La tieffeline était au piloris ! Les Luskaniens s'affairaient à lui lancer poissons, gravats, rocailles et à lui faire subir diverses humiliations. Quand vint l'heure de sa libération, elle était misérable, ne ressemblait plus à la barde pour qui elle se faisait passer, non.
Elle fut jetée dehors par un garde, qui avertit en rentrant à ceux qui le pressaient de questions, que c'est au sud qu'elle gambadait désormais. Cela suffit à quelques uns.
Deux hommes se retirèrent de cette foule de badauds, et crièrent aux aventuriers qui se profilaient parmi eux :
" Que ceux qui souhaitent montrer à cette engeance du démon ce qu'il en coûte de venir infester les terres des hommes se montrent. Nous allons cueillir cette fiélonne séduisant les braves humains, nous allons lui faire comprendre que la place de ces hybrides n'est pas dans NOS cités, mais dans leurs Enfers ! Qu'ils y restent, qu'ils y brûlent, grâce à nous, défenseurs de l'Humanité !"
Certains se regardèrent, circonspects, d'autres en levant un doigt érudit firent savoir que les diables étaient différents des démons, et vivaient dans les strates des Enfers. Mais aucun n'accepta d'accompagner les deux combattants.
Ceux-ci se regardèrent alors, déçus de si peu d'intérêt pour la protection des territoires et de l'existence des hommes. Si peu d'entre eux étaient donc conscients que c'était le combat contre ces engeances qui leur permettait leur luxe ? C'était visiblement le cas, ils s'en allèrent, le coeur fier d'aider les leurs à leurs dépends malheureusement, ceux-ci préférant s'abreuver de considérations grivoises et dignes de bordels.
Faisant connaissance, les deux hommes apprirent que l'un était paladin de Heaum, le Vigilant qui gardait les hommes, et l'autre soldat de Mirabar en permission. Si cette quête devait être accomplie à eux deux, qu'il en soit ainsi. Leurs coeurs savaient qu'ils apporteraient leur pierre à la civilisation.
La longue chasse dura plusieurs heures, certains refuges furent fouillés tel le camp orque, d'autres examinés en vain à cause de fausses informations prodiguées par des gens protégeant la tieffeline. Leur quête était donc inutile pour le jour, la nuit se levait... il fallait prendre une décision.
Motivés, l'un par sa ferveur religieuse, et l'autre par sa doctrine, ils se séparèrent pour continuer chacun de leur côté. S'ils devaient couvrir leurs territoires seulement à deux, ils le feraient, la tieffeline ne s'échapperait pas.