Renaissance

Tilik avait vu le carnage de ses propres yeux. Elle avait essayé d'en parler à Itzcriel, mais les mots lui avaient manqués.

Lorsqu'elle retrouva sa jeune soeur, Lillo, en forêt de Luskan, elle eut de nouveau le même blocage.
Elle fit donc promettre à sa soeur de ne pas pleurer à la vue de ce qu'elle allait lui montrer. Lillo, toujours fougueuse, prétexta que ce que sa soeur voyait devait être de même pour elle.

Les deux très jeunes demi elfe prirent donc ensemble la route de Port Llast.

Lorsqu'elles arrivèrent à l'entrée de la zone chaotique, il leur fut difficile de retenir leurs larmes. Mais, courageuses, elles tirent bon.
Trouvant l'endroit limite entre lequel la nature vivait et laissait à la fois place au chaos, elles s'agenouillèrent. L'endroit choisi comportait un chêne encore en vie.

Tilik et Lillo entamèrent ensemble deux prières à la nature, Rillifane Rallathil d'abord :

O puissant Rillifane Rallathil,
Maître des Forêts,
Incarnation du Grand Chêne,
Prend ce lieu de chaos en pitié.

O Grand Rillifane,
Entend notre prière,
Apaise ces lieux,
Rend à la nature son souffle de vie et sa force

Que ta grâce caresse la Terre
Pour la débarrasser du sel meurtrier,
Que ta lumière
Apporte aux jeunes pousses la Vie

Grand Seigneur des arbres,
Rend à cette terre la Vie,
Rend à ces chênes leur force,
Protège ces trésors

Que cette Terre de Désolation Fleurisse à nouveau,
Nous t'implorons,
O Grand Chêne vénérable,
D'accorder ta Bénédiction

Que tes Racines,
Qui se mêlent à celles de toutes les plantes du Monde,
Rendent à ce lieu,
L'harmonie qui lui est due

Puis à Sylvanus :

O Sylvanus, Puissant Maître de la Nature Sauvage,
Entend ma prière
Toi qui prône l'Equilibre de la Nature,
Rend à cet endroit la paix et la force qu'il avait jadis

Ce lieu est la théâtre d'une atroce profanation,
Nous te la dénonçons,
Qui qu'en soit l'auteur.
Nous nous portons garantes en Ton Nom de sa Renaissance

Le chaos qui règne ici,
Est à l'encontre de Tes Principes.
Ainsi, accorde ta Bénédiction à cet endroit,
Et que Renaisse la Vie

Ainsi puisse être ta Volonté, O Sylvanus

Les deux jeunes demi elfes sont restées ainsi prostrées devant le grand chênes plusieurs minutes, écoutant le silence atroce d'un lieu déserté par la vie.

Puis Tilik eut une idée.
Creuser.
Profondément.
Afin d'atteindre une terre qui n'aurait pas été souillée par le sel marin.

Comme l'idée plaisait à Lillo, elles firent appel à leurs compagnons, Blaise le Blaireau et Khae l'Ours.

A 4, tous se mirent à creuser près de la lisière de la foret encore vivante.
Il ne falut pas creuser très profond à cet endroit.

Laissant leurs compagnon continuer, les deux jeunes demi elfes s'éloignèrent en direction de Luskan pour trouver de jeunes pousses d'arbres.
Tilik trouva un petit Saule, et Lillo un petit chêne.

Les déterrant avec toutes les précautions du monde, prenant garde aux racines, elles revinrent et plantèrent leurs trouvailles sur les terres désolées des alentours de Port Llast.

Autour de leurs plantations, elles creusèrent avec l'aide de Blaise un rigole afin que l'eau de pluie qui aurait coulé sur le sol souillé ne vienne pas abreuver les pousses.
Elles construisirent ensuite un petit système d'irrigation dont le but était de recueillir l'eau de pluie tombée du ciel pour qu'elle coule directement dans les deux trous en quantité plus importante que si elles n'avaient rien fait.

Leur travail achevé, elles retournèrent vers le Nord, la forêt de Luskan. Elle reviendraient régulièrement pour surveiller leurs deux jeunes protégés.

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"Je ne veux pas que tu pleures par ma faute si je te montre ce que j'ai vu Lillo..."

" Je veux voir les même choses que toi Tilik, si tu l’as vu, je dois le voir aussi, je ne veux pas que tu sois la seule à supporter ce que tu as vu. "

Les deux jeunes demies elfes partirent donc en direction du sud.
Le trajet était long, et au plus elles s’approchaient de Port Llast, au plus le visage de Tilik était teinté de tristesse. Intriguée tout autant qu’anxieuse, la jeune Lillo suivait sa sœur silencieusement, se demandant bien ce qu’elle allait découvrir.

Enfin leur marche cessa. Et là ce fut le spectacle de désolation.
Lillo avait donné sa promesse à sa sœur, elle ne devait pas pleurer ! Ô mais quelle souffrance de ressentir la douleur de la Nature… Son cœur se serra dans sa poitrine, abattue par la vision dramatique elle resta figée à observer la tragédie.

Puis Tilik proposa de prier. Et c’est avec une grande ferveur qu’elles s’installèrent devant un Grand Chêne encore en vie et prièrent de toutes leurs forces et de toutes leurs âmes. Elles en appelèrent à Rillifane Rallathil et à Sylvanus pour rendre sa force à la foret.

Apres ces prières, elles retrouvèrent une lueur d’espoir et décidèrent donc de replanter quelques jeunes arbres. Aidées de leurs compagnons à poils, les deux jeunes sœurs plantèrent chacune un arbuste. Tilik appela le sien Hugo, et Lillo prénomma le sien Aurélien, et toutes deux reviendraient aussi souvent que possible pour surveiller leurs pousses.