Le Val de Bise - Module NWN Forum du Val de Bise, module RP de Neverwinter Nights |
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| [Rp] Attaque du Nécromant sur les Dix-Cités | |
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Nespresso Oeil perçant de Bastet
Nombre de messages : 5441 Habitat : Un charmant petit village enneigé du ValBise
| Sujet: [Rp] Attaque du Nécromant sur les Dix-Cités Mer 18 Juin - 11:45 | |
| Ca pour sûr, on était préparés. Arbalètes tirées, la baliste montée, on avait reçu l'ordre de s'équiper de feux alchimiques, et les rondes avaient été triplées. Heureusement qu'il faisait bon, parce que c'était éreintant. Les populations avaient reçu l'ordre de faire les bagages, pour prévoir à toute éventualité. J'avais dit à ma femme de préparer des vivres au cas où, et d'avertir les gosses pour pas qu'ils fassent des trucs insensés, les enfants n'ont jamais l'esprit clair dans ces moments. Les voisins, un couple d'elfes, étaient plus calmes eux, mais bon. Ils avaient peur ça se sentait, en plus la Lady nous avait averti que c'était des morts-vivants qui risquaient de se pointer. Des morts-vivants... T'imagines, des morts-vivants. Faut être félé pour ramener à la vie d'anciens trépassés, pour en faire de nouveau. Ptet' moi en fait, ptet' que je rejoindrai ceux-là. Tymora m'en garde. V'là la Lady qui se pointe sur notre petite tourelle. Elle est belle, elle a troqué ses habits cintrés pour une tenue une pièce avec de grandes bottes en velours. Ca ne présage rien de bon, quand elle a ça, elle part généralement à l'aventure ou dans des endroits dangereux avec la Duchesse. Nan ça présage rien de bon, et les silhouettes qui se dessinent sur la colline de la Cité me confortent dans cette position, celle qu'on m'a toujours qu'elle portait chance. Ca ne m'étonne qu'à moitié d'y reconnaître des ... cadavres putréfiés en animation. Je retiens une remontée d'estomac, j'vais pas dégueuler devant la Lady quand même, de quoi aurai-je l'air. Elle nous demande d'armer les arbalètes, nous rassure de sa voix douce en effleurant les épaulettes de sa main. Ca a beau être du métal, et la situation critique, je sens qu'elle me fait d'l'effet quand même. Non mais je suis marié. Nordwae, retiens-toi, retiens-toi ! T'es pas là pour fantasmer, t'es là pour défendre. J'arme mon arbalète, pendant que je l'entend marmonner un juron que j'ai déjà entendu dans la bouche de la Duchesse Eowynn. C'est de l'elfique pour sûr. "Mistani, Kragnarr !" C'est pas les deux fous de Belle-Prairie ? On dirait qu'elle a vu des fantômes... O~~~~O Je bats des cils, en regardant de manière plus attentive. Le matin point derrière les pics de l'Epine, mais la faible lumière ne me trompe pas. C'est bien Mistani, c'est bien Kragnarr... Ces timbrés, ces sadiques. Même morts, ils ne peuvent s'empêcher de revenir hanter ces terres. "Arbalétriers ! Tirez ! Ensuite, rejoignez la colonne dans les bois, protégez la fuite !" Les morts sont en route, lentement, inexorablement, on dirait une marée de putréfaction en mouvement, des vagues affreuses et horribles. Je défaille un moment, avant de protéger mon esprit contre d'éventuelles pertes de contrôle. Rapidement, je vais à la Chapelle pour la vider des objets sacrés du Culte, la statuette antique de Bastet, les coupes d'or, les encens sacrés, les netcherou ainsi que les papyrus rituels. Puis dans les bois, c'est un cri de douleur que j'entend, un habitant vient de se faire écraser par la masse d'un géant ! Un géant.... mort-vivant.... Ni une, ni deux, je me cache derrière la chapelle, empoignant mon arc court disposé sous la cape avec les deux fourreaux qui m'accompagnent. Je vise, la tête... la nuque, avec une flèche de feu, et je tire. Un tir à faire honneur à mon Peuple, qui vient se ficher dans celle-ci, sans néanmoins le gêner. Alors il s'approche, toujours plus menaçant, explosant à coups de masse l'étage d'un bâtiment, celui de l'annexe de la Tour d'Obsidienne. Je poursuis mes tirs avec précaution, visant bien. Et il s'en prend à la Chapelle ! Sa masse va s'écraser contre le mur quand ma volonté redouble et mes tirs fusent avec l'énergie du désespoir. Il se détourne du temple, louée sois-tu Sharess. S'ensuit une course à travers les bâtiments. Au loin la parcimonie, je dois le retenir pour que les habitants fuient. Parcourue d'un frisson, je fais appel aux pouvoirs de mon sang, en déchainant le seul sort létal de ma connaissance sur lui, à maintes reprises, ce sentiment de jouissance se mêle à l'urgence et au danger, dans un mélange savoureux. Je vois tout à travers un voile voluptueux, j'ai l'impression de lui jeter des rubans de soie, alors que je sais que la réalité est bien plus douloureuse pour lui. Finalement, le voilà qui fuit. Pas de temps pour le répit, je me dirige vers l'entrée, pour retarder l'arrivée des non-morts. Ils sont au fossé... Je sors donc de ma botte une baguette de feu, baguette de pyromanie comme je me plaisais à l'appeler avec la Duchesse. Trois, quatre, cinq charges ! Mon état est entier tourné vers Termalaine, et la protection de ma Chapelle. Achevant les restes fumants de squelettes armés, essuyant quelques coups qui déchirent mes tenues précieuses, j'échange des passes de mon épée courte. Mais enfin... la silhouette blanche, au rire hystérique, et au fouet pendant à ses côtés, s'approche de moi. Mistani... Mistani, prêtresse de Loviatar, ramenée par ce nécromancien fou. Tu ne perds rien pour attendre, et par Sharess, tu retourneras de là où tu viens. Si tu dois hanter quoique ce soit, ce sera Géhenne, et non cette terre. Encore une fois, je déchaine mes dernières ressources, faisant appel à ce lien mystique qui m'unit à mon moi-profond, mes lèvres se meuvent en incantations draconiques, tandis que mes mains s'agitent en l'air avec des croubes gracieuses. Être intangible et éthéré, Mistani ne pourra résister à mes sortilèges de force, les rubans claquent sur le spectre alors que je ne peux éviter son contact glacial. La douleur m'étreint, mais ma volonté est de détruire cette Loviate revenue d'entre les morts. Finalement, j'y parviens avec l'aide de Sharess. Louée sois-tu, glorifié sois ton nom, ta caresse dont ma main ne fut que le vecteur a ramené une ennemie là où elle devrait être. Je regarde plus loin... c'est une armée qui continue d'investir les ruelles de la Capitale de la Mode. Je suis seule, les autres ont pu fuir, mais la retraite est coupée. Un petit halfelin se présente à moi, alors que les blessures laissent des filets de sang non négligeables souiller ma peau. Il s'occupe de créatures volantes, me permettant de me soigner rudimentairement. Puis nous combattons ensemble des chauves-souris squelettiques qui fondent sur nous, peine perdue, ma cuisse entaillée me fait défaut, et alors que je trébuche, un coup est porté sur ma tête. Puis c'est le flou, le noir, le froid intense. Tout est flou, je sais qu'en bas, tout grouille de morts-vivants, mais l'endroit où je suis dégage une énergie qui me détend. Une silhouette est portée au-dessus de moi, j'ai l'impression d'être sur un toit. Elle marmonne des choses, je répond par une prière, et c'est une chaleur intense qui me brûle. J'ai l'impression de mourir, et je crie.J'ouvre les yeux dans une petite maisonnée, sale, crasseuse, comme je n'en ai vu que dans mon enfance. Un chaudron chauffe sur un feu, et un homme à l'odeur écoeurante me regarde. Je vois ses yeux, ils luisent étrangement, je ne sais si c'est moi qui divague. Il porte à mes lèvres une fiole de soin, avant d'incanter dans un langage semblait fait de bruissements de feuilles et de fourrés, mêlés de bruits d'animaux. Puis il pose ses mains sur ma poitrine, sans spécialement de ménagement. Je sursaute ! Mes sens me font défaut, la douleur les inhibe, et je n'éprouve absolument aucun plaisir à un quelconque contact. Je déteste cela, j'ai l'impression d'être plus morte que vivante. Puis peu à peu, une chaleur infuse mon être, alors que je me sens mieux, je me sens revivre. Je constate alors que la maison est toute petite, et que je suis couchée sur une table. Mes vêtements ont été retirés pour la plupart, car trop lacérés, je n'ai plus ma cape brodée, je n'ai plus mon haut, qui git non loin en charpies. Peu importe, mes sens reviennent à moi, c'est le principal. Je reconnais peu à peu l'homme, c'est un Malarite, un druide. Merrick, ce doit être lui, sûrement. Il me parle, je répond, dissipant lentement mes mauvaises pensées, en constatant qu'il ne me veut point de mal, et m'a même sauvée. Il m'explique que ces aberrations sont une insulte à la Nature, je le rejoins sur ce point... et me donne même des onguents pour me soigner. Puis c'est sa panthère qui vient me rejoindre, caressant ma jambe alors qu'elle sent ma tristesse en entendant que Termalaine est tombée. Je sais que la sanctification empêche les morts-vivants de pénétrer dans la demeure de la Dame du Baiser, mais tout de même... Je caresse sa panthère, elle me console, tandis que lui fait chauffer une tisane, en parlant de sa voix étrange. C'est du lotus noir à faible dose me dit-il... cela calme les douleurs. Entre plusieurs prescriptions d'herbes médicinales, j'avale ceci, petit à petit... Et je sens une vague de bien-être s'emparer de moi. Je me détend, la panthère me sourit, j'en oublie cette maisonnette et l'état peu propre des draps, pour m'asseoir contre le mur, en tailleur sur le lit. Je souris, je me sens bien, alors que Merrick me dit que je peux partir quand je le désire. Ma tinsane entre les mains, la panthère me regardant, je passe un excellent moment, oubliant les malheurs de cette matinée, un instant salvateur. (Marchi à Flashy pour l'anim !) | |
| | | Nespresso Oeil perçant de Bastet
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| Sujet: Re: [Rp] Attaque du Nécromant sur les Dix-Cités Mer 25 Juin - 10:09 | |
| A peine sa méditation - si l'on pouvait dire ainsi de la découverte sensuelle journalière d'une ensorceleuse sharessienne - terminée, la Lady sortit de Caer Dineval, où elle avait pu profiter des installations propices à l'étude personnelle de la magie qui permet à une sorcière de travailler son potentiel. Un homoncule attendait, avec un message automatique, d'une voix qui lui faisait penser à Aarin, cette voix puissante et assurée. Eve avait du recevoir le même avertissement, car elle l'aperçut non loin, se couvrant de quelques sortilèges défensifs bien trouvés. Les deux se mirent en route pour retrouver la compagnie arcaniste en route, afin de porter le coup au Nécromant que le plan prévoyait. Le marteau et l'enclume.
Hundelstone et Bremen devaient percer le front des morts, afin de libérer le passage et ramener les armées vers nous, une fois qu'elle avaient été décimées. Passant par la Côté Ouest, Termalaine fut libérée de cette façon, après des combats acharnés. Pendant ce temps, la troupe rencontra un général. Un ogre horrible, la peau décharnée, les lèvres cousues par du fil grossier, les oreilles inexistantes comme son nez, ses yeux luisant d'une énergie maléfique à glacer le sang. Le Légat de Bryn Shander apprit à la Lady, toujours aussi prévenant, qu'il s'agissait d'un Seigneur Macabre, une créature nécromantique qui leur poserait des problèmes. Derrière lui, ses troupes attendaient, une centaine de morts-vivants.
Droganson incanta pour un mur de force afin d'emprisonner celles-ci, rapidement, tandis que l'ogre déchira le rempart d'énergie d'un sortilège tonitruant. Profitant de l'occasion, Lyalin tira une flèche dans son menton, espérant ainsi mettre à mal ses cordes vocales. Même si le tir fut réussi, avec la grâce de ses frères sylvains, l'effet fut moindre. Eve se mit à voler ensuite, au-dessus de la scène, en étudiant chacun des mouvements de l'adversaire. Protégée comme ses confrères par un bouclier d'ombre, précaution indispensable, elle ne ressentit pas l'effet de la flétrissure de la créature, contrairement à l'Impercepteur Klosk et son sbire, qui la prirent alors qu'ils canalisaient l'énergie divine afin de repousser l'armée.
Attrapant avec une vitesse fulgurant une petite masse bénie, gardée pour l'occasion sous les conseils de la Duchesse Eowynn, alors qu'elle effectuait un petit saut sur le côté en se réceptionnant d'une main, Lyalin la brandit à la diagonale vers le monstre gigantesque. "Et Sharess èton neheh ita ! Belt netcher Bastet-djet teh neheh !" La masse produisit une éclat vif au niveau de l'armée, qui blessa et détruisit beaucoup de ses sous-fifres, arrachant les peaux nécrosées du Seigneur Macabre. Orichalka en fit de même, le prenant à revers. Puis les mages déchainèrent leurs pouvoirs à leur tour, invoquant slaad blanc pour Droganson, bouclier d'ombre pour Tannemen. Mais les vaisseaux sanguins explosèrent soudainement chez le pauvre - oui, pauvre, même bainite Lyalin eut quelque empathie pour ce malheureux - Artekus, qui vit ses tripes exploser à la ronde. La Lady Lyalin et le Légat Tannemen se retrouvèrent pris dans ses entrailles projetées à grande vitesse, ne parvenant à s'en extirper, gluantes, visqueuses, collantes qu'elles étaient.
Profitant de ce répit momentané, le Seigneur Macabre entama le dialogue alors que son armée se faisait décimer par des brandons de feu de la soeur Waar'nes, et le contingent de Ulrich, l'enclume sur laquelle le fer était martelé. Offrant la puissance aux membres présents, offrant des possessions matérielles inimaginables, offrant des sortilèges aussi dévastateurs que corrupteurs, le démon possédant le Seigneur Macabre nargua ses assaillants. Même si certains étaient sur le point de faillir, de succomber aux avances, d'autres gardèrent la tête froide, et l'objectif en vue. Quand sa forme s'écarta, le corps du Seigneur Macabre fut achevé. Le Nécromant était toujours vivants, morts, mort-vivant. L'achever serait la prochaine tâche.
Sans plus attendre, Lyalin rentra à Termalaine, afin de retrouver avec un mélange de plaisir et d'horreur la ville de la Duchesse, tant chérie. Les habitants furent rappelés de Bremen promptement, tandis que quelques discussions avec l'armée présente permirent de s'assurer que le terrain était désormais fiable. Le contingent quitta ensuite la place pour rejoindre Ulrich plus loin pour d'autres combats contre les ennemis de la Couronne, sa quête était loin d'être terminée, comme celle de Lyalin.
(Toujours Flash, marchi ^^) | |
| | | Volvic Gardien des Mystères
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| Sujet: Re: [Rp] Attaque du Nécromant sur les Dix-Cités Mer 25 Juin - 13:35 | |
| Quelques temps avant les morts en station autour de Termalaine se mirent en mouvement. J'observais leur progression lente et gauche. Chacun de leur pas écrasait un râle sourd qui donnait à la meute décomposée une impression de vrombissement terrestre.
Fichant mon bâton dans le sol enneigé, j'invoquais ronces épineuses et barbelures végétales pour déchirer et entraver cette armée impie. Les bras épineux de la terre crevèrent la péllicule neigeuse pour déchirer les chairs putréfiées, ralentissant d'avantage leur progression.
Frappant le sol de mes sabots, invoquant les forces élémentaires dans la langue ancestrale des druides, l'air pulsa d'une vibration puissante. Dans un claquement bruyant le sol s'enfla et donna naissance à cinq élémentaires de terre imposants a qui j'ordonnai de combattre les morts vivant. Telle une mère généreux, la terre expulsa à nouveau 3 élémentaires de terre gigantesque qui abattait leur poing rocailleux sur les ordes animées.
Enfin la Terre donna naissance à un seigneur élémentaire de terre qui broya quantité de morts.
Les morts avaient semble t'il reçu l'ordre de se réfugier dans Termalaine. J'enprofitais donc, de projeter de la graisse sur les charpentes en bois de Termalaine provoca un feu intense pour réduire les morts en cendre. Ceci eu pour effet de faire sortir une centaine de ces morts rescapés des flammes et se dirigèrent vers le Nord.
L'intrusion des morts dans les forêts des havres fut rapidement déviés par ses habitants. Les morts fiir par arriver face à la toundra à le reste de la courrone les attendait.
Lorsque les morts finir par tous tomber, j'invoquai à nouveau du plan élémentaire du feu une nuée d'élémentaires incandescants. Je désignais alors le repas crématoire des corps qui jonchait les terres du Val bise entre les havres et Termalaine.
Une fois le repas achevé, je m'attachais à faire repousser la portion de forêt que le nécromant avait fletrit. | |
| | | Nespresso Oeil perçant de Bastet
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| Sujet: Re: [Rp] Attaque du Nécromant sur les Dix-Cités Jeu 26 Juin - 10:15 | |
| La grotte s'ouvrait devant nous, un orifice béant sur ces terres glacées, et il nous fallut tout notre courage pour nous y engouffrer. Ce fut d'abord l'éclaireuse du Bosquet, une elfe au visage voilé de soie noire, du moins son intonation, le ton chantant quoique presque dissimulé de sa voix et sa stature m'y faisaient-ils penser, sans que j'en eus aucune confirmation. L'air était vicié par l'énergie négative, il y faisait froid, chaque parcelle de ma peau était en proie à des attaques de cette énergie agressive et insidieuse.
L'éclaireuse reprocha au groupe le bruit qu'il faisait, heureusement je n'étais pas la plus bruyante, quoique mes bottes de satin produisaient un doux bruit que j'aimais à entendre, à tout moment. Mon regard se porta sur les armureries de la troupe, Dardan, capitaine de la garde de Caer Dineval, ainsi que l'Impercepteur Klosk. Lames sorties, ils nous prévinrent d'un premier danger, tapant vite, tapant fort, des silhouettes sortant de braseros d'un froid glacial... d'un froid spectral. L'organisation se fit d'elle-même, somme toute classique, les arcanistes entre eux, en dernier rang. Klosk et Dardan ensemble, faisant front devant afin de parer à toute éventualité martiale, et l'éclaireuse en première ligne, repérant pour nous divers pièges tous plus vicieux, mortels, les uns que les autres. Ah oui, et un sous-fifre de l'Impercepteur nous accompagnait également, un homme habillé de noir qui ne cessait de se cacher dans tous les recoins... quel courage pour le Ténébreux.
Nous avançâmes ainsi sur plusieurs mètres, nous enfonçant toujours plus profondément dans les entrailles de la toundra du ValBise, les veines de quartz zébrant parfois les parois. Mais nous étions moult mages ! Droganson et le Légat, les deux magiciens, fiers et le port altier, accompagnaient les deux ensorceleuses Annika et moi. Evocation et enchantement, sorcellerie et hermétisme, tels étaient ces deux mondes et ces deux approches totalement différentes que proposaient un même Art. Malgré tout, je connaissais assez les capacités et talents des magiciens... ou plutôt de ces magiciens, pour les tenir en estime. Il en était de même pour moi, je pense, si l'Archimage m'avait demandé de mener une conférence pour une foire aux mages. Bâtons posés sur l'épaule, arbalète de poing pour Annika, les arcanistes suivaient, en retrait... "au cas où ça pèterait". Usant avec parcimonie de leurs sorts, la plupart de leur descente se passait sans protection autre que celle des combattants.
L'éclaireuse réussit à désamorcer un piège de lames particulièrement vicieux, destiné à couper quiconque avait le malheur de pousser une porte. Ses réflexes étaient impressionnants, et cela même étonna notre troupe d'arcanistes, qui admirèrent ceux-ci. Mais à basse-voix, bien évidemment. Arrivant alors dans une salle aux mille horreurs... je ne pus m'empêcher de m'isoler pour... me délester de la boule au ventre qui m'étreint subitement. La salle comprenait des instruments de torture pour cadavres... des gens découpés encore et encore par des lames aux mouvements perpétuels, des pendus, des murs constellés de sang et de marques de souffrance atroce. J'étais sûrement la seule à avoir ces hauts-le-coeur, et j'attendai, alors que je n'avais plus rien dans le ventre, que le groupe trouve un moyen de passer. Ce qu'il fit grâce à Dardan, qui bloqua un nouveau système de lames sortant d'une rainure dans la paroi à l'aide d'un chevalet de torture. Un mur de lumière intense nous empêchait de voir l'autre côté, et je profitai que tout le monde soit de l'autre côté, pour rassembler les corps découpés et meurtris afin de leur offrir un ultime respect par la crémation. Ils méritaient au moins cela, en sus d'une prière rapide, à cause des évènements. "Sharess, aide-les à retrouver leurs dieux, fais que leur corps profané ne soit pas une entrave à leur épanouissement dans l'autre vie". Je les rejoignis ensuite, ils ne devinèrent pas mon action, et tant mieux.
Des énigmes se présentaient à nous de temps à autres, par l'intermédiaire de bouches magiques. La perspicacité du groupe ne permit pas d'éviter quelques dérapages malgré tout, dérapages plus que douloureux. "Quel est le meilleur moyen pour une femme de ne pas tomber enceinte ?" J'en connaissais des tonnes, car se priver de rapports était la chose la plus idiote à faire dans une vie. Alors que je m'apprêtais à répondre quelque chose de tout à fait sérieux, une autre me vint. Le nécromant était visiblement doté d'un humour, d'une forme de plaisanterie, certes très étrange, mais tout de même. Alors je m'écriai : "D'être Louve !", mais ce fut une mauvaise réponse. Un éclair me frappa, alors que mon teint devint de plus en plus blême. Alors que je me reprenais, avec l'aide de Dardan, j'appris que la réponse était "Etre grosse et moche". Ah bah oui, en effet. "- Quelle est la réponse universelle à toute question du multivers ? - 42 !" "- Qu'y a-t-il dans la boîte ? - Rien..." "- Pourquoi les hommes sont-ils dessus pendant l'amour ? - Parce qu'ils difficile de remplir une cruche par en bas." "- Quel jour sommes-nous si lundi est le lendemain d'aujourd'hui, et vendredi la veille du jour d'avant le lendemain ?" - ...."
Finalement après de multiples épreuves de réflexion jalonnant notre route, nous avons pu passer. Les pièges étaient de plus en plus vicieux, mais l'éclaireuse nous prévenait assez tôt. Ainsi, alors que nous avions raté une épreuve, une grille de fil de plomb fila vers nous, avec une rapidité qui ne laissait entendre qu'un sifflement strident dans l'air. Nous allions être découpés.... moi devant ! Ni une ni deux, j'incantai avec de grands gestes dans les airs, des arabesques voluptueuses, un passage dans l'éther alors que Tannemen faisait de même devant moi pour bloquer la grille, à l'aide d'un mur de vents. Les techniques s'avérèrent payantes, et nous avons finalement pu passer. Une autre fois, ce fut une capsule de lotus noir coupé avec des substances corrosives qui faillit tomber. Heureusement nous avons pu la rattraper et la placer dans une cape, avant de refermer en vitesse... Egalement, un couloir empli de trous projetant des pointes mortelles à chaque bruit ! Un comble pour ces guerriers en plates. Heureusement, nous avons pu passer avec l'aide de l'Impercepteur qui usa d'un sortilège de silence. C'était d'ailleurs le seul moment où nous entendîmes l'éclaireuse nous parler en elfique, à une fréquence assez basse pour n'être entendu que de nos oreilles sensibles.
Puis les bainites décrétèrent que leur rôle ici était terminé, j'ignorais quel pacte ils avaient pu conclure, et je me méfiais de tout mauvais coup. L'ambiance était au stress, l'énergie négative embuait nos jugements... mais ce n'était encore rien.
Au détour d'une porte, nous entendîmes une incantation ! Un homme, une voix humaine, oui. Elle invoqua un mur d'esprits hurlants, décharnés, emprisonnés, au cri à glacer le sang. Sans attendre, nous lançâmes tous nos sorts de protection. Tous... sauf Dardan, qui dut se contenter d'une frêle potion de clarté. Puis nous passâmes à l'attaque, alors que l'éclaireuse par son ouïe elfique particulièrement développée nous avertit des mouvements de la cible. Alors que je m'engouffrai dans le couloir adjacent, nous vîmes tous le magicien s'enfuir à toutes jambes, laissant devant lui deux murs peu engageants. Je reconnus là donc, le mur d'esprits, et un mur de dissipation. Allez, j'avais suffisamment confiance dans les pouvoirs que me conféraient mes ancêtres mystérieux pour penser que mes protections tiendraient le coup.
Une poursuite effreinée dans les couloirs de ce souterrain maudit nous amena plus profond que nous ne nous l'imaginions. Je regardai Dardan... il souffrait aussi. Comme moi, être enfermés aussi profondément avait quelque chose de ... d'oppressant. Je déteste être enfermée ! Je déteste les liens, quels qu'ils soient, et alors l'épisode de ma capture par ces fils de chacal de Ménestrels me revint en tête... Des idées noires, un des pires épisodes de ma vie. Peu à peu, la folie s'empara du groupe, l'énergie embuait nos esprits... c'était comme une drogue, oui une drogue, non pire ! Pire que ça, une étreinte dont on ne pouvait se passer, tellement elle était intense. Nous sentions la vie quitter petit à petit, très lentement, être aspirée hors de nos corps. Quelle horreur... peut-être était-ce simplement un sentiment, je ne savais pas... Nous trouvâmes un endroit où nous reposer. Le mage Droganson invoquant une cage de force afin de nous protéger d'éventuels aggresseurs, nous avons tous pu prendre un repos mérité, quoique tourmenté. C'en était trop pour moi, je m'isolai... plaçant une petite dose en rail de lotus noir sur une surface que je supposai plane et relativement propre. La tassant avec un parchemin neuf, je me mis à l'aspirer en vitesse par la narine, pour ne pas qu'on me remarque. .... Un épisode manque à ma mémoire, du coup.
Je me souviens que nous avons couru encore et encore, à travers des portails à n'en plus finir. Jamais ne menaient-ils au même endroit, toujours à sens uniques. Aux oubliettes la prudence, nous les avons tous parcourus, dès qu'ils se présentaient à nous. Parfois nous laissions des objets devant pour signifier que nous y étions passés. Souvent nous retrouvâmes ces dits-objets. Finalement, montant, descendant dans ces entrailles perdues, viciées, nous sommes arrivés devant le démon nécromant. Une sorte de goule démoniaque aidée de deux apprentis. Le combat fut intense, tous alignés que nous étions. A ma gauche, le Légat et la Marquise. A ma droite, Dardan et Droganson. Plus loin, cachée, l'éclaireuse. L'eilistréen mangea en quemques instants un doigt de mort qui lui transperça le ventre, neuf qu'il était grâce à un soin magique que je lui avais prodigué quelques heures -jours ?- avant. Nous ripostâmes chacun à notre manière après s'être préalablement protégés de telles initiatives nécromantiques. Les apprentis furent tués par un poing écraseur de Tannemen, et des tentacules noirâtres de Annika. Le démon quant à lui prit de plein fouet plusieurs sorts, dont un bouquet de projectiles de force de ma part. Il supprima certains de nos sorts rien que par la concentration, je me renseignerai une fois au calme sur un tel pouvoir. L'épée de Dardan dansa également aux côtés du démon, le tailladant joyeusement au chant d'un choeur inconnu et invisible.
Finalement alors qu'il allait se téléporter on ne sait où, je déchainai sur lui un nouveau bouquet de projectiles, mon esprit empli de pensées et de sensations voluptueuses, comme si des milliers de draps de soie m'étreignaient. Droganson invoque de nouveau une boule de feu à retardement à côté de lui, alors qu'il se téléportait. Les jambes restèrent devant nous, le haut du corps essuya celle-ci... pendant le passage. Il était mort. Mais les explosions magiques, le trouble dans la Toile produit, les disjonctions du démon, avaient sûrement eu raison des charpentes magiques de l'endroit, du moins c'est ce que je supposai. Emmenant les blessés, c'est à dire Dardan percé de deux doigts de mort, et Annika prise d'un mot de pouvoir... du moins je crois, nous avons parcouru de nouveau le portail, emmenant quelques trésors à portée. ... Pour arriver dans le gouffre du temple lorgolite de Velsharoon...
L'Archinécromant nous y attendait, tous semblant très à l'aise avec lui. Tous sauf moi, et l'éclaireuse. Quand il nous demanda de quitter les lieux, je ne me fis pas prier, comme les autres, trop désireuse de retrouver un air sain. Oui... de l'air, un ciel, de la neige... Voilà, comme la surface est agréable à retrouver. | |
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