Le Val de Bise - Module NWN
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Le Val de Bise - Module NWN

Forum du Val de Bise, module RP de Neverwinter Nights
 
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 [BG sans validation][Barbare][H] Arkenn

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Velkyor
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MessageSujet: [BG sans validation][Barbare][H] Arkenn   [BG sans validation][Barbare][H] Arkenn EmptyMar 5 Mai - 23:58

Citation :
Nom du compte joueur forum : Velkyor

Nom du compte joueur module : Velkyor

Nom du perso : Arkenn

Race : Humaine

Sous race : Nørske

Age : 37 ans

Alignement : CN

Religion : Transcription nordique du panthéon

Classe(s) et nombre de lvls (prévus) : Barbare 26

Arme de prédilection/domaines/école de magie : Grande Hache

Langues : Commun et Illuskan (patois Nørske)

Caractéristiques :
FOR : Privé
DEX : Privé
CON : Privé
INT : Privé
SAG : Privé
CHA : Privé

Background rédigé par envie, sera complété au fur et à mesure. Il servira peut-être un jour pour valider une classe du PRC. Bonne lecture.


ORIGINE

D’aussi loin que je me souvienne, c’est le froid vivifiant du fjord, le son du métal contre le métal ou contre le bois, l’odeur de la sciure des conifères et de leur résine qui s’imposent en premier à mon esprit. Notre village n’était pas bien grand, mais il y faisait bon vivre dans le respect des traditions et des dieux. La vie du clan était rythmée par les différentes périodes de l’année, depuis la fonte des glaces, la période des brumes et des raids, celles des cueillettes et le retour des guerriers pour les moissons, les semis, les constructions et les réparations, puis l’hiver de nouveau, avec son manteau de neige apaisant sur un paysage aussi beau que sauvage.

En tant qu’aîné de ma petite famille, j’aidais mon père Svenn dans ces différentes saisons de l’année, et je me révélais aussi doué pour la charpente que pour la navigation sous ses conseils éclairés. J’avais hâte qu’il m’apprenne l’art du combat à la hache, avec et sans bouclier, avec le secret espoir de partir avec lui pour mon premier raid lorsque le moment serait venu. Dans ma tête, je m’imaginais déjà revenir avec des bijoux dont j’aurais couvert ma mère et des tissus précieux pour allumer des étoiles dans les yeux de ma petite sœur Lindisfänn. En attendant, je ne pouvais que m’entraîner à l’arc puisque mes futures armes n’étaient même pas forgées.

Le moment approchait cependant et l’excitation me gagnait. Je faisais le grand devant les blondinettes du village, prenant les poses du futur guerrier que j’allais bientôt devenir, les laissant se pâmer, promettant à l’une ou l’autre de ramener quelque bijou d’une contrée barbare du sud. Je ne voyais encore dans ces raids que l’aventure et la gloire. La réalité me rappela bien vite à l’ordre car mon père ne devait pas revenir cette année là. Il était tombé au combat, sous les traits de sauvages préférant se cacher derrière des palissades de bois moisi que de combatte l’arme au clair. On m’avait ramené sa hache, son bouclier constellé de pointes de flèches, et pour notre famille, sa part du butin. Ma mère pleura, elle le fit en cachette.

Au printemps suivant, j’ai droit à une rame dans un des snekkars. Je suis le seul fils Svennson, la seule source de revenus pour mon foyer à part l’élevage. Un rien trop jeune pour un premier raid, on m’a collé un casque trop grand sur la tête et un gambison renforcé d’anneaux comme seule armure. Le voyage est inoubliable. Quand on ne rame pas, à bord d’un snekkar, on écope. Il faut savoir que nos navires possèdent une carène liquide, c’est à dire que nous trimballons à fond de cale des litres d’eau de mer qui se sont infiltrés, du fait même de la conception du navire. Ce n’est pas une imperfection, c’est prévu pour. La carène liquide nous permet une stabilité extraordinaire dans une mer agitée, tout en donnant au vaisseau le loisir de glisser sur la vague tel un serpent plutôt que de la heurter. En quelques jours, aidés par la voile carrée, nous sommes capable de parcourir des distances tout bonnement impressionnantes pour les marins du sud. Et c’est ainsi que nous nous sommes engagés à l’aube dans un bras de rivière accidenté, sans bruit pour remonter jusqu’à la première cité barbare qu’il me soit donnée de voir.

A l’aurore, la brume se dissipe à peine dans les prés humides qui bordent la petite cité. Ce sera une belle journée. Il fait nettement plus chaud en ces terres. Sur la rive, des constructions grossières se dressent ça et là, on les dirait faites de boue recouverte de paille mal tressée. Ma première impression est que nous allons attaquer des miséreux crasseux, mais les troupeaux que nous apercevons ont l’air en bonne santé. Les tas de foin sont abondants. De toute façon, je vais suivre les hommes du clan, ils ont choisi notre raid avec soin et nous devrions ramener de précieuses denrées. Je repère un rameur particulièrement massif dans mon embarcation, un vétéran aguerri, en me jurant de ne pas le quitter d’un pouce. Je crois qu’il s’appelle Mork.
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Velkyor
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MessageSujet: Re: [BG sans validation][Barbare][H] Arkenn   [BG sans validation][Barbare][H] Arkenn EmptyMar 5 Mai - 23:59

M’attardant un peu sur ce choix, l’ordre de lever les rames tombe, j’obtempère et le snekkar s’échoue sur la berge dans un raclement de graviers malmenés par l’étrave en forme de dragon. Les guerriers sont aux boucliers, certains les passant à l’avant-bras, d’autres les préférant au dos. Je choisis l’avant-bras pour cette fois, sautant sur la berge sans bruit. Mon balaise s’éloigne déjà vers une palissade formée de troncs inégaux, à peine équarris, jetés au hasard autour de maisons de boue et de bois mélangés, dans l’espoir de former une muraille. Le snekkar de tête a déjà lâché ses combattants depuis quelques minutes, ils seront les premiers à atteindre la cité de gadoue forestière.

Cette toute première course se passe dans un quasi-silence impressionnant, le sol vibrant du martèlement de nos pas, de légers tintements métalliques révélant la nature guerrière de nos intentions. Puis un cri retentit. Un paysan matinal, un garde ensommeillé, je ne saurai jamais, mais il crie et d’autres reprennent son cri en cœur, avec une frayeur qui me donne courage. C’est alors que nous crions aussi. En réponse à cette alarme, le chœur des guerriers de trois navires pousse un hurlement rauque et puissant à ébranler les cieux de cette campagne, et je me rends compte que la petite voix fluette de garçon qui vient de muer, en légère dissonance par rapport au reste de la horde, c’est la mienne.

M’accrochant aux pas de Mork, je franchis l’ouverture dans la palissade en me cramponnant à ma hache d’arme, imitant ses trajectoires, ses levés de boucliers, le suivant à travers les ruelles boueuses du hameau dans une course sans adversaire. Nous finissons par entrer dans une maison, toujours en hurlant, la porte fracassée sans difficulté particulière. Mon cœur bat la chamade, tandis que mon regard s’habitue à cet intérieur sombre et froid. Mork a repéré les habitants, ils se terrent contre le lit-meuble du fond. Ils ne pensent même pas à bouger où à tenter de résister quand Mork traîne l’un des adultes à l’extérieur par les cheveux. De mon côté, l’hésitation est grande, je ne me sens pas de l’imiter et pourtant il faut bien que je participe au raid ! J’opte pour ma grimace la plus menaçante et tente de rabattre vers l’extérieur le reste des habitants à grand renforts de gestes menaçants et de chocs sur mon bouclier. Je projette même une chaise d’un coup de pied. Ils semblent comprendre ce que je souhaite et obtempèrent. Il est aussi possible qu’ils se soient contentés de suivre le chef de famille trimballé par Mork.

En quelques minutes, tout est joué. La milice s’est rendue, la population est dans la rue, quelques victimes ont été faites, je n’ai rien vu, je ne sais même pas où elles sont tombées. Je fais partie des vainqueurs, c’est tout ce que je sais. Les visages de mes compagnons s’éclairent progressivement de sourires satisfaits, ce qui a pour effet de lever le manteau de tension qui pesait sur mes épaules. J’ai vaincu une chaise, mais je saurais transformer cette action en exploit guerrier pour les blondinettes. La suite du raid, c’est le marché. Cela consiste à fouiller les maisons de ces gens pour en sortir ce qui en vaut la peine. Pour ma part, je suis garde. Je dois surveiller les miséreux pelotonnés dans le caniveau en chemise de nuit, pour éviter toute rébellion. Un coup d’œil à mes vaincus m’informe de la présence d’une fille qui aurait pu être jolie si elle n’avait été aussi sale. Ces gens n’ont aucune idée de l’hygiène, tout pue par ici, ils doivent certainement vider leurs excréments dans le ruisseau où ils se trouvent tous maintenant.

Ca s’active autour de moi, je jette un œil aux trésors collectés. Nourriture essentiellement. La seule maison qui vaille la peine est bien plus loin sur la place centrale, et des draperies, deux coffres et quelques objets dorés commencent à s’accumuler sur une table sortie dans la rue pour l’occasion. Le propriétaire chouine et menace faiblement tour à tour dans une langue sans relief, pour finir repoussé sans ménagement dans une flaque. Il décide de se taire, c’est mieux pour son honneur.

Les premiers guerriers se mettent en marche vers les navires. Je me rends compte que d’autres ont investi les maisons de la berge, au loin, et en sont ressortis avec des vivres et des tonneaux. Je m’assure que les prisonniers ne bougent pas. On m’informe que nous ne prendrons pas d’esclave cette fois ci, puisque nous n’en sommes qu’au début de la saison des raids. Un vieux guerrier sous-entend cependant que nous pourrions bien revenir par ici chercher des esclaves aussi faciles à la fin de la saison. L’air de rien, je regarde ma captive. Elle pourrait aider mère dans les travaux de la maison et en décharger Lindisfänn. Si on repasse par là, je l’emporterai. De toute façon, nous allons bientôt rejoindre les autres aux navires, c’est fini par ici.
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Velkyor
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MessageSujet: Re: [BG sans validation][Barbare][H] Arkenn   [BG sans validation][Barbare][H] Arkenn EmptyMer 6 Mai - 0:01

C’est sur cette pensée que mon voisin de droite se met à beugler l’alarme. Regardant où il regarde, je vois arriver des cavaliers au galop. C’est une autre paire de manches, que ces hommes d’armes montés, et nous ne sommes plus qu’une poignée par ici. Nos captifs s’agitent, je cherche Mork du regard, j’espère des consignes… On nous dit de nous regrouper vers les navires, j’obtempère nerveusement, laissant nos captifs sans surveillance. Ces derniers se mettent alors à fuir dans l’autre sens, à une vitesse rarement observée. Plus loin, sur la plaine qui descend vers les navires, les cavaliers ont été repérés aussi par nos guerriers. Certains se mettent en position tandis que les autres achèvent d’embarquer notre butin. Suivant mes compagnons, je recule vers nos lignes en faisant face au village, mon bouclier contre mon torse.

C’est alors qu’ils chargent. C’est impressionnant une charge de cavalerie, surtout quand elle nous vise. Je ne sais pas quoi faire, les autres n’ont pas l’air de savoir non plus. Ils sont au moins mille, plus gros chiffre que je connaisse, à fondre sur nous et le sol gronde sous leurs sabots ! Hurlements autour de moi, certains de mes compagnons courent à leur rencontre. J’arrive juste à marcher vers eux, je lutte contre une terreur grandissante. Si je ne serrais pas autant les fesses, je me serais déjà fait dessus. Le contact va être terrible, deux de mes compagnons se font faucher, je n’ai que le temps de lever mon bouclier et de donner le plus puissant coup de hache dont je sois capable, dans le vide, au juger. Bruit mat, douleur blanche au bras, j’ai dû voler puisque je heurte le sol meuble dans une pluie d’échardes. Pourtant ma hache a bien touché quelque chose, mais quoi ? J’ai besoin de quelques instants pour me redresser sur mon fondement. Je dois être ridicule et cette sensation m’empli de rage. Je ne dois pas être ridicule en cet instant car c’est mon premier et dernier vrai combat. Surtout je dois mourir les armes à la main ! Je me débarrasse de ce casque stupidement trop grand et me redresse en glissant pour faire face au danger. J’espère que mes compagnons raconteront aux blondinettes comme j’ai été courageux, et… bon sang c’est trop bête, mon premier raid…

Regardant autour de moi, je me rends compte que j’ai dû trancher une sangle de la selle d’un cavalier qui a chu lourdement. De mes compagnons, je suis le seul à m’être relevé. Mon bouclier est en miettes et mon bras me lance. Des chevaux immenses tournent autour de moi. Visiblement, les cavaliers n’osent pas charger vers la ligne de boucliers colorés qui les attend vers la berge. Ils vont se contenter d’éliminer les retardataires dont je fais partie, ce qui apaisera certainement nos victimes. En parlant des retardataires, je suis le dernier debout, et le cavalier que j’ai jeté à terre, je ne sais comment, semble furieux en se dirigeant vers moi. Il possède un très beau haubert, un écu solide et une épée qu’il vient de sortir de son fourreau, puisqu’il a cassé sa lance sur mon propre bouclier. Je commence à comprendre qu’il souhaite se venger, ses compagnons n’étant là que pour empêcher ma fuite. Me capturer, peut-être et me donner en pâture aux villageois. Le Père de Tout est avec moi, puisque j’ai droit à mon combat avant de mourir, autant briller !

Voilà que le chevalier s’avance vers moi avec assurance, il doit me prendre pour un perdreau de la semaine. Tout en le surveillant, je prends garde aux coups qui peuvent provenir des cavaliers encore montés, mais ils semblent maintenir un cercle à quelques mètre derrière nous. Le chevalier me crie un truc dans cette langue morne sans consonne, je me contente de le regarder, affermissant ma prise sur ma hache d’arme. Puis il attaque, couvrant son flanc de son écu. Je me contente d’esquiver, nous nous jaugeons, une sorte de danse rituelle. Je donne un coup de hache sur son écu, pour faire bonne figure, écaillant la peinture orangée. Profitant de l’aubaine, il porte un coup vers les jambes, trop lent, je saute pour l’esquiver mais l’herbe boueuse trahit mon pied d’appui et je glisse, tombant un genou en terre. Je patine pour me relever tant bien que mal tout en lui faisant face, un nouveau coup de hache lancé au juger pour le remettre à distance.

Ses amis se moquent de moi de manière agressive, le chevalier lui-même ouvrant sa garde, me montrant son torse gainé de mailles en mâchouillant une raillerie. Ce type ne me croit pas dangereux. Ce type ne me croit pas dangereux ! Il m’insulte ! Et il insulte mon père à travers moi ! Il insulte tout mon peuple qui m’a jugé apte à prendre part à ce raid ! Je vais lui faire manger ses dents !

Je sens une chaleur ondulante partir de mes tempes et couler le long de ma nuque, mes muscles se contractent, mon ventre se noue en expulsant l’air de mes poumons dans un grondement rauque, le temps se fige autour. Alors je bondis vers le chevalier, avalant la distance qui nous sépare avec une facilité qui me déconcerte agréablement, ma hache décrivant un très bel arc de cercle depuis le ciel pour venir se ficher dans l’angle de l’écu de mon adversaire. Le coup est porté avec une telle violence que le bras du chevalier pivote, déséquilibrant celui-ci vers le bas, son visage marquant une surprise inquiète. Mon cri s’arrête, je reprends mon souffle.

Il me faut décoincer ma hache rapidement, et par réflexe, mon pied vient prendre appui sur l’écu pour le repousser en arrière tandis que je tire sur le manche. Mon adversaire tombe sans grâce sur le côté, me pointant de sa lame en un geste défensif. Pas assez solide, sa main, puisque d’un coup de ma hache j’envoie voler son épée dans l’herbe. Ses jambes s’agitent dans la gadoue pour tenter de l’éloigner de moi, sa main d’arme cherchant un manche à son baudrier. Ma hache s’abat encore et encore sur son écu, dans un rythme hypnotique que je romps pour lancer mon pied vers sa mâchoire. J’entends ses dents claquer comme sa tête part vers l’arrière et que ses yeux deviennent vitreux : il a son compte.

Mes muscles vibrent d’excitation, je me sens capable de vaincre le monde entier, je me sens invincible ! Le bruit de sabots, derrière moi, atténue légèrement cette sensation. Les amis de ma victime lui portent secours ! Je n’avais pas prévu cela, je ne sais plus que faire… J’esquive la première passe d’un lancier mais un autre arrive déjà vers moi, son fer de lance laissant une traînée sanglante sur mon torse. Mû par la douleur et le désespoir, je visse mes yeux dans ceux de sa monture et je hurle ma rage, en une explosion sans retenue, aux oreilles dressées de l’équidé qui me frôle. L’animal en fait une embardée spectaculaire, comme s’il avait vu un loup entre ses jambes ! Je sens à cet instant que je tiens quelque chose d’intéressant. Inspirant profondément, le corps entier tremblant de rage et de douleur, je fais face au nouveau cavalier juste à temps pour ne pas me faire embrocher, et je hurle de nouveau en projetant ma hache vers l’assaillant, provocant la frayeur légitime du canasson.
Combien de temps vais-je tenir ainsi ? Peu importe, pour l’instant ça marche. Deux chevaux renâclent, un cavalier aide ma première victime à se remettre en selle, deux autres me regardent. Il faut que je hurle encore, j’inspire…

Du bas de la plaine monte alors une clameur qui me donne la chair de poule, accompagnant mon propre hurlement avec une telle puissance que je charge. Comme un idiot, je charge deux cavalier, et je me sens heureux de le faire. Ca sent la panique du côté de mes agresseurs, je comprends alors au grondement progressif que mes camarades sont aussi en train de charger.

Le reste de ces instants constitue un des moments les plus agréables de ma vie. rattrapé par les miens, nous regardons les cavaliers rejoindre les leur en limite du village, j’ai chaud, j’ai froid, j’ai mal, je suis heureux, je suis soulevé par des brutes immenses, je vois des sourires sous des barbes blondes, j’ai vraiment mal, mais je suis heureux. Puis je suis de nouveau aux rames, je ne sais plus comment j’y suis arrivé mais je rame, une fierté gonfle mon cœur à l’en faire éclater.
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Velkyor
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MessageSujet: Re: [BG sans validation][Barbare][H] Arkenn   [BG sans validation][Barbare][H] Arkenn EmptyJeu 23 Juil - 19:19

J’ai vingt et un ans. Depuis mon premier raid, de la neige est tombée sur les glaciers. En ce début de saison, alors que nos navires s’éloignent de la jetée encombrée par cette foule qui nous salue, j’ignore encore que je ne reverrai pas mon village. J’aperçois Lindisfänn qui court avec rapidité sur les berges verdoyantes, ses tresses rousses à sa poursuite. Pour une fille de onze années, elle a presque atteint la taille de notre mère. Qu’il est loin le temps où elle traînait partout cette chaussette à laquelle j’avais cousu deux perles pour faire des yeux, cette créature de tissu ressemblant vaguement à un bébé phoque, qu’elle avait surnommé Borät.

Depuis quelques années déjà, elle tient à ce que je l’entraîne à la chasse, au combat, à toutes sortes de choses que je me serais bien vu faire avec un petit frère, mais une petite sœur… Et la voilà courant dans les lichens pour apercevoir nos navires le plus longtemps possible. C’est cette image que je vais garder de mon village, de mon enfance, de ma famille, il n’y en aura plus d’autre.

Voilà trois semaines que nous naviguons, nous sommes descendus bien au sud, la chaleur se fait presque insupportable lorsque vient le midi. Nos peaux sont devenues brunes et contrastent de manière étonnante avec la blondeur de nos cheveux. Cependant notre butin est maigre. Un manque de chance nous a fait longer des côtes très protégées, de véritables forteresses s’élevant pour protéger des ports, qui abritent eux-mêmes des navires de guerre. Il a fallu en semer quelques-uns uns, mais ils sont comme des chiens protégeant une niche, ils ne s’en éloignent jamais trop.

Depuis l’aube cependant, un nouvel espoir nous tient. Nous avons aperçu, se découpant sur l’horizon, la silhouette trapue d’un vaisseau commercial. Un gros ventre bien rond bondé de denrées rares et précieuses, roulant avec une lenteur trahissant un imposant chargement. Nous ne favorisons pas les abordages, qui sont une opération toujours délicate, et la mer est agitée ce matin. Cependant la saison tire sur sa fin et nous sommes presque bredouilles. L’ordre est venu du navire de tête de se préparer à arraisonner le gras marchand.

A la rame depuis quelques minutes, nous gagnons du terrain sur le marchand, qui ne semble pas faire de réels efforts pour s’enfuir, et je peux voir son pavillon, une sorte de flamme rouge stylisée. Je ne connais pas, peu importe, les grappins du navire de tête sont partis, avec une volée de flèches pour faire bonne mesure. Toujours pas de réaction du marchand, quand…

… Une déflagration monstrueuse nous plaque contre les planches de notre pont, immédiatement suivie d’une onde de chaleur intense. Je me relève et contemple, incrédule, ce qui reste de notre navire de tête et de ses occupants. Une carcasse disloquée et enflammée, encore reliée par quelques cordes au navire marchand, auxquelles s’accrochent désespérément des combattants embrasés, hurlant leur douleur et leur incompréhension. Il me faut quelques secondes pour comprendre que de la magie a été utilisée, cet art impie et fourbe employé par les inutiles pour se donner de l’importance dans la vie…

Les cordes sont coupées par des silhouettes en robe rouge et ce qui reste de mes compagnons tombe à l’eau dans un grésillement écœurant. Immédiatement notre capitaine ordonne le changement de cap, mais nous sommes tellement perturbés que nous nous emmêlons dans nos rames, et il nous faut bien une minute avant de trouver le rythme de dégagement. En cette minute terriblement longue, où je pousse et tire de toutes mes forces sur le bois de ma rame, le regard vissé sur le dos du rameur devant moi, j’entends une nouvelle détonation suivie de nouveaux hurlements, suivis d’une sorte de chant que produirait un millier de grillons géants, et des hurlements de nouveau. Je m’attends à brûler à mon tour à tout instant mais c’est un phénomène totalement différent qui se produit sur notre navire…
Une main gigantesque et presque transparente se saisit de notre mât comme si elle voulait l’enfoncer à travers la coque… et elle y arrive si bien que la quille gémit avant d’éclater, les membrures se cambrant tandis que les bouchains explosent dans une pluie d’échardes et de clous. Et la main poursuit son geste dévastateur, le banc de rameurs devant moi disparaît en un instant dans les flots écumants. C’est alors que je comprends que ma rame ne me sert plus à rien, je me lève et je plonge avant d’y être obligé par cette main démoniaque.

Sensation apaisante, je suis sous l’eau et les bruits de fureurs et de hurlements ont cessé. J’entends gémir avec douceur mon navire agonisant, j’entends les chocs sourds des corps qui crèvent la surface de l’océan pour me rejoindre en son sein. Au ralenti, je m’enfonce, entraîné par mon haubert et ma cape, par ma ceinture et mes armes. En cet instant, j’envisage de me laisser couler, tout simplement, de rejoindre ces traînées de bulles marquant le chemin qu’ont pris mes compagnons vers les fonds marins. Mais non ! Pas comme ça ! Certainement pas comme ça ! La stupeur me quitte, chassée par la colère, cette colère qui anime mes mains qui détachent mon ceinturon, hache de mon père et autres lames qui plongent vers les ténèbres, mais je m’enfonce toujours ! Mes poumons me brûlent alors que je pique vers le fond au lieu de tenter de remonter. Tête en bas, mon haubert semble heureux de me quitter et je le laisse glisser avec ma tunique qu’il entraîne avec lui. Mieux vaut elle que moi, me dis-je en remontant vers les lumières des incendies en surface. Cette rage glacée qui me tient en éveil, qui m’interdit de respirer l’eau de mer, qui me donne la volonté de nager et nager encore vers la surface que je crève soudain au milieu de débris de bois et de toile déchirée.

Je me gave de cet air saturé de relents de chair grillée et de bois brûlé comme s’il était le plus doux des nectars. La tête me tourne, je m’agrippe à quelque chose qui flotte. Le premier débris s’enfonce dans l’eau, j’en cherche un plus gros, je m’y agrippe, je m’y repose, je laisse mon cœur se calmer. Au loin, le rond vaisseau marchand s’éloigne. J’entends des rires…

La houle importante m’a éloigné des autres débris. J’ai appelé au début, espérant des réponses, mais le vent qui s’est levé m’a fait entendre des plaintes qui n’existaient pas. La nuit tombe sur mon morceau de pont. J’y tiens à peine et je suis épuisé. J’ai pu m’y attacher à l’aide d’un lambeau de voile, pour ne pas risquer d’en tomber et de le perdre si le sommeil me prend. Mais comment pourrais-je dormir, alors que les noms et les visages de mes compagnons s’imposent sans cesse à mon esprit ? Je les revois tous, souriants, heureux, plaisantant, je revois aussi leurs familles leur dire au revoir sur le ponton du village. Ces femmes, ces enfants et ces mères, sentent-ils qu’un drame terrible vient de se produire ? La litanie des noms et des visages reprend dans ma tête, le vent gémissant en écho.
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