- Citation :
- Nom du compte joueur : Velkyor
Nom du perso : Kelyan Dor Lomin
Race : Elfe doré
Age : 136 ans
Alignement : C-B
Religion : la Seldarine, avec une affection particulière pour Solonor
classe(s) : Rôdeur (25 lvl)
Arme de prédilection/domaines/école de magie : Rapière – Arc Long / - / -
Trait de Caractère : Observateur, pose un regard curieux sur ce qui l’entoure. Accorde une grande importance à la courtoisie. Sa jeunesse relative est une source de dynamisme. Aborde les humains avec méfiance, les halfelins avec curiosité, les nains avec réserve. Capable de passer des heures en méditation contemplative sur un rocher en bord de lac, comme de chasser implacablement des jours durant les ennemis de son peuple, sans fatigue apparente.
Description physique : Fin et agile, à la peau cuivrée et aux cheveux dorés, yeux émeraude, caractéristiques de son origine d’Elfe Doré.
Domaine Dor Lomin, Rivages Eternels, il y a plus de cent ans.Les rayons de l’astre du jour déclinant caressaient les feuilles cuivrées des arbres de cette forêt millénaire. Le chant discret d’une petite source coulant sur des rochers polis était perceptible, tandis que la brise d’automne faisait entendre son doux murmure dans la ramure. Il était assis sur un rocher, sa main plongée dans l’onde fraîche, ses yeux émeraude contemplaient les remous tourbillonnant autour de ses doigts, sans les voir vraiment. Des voix résonnaient dans sa mémoire, se superposant à celles de la nature
« Kelyan, mon enfant, de courage il te faut faire preuve, à présent. Il n’est jamais chose aisée de perdre des êtres chers, mais ta peine est notre peine à tous… »Sa peine lui semblait comme un gouffre insondable et le courage lui manquait.
« Aïnee ta mère et ton père Finwë, ne fouleront jamais plus nos rivages éternels… mais ils se dressent dans notre mémoire, souriant, la lumière d’Elenarda les nimbant de douceur. »Il refusait de le croire. Ils étaient en vie, son jeune frère l’était aussi, il le savait, il le fallait.
« Les terres des humains nous sont hostiles. Ce voyage n’était que folie. »Celui qui avait prononcé ces dernières paroles s’était attiré l’antipathie définitive du jeune Kelyan.
Une feuille aux reflets argentés, suivant doucement le courant du ruisseau, vint frôler les doigts de l’elfe. Il la regarda, cheminant dans cette méditation aux frontières du domaine des songes, et la vit se transformer en blanche nef aux formes gracieuses, sa grand-voile rectangulaire ornée du blason bleu-azur des Dor Lomin. L’embarcation portait ses parents, son jeune frère Edelwen qui ne pouvait quitter sa mère, certains membres de Maisons amies et leur escorte, en plus de l’équipage. Ce voyage semblait d’une importance rare, selon les paroles de son père, suffisamment pour que Kelyan soit confié à son oncle durant les quelques mois de séparation.
La feuille fut prise dans un tourbillon léger qui la fit heurter une petite pierre saillante, et la dévia vers le bord du ruisseau. Dans l’esprit de Kelyan, la nef essuyait un orage impressionnant, sa voile claquant de manière inquiétante sans que l’équipage ne parvienne à la réduire. Elle se déchira soudainement par le centre, fendant le blason des Dor Lomin. La feuille s’immobilisa sur les petits cailloux à peine humides tandis que la nef s’échouait sur des rivages mornes, le vent balayant leur plage inhospitalière.
Les elfes descendirent de l’embarcation, l’escorte s’activant pour monter un campement sur le rivage et protéger les passagers de la tourmente. Kelyan sentait l’angoisse de son frère âgé de quelques mois seulement dans les bras de leur mère, il voyait son père envelopper son épouse de sa cape bleue et les voyait se serrer tous trois près d’un petit feu allumé à la hâte. La jeune Elwë, portant elle aussi un nourrisson, restait proche d’Aïnee. Les elfes de l’escorte partirent en reconnaissance des rivages à la recherche de matériaux adaptés aux réparations de la nef.
Le soleil avait presque disparu sur l’horizon, les ombres s’allongeaient autour de Kelyan perdu dans sa méditation. Ces ombres s’animèrent soudain autour de la nef, donnant naissance à des formes rapides et sournoises, qui s’approchèrent implacablement des elfes, inconscients de la menace. Il y eut un cri. Un éclaireur de l’escorte s’effondra, des carreaux d’arbalète formant un étrange bouquet au milieu de son dos. L’alerte fut donnée, mais les ombres étaient partout. Il y eut des cris, il y eu du sang. La confusion s’empara des naufragés, la panique les rattrapa. Kelyan vit ses parents partir en courant, portant son frère et entraînant avec eux Elwë et son enfant. Il couraient si vite, ils allaient échapper aux ombres, Kelyan en était convaincu ! Ses yeux émeraude tentèrent de percer la nuit pour ne rien perdre du drame qui se déroulait dans ce paysage imaginaire, loin en contrebas. Son cœur s’emballa dans sa poitrine, ses poings se serrèrent… l’ombre fut partout… il les perdit de vue.
La nuit enveloppait totalement la petite clairière, sa source et le jeune elfe qui s’était dressé d’un bond sans en avoir conscience et qui fixait une feuille morte, échouée sur le bord d’un ruisseau, une tristesse intense sur son jeune visage.
De nos jours, région de LuskanDepuis le jour où son enfance avait pris fin si brutalement, Kelyan s’était préparé à ce voyage. Il avait appris l’art ancestral de la chasse, de la lecture des pistes et de l’écoute de la nature. Il était parfaitement à son aise dans les terres sauvages, sachant se nourrir et s’abriter, sachant se cacher aussi. Cet apprentissage cumulé à son éducation de jeune noble formait un étonnant contraste. Les suivants de Solonor lui avaient enseigné le maniement de l’arc long, tandis qu’il apprenait l’escrime à la rapière auprès du maître d’armes de son oncle. Nul doute que ce dernier aurait préféré le voir manier l’épée longue, arme noble s’il en était, mais le style de Kelyan ne tolérait pas d’arme trop lourde. Au printemps, il se sentait plus que prêt et il profita du départ d’un des rares navires gagnant les terres humaines pour faire ses adieux à sa Maison et partir sur l’océan.
Pendant sa jeunesse, on l’avait considéré au mieux comme un jeune elfe perturbé par la disparition de ses parents, considérant ses activités comme un remède à son chagrin. Mais il devait savoir. Il devait reprendre la piste de sa famille à l’endroit où la nef s’était échouée, plus de cent ans auparavant. Personne ne lui donnait une chance de trouver quoi que ce soit sur le drame. Peu lui importait. A présent, il était sur ces terres humaines, où les arbres étaient chétifs, où l’herbe était terne, l’air souvent impur et l’eau parfois souillée.
Pour commencer ses recherches, il n’avait que la vision d’un oracle, décrivant une côte tourmentée à proximité d’une ville humaine importante. Ses recherches dans les ouvrages de géographie avaient donné un nom à cette ville : Luskan. S’approchant des remparts imposants, il rabattit sa capuche azur sur ses cheveux dorés, un orage inondant les abords de la cité. Comme il devait le penser bien des fois par la suite, les dieux semblaient vouloir laver cette ville sans jamais y parvenir. Il passa sous l’arche de la porte nord et pénétra dans la cité.