Foi. Du formatage à la formationMistani est entrée à l'âge de 5 ans à l'école du Temple. Ses cinq premières années furent consacrées à l'étude de base et aux prières : la récitation et la discipline en étaient les points essentiels. La seconde partie du cycle d'étude fut consacrée aux études particulières et secrètes, ainsi qu'à la souffrance même. À chaque épreuve, la souffrance allait crescendo, passant du rite de la morsure du froid à la brûlure pour finir par la flagellation. Peu à peu, ses études lui ouvrirent de nouvelles portes, celles qui ne sont ouvertes qu'aux novices du Temple. À l'âge de 15 ans, Mistani commença son apprentissage de l'art de la Souffrance, des dogmes secrets, des rituels, des prières particulières... Le corps perdit ses mystères, devenant le réceptacle infini d'infinies souffrances. Elle dût apprendre à les maîtriser, à résister à la tentation de la faiblesse, à galvaniser sa douleur et la muer en une force nouvelle... Transcender son corps, transcender son esprit, le fendre et l'ouvrir, recevoir avec la joie et la larme le message sublime de l'Illumination. Le rituel préparatoire à l'ordonnancement dura 9 mois, chaque mois étant consacré à une branche du Fouet Complaisant, une neuvaine où seule la Douleur existe. Au terme de sa préparation, la novice n'est plus que Douleur : le Baiser de la Vierge, s'il ne la tue pas, lui offre l'Illumination première... Le coma dura deux jours, au terme desquels Mistani prit enfin l'habit de suppliciée... Pourquoi se retrouve-t-il au Val de Bise ? Un mois après son retour du monastère, Mistani reçut comme ordre d'aller sur le site déserté du Val de Bise afin d'en réunir tout ce qui appartient à la Sainte Mère (Temples et Fidèles ou Adeptes). Les dirigeants ont besoin de rapports précis avant de clôturer ou relancer le site... Philosophie, desiderata, politique extérieureMistani, de par son entrée à l'école aux temps premiers de son enfance, plonge au coeur même de la Souffrance, ne connaissant que cela. Elle ne conserve aucun souvenir de sa famille, et ne souhaite pas en avoir, ne considérant le culte que comme sa seule et unique famille. De tout temps, elle se pensa Fille de la Douleur, fascinée par les Maîtresses, belles et cruelles, mais terriblement convaincantes... Elles lui expliquèrent la Foi et lui prouvèrent... Mistani comprit très aisément que le dogme de la Vierge était le seul qui offre le Véritable Bonheur... Elle se fascina pour elle-même quand elle reçut ses douleurs qui ne firent que la rendre plus forte : vaincre la douleur initiatique et être promue novice lui donna sa voie par l'effort surhumain qu'elle avait dû mobiliser afin de triompher. Philosophiquement, le dogme loviate prône la douleur juste, la douleur vectrice de plaisir et de joie, la douleur pour tous et un bonheur commun dans l'Illumination et la Grâce : il n'existe nul dogme plus fondamental que celui-ci pour l'épanouissement philosophique, remettant en cause les conceptions même du bonheur, de la souffrance, de l'épreuve, de l'instinct de survie, de la mortification élévatrice et faussée des Ilmateri, qui refusent aux autres l'occasion de se dépasser dans sa nature même de mortel. Ses desiderata pour le culte sont simples : le renforcer où il décroît, l'étendre, le mettre en valeur en restant toujours juste par rapport au dogme et aux autorités ecclésiastiques. Mistani souhaite également développer ses champs de compétence, espérant briser l'image traditionnelle des maîtresses en cuir qui châtient au fouet leurs amants, pour la muer en sainte parole dans l'esprit populaire. Elle ne craint pas les puissants, comptant bien leur donner ce qu'ils méritent suivant leur réception de la Sainte Vierge et de Son Message. En ce qui concerne la politique extérieure, Mistani ne s'alliera pas avec des ennemis traditionnels du culte loviate pour commencer, cherchant plutôt les alliés ancestraux. Ce qui importe est la bonne image et le bon fonctionnement du culte, des liens forts avec les alliés et une intransigeance tenace contre les ennemis. Elle est et reste une adepte fanatique de Loviatar et n'agira que selon Loviatar, au mépris de son évolution ou de son élévation temporelle personnelle.
Dernière édition par Syldestar le Dim 7 Mar - 22:16, édité 9 fois | |
| | | Syldestar Douleur des Saintes Martyres
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| Sujet: Re: [Validé-PRC][Prêtre-Hiérophante][H] Mistani de Sangmaugrez Dim 6 Déc - 14:58 | |
| [Extrait du Journal de Mistani] Onzième Jour de Kythorn, Année 1392 [...] Ils ont dû entendre ses cris quand je l'ai énervé. On peut dire qu'il a fait honneur aux murs de ce Temple. Avec lui, il emportera le message de la Sainte Douleur. Il aurait presque mis au défi les rudiments les plus fondamentaux de nos arts. Maintenant, je connaîs son corps, je connaîs son être...
Il n'a pu que ramper, couvert de sa honte et de sa déchéance, pour tenter de rallier une terre familière, la marque sainte comme un diadème de gloire sur son front millénaire ! Déesse, nul ne Vous échappe ; en dehors de tout dogme ou de toute foi, chaque jour, nous avons la preuve éclatante de Votre Toute-Puissance. Votre générosité n'a d'égal que Votre perfection...
Je l'attends.[...] ***** [Extrait du Journal de Mistani] Troisième Jour de Flammerige, Année 1392 [...] Je l'attendais. La nouvelle de ma présence à l'hôpital a dû se répandre vite. Il devait la guetter... Il est amusant que mon nouvel allié se soit retrouvé sur des charbons ardents, et cela m'a permis de m'assurer de sa bonne foi.
Sa haine est un amour obsessionnel et un échec inexorable. Quoiqu'il fasse, il ne pourra assouvir sa frustration. Mon orgueil est mort. Il porte trop de faiblesses et ne nourrit pas la dignité. Depuis ce jour, j'ai du mal à prononcer certaines syllabes, le crochet ne tient guère assez bien l'autre partie de ma langue. Sempérion sois maudit.[...] ***** [Extrait du Journal de Mistani] Huitième Jour de Flammerige, Année 1392 Le voyage en mer a été particulièrement difficile. Mon état s'est quelque peu détérioré. Mais ce n'est pas le plus éprouvant... Il semblerait que ces iconoclastes aient fait appel à des soins divins combattant la Sainte Souffrance, maudits soient-ils ! Je dois dès à présent penser à la purification de mon corps. Le Bain de Lait est à chaque fois plus douloureux...[...] ***** [Extrait du Journal de Mistani] Treizième Jour d'Éleinte, Année 1392 Je suis en vue du Monastère des Sept Douleurs. Je referme ce journal pour deux mois.***** [Extrait du Journal de Mistani] Vingt-et-unième Jour d'Uktar, Année 1392 La route jusqu'au Val de Bise m'a semblé plus longue que le voyage vers le Calimshan. Mais il est temps : le Temple attend mon élection.*****
Dernière édition par Syldestar le Dim 6 Déc - 18:58, édité 2 fois | |
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| Sujet: Re: [Validé-PRC][Prêtre-Hiérophante][H] Mistani de Sangmaugrez Dim 6 Déc - 15:03 | |
| Le Rituel d'ordonnancement Au Temple des Marais, la salle des rituels avait été apprêtée dans les règles. Seule et nue face à la Statue, Mistani entonna les litanies préparatoires. Le fouet consacré rythmait les paroles lancinantes. La lumière devient subitement intense et l'Oeil se matérialisa ; des volutes blanches pénétrèrent son crâne avec violence et son corps se souleva peu à peu du sol, figé dans la Sainte Douleur... L'Oeil relâcha aussitôt sa prise et le corps tomba lourdement sur le sol. Il avait sondé son âme, son cœur et sa Foi et avait approuvé. Quand Mistani se réveilla, un bâton blanc était posé à côté d'elle. Ce présent, elle ne le connaissait que trop bien, toutes l'espéraient... Le prenant délicatement, elle le porta contre son front et hurla. Elle n'était plus que Douleur et Tourment. Les cris déchirèrent sa voix, ses yeux trahirent l'ineffable... L'esprit pulvérisé de souffrance, la jeune prêtresse fut projetée avec violence contre la Sainte Statue, la heurtant sauvagement. Inconsciente, elle fut emmenée dans sa chambre. Dans son sommeil comateux, Mistani continue d'explorer les souffrances entrevues en fulgurance lors du rituel, entre deux éveils lucides, la Sainte Illumination... Cauchemar La salle était noire opaque de fumée ; le soufre puait à plein nez. L'air semblait manquer tant il était vicié. Quelque chose tintait... Mistani se releva. Son crâne la faisait atrocement souffrir. Où était-elle ? La fumée s'échappait de quelque part, laissant parfois entrevoir le plafond ogival à quatre mètres cinquante du sol. Étrangement, le sol était en terre battue. Cet endroit lui disait quelque chose... Quand la fumée se dissipa, Mistani ne reconnut pas l'endroit mais l'odeur ambiante changea : la mort était proche. La salle était grande et s'étendait droit devant elle, dans une sorte de long couloir large, dessiné par les colonnes faisant l'allée. Au centre de la pièce, des colonnes manquaient, remplacées par un énorme trou surplombé d'un dôme ouvert vers un ciel de plomb. Elle avança lentement vers le trou, l'odeur de charogne envahissant sa gorge et s'en prenant à son estomac. Déjà sa bouche s'emplit d'un goût âcre... Au bord du trou, la vision trouble, la main à l'estomac, son visage prit une expression d'horreur intense et son corps se révulsa. Dans le soubresaut de la nausée, Mistani fut entraînée lentement vers le bas, vers un milliers de cadavres de bébés en décomposition avancée, vers un million de vers et de mouches énormes... Éperdue de hurlements, noyée dans l'abomination, sentant bouger le charnier de sa vie nécrophage sous son corps nu, avalant des mouches et des lambeaux de chair putride en gesticulant avec frénésie, Mistani fut prise de seconds spasmes abdominaux. Quelque chose dans son ventre grandissait à une vitesse phénoménale, soulevant dangereusement sa peau. Retombant dans le magma abject, elle se déchira la gorge dans des cris impossibles alors que son ventre s'éventra... Elle accouchait d'une abomination grasse et tentaculaire qui lui arracha les entrailles et les dévora en la regardant de ses milliers d'yeux jaunâtres... Voici comment ta mère a accouché de toi... Tu trembles, carcasse ? Tu tremblerais davantage si tu savais pourquoi je suis venue à toi.*la voix de la créature démoniaque résonnait dans sa tête, suave et chaude* Ton sang est maudit, Sangmaugrez ! Mais tu l'as oublié... Tu étais jeune que tu étais déjà mienne, promise par la tradition de ta famille, en paiement de leur dette !*la créature ricana sombrement* Tu crois obtenir le pouvoir, n'est-ce pas ? Qu'il est délectable de voir tant d'espoirs à briser...*Mistani, figée de douleur, éventrée et vivante, se contemplant dans l'horreur de sa mort, ne parvint pas à parler, pétrifiée par la terreur sans nom qu'elle éprouvait* Tu ne comprends pas ? C'est pourtant très simple. Par leur dépravation, ils t'ont damnée... Laisse-moi ôter enfin le voile qu'a porté sur ta mémoire le poison qu'ils t'ont donné pendant cinq ans........La vision fut brutale. Les images des souvenirs enfouis dans l'inconscient de l'enfance et détruits par les drogues se succédèrent à une vitesse folle, brisant l'esprit, ravivant la démence... Tu vois ce que je veux dire, maintenant ?*la créature sussura avec délice* *Mistani hurla avant de sombrer dans l'inconscience* Dans le Temple des Marais, le cri résonna longtemps encore après son émission...
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| Sujet: Re: [Validé-PRC][Prêtre-Hiérophante][H] Mistani de Sangmaugrez Dim 6 Déc - 15:20 | |
| La Géhenne Ils m'ont trahie... Je courrais à travers une plaine aride. Au loin des ombres sans paupières... La Lumière m'a frappé de plein fouet... Dans des temps inertes entre les lames effilées et les aiguilles rouillées, je restais en suspension. Des heures, des jours, des années, je n'aurais su le dire. Ici le temps n'a plus d'emprise... Dans le brouillard des hurlements, je voyais les suppliciés éternels. Mais j'étais seule... Je n'étais qu'un cri.
Il y a eu un seul cauchemar... Ou est-ce le seul dont je me souviens... Je hurlais dans des ruines effroyablement blanches. Je n'étais que douleur : je ressentais la haine et l'atroce morsure d'une lumière. Le reste était éthéré. Diffus.
Une souillure.
Dans des temps inertes entre les griffes des diables et les morsures mêlées du feu et de la glace, je restais en suspension. Des heures, des jours, des années, je n'aurais su le dire.
La trace était béante. Une plaie. Dans l'âme. Flétrissure. Je ne savais rien.
Dans le brouillard des hurlements, il y eut un appel... La voix lointaine sombra dans le néant car Son Jugement se rendait... La lumière m'a frappée de plein fouet. Au-delà des supplices de la mort, il reste celui de la vie...
Les barbelés se sont déliés un à un, avant de s'enrouler furieusement autour de moi, tels des serpents voraces... Chaque lambeau de ma chair fut arraché de mes membres décharnés avant d'être craché vers un vortex d'épines... Je renaissais.***** Le Rituel de résurrection Les entrailles de l'Église. Le rituel allait pouvoir commencer... Dans la Salle, de grandes tentures rouges avaient été disposées le long des murs, ainsi que des émeraudes et des opales de feu tout autour du pentagramme. Une suppliciée était attachée entre les bras d'une statue de priante à la gloire de la Vierge des Tourments... Les novices entamèrent le chant funèbre alors qu'un préposé allumait une à une les bougies. La prêtresse officiante prit la parole. Mes Enfants, vous avez répondu une fois de plus à l'Appel. En ce jour, nous sommes à nouveau rénuis pour cette deuxième Nuit de l'Ultime Douleur. Voyez, se tournant vers le Haut Bourreau présent dans l'assistance. La Dame a répondu à nos espérances ! Voyez ! Elle nous récompense pour avoir surmonté les épreuves qui nous ont été imposées ! Aux yeux de nos ennemis, nous n'étions plus que poussière, blessés et meurtris, mis à bas... Nous n'étions plus rien !
Dans l'assistance, la ferveur est palpable, tous entendent et acquiescent aux sages paroles, se remémorant les épreuves infligées au Clergé. Mais notre Foi, oui, notre Foi en la Dame des Douleurs nous a permis de perdurer ! La Dame ne nous a pas abandonnés, mes Enfants... Que ceux qui ont douté un seul instant regardent à présent vers le Haut Bourreau ! Il est l'incarnation encore vivante de notre dévotion et de la bénédiction de la Dame ! Voyez, cette énergie nouvelle qui l'anime... Nous nous relevons, une fois encore ! Plus forts ! Plus avides de vengeance ! Pleins d'ardeur et de dévotions ! C'est pour cela que nous sommes unis ce soir, pour cela que vous avez répondu à l'Appel !
Oui ! Oui ! clament les plus fervents. Je vois bien, quand je scrute vos âmes, passant à ces mots son regard sur l'assistance, je vois bien vos souvenirs.. Vous vous remémorez ces instants durs, ces lames qui brisent vos chairs... Ces rêves que vous aviez qui se sont écroulés, vos maisons brûlées, vos compagnons torturés et abattus, vos compagnes mutilées... Ces blessures dans vos âmes, je les sens.. Et notre Dame aussi les ressens ! Au plus profond de Sa divine Essence... Non votre Douleur n'est pas vaine ! Mes enfants, ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts ! haussant le ton alors que ses bras se lève au ciel. Faisant face à la Statue, la prêtresse officiante entama sa prière. Ô Vierge des Souffrances, entends nos suppliques ! Ô Fouet Complaisant, entend Tes fidèles qui T'appellent.Les adeptes se signent avant de communier en silence à la prière. Ô Déessse des mille et une douleurs, nous T'implorons de porter Ton regard sur nous ! Ô Déesse nous T'implorons, la foule reprenant comme un seul homme. L'officiante revint sur elle. Mes Enfants, en cette nuit, nous allons appeler notre Déesse afin de réaliser une seconde fois le Miracle de la Vie. En cette nuit, j'invoque le nom de Mistani de Sangmaugrez, notre Haute Douleur Tatouée, lâchement exécutée par le petit jeu des politiciens, abattue sans avoir pu savourer une mort lente et pleine de douleur... Servante fidèle de Ta volonté, elle a toujours fait preuve de droiture, elle a fait ériger un Temple à la gloire de notre Déesse, se retournant vers Elle à ces mots. À ta gloire, ô Mère de nos Souffrances... Nous ne pouvons abandonner notre soeur à son Martyr... Nous ne pouvons laisser son âme souillée par la Nécromancie errer sur Toril !L'assemblée écoute, certains visages laissant entrevoir la peur et la douleur qu'ils ressentent... Car oui mes Enfants, son sommeil a été dérangé !Des regards de frayeur, d'incompréhension, de colère... Un nécromant a enfermé son âme dans une chose-qui-ne-souffre-pas et a réduit notre Guide en un ectoplasme grimaçant !Des murmures indignés s'élevèrent, d'où filtre l'avis des fidèles, une souillure ! Un blasphème ! Oui ! Nous ne pouvons laisser ces crimes et ces outrages impunis ! Nous ne pouvons laisser l'âme de notre Guide sans repos ! Non ! Non ! Vengeance ! reprend l'assemblée. Ils recevront un juste châtiment ! clame un fanatique couvert de fines plaies. J'entends bien vos cris de vengeance, mes Enfants. Êtes-vous prêts à unir vos Souffrances ? Oui ! Oui ! Pour la Vierge ! Pour l'Église ! Les mains des vétérans caressant déjà les lanières barbelées qui ne les quittent jamais. Êtes-vous prêts à unir votre Douleur à la mienne ? Êtes-vous prêts à unir votre Douleur à Loviatar ? scandant haut et fort le nom de la Vierge. Oui ! La discipline de rigueur dans le Clergé reprenant lentement son empire, les voix s'unissant en un seul « oui » uniforme. Êtes-vous prêts à recevoir Sa Sainte Douleur en vous ? OUI !! Les voix se clarifiant en vue de la Sainte Communion, pleines de ferveur. L'officiante écarta grand les bras alors que deux novices se chargèrent de lui ôter sa cape son plastron. Le Haut Bourreau la rejoint et ils placèrent conjointement une dague entre leurs poitrines rapprochées, face à face, de sorte à ce que chaque buste soit menacé d'une lame. L'assemblée se tenait silencieuse, comme si le moindre bruissement de soie pouvait faire échouer le rituel. Ils levèrent les bras et se saisirent les mains, se rapprochant. L'expression déterminée de leur visage ne laissait planer aucun doute. Dans l'assistance, quelqu'un déglutit, dans ce silence oppressant, le bruit fut remarqué. D'un coup, les deux participants se jetèrent l'un sur l'autre, s'empalant mutuellement sur les poignards. Une novice se précipita avec un calice afin de recueillir le sang versé. Un hoquet de surprise parcourut l'assemblée, une jeune novice se signa, les yeux levés vers la statue, trop ignorante encore que pour suivre aveuglément la lumière... Compressant sa plaie, l'officiante leva la coupe. Ceci est notre Sang !Les flagellants entamèrent leurs dévotions, le bruit des claquements secs sur la chair et des gémissements étouffés emplit le Temple de ses doux échos. De fines gouttelettes ne tardèrent pas à tacher le sol dallé. L'officiante fit le tour des flagellants en lacérant sa propre chair de son fouet barbelé. Acceptes-tu de donner ta souffrance à la Vierge de nos Douleurs ? Oui !La petite novice ignare semblait souffrir le martyr, sa chair frêle et sensible mise à mal par les lanières voraces. L'officiante la remarqua en recueillant le sang des treize flagellants. Le Haut Bourreau but à la coupe, puis l'officiante. Le Chevalier Rancelame détacha la suppliciée de la Statue et la mena au cercle. Noooon !!! hurla-t-elle en se débattant en vain, l'homme était bien trop fort... Le vêtement d'Ilmater désacralisé lui fut passé puis l'officiante se tourna vers la novice en peine. Toi, la pointant du doigt, viens ici, mon enfant, n'aie pas peur... Approche, lui désignant la place à ses côtés, avant de lui tendre la dague sacrificielle. Il te revient l'honneur de donner la vie de cette femme à notre Dame.La novice prit la dague, tremblante, mais ne faillit pas. La victime fut frappée de plusieurs coups non mortels, l'officiante puis la foule l'incitant à continuer, faisant de la suppliciée la responsable de tous les maux... Le sang s'écoulait vers le pentagramme. La prêtresse retint le coup fatal. Non, pas tout de suite... retourne parmi les fidèles. Que la Sainte Vierge te bénisse.À ses pieds, la femme gisait, baignant dans son sang, le corps pris de légers spasmes d'agonie. La prêtresse versa alors le sang du calice sur le visage de la victime. Un peu de vapeur s'éleva, comme si les chairs étaient rongées à l'acide. Ô ma Déesse, accepte cette offrande ! Mistani de Sangmaugrez je t'appelle ! en déposant un bijou de la morte dans la bouche de la victime. Prends ce tas de chair ! Modèle-le à ton image ! Âme de Mistani, rejoins-nous dans le monde des vivants ! Par la volonté de notre Dame ! NOUS T'APPELLONS !! Le choeur des fidèles scanda ce que la prêtresse invoquait, à l'unisson. Dans les Landes de la Souffrance, au Gouffre des Suppliciés, suspendue par des barbelés au milieu d'un atroce vide... entourée de Diables tourmenteurs, purifiant sans cesse tous les tréfonds de sa chair et de son âme souillée dans une expiation ineffable... Elle entendit.. La Voix... Quand les barbelés se délièrent, une fois le Jugement rendu, l'âme matérielle dans la Géhenne éclata par morceaux en bouts de chairs, d'os et d'éclaboussures de sang... Dans le Temple, le genou de la suppliciée éclata en fragments d'os et lambeaux de chair... Son corps éclata par parties successives alors que ses membres furent pris de spasmes violents. La suppliciée hurlait à s'arracher la gorge... Par le feu et la glace ! Par la douleur et l'horreur ! cria l'officiante, alors que la Douleur s'insinuait dans tout son être et dans toute son âme... Lorsque le ventre de la victime éclata, la gerbe de chair se résorba rapidement sous l'action du gel et du feu, qui fit fondre les chairs gelées pour qu'elles se reforment lentement... Le visage de la suppliciée éclata également en fragments de mâchoire, de cartilage et d'yeux alors que le crâne se fendait... La chevelure platine de la Sangmaugrez envahit le crâne qui se ressoudait alors que sa bouche se déchira en un hurlement venu tout droit de la Géhenne... L'officiante était à genoux, tordue de douleur, alors que la suppliciée-Mistani s'était relevée sous les spasmes violents qui avaient parcouru son corps. La femme se tint debout, ses yeux brûlés par la lumière aveuglante de la vie. Elle bascula en arrière alors que les novices se précipitaient avec une civière, dans les affres de l'inconscience...
Dernière édition par Syldestar le Mar 5 Jan - 23:16, édité 4 fois | |
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| Sujet: Re: [Validé-PRC][Prêtre-Hiérophante][H] Mistani de Sangmaugrez Dim 6 Déc - 15:35 | |
| Les Damnés du Tourment éternel Les corps conservés de ceux qui leur étaient abandonnés ou qu'ils avaient cassés gisaient alignés les uns à côté des autres, dans l'atroce anonymat du funeste repos. Les prières et les onctions les avaient gardés en bon état... La Sangmaugrez donna les ordres du tri... Certains corps étaient susceptibles d'être de meilleurs serviteurs que les squelettes. Le nécromancien de Bryn fut transporté dans la chambre froide avec les quelques sujets prometteurs. Le réveil des fantassins allait pouvoir commencer... Dans le Calice de la Rose Blanche, les onyx furent oints d'un mélange de Lait Virginal et de sang de vierges suppliciées avant d'être enfoncés dans la gorge de ceux qui attendaient à jamais. Elle prit la parole des litanies infernales de sa voix rocailleuse et chuintante. Louhitar ! Maîtresse des Tortures Éternelles, Pourvoyeuse des Damnations, Voici les suppliciés et les hérétiques qu'en cette heure funeste nous allons relever ! Notre domination est absolue, Notre détermination inflexible !
Par le sang et le Lait de la vie, Que s'accomplisse leur châtiment et leur service au-delà de la Mort !La Haute Prêtresse avança vers les macchabées, ses pieds nus et meurtris traînant sur le dallage de marbre noir et sale. De son symbole sacré et de sa main fantomatique, elle touchait chacun d'eux... Relève-toi pour me servir, damné du Tourment éternel..***** Marenesa revint avec les pots d'argile, contenant respectivement de l'eau croupie et de la terre provenant des tombes des fidèles enterrés sous le Temple. Les dernières pierres aux éclats sombres baignaient dans le Lait et le sang depuis bientôt une heure, quand la Haute Douleur s'arracha à ses flagellations rituelles. Ils attendaient, bleuâtres et rigides, allongés sur les tables chirurgicales. Elle entama la litanie infernale tirée des ouvrages interdits qu'elle avait consultés... Ô Loviatar, Maîtresse des Douleurs, Entends notre éternelle prière, Ô Loviatar, Flagellatrice du Tourment, Entends notre éternelle prière, Ô Loviatar, Fouet Complaisant, Entends notre éternelle prière !
Des gorges sombres des Enfers aux Landes du Désespoir et de la Géhenne, j'invoque le pouvoir de dominer la Mort !La terre des morts et l'eau croupie mélangées furent étalées en une boue grasse sur les quelques corps préparés. Toi Supplicié, ton juste châtiment est celui du service éternel ! La Damnation ! Jamais tu ne retrouveras le repos auquel je t'arrache par la Force de la Vierge ! Ton service est l'esclavage ! Tu entendras mes seuls ordres et ne pourra t'y soustraire !
Par la Toute-Puissance de Loviatar, que se relève celui qui me sera à jamais supplicié !Loin de la quiétude des hommes et des suspicions haineuses des ennemis innombrables, la Mort dominée se lève et marche, avançant lentement vers la souffrance et l'horreur, bercée par le rire dément de sa Maîtresse... Aldrogast, Chevalier de la Légion du Tourment
Dernière édition par Syldestar le Dim 6 Déc - 19:56, édité 2 fois | |
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| Sujet: Re: [Validé-PRC][Prêtre-Hiérophante][H] Mistani de Sangmaugrez Dim 6 Déc - 15:37 | |
| De la nature de la magie divine Acte I : Des chaînes de la ToilePréambuleLa magie divine a toujours été séparée catégoriquement de la magie profane. Vanité des mages ? Vanité des prêtres ? Probablement. La vérité est bien plus simple et plus complexe qu'un tel clivage. Mais revenons aux origines et avançons pas à pas vers la Lumière. Qu'est-ce que la magie divine ?Comme son nom l'indique, sa source est d'origine divine. La magie divine regroupe théoriquement les divers pouvoirs qu'allouent les dieux à leurs prêtres. Ceux-ci offrent donc aux serviteurs méritants les pouvoirs nécessaires à leur sacerdoce. Première remarque : les dieux, ayant tous leurs domaines propres, n'ont à offrir que les pouvoirs de leurs domaines, et ne peuvent par conséquent offrir un pouvoir en totale contradiction avec leurs sphères respectives. Toutefois, certains pouvoirs sont de nature universelle, transcendant les différences fondamentales qui existent entre les divinités et s'allouant à tous selon la volonté d'en disposer. Mais qui les dispense ? Un première hypothèse serait de placer Ao au cœur de ces hypostases mais ce serait une erreur car ses disciples ne reçoivent aucun pouvoir spécifique. Une chose étrange s'il en est et nous en débattrons dans un chapitre ultérieur. Quelles sont les différences et les ressemblances avec la magie profane ?Elles sont toutes deux multiples. Parmi les différences, on notera le fait que le mage doive préparer ses sortilèges, au sens strict de l'étude, tandis que le prêtre fait appel par la prière à la divinité qu'il révère. Ce moment de prière est d'ailleurs significatif et correspond aux dogmes de la divinité. Une autre différence en découle : si le mage doit impérativement préparer ses sortilèges au calme, le prêtre peut ne pas souscrire au moment de prière et se réserver pour un autre temps, bien que cela affecte le caractère optimal de sa réceptivité et de sa préparation. Une autre différence consiste en la connaissance des pouvoirs. Les mages ont la nécessité de trouver les rituels et sortilèges, ou de les apprendre d'un maître, tandis que les prêtres méritants reçoivent cette connaissance de leurs nouveaux pouvoirs par l'esprit de leur déité. Mais la véritable différence pour le commun des mortels réside en leur source : l'une profane est puisée directement dans la Toile alors que l'autre divine est donnée par un dieu à un fidèle méritant. Parmi les ressemblances, il faut noter que l'usage des pouvoirs divins peut fort bien se retrouver couché sur le papier, à la manière des parchemins de mages. Cependant, leur lecture n'est possible que si le lecteur en possède la capacité, chaque don devant être rédigé dans la langue du dieu qui l'a révélé au fidèle. Une autre ressemblance rapproche ces deux types de magie : les zones de magie sauvage ou morte, qui affectent de la même manière l'utilisation de pouvoirs profanes ou divins. Ce qui conduit inéluctablement à se poser une question primordiale (et refusée par nombres "d'éminents penseurs") : ces différentes magies ne seraient-elles pas liées davantage qu'on ne le croit ? Sommes-nous en vérité en présence de liens étroits ?Avant de continuer dans nos réflexions sur la magie divine, il faut profiter des enseignements de l'histoire et du passé afin de mettre en lumière certains éléments de réponse. Revenons quelques décennies en arrière et souvenons-nous du Temps des Troubles. De l'exil et de la bataille des Avatars. Privés du contrôle total quant à leurs sphères d'influence, les dieux apportèrent davantage le chaos que leur parole sur Toril. Mystra en premier. En effet, la déesse de la magie fut sans doute la plus coupable d'entre tous, privant les hommes et les dieux de garantir que leurs pouvoirs ne leur soient pas fatals. La Toile était sans maître. Libre et sauvage. Et chaque sortilège, divin ou profane, signifiait un risque tel que l'usage de la magie fut sévèrement réprimé par endroits. Ceci signifie-t-il que la Toile, dans son immensité et sa complexité, traverse autant le profane que le divin, et que les dieux y puisent une partie de leurs pouvoirs et les dons qu'ils offrent à leurs suivants ? Une question dangereuse s'il en est. Car de cette question naît une autre question. Que se passerait-il si Mystra, maîtresse de la Toile, coupait ses liens aux autres puissances du panthéon divin ? Serions-nous face à des divinités en quelque sorte déchues, ou celles-ci perdraient-elles le contrôle sur leurs pouvoirs, les laissant s'échapper de la plus anarchique des façons ? Les dieux sont-ils enchaînés à la Toile et à une forme de tyrannie de Mystra ? Ou en sont-ils totalement indépendants ? Et s'ils le sont, quelle est la nature exacte des dons dont ils disposent et qu'ils dispensent ? Autant de questions qu'il nous faudra étayer dans les chapitres suivants. | |
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| Sujet: Re: [Validé-PRC][Prêtre-Hiérophante][H] Mistani de Sangmaugrez Dim 6 Déc - 15:38 | |
| Acte II : Des chaînes du Monde
Préambule
Au chapitre précédent, nous mettions en lumière les ressemblances et les différences entre les deux types de magie. Dans ce chapitre-ci, nous nous attacherons à déterminer comment le lien entre fidèle et magie s'établit. Pour ce faire, il faut au préalable revenir sur la notion de manifestation divine. Nous n'entendons pas ici la manifestation d'avatar ou de présence mais la manifestation divine dans son procédé de réalisation.
Les sept principes sacrés de manifestation divine
La manifestation divine repose sur sept principes fondamentaux : le mentalisme, la correspondance, la vibration, la polarité, le rythme, le déterminisme et le genre. Ces sept principes sont définis dans la philosophie hermétique par sept axiomes.
Le Mentalisme
Le principe de mentalisme repose sur cet axiome : « le Tout est esprit ; l'univers est mental. »
Le Tout, qui est la réalité substantielle se trouvant dans toutes les manifestations et les apparences extérieures que nous connaissons sous le nom de Plan Matériel, est Esprit, lequel, en lui-même, est inconnaissable et indéfinissable, mais qui peut être considéré et pensé comme un Esprit Universel, infini et vivant.
La Correspondance
Le principe de correspondance repose sur l'axiome : « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ; ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ».
Il implique l'idée qu'il y a un rapport constant entre les lois et les phénomènes des divers plans de l'être et de la vie. Ce principe établit qu'il existe une harmonie, une entente et une correspondance entre ces différents plans d'existence qui se déclinent aux niveaux physique, mental et spirituel.
La Vibration
Le principe de vibration s'articule autour de l'axiome : « rien ne repose ; tout remue ; tout vibre ».
Il implique la vérité que le mouvement se manifeste partout dans l'univers, que rien n'est à l'état de repos, que tout se remue, vibre et tourne en rond. Ce principe explique que « les différences existantes entre les diverses manifestations de la matière, l'énergie, l'âme et même l'esprit, sont la conséquence d'une proportion inégale de vibrations […] ; plus grande est la vibration, plus haute est la position sur l'échelle ». Ainsi, le Tout serait a un niveau infini de vibration, pratiquement en repos « de même qu'une roue qui tourne avec grande rapidité paraît arrêtée ».
La transmutation mentale est décrite comme étant l'application pratique de ce principe. Transformer un état mental en un autre consiste à changer son niveau de vibration. Certains y arriveront par un effort de volonté, mais le faire de façon délibérée et consciente créera un état plus stable et donc plus souhaitable.
La Polarité
Le principe de polarité repose sur l'axiome suivant : « tout est Double ; toute chose possède des pôles ; tout a deux extrêmes ; semblable et dissemblable ont la même signification ; les pôles opposés ont une nature identique mais des degrés différents ; les extrêmes se touchent ; toutes les vérités ne sont que des demi-vérités ; tous les paradoxes peuvent être conciliés. »
Ceci implique l'idée que la thèse et l'antithèse sont identiques en nature, mais différentes en degrés. Tout paradoxe peut être concilié car ce qui semble opposé n'est en fait qu'une autre partie d'une même échelle. Le chaud et le froid n'ont pas de définition absolue et n'existent que l'un par rapport à l'autre : le froid peut brûler comme le chaud. De même, la haine peut se changer en amour ou le contraire. Par ce principe fondamental, les extrêmes se touchent et se confondent.
Le Rythme
Le principe de rythme est également défini par une maxime-axiome : « tout s'écoule, au dedans et au dehors ; toute chose a sa durée ; tout évolue puis dégénère ; le balancement du pendule se manifeste dans tout ; la mesure de son oscillation à droite est semblable à la mesure de son oscillation à gauche ; le rythme est constant. »
L'axiome implique l'idée qu'il se manifeste dans toute chose un mouvement mesuré et mesurable de flux et de reflux : un balancement en avant et en arrière semblable au mouvement du pendule. Le principe du rythme est étroitement lié au principe de polarité : le rythme se manifeste entre les deux pôles dont le principe de polarité a montré l'existence. Cela ne veut pas dire cependant que le pendule oscille jusqu'à l'extrémité des pôles de même qu'il est difficile d'établir leur place exacte.
Le Déterminisme
Le principe de cause et d'effet est le suivant : « toute Cause a son Effet ; tout Effet a sa Cause ; tout arrive conformément à la Loi ; la Chance n'est qu'un nom donné à la Loi méconnue ; il y a de nombreux plans de causalité, mais rien n'échappe à la Loi. »
L'axiome implique le fait qu'il existe une causalité pour tout effet produit et un effet pour toute cause. Il explique que tout arrive conformément à cette Loi et donc qu'il n'est pas de hasard.
Le Genre
Le principe de genre se définit comme suit : « il y a un genre en toutes choses ; tout a ses Principes Masculin et Féminin ; le Genre se manifeste sur tous les plans. »
Ceci implique que le genre existe en tout : le masculin et le féminin sont constamment en action. Le mot genre a une signification large : le sexe n'est qu'une manifestation du genre dans le plan physique. Le genre mental est décrit comme un concept hermétique, lié au principe masculin et féminin. Les deux genres coexistent en chacun de nous, comme les deux principes complémentaires orientaux, partagés entre conscience – inconscience et sujet - personne. Idéalement les deux genres s'équilibrent parfaitement l'un l'autre.
Des Lois suprêmes qui régissent le don divin
Le Mentalisme ouvre l'univers à la toute-puissance de l'Esprit. Ce qui est concrètement est pensée absolue : nier l'un est nier l'autre. Le plan primaire ne peut se départir du divin, comme ne le peuvent tous les plans qui constituent l'univers. Par son ouverture mentale au monde, le fidèle s'ouvre irrémédiablement au divin : sa condition permet la réception. Par principe de Correspondance, l'ouverture est également faite vers les autres plans d'existence par un pont de l'esprit qui permet cet échange.
La transmutation mentale participe à cet état de conditionnement et d'ouverture au mystique. Les vibrations qui traversent l'univers portent les mouvements. L'hypothèse première est de dire que le don du divin se fait par vibration de l'esprit et correspondance entre ces vibrations mentales. La roue des vibrations éternelles ne peut se faire que par des échanges et des circulations éternelles : l'échange entre divin et mortel ne peut être enrayé sinon il met fin au mouvement universel qui régit le monde que nous connaissons. Pour revenir un instant sur le Temps des Troubles, celui-ci ne fut pas un arrêt de ces mouvements d'échange : il ne fut que l'illustration sublime du principe de Correspondance en faisant des dieux des êtres mortels.
Le principe de Polarité ne peut sans doute s'expliquer clairement que par le loviatanisme. Le dogme lui-même repose sur la polarité qui existe entre plaisir et souffrance : « crains-moi toujours mais ne cesse jamais de me désirer ». La philosophie hermétique a d'ailleurs recours à l'exemple de deux saintes agonies et à l'exemple des tourments qui naissent de l'amour-haine pour exposer ledit principe. L'équilibre parfait est également soutenu par le principe de Miséricorde de Loviatar, qui offre de soigner ou de faire souffrir sans raison apparente pour celui qui reçoit : le paradoxe de lumière et de ténèbres ne peut être compris sans avoir fait l'expérience parfaite de l'union oxymorique. Les esprits ouverts au Tout mental sont par conséquent des êtres pleins et formés à la plénitude tout comme l'inconnu a des vertus de terreur et de fascination mêlées. Le fidèle éclairé est celui qui marche sur l'arête séparant deux gouffres abyssaux : celui propre au dogme de son dieu et celui qui peut le contrecarrer. Il ne s'agit bien évidemment pas de marcher sur les plates-bandes de l'ennemi mais de connaître ses armes et de pouvoir les utiliser contre lui. Nous notons ici que certaines déités soumettent leurs fidèles à des restrictions de sphères d'action, les plaçant ainsi en dehors de toute maîtrise bipolaire. C'est l'exemple de Shar, dont les fidèles n'ont droit à aucune emprise sur la magie créatrice de lumière.
On rejoint ici le principe de Genre dans la mesure où son acception mentale se fait la condition d'une union parfaite entre pensée et pratique religieuse. De lui procède l'engendrement de la foi : il crée et régénère. Des malformations inhérentes à cette conception peuvent entailler la foi ou la mener sur des voies erronées. La dualité de l'esprit est la conception première engendrée par le genre : le fidèle est un et autre. Cet autre est l'identité en construction : du sujet croyant et passif naît la personne priante et active par l'initiation aux mystères de la foi.
La notion de Rythme trouve également une réalisation concrète dans la pratique du fidèle, par essence rythmée de devoirs et de prières à remplir afin de servir sa divinité et recevoir les pouvoirs de magie divine qu'elle dispense. Son évolution au sein du clergé est également proportionnelle au rythme des travaux fournis pour ledit clergé par une adéquation avec l'esprit de la divinité et par déterminisme. Il n'est généralement permis comme rupture de rythme que la pénitence pour tout écart commis envers le dogme, avec ceci que toute faute grave peut (et doit) engendrer l'excommunication. Il arrive néanmoins que des divinités ne rompent pas avec leurs divers fidèles si ceux-ci ont scindé l'église par un schisme né des divergences d'interprétation du dogme. Bien souvent, ces divergences ne reposent que sur l'orgueil des fidèles et la mécompréhension qu'ils ont tous de l'essence du dogme en question – avec cette réserve allouée aux sphères de la trahison et du conflit par définition.
La manifestation divine
La manifestation divine est régie par l'articulation de ces sept principes entre eux, ainsi que la foi du fidèle. Nous n'affirmons pas que toutes les divinités s'inscrivent parfaitement dans ce cycle immuable, volontairement ou non, mais nous affirmons avec certitude l'adéquation parfaite entre la foi de Loviatar et ces principes anciens.
Le principe de vibration fut notre première hypothèse pour apporter quelque lumière sur le procédé de don de magie mais ce principe ne pourrait se réaliser sans que l'âme du fidèle ne soit tournée vers une foi particulière. La foi intrinsèque à l'âme du fidèle est la condition sine qua non pour obtenir le don de magie divine et elle ne peut s'engendrer que par l'assimilation des autres principes.
[Inspiré du Kybalion des Trois Initiés, d'Hermetica et de la Table d'émeraude d'Hermès Trismégiste (principes, citations et extraits)] | |
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