« Mémoire de Hin »
Livre I
« L’art des billes habiles »
Anathano BEL’KAR
De jour en jour, la caresse continue de se fait un peu plus intense. La corde ou le cuir, qui arrivait à me scier la peau au début, trouve maintenant sa place sur mes doigts, comme une partie intégrante de mon corps.
Quand elle balance doucement le long de ma jambe, dans l’attente, chargée d’une bille qui la tire vers le sol, je ne sais plus si c’est moi ou ma fronde qui imprime ce mouvement. Une des lanières caresse le bout de mes doigts alors que l’autre est comme incrustée dans ma chair.
Doucement certains souvenirs me reviennent… comme des éclats instantané de lumière. Je me rappelle, enfant, le soir au terrier, devant un bon feu… les vieux qui racontaient des histoires de halefins frondeur d’élite… maniant la fronde avec grand art… et moi qui écoutait ces récits en rêvant de pouvoir un jour, moi aussi, connaître l’art des frondeurs et devenir un hin dont l’histoire sera comptée.
Je me rappelle aussi, comme il était dur d’être patient, d’apprendre d’abord à manier de petites épées pour se consacrer ensuite à l’art des billes habiles.
Depuis ce jour, j’ai fait bien des progrès… la fronde est presque devenue un prolongement de mon bras et de ma tête. A force d’entraînement et de recherche, j’ai acquis le maniement de la fronde, pour ne plus qu’à avoir à me concentrer sur le tir en lui même.
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LA FRONDE
Une des arme de jet à projectiles la plus simple, la plus légère et la moins encombrante. Tout ce que peuvent espérer les petites mains habiles des hins.
Elle a toujours la même forme globale, mais la longueur est variable.
Une poche de forme allongée, souvent en cuir ou en toile, parfois dans des matériaux plus originaux. De taille et de forme variable, adaptée aux projectiles utilisés, cette poche est complétée d’une lanière, sur chacune de ses extrémités. Une arme assez simple à confectionner.
Les lanières de longueur sensiblement équivalente, ne sont pas identique. L’une possède une boucle à son extrémité alors que l’autre est orné de quelques nœuds légèrement espacés. L’une est enroulée sur les doigts et tenue fermement, l’autre n’est que pincé du bout des doigts. Plus la fronde est longue, plus elle sera puissante, rapide, permettant de tirer plus loin. Mais si la longueur n’est pas adapté à la taille du frondeur, alors elle deviendra difficile à manier.
Les hins savent très bien qu’il leur faut souvent raccourcir les frondes qu’ils sont amenés à posséder, si elle n’ont pas été à l’origine destinées à de petites mains. Cette opération reste cependant d’une grande simplicité, l’éventuelle difficulté résidant dans l’emplacement précis des nœuds qui permettent de tenir le brin largable.
De façon générale, une fronde peut tirer jusqu’à une trentaine de pas environ (15m) bien que cela puisse varier selon la nature et la taille de l’arme…
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LES TIRS
Au cours de mes entraînements et recherche, j’ai identifié trois types de tirs bien distincts.
« La petite fée » ou tir par rotation horizontale
J’ai surnommé ce type de tir « la petite fée » car un jour ou je m’entraînais à faire tournoyer ma fronde de cette façon, une petite fée était venue tourner à toute vitesse au dessus de ma tête tentant de suivre la bille… ce qui d’ailleurs avait semblé l’amuser… un court moment.
La fronde est entraînée de façon à tournoyer au dessus de sa tête, autour d’un axe vertical représenté par le corps. Elle permet d’opérer des tirs horizontaux, utiles et précis à courte distance.
Le mouvement initial est donné par le poignet, puis c’est le coude et l’épaule qui permettent d’accélérer la rotation. Au bout de trois ou quatre tours la fronde atteint sa vitesse optimale. La lanières dont on pince les nœuds est alors relâchée, permettant l’ouverture de la poche et la libération de la bille.
Pour les hins, trois tours sont suffisant généralement, continuer plus longtemps à faire tournoyer la fronde engendre une fatigue musculaire rapide, une perte de puissance et de fluidité et donc de précision.
Il faut du temps pour apprendre à faire parfaitement tournoyer une fronde, c’est quelque chose qui se ressent de l’intérieur. Un mouvement rapide, puissant et fluide…
Il faut encore plus de temps pour apprendre à lâcher au bon moment la lanière largable. Tout se joue en un instant… et cette technique ne pardonne rien, la direction que prendra la bille étant complètement lié au seul moment de l’ouverture de la fronde. Mieux vaut d’ailleurs se tenir loin d’un débutant qui s’entraîne…
A force d’entraînement, ce type de tir peuvent être d’une incroyable efficacité et précision à courte distance, moins d’une quinzaine de pas (8m), et est très adapté à la petite taille des frondes de hins. Sûrement la technique qui une fois parfaitement maîtrisée, est la préférée de beaucoup quand le choix est possible… car avec ce type de tir, un bon frondeur peut devenir un véritable assassin.
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« La Cloche des Dieux » ou tir en cloche
Ce type de tir, comme son nom l’indique, s’effectue en cloche… permettant de tirer par dessus un obstacle et d’effectuer des tirs assez longs, les billes tombant du ciel sur la cible, d’ou le surnom que je donne à ce tir.
La fronde doit être entraînée par le poignet de façon à tournoyer sur un plan vertical, le long du corps. Ce type de tir nécessite d’avoir une fronde bien adaptée à sa taille, surtout pour les hins.
Au bout de seulement deux tours la vitesse optimale est atteinte, et le brin largable peut être lâché.
Ce type de tir, permet d’avoir un bon contrôle sur la direction de la bille, mais demande par contre beaucoup d’entraînement pour maîtriser la longueur du tir. C’est un tir qui s’avère très utile, notamment pour atteindre des lignes arrières par exemple.
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« Le trébuchet » ou tir sans rotation
Cette technique utilise un mouvement analogue à celui d’un trébuchet.
La fronde, chargée, pend le long de la jambe ou est posé au sol selon la longueur et la posture dans laquelle on se trouve. Avec une fronde assez courte, elle est facilement utilisable en étant à genou. La fronde est violemment projetée vers l’avant, comme un coup de fouet, effectuant alors une rotation incomplète, et relâchée quasiment aussitôt.
C’est la technique permettant les tirs les plus rapides et l’accélération la plus violente. Permettant avec de l’entraînement, d’effectuer aussi bien des tirs à courte ou longue portée. Elle s’avère comme « la petite fée » très efficace et meurtrière une fois la technique acquise.
Elle présente aussi l’intérêt de pouvoir, en modifiant l’axe de la pseudo rotation et sans relâché le brin largable, utiliser la fronde en guise de matraque.
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« La doublette» ou tir ricoche
Une fois que l'on maitrise parfaitement sa fronde, maitrisant l'art de tirer en rafale, de loin comme de près, et que l'on maitrise les differents tirs, il reste un tir, exceptionnel, à appréender.
Depuis longtemps, l'agilité avec laquelle les pieds lestes manient la fronde, leur à permis de dévellopper un tir spectaculaire, nécessitant une grande précision; l'art du ricochet.
En effet, celà demande un sérieux entrainement, mais il est possible, en visant un endroit précis, en devançant et visualisant la trajectoire de la bille, d'arriver à se servir du rebonds de la bille sur la cible. En lançant la bille de façon à ce qu'elle ricoche sur la cible, de manière à en atteindre une autre, avec la même bille. Celà permet aussi de faire rebondir la bille sur un obstacle pour atteindre la cible, voir même dans certains cas, d'utiliser un obstacle pour que la pierre ricoche dessus après son premier contact avec la cible, pour ensuite venir heurter de nouveau la cible.
Bien entendu, cette technique necessitant beaucoup de maîtrise et d'entrainement, il est inutile de tenter d'y parvenir avant de maîtriser toutes les techniques necessaire à l'art du frondeur.
De la précision et de la force…
Il existe au moins deux façon de concevoir l’art du frondeur.
Je ne parlerais que de celle que les hins élèvent au rang des arts.
Une bille peut faire très mal… en arrivant très fort un peu partout, ou en arrivant précisément sur une zone vulnérable. Que l’on me transforme en orc « grandes dents et petit poids » si un jour je compte sur la puissance de la bille pour vaincre… l’école de la précision, seul salut pour les hins… quelle fierté.
La précision, quand la fronde devient un prolongement de vous, permet des tirs d’une sournoiserie implacable et potentiellement meurtrière.
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Des projectiles…
Il existe une grande variété de billes avec des propriétés diverses. Je reviendrais sur les différents types plus tard. Cependant, les billes de forme oblongue ou hérissé de petites pointes denses, sont à privilégier.
Deux raison à ça ; tout d’abord elle tiennent mieux dans la poche de la fronde, ensuite associée à une grande précision, elle sont plus dangereuse car lors de l’impact toute la puissance se condense en un point précis, permettant d’occasionner fracture, hémorragies… et ce bien souvent même au travers d’une armure.
L’art de charger la fronde est tout aussi important que l’art de tirer avec… et demande aussi de l’entraînement. Quelle joie d’avoir de petites mains habiles pour ce genre de chose. Une fois qu’on à trouvé sa technique optimale de chargement de la fronde, cela permet d’enchaîner rapidement les tirs, ce qui n’est pas négligeable.
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« La Bille ou la Flèche ? Elfe ou Hins ? »
Les elfes…. Ah les elfes…. Ils sont souvent pas méchants et assez doué, mais à force de se pouponner ils deviennent délicat … comme disait mon père… les elfes sont des hins qui ont choisit de modifier leur fronde et leur bille… faisant de la fronde un violon et de leur flèche un archet… tout ça pour avoir l’impression d’être plus raffiné…. Mais ça n’allège que leur conscience… la flèche tue aussi… Il aimait rire des elfes mon père… mais ils les aimait bien.
Moi je suis un hin et un frondeur…
Et il y a une chose que les elfes et autres semblent oublier…
La bille à un avantage par rapport à la flèche. Elle est plus efficace contre armure et casque car elle n’a pas forcement besoin de transpercer pour infliger de véritable dégâts comme des fractures et hémorragie. L’impact suffit pour déformer l’armure ou transmettre le choc.
La bille à un autre avantage non négligeable… et cela est d’une cruelle logique. La bille étant plus dense, lors d’un tir en cloche ou effectué d’un point surélevé, elle emmagasine beaucoup plus d’énergie qu’une flèche, durant la phase de descente, ce qui peut, par exemple, en profitant d’une colline, d’avoir une bille qui à l’arrivée aura la puissance d’un carreaux d’arbalète à bout portant.
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Livre I
« Fronde et sac de Billes »
Anathano BEL’KAR
Il existe une multitude d'objet pouvant être projetés avec une fronde, mais les billes spécialement conçues pour celà reste bien souvent le meilleur choix.
Des billes.... il en existe surement une diversité infinie... mais j'ai réussit à me confectionner un joli sac de bille et acquérir une ou deux belles frondes depuis mon arrivée dans cette région, ou je suis arrivé les mains vides après surement m'être fait dépouiller lors de cette agression qui m'a conduit ici.
Quelques unes achetées aux marchands, certaines à des aventuriers et enfin d'autre récupérées auprès des créatures qui n'en était pas digne. Cette recherche de billes et de frondes est une passion, une quête... et elle n'est pas près de prendre fin...----------