Début d'après-midi classique, Alexia virevolte de table en table, parce que l'ouverture de la taverne après une bonne décade de sevrage des habitués provoque toujours une affluence.
Et voilà Jenna, l'ex-compagne de Junior qui vient faire sa belle. Elle jette des clins d'oeil et des déhanchés incendiaires aux mâles présents au grand damne des dames présentes, ce qui vaut à un certain conseiller de se retrouver avec un talon de botte planté dans ses orteils. Jusqu'au moment où elle clame avec une retenue d'éducation certaine :
"Alexia ! Je ne me sens pas bien j'ai la diarrhée !"
Les dames présentes ne peuvent retenir un sourire moqueur, Beshaba se vengerait-elle de la suffisance de la belle ?
Quand elle redescend, elle a en effet perdu de sa superbe, la peau noircie, le dos voûté, les cheveux sales.
Ayant récupéré la mobilité de ses orteils, Ruffin entreprend de la suivre discrètement, afin de voir où elle va. Il prend quelques précautions comme se masquer le visage et avoir une potion d'antidote à portée de main.
Arrivée près de la taverne du port, l'ex-belle ex-compagne de Junior s'écroule, les yeux injectés de sang révulsés, les veines et artères saillantes et dures. Ruffin, un stylet à la main essaie de lui ouvrir la trachée afin qu'elle puisse au moins lui dire qui elle avait vu ou ce qu'elle avait mangé. Peine perdue, elle étouffe. Dans un élan de mansuétude, Ruffin abrège ses souffrances. Une femme qui se présente comme prêtresse est là, Ruffin lui demande alors de le bénir afin qu'il ne contracte pas une maladie inconnue, il se frictionne les mains avec un peu d'alcool, et demande aux gardes d'emporter le corps au temple de Kelemvore.
De retour sur la place, la prêtresse montre des signe de maladie elle-même. Les deux conseillers présents ordonnent alors que tous les gens qui se trouvaient chez Junior avant que feu l'ex-belle Jenna se trouve mal se cloîtrent dans l'établissement qui ne sera resté ouvert au public que fort peu de temps au final.
Un prêtre de Kelemvore déprimé et n'attendant que l'issue inéluctable de sa vie de foi entre en scène juste au moment où la prêtresse se trouve mal. Il lui lance un sort de guérison qui la met à terre. Quelle maladie peut donc presque tuer alors qu'on demande une faveur divine de soin ? C'est la consternation générale.
Ruffin ordonne à tout le monde de se dévêtir et de faire bouillir les vêtements, ainsi que de se frictionner avec de l'alcool. C'est une prise de bec général, ces pudibonds ne veulent obéir, pire : certains tentent une sortie.
Avec son camarade "Tu-Tues" il bloque la porte, en pagne il n'est pas beaucoup moins imposant que dans ses vêtements, mais l'arbalète et ses carreaux se montrèrent suffisamment dissuasifs eux. Finalement, le balladin blondinet du nom de Welfam finit par obéir. Quelle plaie celui-là. Et il menace en plus. Enfin, il se retrouve dans le plus simple appareil au moment où la prêtresse se réveille. Elle indique que ce n'est pas une maladie, mais une entité joueuse.
Alors que les deux exhibitionnistes se rajustent, sous les maugréments du blondin, voilà un étrange ballet qui commence, l'entité passant d'un individu à l'autre.
Ruffin tente de se prémunir en sifflant un rhum de sa réserve, et le voilà pris de torsion à l'estomac. Il est plié en deux à vomir la boisson tant convoitée des marins, il n'arrive plus articuler, puis est pris de tremblement. Il veut reprendre son verre, a un geste des plus maladroit et le renverse sur Mystik venue voir ce qu'il avait, il veut essuyer les dégats mais encore un geste maladroit, il lui met une claque. La belle effarouchée lui retourne sa preuve d'affection mal comprise, Ruffin titube, il ne contrôle plus ses mouvements, même taper dans ses mains est une gageure. Le Légionnaire Abdul demande à ce qu'on le maîtrise pour lui verser un flacon d'eau bénite. L'idiot ! le rhum l'était et c'est ce qui me rend malade. Non ! Non ! quelque chose lui ordonne de ne pas se laisser faire, une dague à la main il se débat, et puis les convulsions, sa vue se brouille et il s'évanouit.
Il reprend ses esprit alors que la sarabande continue. Il apprend que l'entité se déplace d'un corps à l'autre en passant par l'air, une odeur pestilentielle se dégageant quand elle change d'hôte, Il apprend aussi qu'user de magie ne sert qu'à la renforcer.
Au final, il verra un manteau animé essayer de franchir une fenêtre, avec une halfeline désespérée à retenir le manteau et hurlant des noms de femmes pour appeler ses dagues, puis plus rien.
Encore un après-midi sans histoire dans une Luskan sans problème somme toute.