[RP] Ørmm Långe

*Là haut dans le Nord, il riait. Il était destiné à devenir le maître du monde avec sa nouvelle incommensurable intelligence. Tout lui était si facile, et tous n'étaient finalement que petits insectes a côté de sa magnificence. Le lancer de maison avait décidément du charme, mais les bonnes vieilles techniques avaient tout de même un goût certain. Oui, il était vraiment le maître du monde, juste que tous ne le savaient pas encore, voilà tout. Et la prochaine fois, il n'oublierait pas son rothé sur le feu à l'heure de partir apprendre aux mortels qu'il est le maître.

Quoiqu'aprés tout... L'Art Culinaire d'un Dragon, qu'il ne mange plus ne compte pas, passe loin avant l'instruction des mortels.*

*Aux échecs, tout comme aux dames, il faut parfois sacrifier des pions. La partie commençait seulement, et un petit revers n'était rien à l'aune d'une grande réussite. La main gantée de velours dans les Ténèbres manierait encore les ficelles du monde sous les lumières. Qu'importe le nombre de figurants que la représentation de marionnettes nécéssiterait.*

*Elle était victorieuse. Le Père Moreau l'avait fuie. Termalaine toute entière l'avait fuie ! Oui, désormais elle possédait les terres d'Eowynn Elin'fer ! Et surtout, ô oui surtout... La culture de fraises était désormais à sa merci ! La victoire d'Arthur de Blanche Contrée n'aura été qu'éphémère finalement.*

Termalaine est désormais totalement déserte, avec des signes de champ de bataille, des barricades abandonnées, et des maisons écrasées sur le sol, sans compter moultes cadavres que la neige recouvre peu à peu. Ses habitants humains se sont en majorité établis à Port Llast, où l'on retrouve désespérément peu de femmes et d'enfants. Quand aux elfes, l'on dit qu'ils sont partis vers les bois des Cyprès, dans une longue procession funèbre. Les débris de deux navires flottent dans le Maer Duaidon, au centre du Val de Bise.

Invité

Extrait du BG de Celebloxë. Ce n'est écrit nul part. C'est donc connu sous cette vision uniquement par Celebloxë.

Le devenir du corps de Lolinian est laissé à Dardan (voir seconde partie du récit). Il est livré aux prêtres de la Seldarine et au Haut Druide Naïlo, avec le récit des faits dans son entièreté (par les survivants et Cele). 100 points vers mauvais, ça tue ^^.

Citation :: Ormm Lange...

C'était le grand jour. L'opération était lancée. L'elfe était descendu des forêts du nord, surgissant des ombres près du campement humain, au sud de l'ancienne Port Llast. Tout comme lui, les forces de la Légion et de Padhiver arrivaient, assemblant l'armada qui allait frapper au nord. Il fallait frapper vite, fort et discrètement.

Le but de l'opération était simple: sauver les habitants de Termalaine. Il y avait dans ce village, depuis qu'il avait été dirigé par la Duchesse Eowynn, une importante communauté d'elfes. La proximité avec les vampires de Bremen était dangereuse...

Je me dois de protéger mes frères de tous les dangers. Ceux-là sont particulièrement exposés. Ils le savent, mais ne peuvent fuire seuls. Il me faut aller me porter à leur secours.

A Légion Plage, il fut rejoint par Lolinian. L'archer mage l'avait pensé parti pour Mirabar et les guerres contre les orcs, mais il s'était manifestement trompé. Le rôdeur avait trouvé son message aux Cyprès et était accouru. Tant mieux, un arc de plus ne pourrait faire de tort.

Comme il se trompait...

Les forces embarquèrent. Trois navires de la Légion, des drakkars, avaient été préparés. Deux navires étaient montés de Padhiver en soutien. L'elfe était monté aux côtés d'Arkenn, dans Ormm Lange, le navire de tête. Lolinian se tenait dans Wötan Klan, le dernier. Un elfe pour ouvrir la marche et un pour la fermer...

Voguant fièrement sur les ondes, les navires effectuèrent la traversée sans encombre. Au bout de quelques jours, ils atteignirent les rivages dévastés de l'ancienne Lorgol et pénétrèrent dans Maer Duaidon, la passe resserrée menant aux lacs et fleuves intérieurs du Val de Bise. La druide Aggartha fit alors lever les brumes, afin que l'expédition reste voilée sous le sceau du secret.

Depuis quelques temps, un halfelin du nom d'Anathano avait pris contact avec la population de Termalaine, afin de les préparer à s'envoler. Le petit oiseau, comme le désignait les humains de la Légion, devait fournir le signal de débarque: vertical, pas de danger, horizontal, danger, en cercle, danger lointain...

Ce fut un trait vertical de lumière qui salua l'arrivée des vaisseaux. Ces derniers entrèrent alors dans la rade du port et accostèrent. Les pas lourds des hommes en arme firent alors résonner la passerelle, tandis qu'Arkenn et l'elfe aux yeux rouges posaient déjà les pieds sur la terre ferme. Rapidement, les hommes quittèrent les navires, prenant position dans le village.

La milice et les habitants s'étaient préparés. Des barricades avaient été construites tout autour. Les nouveaux arrivant se postaient aux endroits laissés encore affaiblis. Deux drayers de la Légion se mirent à poser des pièges artisanaux, afin de repousser les morts-vivants et autres vampires qui pourraient attaquer. Il faisait jour pour le moment, mais une fois la nuit tombée, la donne changerait.

Les habitants, elfes et humains, se rassemblèrent rapidement. Ils suivaient les consignes des hommes de la Légion. Celebloxë passa brièvement parmi les elfes, afin de les encourager. Les changements brusques étaient déroutant pour ces êtres immortels et patients. Mais leur sécurité prévalait, et tant pis pour ces quelques sourbesauts.

C'est alors que les éclaireurs envoyés aux alentours du village rapportèrent les premières nouvelles inquiétantes. Des loups étranges semblaient se rassembler au nord, tandis qu'une armée de silhouettes sombres se positionnait à l'est. Les défenseurs prirent rapidement leurs positions, attendant, l'arc à la main, que l'ennemi se manifeste.

Ils étaient prêts... Et quand l'armée ennemie arriva à portée, le feu de l'enfer des batailles se déclencha. L'Archer Mage tira nombre de traits enflammés, qui jaillissaient de son arc comme des épines destructrices. Ses ennemis tombaient en nombre, sous ses flèches, mais aussi sous les haches et les épées des barbares. Les morts vivants de l'est furent rapidement repoussés, ainsi que les loups du nord.

C'est alors que des nouvelles inquiétantes montèrent du sud. Des orcs semblaient attiré par Termalaine. Rapidement, la sorcière Annika et la mage Arya étudièrent le fait. Seul un sort d'atrait magique pouvait les pousser à venir ici et maintenant. Elles recherchèrent alors le centre du sort, afin de le dissiper. Pendant ce temps, l'Archer Mage se positionna au niveau des barricades de la ville. Incantant brièvement, il lâcha une monstrueuse volée de flèches qui tuèrent sur le coup une douzaine d'orcs. Le reste de la meute fut rapidement déchiquetée par la lame du paladin de Padhiver et les haches des barbares de la Légion.

Pendant tout ce temps, l'évacuation avançait rapidement. Elle était même quasiment terminée. Les derniers à devoir monter à bord étaient les défenseurs eux-mêmes. Arkenn cria alors fortement les ordres de replis. Au même moment, la nuit tomba et une ombre gigantesque envahit le ciel... un dragon squelette énorme arrivait ! Il piqua rapidement, détruisant de tout son poid une des maisons du village, à présent vide.

Les défenseurs se mirent à courir plus vite et à embarquer en catastrophe. Les navires appareillèrent dès qu'ils furent en état de le faire.

Bon sang, humains, nous ne seront pas assez rapidement pour distancer ce maudit Ver...

L'elfe cria alors:

LANCEZ DES SORTS DE BOURRASQUE DANS LES VOILES !

Les légionnaires ramassèrent directement des pierres magiques qu'ils avaient découvertes par le passé. Ils les lancèrent vers les voiles de leurs vaisseaux. Immédiatement, un vent puissant se leva, poussant les drakkars vers la passe de Maer Duaidon.

Les navires prirent ainsi le large, laissant le dragon à ses destructions. La bête s'acharnait sur le village, avant de plonger sur un des vaisseaux. Les troupes de Lathandrites venus de Padhiver furent annihilée en un seul assaut.

Dans la nuit, les guetteurs de l'Ormm Lange veillaient. L'elfe cherchait sa cible du regard. Le dragon était remonté dans le ciel, mais il restait invisible. Il regardait vers l'arrière du vaisseau, ainsi que dans les eaux sombres... On ne savait jamais par où allait surgir ce genre de monstre.

C'est à ce moment qu'une explosion retentit sur l'un des navires de tête. Le Wötan Klan, là où se tenait Tristan et Lolinian, fut littéralement déchiqueté par une gigantesque explosion. C'était le navire qui transportait les femmes et les enfants, elfes et humains... Les autres équipages ne purent qu'assister, quasiment impuissants, à ce caranage. Les corps volèrent, déchiquetés. Parmi eux, Tristan et une autre silhouette semblaient se battre, alors qu'ils retombaient dans la mer. Sur le pont du Wötan agonisant, une autre silhouette était étendue... inerte. Le Snö, second navire de la file, réalisa rapidement un abordage en règle, afin de sauver les éventuels survivants et de couler définitivement le navire qui bloquait le reste de l'expédition. Hélas, ils ne trouvèrent personne...

Sous la mer se déroulait en fait un nouveau combat. Une guerrière vampire particulièrement puissante était au prise avec un Tristan en mauvaise posture. Cependant, d'un coup de point dans le ventre, la créature monstrueuse fit voler l'homme hors de l'eau. Sauvé par une constitution particulièrement résistante et par un sort de plume lancé par la mage Arya, Tristan retomba en douceur sur la berge.

Sur le Ormm lange, les ordres résonnèrent rapidement. Le Commandeur envoya Aggartha sauver Trista et le ramener sur un autre vaisseau tandis que l'Archer Mage fut mander pour achever le Wötan, une fois que le Snö aurait pris de la distance.

Les derniers marins du Snö remontèrent à bord rapidement. Ils s'éloignèrent alors en pleine mer et l'archer eut toute la liberté de suivre les ordres. Une deuxième explosion fit trembler l'air du nord du Val de Bise, alors que le Wötan finissait de partir en éclats, dégageant la passe pour les navires qui le suivaient.

Mais tout n'était terminé. Les fonds marins tremblèrent, la falaise de la passa commença à s'effriter. La vampire mourrait petit à petit dans les eaux mortelles pour elle, mais elle avait eu le temps de les maudirent une dernière fois. Les rochers commençaient à s'écrouler.

PLUS VITE ! SOUQUEZ FERME ! TOUS AUX AVIRONS ! BOURRASQUES DANS LES VOILES !

L'Ormm Lange connut alors un sursaut d'effervescence. Le drakkar prit rapidement de la vitesse, alors qu'une flèche en partait. Elle explosa dans l'air, devant la falaise... Le souffle écrasa les rochers sur eux-mêmes, retardant leur chute... Tous juste.

Le vaisseau était à peine passé que les rochers s'éboulèrent dans la passe. Une seconde de moins et l'Ormm Lange, ainsi que tout son équipage, aurait été retrouver les morts du Wötan Klan.

Une fois en mer, les navires prirent la route du sud. Mais leur périple n'était pas encore totalement terminé. Ils n'étaient pas encore hors de danger. L'elfe aux yeux rouge le savait, il le sentait. Il ne baissa donc pas sa garde, attendant le retour au port pour s'enquérir des blessés et des morts.

Et il avait raison. Alors que le dernier navire Padhivérien filait sur les ondes, bercé par la lumière sainte du paladin qui se tenait à sa proue, alors que le Snö, dirigé par une ancienne pirate, se plaçait fièrement dans le sillage du premier, l'Ormm Lange fut entouré de tenèbres. Le monde perdit ses couleurs autour de lui, frappé d'une éclipse magiques et maudites.

Ils étaient passé dans le plan de l'Ombre. L'elfe se mit à frissonner, ressentant la ressemblance avec la cité de Pénombre. La malédiction était proche, sa magie impuissante. Son coeur hurlait de rage tandis qu'impuissant, il ne pouvait que subir les évènements.

Dans les Ténèbres, un soleil noir bordé de pourpre se dressa. Une voix maudite, et pourtant si harmonieuse, se leva. Ses paroles étaient prononcées dans une langue ancienne et oubliée. Pris par surprise et par son besoin de comprendre, l'elfe lança son sort de don des langues. Les plus grands chutent sur les plus petites pierres...

L'elfe écouta, captivé. La voix le maudissait, le transformait en un de ses pions, et pourtant, il ne pouvait lui en vouloir. Il savait que ce qu'il avait fait était bien, bien pour son peuple, pour son serment, pour sa défense. Mais il ne pouvait plus, désormais, s'empêcher de penser qu'il n'avait jamais existé une autre solution. Si, certainement... Tous les malheurs qui avaient été vécus ce jour auraient pu être évités... Il n'avait pas assez insisté, il n'avait pas assez tenté d'autres voies pour sauver ses frères.

Le charme était puissant...

J'ai été faible. J'ai raté ma mission et j'ai en partie parjuré mon serment. En ce jour, j'ai perdu une partie de moi-même. J'aurais du aller moi-même négocier la libération de mes frères. Cela aurait marché. La Reine Noire m'aurait compris, elle aurait écouter mes arguments avec sagesse. Certes, elle est maudite et vampire... Certes, elle est damnée... Mais ses raisons sont inconnues. Personne parmi nous ne peut la juger, car personne ne peut comprendre le pourquoi. Nous sommes tous trop jeune, même moi.

J'espère que tu nous pardonneras Reine Noire. Je ne suis qu'un petit elfe, mais il fallait que je me dresse entre mes frères et toi. Même inconsciemment, tu aurais pu leur faire du mal. Je me devais de me placer entre toi et eux, afin de te sauver de toi-même.

Oui, c'est là qu'est la voie... Ma tristesse restera sans borne, car j'ai aidé mes frères, mais je ne t'ai pas aidée toi... J'espère que tu ne souffres pas...

Invité

Citation :: Ormm Lange (suite)...

L'éclipse se dissipa. Les trois navires survivant accostèrent à Légion Plage, débarquant les réfugiers. Là, sur le ponton, Celebloxë se rendit enfin compte de la mort de son frère...

Lolinian, non... Mon frère, pourquoi es-tu parti ?

Le corps inerte était voilé par une couverture, marque de respect pour des humains... Et pourtant, ce tissu était inutile. Il était inutile de voiler la face de la mort.

L'elfe s'effondra auprès de son ami, posant ses mains sur le visage désormais immobile, figé dans la mort. Arya vint à ses côtés, prononçant des paroles incompréhensible... De rage, il la gifla.

Cela ne se peut... Pourquoi de telles insultes en ce moment si pénible ? Pourquoi un tel comportement alors qu'il a sacrifié sa vie pour tous ?

Le coeur lourd, mais les responsabilités toujours présentes, l'elfe se releva. La nécessité l'appelait, les larmes seraient pour plus tard. Il passa rapidement parmi les elfes survivants. Leur état était catastrophique. Deux tiers d'entre eux étaient assaillis par le chagrin. Leurs yeux révélaient l'approche de la mort... La plupart de ces derniers avaient vu leur lien avec une compagne ou des enfants complètement brisé. La tristesse les menait sur les chemins d'Arvandor, ayant perdu le goût de la vie sur le Plan Matériel. D'autres deuil allaient venir...

Le coeur lourd de chagrin, l'elfe demanda alors aux humains pour repartir, tout en emportant ses frères avec lui. L'archer mage fit un effort sur-elfique pour motiver une dernière fois le tier valide des elfes, afin qu'ils emmènent chacun deux de leurs frères. Ces derniers, tombés quasiment en léthargie, les accompagnaient tels des zombies. La procession se mit en route, après que les remerciements eussent été donnés. Beaucoup d'hommes avaient sacrifié leurs vie pour sauver les termalainiens.

C'est sur le chemin du retour que l'archer aux yeux de feu comprit... Les elfes survivant lui expliquèrent comment était mort Lolinian. D' "emporté avec tous les honneurs", le corps de l'elfe devint "transebahuté sur une simple civière". Il avait perdu tous les honneurs qui lui étaient dus, tombant au plus bas de l'estime de ses frères.

Comment ? Comment as-tu pu commettre une telle erreur ? Qu'elle soit volontaire ou non, elle ne peut être pardonnée... Par ta faute, les femmes et les enfants, des elfes et des humains, ont été tués, déchiquetés, sacrifiés. Le Wötan a coulé, emportant son équipage et tous les hommes qui avaient collaboré volontairement à cette expédition. Ils étaient là pour sauver nos frères des vampires et non pour les protéger de toi ! Tu as déshonoré le Peuple... Nous te renions, Lolinian... La Seldarine sera ton juge.

Arrivé au bosquet, le corps fut livré aux prêtres, ainsi que le récit du massacre des fils et filles humaines et elfiques. Le sacerdoce de Shavarash jugerait de ce cas, le Haut Druide Naïlo également. Le corps pouvait recevoir une cérémonie funèbre traditionnelle, ou tomber dans l'oubli, condamner à mourir comme un humain.

Comme un humain... C'est ce que tu vaux désormais aux yeux de tes frères. Par le passé, tu as toujours agi en elfe, mais en une seule nuit, tu es tombé tellement bas...

L'Archer Mage se mit alors à la recherche de Tilik, pour lui raconter... Pour lui faire le récit maudit qu'il portait en lui. Il ne savait pas s'il allait pouvoir y survivre... Le chagrin et la tristesse l'accablait plus que toute autre chose. Il avait non seulement perdu un ami, mais il avait également vu un frère corrompu, un dhaerow !

Il savait néanmoins que Tilik survivrait à la nouvelle. Le chagrin ne la tuerait pas. Son sang humain la sauverait. Elle n'était pas comme eux, victimes des malheurs du monde et des liens. Elle possédait l'entièreté de sa liberté de choix, comme les humains. Les elfes possédaient la perfection, mais sur ce point, l'archer pouvait envier les humains. Les liens qui les reliaient à la nature étaient une bénédiction sans nom, sauf lorsque la tristesse et la mort s'emparaient de leurs coeurs. C'est alors que cette bénédiction se transformait en malédiction.

Mais Tilik n'en souffrirait pas. Du moins, elle ne souffrirait pas de cette façon-là. Elle était liée à la Nature, mais pas comme les elfes... Elle avait la liberté du choix. Cependant, l'amour perdu est toujours une blessure profonde et douloureuse... Les derniers actes du rôdeur, en plus, transformerait le tout en haine...

Que de malheurs étaient encore à venir...

Eclaireur du flood Nombre de messages : 38

Lina avait été prévenue quelques jours à l’avance. Une mission qui semblait délicate mais le Commandant avait demandé à ce qu’elle vienne. Attendant donc patiemment le jour du départ, elle s’angoissait. Le simple fait de ne pas pouvoir parler la rendait anxieuse. Ce n’était pas une nouveauté mais elle n’avait pas l’habitude de travailler avec ce groupe. Tristan lui avait fait des recommandations inutiles mais nécessaires, elle s’était donc occupée en préparant un sac.

Ils se rendirent tous au village de Port Last afin de récapituler la mission et les rôles. Chacun avait une place dans un bateau et Lina se retrouvait avec Arya, Tristan et un elfe dont le nom lui avait échappé. Les navires prirent le large et ainsi commença le calvaire. Une brume fut invoquée afin de passer discrètement les sentinelles du Seigneur Noir puis le débarquement put avoir lieu à Termalaine. Lina resta près des bateaux, comme demandé par le Commandant, avec Annika. Une simple boule de feu, un simple sabotage pouvait mettre en péril toute l’opération. Malgré tout, il ne se passa rien. Lina regardait les environs et même la mer mais personne n’avait pu approcher des navires.

Par contre dans la Cité, tout le monde bataillait. Elle percevait les ordres, les rapports mais restait concentrée sur sa tâche et observait les passagers embarquer. Chacun d’entre eux passait devant un Lathandrite afin d’éviter les zombies ou les dominés. Puis beaucoup de choses se sont enchaînées. Les bêtes qu’elle n’avait pas pu apercevoir, les orcs arrivant par magie et un dracosquelette qui explosa une maison sans la moindre difficulté.

Le démarrage eut lieu mais un bateau de Padhiver fut réduit en miette par la queue du dragon. Il piquait, plongeait tandis que les navires avançaient rapidement pour rejoindre la mer. Mais le bateau d’Arya croisa le chemin du dragon à nouveau qui débarqua un « passager » comme si de rien n’était. La femme, qui s’appelait Julia si elle en croyait Tristan, sauta sur le Wotan Klan, fauchant quelques civils. Elle n’avait sûrement pas prévu de se faire tirer dessus pendant son saut. Lina vit la femme se relever et l’elfe lui tira dessus … Et c’est là que Lina perdit une partie de sa conscience. Elle vit les femmes et les enfants brûler vifs, elfes, humains. L’odeur était insupportable mais pourtant il fallait bien tenir. Julia fondit sur l’elfe, l’étripant alors que Tristan la chargea pour finir à l ‘eau avec elle.

S’en était trop pour Lina, elle accourut près de l’elfe qui perdait ses entrailles pour tenter de limiter les dégâts mais en vain. Peu de temps après, le second navire de la Légion arriva pour embarquer les survivants. Lina suivait l’elfe à moitié mort, restant à ses côtés pour ses derniers instants. Elle ne pouvait même pas lui parler, même pas lui dire un mot. Alors elle restait là, ensanglantée, se concentrant sur lui pour ne pas penser à Tristan en proie avec une folle au fond de l’eau.

Elle ne comprit pas grand chose du reste. Trop de monde sur le navire pour pouvoir bouger librement. Alors elle resta encore près du cadavre de l’elfe. Le Wotan Klan explosa pour laisser les navires suivant passer. La falaise manqua de s’effondrer sur le bateau du Commandant, le bateau Padhiverien fut touché par la grâce divine puisqu’une vague lui permit de passer les débris de l’éboulement sans encombre.

A cet instant précis, le soleil disparut. La nuit arrivait en plein jour et Lina s’assit dans un coin du bateau pour éviter de paniquer. Le navire d’Arkenn semblait dans cette nuit artificielle. Mais au final, il arriva avant tout le monde à Port Last. Le corps de l’elfe fut débarqué.

Lina se mit dans un autre coin, attendant que tout le monde sorte des bateaux. Puis elle vit Tristan, mal en point mais vivant et c’est comme si elle respirait à nouveau. Cependant, cette joie était totalement étouffée par le traumatisme de ce qu’elle avait pu voir, pu sentir, pu vivre et son regard était éteint.

Quelques temps plus tard vint l’heure des conclusions. Elle fut acceptée en tant que Légionnaire sans vraiment le comprendre. Elle n’avait rien fait de particulier. Elle comprendra un tout petit peu plus tard …

Ørmm Långe

« Et voilà que j'aperçois mon père.
Et voilà que j'aperçois ma mère,
mes sœurs et mes frères.
Et voilà que j'aperçois les gens de ma lignée,
de mon peuple, mes tout premiers ancêtres.
Et voilà qu'ils m'appellent,
ils m'invitent à prendre place parmi eux,
dans le palais de Valhalla,
là où les braves vivent…
éternellement »

Prières.
Prières avant, prières pendant, prières après.

Prières à Odin, que nos bras ne flanchent pas, à Baldr le Lumineux, que les ténèbres des non-morts s'écartent et fuient à son approche, et à Ægir le géant des mers, qu'il voie d'un bon œil notre traversée.

5 Snekkars en partance vers le nord, pour un raid particulier. Pas de pillages, le moins de combats possibles, le but est de sauver un peuple opprimé, les humains et les elfes de la cité que l'on nomme Termalaine, loin dans les terres de neige, menacés par les vampires et par tout ce qui rôde de mauvais dans le nord du Val Bise.

5 navires de guerre propulsés par les voiles ou la rame, à carène liquide, ce qui se fait chez nous de plus performant.
L'Ørmm Långe du commandeur Arkenn, secondé de l'elfe Celebloxë aux yeux de feu et au cœur de brave, de Tatie et de Gwennan malgré son état, arrivera le premier et repartira le dernier.
Suit le Snø Kåtten du Capitaine Lindisfänn, Annika assurant la protection magique, Víðarr la défense, moi, Vilhelmine, la vigie.
Le Wøtan Klån qui ferme la marche derrière les Padhivériens, commandé par Arya, défendu par Tristan et Lina dont ça sera la première expédition, ô combien dangereuse pourtant pour une drayer encore en test, mais ses yeux sont clairs et son dos est droit. Avec eux, un elfe inconnu arrivé juste à temps pour embarquer. Je crois qu'on le nomme Lolinian, c'est un archer lui aussi.
Deux navires ont été affrétés par Padhiver en suivant les plans d'Arkenn, car leurs grande frégates ne sont pas adaptées pour un raid destiné à remonter les eaux douces, en silence, fendant la brume magique invoquée par la petite femme Aggartha, Tatie, la Sage, pour cacher notre approche.

Nous voguons vers le nord, tout est calme et serein encore.
« Regardez-nous, O Valkyries, nous serons braves !
Père, me vois-tu sur un vaisseau de notre peuple, partie pour mon premier raid, un raid du cœur et de l'âme ?
Si je ne reviens pas, Osvald, mon cher frère Osvald, me feras-tu une place à tes côtés à la table d'Odin ? »

Nous sommes arrivés, le petit oiseau a bien fait son nid, hérissé de piquants et de barricades de fortunes. Elfes et drayers font rapidement le tour du village, repérant les points d'accès et les trous dans les barricades pendant que les combattants prennent position et guident la population vers les navires.

Femmes et enfants, hommes et elfes mêlés, montent en premier sur le Wøtan Klån qui partira avant les autres, puis sur le Snø Kåtten, et les autres navires, Ørmm Långe accueillant les combattants valides prêts à protéger la fuite de ceux qu'ils aiment.

Nous piégeons l'accès nord, mais déjà, des cris à l'est, une première attaque ! Les flèches fusent, pendant que les crocs de sang se ruent au contact.
C'est au tour des guetteurs du nord de donner l'alarme, les pièges fonctionnent mais hélas ne suffisent pas à ralentir les assaillants.
Et d'autres, encore et toujours d'autres, des non-morts, des créatures terrifiantes, des orcs... je perds le compte, je passe d'un front à l'autre, signalant les percées au nord pendant que Víðarr les retient...
Mon carquois se vide, mes trousses de soin aussi, je profite des accalmies pour repiéger les accès, il faut tenir jusqu'à...

« REPLI ! ON EMBARQUE ! »

Il est plus que temps que l'évacuation se termine, l'horreur est sur nous. Une silhouette qui me fige de terreur à sa simple vue, un immense dragon non-mort, un dragon fait d'ossements !
Reprends-toi, ne fais pas honte à ton sang ! Je couvre Annika qui incante, les suivants de Baldr chargent la chose mais se font balayer comme des fétus, et pendant que la magie propulse les navires, le dragon s'abat de tout son poids sur le vaisseau padhivérien qui porte les Baldristes restants.

Nous prenons de la vitesse, nous approchons du Wøtan Klån parti bon premier, à temps pour assister au désastre. Une boule de flammes explose sur le navire, les femmes et les enfants carbonisés n'ont même pas le temps de hurler, et deux silhouettes tombent à l'eau, j'aperçois une forme féminine de ténèbres vêtues, et l'armure de Tristan.

« UN HOMME A LA MER ! »
J'ai à peine le temps de le signaler que Tristan crève la surface, propulsé par un coup terrible, et je vois Arya, sur le Wøtan Klån en flammes, faire un geste vers lui pour qu'il atterrisse en douceur, sur la berge. Tatie s'élance pour le récupérer et le ramener à bord du navire de Padhiver.

Pendant ce temps, Lindisfänn a ordonné l'abordage, et les survivants du Wøtan Klån agonisant embarquent sur le Snø Kåtten pendant que Víðarr tranche les cordages pour éviter que les voilures enflammées ne menacent notre navire. Le temps de la manœuvre, puis de la destruction de l'épave, la chose sous l'eau, bien que lentement broyée « í Ægis kjafta », dans les mâchoires d'Ægir, eaux trop pures pour une créature damnée comme elle, a eu le temps d'ébranler la falaise qui manque s'effondrer sur Ørmm Långe.

Cela n'aura donc pas de fin ?
L'astre de Baldr, le soleil lui-même nous abandonne et se voile de ténèbres.
Le vaisseau padhivérien, le paladin Jean à la proue, fend cette obscurité malsaine comme une lame, et nous le suivons tant bien que mal, mais l'Ørmm Långe a été englouti, et ne répond pas à nos appels !

Nous avons atteint la mer, et comptons les morts. Deux navires perdus avec quasiment tous ceux qui étaient à bord, un disparu... Allons, du courage, Arkenn le dirige, il saura le ramener.

A notre bord, l'elfe Lolinian a rendu son dernier soupir, éventré par la chose que Tristan a combattue. Et nous avons appris des survivants ce qui s'est passé. Chargé par la vampire, il... s'est trompé de munition, et a tiré un trait explosif... Cette tragique erreur est la cause de la mort des femmes et des enfants. Par tous les Ases, il est finalement heureux qu'il n'y ait pas survécu, quelle âme serait assez forte pour supporter un tel poids, les larmes de ceux qui ont perdu femmes et enfants, et le regard des survivants ?

Je reste à mon poste de vigie, seule et silencieuse, pendant que Víðarr déclame des prières à la mémoire des morts. Mes yeux fouillent la mer, mais l'Ørmm Långe ne reparaît pas.
Voici Port Last... et... l'Ørmm Långe est à quai, et le débarquement des réfugiés est déjà en cours ! Comment est-ce possible ? Quelle magie est-ce là ?
Une sombre magie, m'explique t-on pendant que les ancien termalainiens débarquent et vont se reposer dans les maisons vides de Port Last pour les humains, ou se regroupent pour partir pour les elfes. La magie de la Reine Noire, qui a touché Gwennan et Celebloxë.

D'autres prières sont dites, l'hydromel coule en la mémoire des morts, Lindisfänn fait des offrandes à Valkur-Ægir.
Arkenn nous félicite, insiste sur les victoires, tente de regonfler les cœurs.
Mais je l'entends à peine, de même que Celebloxë qui remercie dans un silence de mort, avant de partir avec les derniers elfes, portant le corps de Lolinian. Mes yeux sont las d'avoir guetté Ørmm Långe jusqu'à la dernière seconde, mes bras me font encore mal d'avoir trop bandé mon arc, et ma tête tourne de tout l'hydromel que nous avons bu en l'honneur des morts...

Arkenn sait, nous savons tous que deux d'entre nous ont été touchés au cœur et à l'âme par la nuit qui s'est abattue sur Ørmm Långe et l'a avalé avant de le recracher à Port Last, une fois le mal fait, la graine de noirceur plantée. Nous savons que notre défi attirera des regards, des regards qui s'éclaireront, peut-être, enfin, du courage qui manque à tant, mais aussi des regards sombres et courroucés par notre geste.
Mais nous n'aurons pas peur.

Je vais prier une dernière fois, et me reposer, enfin.

Prières.
Prières avant, prières pendant, prières après.
Mais pas de larmes. Je ne sais plus pleurer.

*Au cyprès, Tilik avait disparue avant le retour des elfes. Seul un mot à l'attention de Celebloxë avait été laissé*

Le sang et le fracas des armes, à nouveau, empliront le monde. Un nouveau combat s'avancera vers moi, escorté de son cortège de peur et de pleurs. Mais pour l'heure, goûtons le repos qui s'offre à nous, et n'oublions pas ceux qui sont tombés.

Sur le pont encombré du Snø Kåtten, les regards sont voilés, malgré la victoire. Mais une victoire au goût par trop amer. Nombreux sont les innocents à avoir péri, nombreux sont ceux à s'en accaparer la faute. Mais chacun était prêt à mourir, chacun connaissait les risques, ceux du voyage, ceux de rester là bas.
A la proue du navire un homme d'age mûr se tiens, le visage rivé sur l'ondée agitée de la mer glacée du nord. Dans sa main, une outre emplie d'un liquide doré. Aux vagues, il clame ces quelques paroles:

"Hel ! Que ton navire aux blanches voiles guide ceux qui en ce jour ont péri en Asgard. Qu'ils soient reçus, chacun dans la halle qui lui convient.
Odin ! Accueille dans ton Valhalla ceux qui, en ce jour, ont péri en brave, armes en main et courage au cœur. Qu'ils jouissent du banquet éternel jusqu'au Ragna'rok."

Il se tourne alors vers ses compagnons harassés, aux visages ternes et aux yeux mornes, débouchant son outre. Il en boit une gorgée puis la transmet à son Capitaine, qui à son tour boit et la transmet à un autre. L'outre se vide rapidement. Tout aussi rapidement, elle est remplacée. Chacun trinque à la mémoire des morts, combattants ou non, pour qu'à jamais ils restent en mémoire.

Et alors que le navire fend les eaux pour regagner son port, une voix, d'abord solitaire, entame une vieille chanson norske, rapidement rejointe par deux autres, plus féminines...

Extrait du rapport du Commandant du Wotan Klan

Départ

Nous y étions enfin, cette fameuse mission audacieuse et décisive. Le plan était établi et chacun y avait son rôle. Le voyage était long et il me laissait le temps de repenser aux ordres et consignes. Nous avions fixé le temps d'embarquement à 40 minutes, c'était court... alors je m'en étais fixé 30.

A Termalaine

L'approche fut aisée, couvert par les brumes, tout semblait se profiler au mieux. Le Wotan Klan était le dernier arrivé et devait être le premier à partir. A la vue de l'embarcadère, j'enfilais mon armure avant de mettre pieds à terre. La milice local et la populace avait bien préparé le terrain avec leurs barricades, les chemins étaient tout tracé jusqu'aux navires. La sécurisation des lieux était rapide et efficace, j'ordonnais alors de débuter l'évacuation avec les femmes et les enfants. En cas de problème, les hommes auraient pu couvrir la retraite de leurs familles.
Je restais près de l'embarcadère afin de guider les premiers évacués lorsque le milicien se présenta à moi pour m'affirmer que nous en aurions encore pour au moins 40 minutes. Cela faisait déjà un moment que nous étions là, cela trainait de trop.

La populace était affaiblie et épuisé. A bout de force, ils peinaient à se mouvoir. Je m'en étais douté, la populace refusant de se soumettre à l'Impercepteur de Baine, et malgré ses belles paroles annonçant qu'il accepterait la déportation des Termalainiens après la bataille contre la Reine Noire, il les avait abandonné, les délaissant à leur sort. Si nous avions attendu plus longtemps, il n'y aurait plus eu personne à sauver. La populace serait morte de famine ou ils auraient servis de nourriture aux vampires. Je n'en attendais pas moins de leur part et j'en avais informé le Commandeur plusieurs mois plus tôt.
Avec le Champion Jean, j'entrepris de les soutenir ou de les porter moi même afin d'accélérer le mouvement. Je ne pouvais pas faire beaucoup plus mais chaque vie amenée au navire augmentait ses chances de survie.

J'entendais des rapports parlant de mort vivants au nord, d'animaux dévorés à l'ouest et d'orcs étranges provenant du sud. Je me donnais 5 à 10 minutes pour continuer à aider l'évacuation, considérant le temps de leur arrivée, la première vague éliminée par les pièges et les archers et le possible débordement des combattants.
Étrangement, aucun Bainite. Eux qui disaient avoir conquis le Nord, ce devait être un autre mensonge. Entre la trahison et les coups bas, je me surpris à ne pas m'en étonner.

Au bout de ces 10 minutes, j'entrais au coeur du village qui s'était transformé en terrain de guérilla. L'objectif était la protection des réfugiés. La Non-Vie arrivait de tous les cotés, les flèches pleuvaient littéralement et nous avons pu maintenir notre position au centre de Termalaine pendant une quinzaine de minute, le temps qu'il nous fallait pour terminer l'évacuation.

Retour

Le Wotan Klan pris le large en premier, comme prévu, suivi de très près par le Sno Katten. J'ôtais mon armure pour le voyage. Nous pouvions voir au loin le grand dracosquelette se poser dans le village, nous devions partir le plus vite possible. J'entendais crier l'elfe aux yeux de feu d'user de bourrasque dans les voiles. Je suivi ce conseil en jetant des pierres de vent anciennement trouvées lors d'une expédition, c'était très efficace.

Nous étions les premiers arrivés à l'embouchure lorsque le dracosquelette nous dépassait par les cieux, les Bainites aux aguets fuyaient à son arrivée. Le grand oiseau d'os laissa tomber un individu en armure sur l'une des crêtes nous surplombant. Je reconnaissais la Chevalière vampire que nous avions rencontré une première fois à la crypte de Luskan, Julia, l'ancienne Légionnaire.

Je cru que cet instant durait une éternité. Je la voyais nous observant, je me souvenais du carnage qu'elle avait fait parmi les combattants devant cette crypte, sans oublier les Lathandrites qui l'avaient combattues et qui n'avaient pas eu le dessus. Une Chevalière berserker que nous n'avions pas pu arrêter dans son élan de rage. J'avisais déjà tous les problèmes que nous pouvions avoir ainsi que les possibilités pour nous en sortir, minces pour ces derniers. C'est alors que les paroles sages de Tati m'éclaira l'esprit, je la voyais au centre du camp de la Légion de Luskan en train de nous expliquer que les cours d'eau représentent la vie et que les vampires ne le supportent pas, j'avais alors une brève pensée pour le défunt Capitaine Gaelys de Padhiver.

J'hurlais aux archers de tirer... mais le Capitaine Arya criait d'attendre... mais attendre quoi?
Tout se déroulera très vite et je voyais la Chevalière faire un saut gigantesque en direction de notre navire, ma flèche tirée la percuta en plein vol dans son plastron, ce qui la déséquilibra et elle s'écrasa parmi les civils. C'est alors que l'elfe archer, dit Lolinian, décocha sa flèche qui explosa à l'impact. Je n'en revenais pas, je ne croyais pas ce que je voyais. Les corps des femmes et des enfants volaient ou brulaient, l'explosion provoqua une grave avarie et le mat vola dans les airs. Nous qui voulions protéger nos navires des boules de feu, il venait d'exploser son propre navire avec tout ceux à son bord. Avec des alliés pareil, on n'a pas besoin d'ennemis. J'hurlais alors qu'il cesse de couler notre navire !
J'étais légèrement roussi par l'explosion mais la Chevalière était toujours là, et visiblement pas contente. J'ordonnais alors de la repousser à l'eau et je la chargeais mais elle était terriblement rapide et elle transperça l'elfe de part en part avant que je ne l'atteigne. Lorsque je l'ai empoigné pour l'entrainer hors du bord, je senti une impulsion me pousser à l'eau avec elle.

L'eau était glaciale et sombre mais je n'avais pas le temps d'y penser. Le poids de l'armure de la Chevalière nous entrainait vers le fond. Je la voyais se décomposer, elle perdait des morceaux à vue d'oeil malgré la vision trouble sous l'eau. A cet instant, il n'était plus question de moi mais des autres. Je tentais tant bien que mal de la garder au fond, nous nous battions mais ses coups étaient des massues s'écrasant sur mon corps malgré l'environnement plus dense de l'eau. C'est un coup très violent au ventre, me donnant l'impression qu'elle m'avait transpercé de son bras, qui me propulsa hors de l'eau suivi d'un vol planée... puis le néant.

...

Je me suis réveillé sur le navire de Jean De Neufcastel, les guérisseurs avaient pris soin de moi sur le chemin du retour. Je pensais me réveiller en pleine nuit pourtant on me confirma que nous étions toujours en journée mais qu'une éclipse voilait la lumière du soleil. On m'expliquait brièvement ce qu'il s'était passé. Tati m'avait récupéré, il faudra que je la remercie. Nous arrivions à Port Last et me lever me rappelait la puissance du coup porté par la vampire.

A Port Last

Une fois arrivé, ce qui devait être une fête était finalement très terne. J'avoue préférer rester à l'écart. Leurs pensées sont tournées vers les morts alors qu'ils pourraient se réjouir des vies que nous avons sauvés. La mission était périlleuse, tous le savaient. Nous aurions pu tout perdre mais ça n'a pas été le cas. La mission reste une réussite et chaque survivant aura dorénavant le choix, de vivre, de mourir, de rester, de partir...

Conclusion

Je déplore le comportement de l'elfe et l'acte inconscient qu'il a posé. Ma vision des elfes sages et réfléchis en a pris un coup. Après une nuit de réflexion, je n'envie pas leur longévité légendaire. Si les humains vivent de façon plus intense et impatiente, quelque part cela doit aussi les habituer à agir plus promptement dans le feu de l'action. Je loue sa mort, d'une part parce que cela m'évitera de refaire une mission avec lui, d'autre part parce que ça lui évitera de vivre avec les conséquences de son acte.
Je devais protéger ces gens mais je ne pouvais pas prévoir un tel comportement. Je crois qu'il va me falloir du temps avant d'accorder de nouvelles confiances envers les elfes que je ne connais pas, ce qui s'est passé en ce jour démontre que tous ne sont pas fiable.

Les ex Légionnaires de Caer Dineval nous ont rejoins officiellement, ce qui renforcera notre position et nous permettra de progresser dans nos projets. Tous les elfes sont partis avec Celebloxe. Quant aux humains qui sont restés, c'est étrange. La majorité des réfugiés de Termalaine sont des hommes alors que la majorité des réfugiés du Clan des Roches qui sont à Port Last sont principalement des femmes et des enfants. Serait ce un signe du fameux Equilibre de Tati?
Quoi qu'il en soit, avec ces pertes, il restera de nombreux chalets inoccupés et donc beaucoup de place pour l'avenir.

Le Commandeur affirme que les dégâts sont un coup du sort, du Destin. Je ne partage pas son avis. Les Légionnaires se sont comportés brillamment, nous avons été efficace du début jusqu'à la fin. Ce n'est pas sur la chance que nous avons compté mais uniquement sur les compétences et capacités des uns et l'incompétence des autres. Il n'y a pas de causalité externe à ce qui s'est passé. Nous sommes un excellent groupe et nous formons une bonne équipe...
Même Lina s'est bien comportée pour sa première mission. La pauvre, je crois qu'elle n'était pas prête à être confrontée à tout cela, elle en est affectée. Je ne lui dirai pas que je suis fier d'elle mais je compte bien faire comme elle, garder le silence et le lui démontrer au travers de mes gestes, n'y a t il pas plus belle manière d'exprimer ce qu'on ressent?

Lina...