[Bg sans validation][Guerrier][H]Yrient

Citation :

Nom du compte joueur forum : Nespresso
Nom du compte joueur module : Nespresso
Nom du perso : Yrient
Race : Humain (Illuskan)
Age : 28 ans
Alignement : Loyal Neutre
Religion : Polythéiste au sens large
Classe et nombre de lvls : Guerrier 25
Armes de prédilection : Epée large (bâtarde) / Arbalète lourde
Langues : Commun, Illuskan
Trait de Caractère : Endoctriné, militaire, raciste, n'hésite pas à tuer un homme de son régiment pour faiblesse devant l'ennemi, l'Humanité ne connaîtra son heure de gloire que si elle est unie et que sa voix ne fait qu'une !
Description physique : Homme mûr au visage marqué par des rides précoces, musculature développée, tatouages de son régiment mirabarien.
Anim Flash : Les deux bras rongés par l'acide, lui donnant une allure inquiétante.

Caractéristiques :

Force 16 (22)
Dextérité 10
Constitution 14
Intelligence 14
Sagesse 10
Charisme 12

Le jeune homme était revenu du champ familial, à la tombée de cette nuit d'automne, une faux vieille comme le monde sur son épaule épuisée et un étrange ballot dans l'autre main, souillé d'un rouge sombre. Sa mère le voyant rentrer bien tard, secoua la tête, il s'éreintait à la tâche... encore quelques années ainsi, et il ne pourrait plus aider son père à la moisson. On avait vu de jeunes gens perdre l'usage d'un bras de cette façon, désireux de finir la saison avant que le grain ne pourrisse. Evidemment, le prêtre de Chauntéa était là pour guérir, mais il y avait des fois, où ce n'était plus possible.
Cette fois-ci, ce n'était pas la mine satisfaite du travail qu'arborait ce jeune homme au corps musculeux, non. C'était une expression soucieuse, son regard était à la fois vide, et le miroir d'un acte troublant pour son esprit.

Sans mot dire, il déballa le baluchon dans la cour où se perdaient les derniers piaillements des poules que l'on faisait rentrer dans la grange, une tête roula. Etouffant un cri de stupeur, sa mère interrogea le fils du regard, sans comprendre. Vert sombre, des cheveux rares et hirsutes, des bourrelets énormes... c'était un orque, ses yeux figés dans une expression de surprise morbide. Le père aperçut au loin, sur la petite colline surplombant la ferme alors qu'il rentrait du potager tard également, l'objet de l'attention... et secoue la tête. Il entama la route, le pas lourd, vers son fils.

" Je l'ai trouvé près du champ d'orge, il rôdait, parmi les buissons qui l'entourent. Je l'ai tué, ça a du faire fuir ses compagnons."
Les mots étaient lents, sa phrase lourde. Quelque chose avait changé chez le jeune garçon, peut-être l'insouciance perdue, peut-être comprenait-il la dangerosité du monde... Ses parents réunis le regardèrent, ne sachant comment lui parler. Il n'était dans les habitudes des fermiers de prendre des pincettes avec les enfants, mais au moins leur apprenaient-ils la vie avant qu'ils soient confrontés à ses dangers. Ils étaient loin de penser qu'il serait si vite confronté à ces fléaux, et encore moins qu'il y soit prêt.

" J'ai réfléchi, après l'avoir tué. J'ai réfléchi en surveillant le retour des autres, mais ils ne sont pas revenus. J'ai décidé de m'engager avec les miliciens.
Un ami l'a fait également, je ne serai pas seul, et je nous protégerai. Père, tu ne peux pas lutter contre ça et tu dois récolter le grain. Mère, je ne veux pas imaginer ce qu'ils te feraient, et tu dois garder la maison, t'occuper de la fratrie.
Ma décision est prise, je suis ici pour vous l'annoncer."

La lune était pourtant bien levée, dans cette nuit fraîche et venteuse des alentours de Mirabar. Au loin, au nord, les pics du rempart de pierre constituaient comme une barrière infranchissable pour tous les peuples de l'au-delà, mais également comme la source de nombreuses vagues orques... Elle était autant un réconfort qu'un danger, se découpant, encore plus noirs que la nuit elle-même.
Une vieille arbalète en main, le jeune homme s'entrainait à tirer sur des bottes de foin toujours situées plus loin. Les carreaux étaient bien entendu factices, l'on ne touchait aux vrais, réservés en cas d'assaut car fort rares. Et toujours à l'esprit la défense, toujours lutter pour être constamment prêt, prompt à la protection de ce qui lui était cher : peut-être les orques reviendraient-ils le lendemain, peut-être même des ogrillons, ou autres monstruosités à la vague apparence humaine. Des déchets, du fumier aux allures grotesques, qui devait être éliminé.

" Rentre chez toi Yrient, la journée est passée depuis longtemps et tu es encore sur le champ. Tu n'as plus d'huile pour ton arbalète, et tes muscles sont douloureux. Le brave ne doit pas économiser ses forces à la bataille, mais hors de celle-ci, il a le devoir de se préserver si tels sont les ordres de son supérieur."
L'homme qui était venu le rejoindre était un doyen dans le village de Roussesource, une bonne quarantaine d'années et un visage que peu de son âge envieraient tant il était ridé et balafré. En apprenant à le connaître, le jeune homme devina que ce n'était point des rides de vieillesse qui ornait son front, ses sourcils, mais la preuve d'années d'efforts et de conviction, de colère et de hargne... il avait été un grand guerrier, mieux, un grand soldat.
" Nous sommes comme les étoiles, vois-tu. Nous pouvons briller éternellement, si nous trouvons notre place dans l'ordre de la civilisation, et tes enfants, petits-enfants, pourront toujours te regarder. Que tu sois vivant, ou mort, importe peu, c'est la pierre que tu apportes à celle-ci qui est importante. Et rappelle-toi, chaque pierre que tu places sera toujours marquée à ton nom, car l'Humanité se souvient de ses héros. Mais n'est un héros que le humble qui sait où est sa place. Tu es jeune, la fougue est sûrement avec toi et tant mieux par certains côtés car elle t'apportera le courage où de plus couards fuieront, mais cette fougue ne doit pas te faire oublier ta place. Ce que nous défendons, c'est notre honneur commun, pas l'honneur personnel. C'est cet honneur commun qui donne aux étoiles leur éclat, et permet à tous de les voir."

Se perdant en laissant méditatif le jeune homme dans la nuit, il repartit faire l'inventaire des armes empruntées pour l'entraînement. Le milicien Yrient, il le savait, ne resterait pas longtemps au sein de ce groupe... il était dévoué à une cause plus grande que son seul village, mais il ne l'avait pas encore découverte.

Epée large au fourreau, posé nonchalamment près de l'arbre où l'homme à peine majeur s'apprêtait à se restaurer, la poche de carreaux achetés à un marchand itinérant délassée, et l'armure de cuir desserrée. C'est sûrement ce que vit le hin qui tentait de s'approcher subrepticement du milicien, avec l'idée en tête de voler ce qui passerait sous ses petites mains agiles. Se calant derrière l'écorce, alors que l'homme mangeait une pomme, il s'approcha.
De voyage, ce halfelin s'arrêtait dans les bourgs des alentours pour vivre de ses forfanteries, de menues rapines, et d'autres vols crapuleux, en se faisant passer pour un malheureux barde en quête d'inspiration. Le milicien avait bien fait comprendre la veille qu'il n'aimait pas les bardes... sûrement ce vol lui permettrait-il de se venger de l'affront.

Sa main s'allongea, l'homme ne vit rien venir, jusqu'à ce que la poche de carreaux disparaisse dans un bruit d'herbe secouée. Il se retourna brusquement, voyant la forme tenter de s'évanouir parmi les épis du proche champ de blé. Il était si proche, quelques secondes et il deviendrait invisible à ses yeux. Alors d'instinct, il lança son couteau dans le dos du hin, qui s'étala après avoir titubé quelques secondes, comme si l'illusion de pouvoir encore s'échapper l'avait étreint. Il s'écroula, au bord du champ, gémissant sans pouvoir bouger, le projectile fiché dans une omoplate.
Retirant l'arme avec colère, il s'adressa à lui en le retournant brutalement tout en lui arrachant la poche des mains, qu'il tenait comme si c'était là son coeur :
" Alors le barde, on fait son malin ? Je t'ai dit que je ne t'aimais PAS, qu'est-ce-que tu viens foutre dans mes pattes ? Si tu étais resté sagement à la taverne, si tu n'avais pas essayé de me voler, tu aurais pu repartir bien portant."

Croisant son regard implorant, embué de larmes qui signifiait autant de demande de clémence, il empoigna sa lourde épée large, et la planta à ses pieds. D'un signe du menton empli de dédain, il lui intima l'ordre de déguerpir du champ, son regard noir laissant deviner que tarder ne serait de bon aloi pour le hin.
Alors il obéit, s'il avait eu mal, la peur devant l'homme prit le pas. On ne revit plus le petit être dans le village, et personne n'entendit parler de l'incident. Il est des choses que certains jugent sans en avoir le droit, il est des choses qu'il vaut mieux garder secrètes au regard de l'ignorant. Personne, sauf l'ancien gradé de l'armée, qui avait désormais pris le jeune sous sa coupe.
" Tu as fait ce qu'il fallait, et certains ne lui auraient laissé l'occasion de fuir. Mais nous ne sommes sur un champ de bataille, hélas, les règles sont différentes. Si ça avait été le cas, tu n'aurais du avoir nulle pitié... aujourd'hui, le laisser partir était la meilleure chose à faire, car nous sommes là pour défendre et non attaquer."

Une blessure est une médaille.
Ne cache pas les séquelles de la guerre, ils sont les marques qui montrent que ton bras n'a pas été retenu au service.

Oui, les blessures sont autant de traces de ferveur, car seuls ceux qui se cachent n'en arborent pas. Je suis fier d'avoir servi l'ordre lors de cette mission, fier d'avoir poursuivi où d'autres ont préféré déserter. Au final, sur six, nous n'avons été que quatre à poursuivre ce que le représentant de la loi luskanienne nous a demandé, ordonné, peu importe.
Le mage rouge et moi-même avons été marqués par une araignée gigantesque, un flot d'acide s'est déversé sur nous, nous avons été les remparts qui ont protégé les autres membres de l'équipe, notre devoir fut accompli. Telle est la vie, toujours se dresser contre les dangers qui menacent l'Humanité. Certains verraient dans ces marques quelque chose d'horrible, foutaises.
Elles sont belles, c'est la preuve s'il en faut que je sers au mépris de ma vie.

Nous sommes tous coupables, seule notre mort nous délivrera de cette culpabilité. Elle sera l'ultime démonstration de notre dévotion à la civilisation.
Ceux qui ne meurent pas à son service ne sont que des faibles qui profitent du sacrifice des défenseurs.
La mort n'a pas encore été au rendez-vous pour moi, mais je l'attend de pied ferme, et attirerai le plus d'ennemis possible dans celle-ci. En attendant, chaque blessure sera une marche vers cette fin, dont je n'ai pas peur, car je sais qu'elle sera belle. Si je ne suis pas mort, c'est que mon destin est d'inspirer les autres à suivre l'exemple, aussi humble soit-il. C'est par le sacrifice des humbles que notre civilisation avance, nous ne grandissons que par cette servitude.

Quand je pense qu'on ose mettre en doute ma dévotion. Le doute ne doit pas être, il n'a pas de place, car il est nuisible à l'ordre.
Aveugles, voilà ce qu'apporte le doute, il voile l'esprit, qui ne peut se concentrer et apercevoir avec lucidité les choses telles qu'elles sont.