[Validé][Barbare/Barde][H]Mara

Citation :: Nom du compte joueur forum :seth29
Nom du compte joueur module :seth29
Nom du perso :Mara
Race :humaine
Sous race :
Age :25 ans
Alignement :chaotique neutre
Religion : Mara ne rend pas hommage aux dieux mais aux esprits de la nature et des éléments.
Classe(s) et nombre de lvls (prévus) : barbare9/barde16
Arme de prédilection/domaines/école de magie : hache double
Langues : commun
Familier/Compagnion animal :
Ennemis jurés :
Trait de Caractère : têtue, serviable et indépendante
Description physique : grande et forte carrure, 1m90 pour 80 kilos. Assez belle, les cheveux rouges et les yeux bleu glace. Quelques cicarices sur son corps dont une plus grosse sur le coté droit de la machoire.

Caractéristiques : au niveau 25
FOR : 16
DEX : 16
CON : 12
INT : 10
SAG : 10
CHA : 16

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La montagne, l'exil

L'aube n'était plus très loin. Déjà, le ciel rosissait à l'horizon, et la nuit retirait son sombre manteau. Le village s'éveillait paisiblement, accroché au flanc de la montagne. Là un berger qui mène ses bêtes, ici une femme qui va chercher de l'eau.
Cependant, une modeste hutte est le siège d'une agitation soudaine... une naissance.
Les femmes viennent aider la future mère; quelques cris sortent, cris de douleur... cris de chagrin, chagrin de sentir cet être se détacher d'elle... et enfin l'enfant donne de la voix; accompagnant ainsi les premiers rayons de l'astre solaire. Une petite fille, elle s'appellera Mara... "aube" dans la langue des anciens.
Et la joie des présents fait écho aux rayons solaires frappant la montagne et transformant son sommet en une seconde étoile.

Peu de temps après, l'oracle arrive pour lire la destinée du nouveau né. Ce n'est qu'une jeune enfant, aux cheveux noirs comme l'ébène mais aux yeux gris comme l'argent, signe de son don.
A son arrivée, le silence se fait, emplit de respect. Seuls les gazouillis de la petite Mara percent l'atmosphère. La jeune oracle s'approche et pose une main sur le crâne de l’enfant. Dans la pièce nul ne dit mot. Seules les respirations se font entendre afin de ne pas troubler la concentration de l'oracle.
Elle parle enfin, dévoilant le destin de l'enfant selon un rituel ancestral: roche, couleur, élément, puis ses actes si il y en a.

"Granit... Rouge... Feu"

Les femmes se mettent alors à parler, car de toute leur expérience, jamais l'oracle n'en a dit plus; mais sa jeune voix perce le bavardage qui s'était instauré et les emplit d'étonnement en entendant la suite.

"Combat... Fierté... Exil"

A ces mots, la mère serre plus fort son enfant… pensant la protéger contre ces paroles... mais tout est dit, tout est déjà écrit.

Mara grandit sous le regard de tous, centre de l'attention du village. Pas seulement à cause de l'oracle, mais parce qu'elle est différente. Là où les autres fillettes sont petites et fines, Mara est grande et robuste. Là où les autres ont les cheveux bruns ou noirs, ceux de Mara font penser au soleil qui se détache sur l'horizon: rouges et chatoyants. Mais les différences ne sont pas que physiques.... car son élément est le feu et elle le fait savoir!
Rarement a-t-on vu petite fille aussi déterminée, prompt à la colère comme à la joie et ce, avec la vivacité des flammes. Tous les jours elle explore la montagne, escalade ses parois, s'écorche sur les rochers qui parsèment ses flancs... Rarement a-t-on vu une telle enfant; car rarement l'un d'eux a eu cet élément dans son oracle. La terre, l'eau ou l'air sont plus adaptés à la vie en montagne et surtout, sont plus à son image. Le feu n'a pas sa place sur ces rocs plantés dans le ciel où la neige brille éternellement à leurs sommets.

C'est ainsi que Mara grandit parmi ses pairs. Etincelle au milieu des rochers, elle n'en garde pas moins son énergie; bien qu'elle comprenne peu à peu sa différence. Mais sa roche est le granit et si elle lui donne sa résistance, elle lui a aussi donné un entêtement à faire honte aux mules.
Mara n’est cependant pas seulement une enfant têtue et endiablée, elle peut aussi être douce et attentive, nostalgique et rêveuse. Tous les soirs de veillée, elle reste à écouter le skald, se faisant bercer par ses paroles mélodieuses et sa voix charmeuse; s’enivrant des récits des héros et des mythes des dieux. On peut aussi la croiser sur la montagne, assise au sommet d’un rocher surplombant le vide, chantant une ode qu’elle a entendu à une de ces soirées. Car Mara est ainsi que les histoires et chants lui restent en tête après qu’elle les ait entendus. Et sa voix douce et ensorceleuse captive les membres du village à tel point qu’on la considère déjà comme la future skald.

Ces rumeurs atteignent l’oreille du barde du village et s’amplifient au cours des ans alors que Mara devient femme. Déjà de nombreux exploits célèbrent son nom et tous clament son feu comme leur inspirant courage et résolution. Le vieux skald, craignant pour sa place, invente une sourde machination pour éloigner Mara du village, ne voulant perdre les privilèges dus à son rang. C’est ainsi qu’il convainquit le fils du chef, Bohans, de faire sienne Mara, sachant que cela ne pourrait se terminer qu’en combat au vu de son caractère; et il ne se fait aucune illusion sur le vainqueur… une femme ne peut pas battre le fils du jarl. Ainsi elle serait forcée soit de l’épouser, soit de partir.

Bohans est un fier guerrier aux bras fort et aux longs cheveux blonds flottant dans le vent. Déjà plusieurs femmes lui ont fait des avances mais il les a toutes repoussées, n’en voulant qu’une… Ainsi lorsque le vieux barde lui annonce que Mara l’attend près de la falaise, son sang ne fait qu’un tour. Saisissant ses armes, car nul guerrier ne sortirait sans elles, il part en courant presque vers celle qui a embrasé son cœur.
Mara est comme à son habitude assise en tailleur au dessus du vide, le remplissant de son chant mélodieux, le soleil faisant briller ses cheveux de feu tel un phare. C’est cet éclat qui guide Bohans jusqu’à elle, il gravit rapidement le rocher sur lequel elle est et se tient debout près d’elle.
Mara le regarde de ses yeux bleu glace, elle l’écoute déclamer sa flamme et son désir. Mais la jeune femme est fière, et ne veut pas être dominée par un homme qui ne l’aurait vaincu avant. C’est ce qu’elle lui répond en prenant son arme, une grande double hache, le défiant de toute sa hauteur. Bohans accepte le duel, sûr de sa force.
Les deux combattants s’observent un moment, puis se ruent l’un sur l’autre dans un fracas de métal. Leur désir de victoire s’illustre dans la puissance de leurs coups. Bohans est un guerrier d’exception dont les qualités guerrières surpassent de beaucoup celles de Mara. Mais la jeune femme ne fait pas que manier une arme. Elle ne veut pas de cet homme, ne veut pas céder, mais il est tellement fort… Alors la rage et la colère la prennent. Elle ne sera pas vaincue. Et subissant une pluie de coups, elle se met à chanter. Elle chante sa fierté et son orgueil. Elle chante sa résolution et sa fureur. Et alors elle se redresse, et alors elle répond. Plus rapide, plus précise, et Bohans le Valeureux se met à reculer. Ce combat facile lui échappe et son cœur se serre. Car le chant de la guerrière flamboyante a changé. La mélodie glaçante lui vole son énergie, son bras se fait moins sûr, ses puissantes épaules s’affaissent.
Il avait déjà entendu les guerriers raconter comment Mara leur avait fait gagner des combats qu’on pensait perdu. Il les avait entendu parler de ces chants les poussant en avant et faisant fuir leurs ennemis.
Il n’y a pas prêté crédit, et à présent il est acculé au bord de la falaise.
Là, les deux jeunes gens s’arrêtent et reprennent leur souffle. Bohans sait qu’il est piégé ; il s’est fait battre et le voici à sa merci. Mais accepter sa défaite serait comme une insulte, lui se faire battre par une femme !!! Il tente alors de sauter sur Mara, geste aux conséquences désastreuses car celle-ci, surprise, donne un coup de son arme pour le repousser… et le fait chuter dans le sombre précipice….

Mara reste immobile, glacée. Elle envisage à peine ce qui va lui arriver, ne veut l’envisager. L’exil… peut être même la mort. Elle ne veut pas supporter de voir tous les habitants du village la regarder comme une meurtrière, elle ne veut ressentir cette honte. Mais elle le doit, par respect pour Bohans et son père elle doit revenir et tout raconter. Elle rentre alors au village à la nuit tombante, la tête basse. Elle se présente au jarl qui l’accueille en souriant, et lui raconte la mort de son fils. Un lourd silence tombe sur l’assemblée tandis que chacun assimile ces paroles. Le jarl reste tout abord immobile, tentant de réaliser ce que Mara lui annonce ; puis plus vif que l’éclair il saisit sa hache et le frappe. Mara, ayant réagit instinctivement esquive une partie de l’attaque, mais l’arme la frappe au côté droit de la mâchoire et la met au sol. Le jarl, fou de chagrin et de colère, se tient au dessus d’elle, hésitant à frapper. Mais ce n’était qu’un accident et il le sait, bien que cela n’excuse pas Mara. C’est alors qu’il la bannit, à jamais. Elle ne doit pas rester une heure de plus et doit partir dans la nuit sombre et glacée, seule.
Même si elle s’y était attendue, Mara ressent cette annonce comme un second coup. Elle ne veut voir tous ces visages qui l’observent, c’est pourquoi elle part la tête baissée, réunissant ses quelques affaires et faisant ses adieux à sa mère.
Elle part dans la nuit, seule et abandonnée, vers la plaine et les grandes villes des hommes, tournant le dos à tout jamais à son passé.

Une vie de conteuse

La taverne faisait salle comble pour la troisième fois, les gens se bousculaient pour entrer et certains étaient déjà là depuis la matinée pour avoir une place. A l'intérieur, le brouhaha emplissait l'air déjà chargé de fumée, tout le monde attendait le spectacle avec impatience, quelques spectateurs clamaient haut et fort avoir déjà vu l'artiste plus d'une fois et qu'elle arrivait même à faire taire le gros Jean, ce qui fit rire beaucoup de monde. L'aubergiste suait derrière son comptoir, distribuant bière et alcool comme jamais, bénissant les dieux de cette opportunité.
Dans la petite salle à l'arrière, Mara se reposait. Elle serait bientôt dans l'arène et profitait de ces derniers instants de calme. Elle était arrivé dans ce village sans le moindre sou et n'avait pu survivre qu'en racontant des histoires, celles qu'elle avait entendu là haut dans la montagne. Ces histoires plaisaient aux gens, bien qu'elle était sûre que personne ne les comprenait comme elle, ils n’étaient pas de son village, de son clan, comment pouvaient-ils comprendre....
L'heure d'y aller arriva. Elle se leva, vêtue d'une simple tunique de cuir et d'un manteau de fourrure et entra dans la salle encombrée.

A son arrivée tous se turent, regardant l’imposante femme aux yeux glacés prendre place sur une table, dominant son auditoire. Elle les regarda tous un par un, plongeant ses yeux dans les leurs ; et voyant qu’il n’y aurait nul trouble fête, elle entama son récit :
« Par une sombre nuit d’hiver, où le vent mugissant glaçait ceux assez fous pour l’affronter, le village dormait du sommeil du juste. Les sentinelles vigilantes sur les palissades de bois tentaient de percer le mur blanc qui tombait sans cesse, emmitouflées dans d’épais manteaux. Le vent se déchirait en un cri furieux sur le flanc de la montagne, et couvrait ainsi tous bruits.
Dans leur simple hutte, Bjorn et Frida dormaient l’un contre l’autre, se réchauffant mutuellement. La journée avait été rude et tout deux dormaient profondément.
La porte de leur maison s’ouvrit d’un coup sous une bourrasque, claquant contre le mur et réveillant le couple de dormeur. Bjorn, encore somnolent, aperçut une silhouette qui entrait chez lui ; mais avant qu’il n’eut pu dire ou faire le moindre geste, une grande torpeur l’envahit et le refit sombrer dans l’inconscience. Il n’entendit pas Frida crier quand l’intrus l’emmena… »

Mara regarda l’assemblée, tous semblaient captivés par son récit, suspendus à ses lèvres. Elle était contente, elle avait su reproduire les effets que le vieux skald faisait lors des grandes veillées, mettant les bons tons aux bons endroits pour charmer l’auditoire. Elle reprit son récit :
« Le lendemain, Bjorn se réveilla transi de froid, dans un lit vide de la présence de celle qu’il aimait. Il se rappela la nuit précédente, et décida de partir à la recherche de cet étranger. Mais la neige était tombée et avait recouvert ses traces. Il erra plusieurs jours dans la montagne, escaladant des parois vertigineuses et affrontant des bêtes féroces sans trouver de traces de son aimée. Le découragement le pris et il se mit à pleurer, le froid environnant gelant ses larmes sur ses joues burinées. Plein de tristesse et de désespoir, il entonna là, seul parmi les roches, un chant qu’il avait connu tout petit, celui que lui et Frida chantaient de temps en temps. Sa voix grave et profonde se répercuta sur les parois rocheuses… et il entendit une réponse sur un ton clair mais plein de peur. Qu’était-ce ? Un spectre ? Il sortit ses armes, prêt à vendre sa vie. Mais rien ne vint à lui, seul le vent, portant cette douce mélodie à ses oreilles, de la voix de celle qu’il recherchait…. Serait-elle en vie ? Là quelque part ? L’espoir revint dans le cœur du fier guerrier et il se laissa guider tel un aveugle par cette voix qu’il ne connaissait que trop bien, avançant droit vers une caverne sombre, à l’ombre d’un piton rocheux… »

Mara pris le temps de se désaltérer pour laisser l’effet s’installer sur son auditoire. Elle les tenait tous sous son histoire et cela la ravissait, la rendait fière même. Elle reposa sa chope de bière et repris son histoire là où elle l’avait laissé, d’une voix au teint plus sombre et inquiétant :
« Bjorn s’avança dans les ténèbres de la grotte, parcourut ses corridors glacés aux roches saillantes, suivant la voix de son aimée, de sa Frida qui semblait venir de partout…. Et de nulle part. Il arriva enfin dans une salle plus grande où il la vit, enfermée jusqu’à la taille dans un bloc de glace, seule, prisonnière abandonnée…. Il courut vers elle, le cœur en fête, n’écoutant pas ses avertissements, trop heureux de la revoir, de la toucher… Et le piège se referma. Une légion de morts sans repos encercla les amants, leurs orbites vides renfermant une lueur infernale. Bjorn se battit contre cette horreur, mais c’était peine perdue. Dès que l’un d’eux tombait, il se relevait peu après, toujours aussi fort, tandis que Bjorn faiblissait. C’est alors que, sentant la fin proche, les morts cessèrent leur assaut et s’écartèrent légèrement, et Bjorn et Frida virent l’homme. Cet homme encapuchonné de noir, le dos tordu, une odeur rance nauséeuse dans son sillage. Il leur dit vouloir Frida pour lui, que rien ne pourrait l’empêcher, que Bjorn allait mourir et devenir un de ses pantins à jamais… et ils surent qu’il disait vrai. Ainsi, au plus profond du désespoir, comme sous le coup de la folie, Bjorn brisa la glace qui retenait prisonnière Frida et fonça au travers des morts vivants. Il sentit des mains s’accrocher à lui, tenter de le retenir, mais il parvint à son but, ne s’arrêtant qu’au bord d’une profonde crevasse. Là il se tourna vers Frida, des larmes dans les yeux. Celle-ci comprit les desseins de son aimé, et lui donna un dernier baiser alors que la putride armée chargeait. »

Mara retint ses derniers mots, savourant cet instant final, celui où elle avait ce pouvoir de tout révéler, ou de partir. Mais elle allait leur dire, elle était là pour ça, et aimait ça. Au bout de quelques secondes qui parurent une éternité aux spectateurs les plus attentifs elle finit son récit d’une voix douce et légère, pleine de mélodie :
« Ils se jetèrent alors dans l’abîme tandis que le sombre homme hurlait sa frustration, faisant de la montagne la garante de leur amour éternel…. »

La salle était presque vide, Mara regardait les derniers clients partir, encore sous le coup de son récit. Oui elle aimait ça finalement, elle la barbare déchue devenue la conteuse réclamée…

Magie et troubles

Elle s'en était allé. Elle avait cru que cette vie lui plaisait, mais l'appel de l'aventure et des combats était trop fort. Un beau matin elle fit ses adieux à l'aubergiste qui la suppliait de rester et partit sur les routes. Le temps était beau, quelques fins nuages barraient le ciel d'azur, le soleil du matin réchauffait sa peau et l'air embaumait de la senteur des fleurs printanières. Elle se prit à chanter, une ode à la nature qui lui vint inconsciemment; elle qui n'avait jusque là fait que répéter ce qu'elle avait entendu arrivait enfin à inventer, à composer. Et sur son passage, les animaux se taisaient pour ne pas troubler la mélodie envoûtante.
En pénétrant dans les profondeurs de la forêt environnante, la clarté s'affaiblit car les frondaisons des arbres étaient épaisses et empêchaient les rayons du soleil de venir jusqu'à elle. C'est alors qu'un phénomène qu'elle avait déjà vu se produire étant petite survint. Tandis qu'elle continuait de chanter pour se donner du courage, espérant faire reculer les ténèbres de la sorte, ses vêtements se mirent à luire; à émettre une douce lumière qui éclairait son chemin. Elle n'était pas sûre de comprendre, mais avait déjà vu ce miracle se produire lorsqu'elle était petite et que le vent soufflait au dehors; elle avait alors chantonné une comptine et sa couverture s'était illuminée. Peut être était-ce de la magie? Elle, Mara la fière guerrière, pouvait créer quelques sorts en le voulant... et en chantant.
Troublée par cette réflexion, elle s'aventura plus loin dans le bois sans prendre garde aux ombres qui la suivaient.

Après avoir longuement marché, elle du se résoudre. Elle avait surement quelques pouvoirs. Mis à part cette lueur qu'elle avait créée, elle se souvenait d'avoir charmé des bêtes de la montagne sous les notes de son pipeau, d'avoir cicatrisé une coupure qu'elle s'était faite sur une roche aïgue.... Elle se souvint de cet affrontement où elle et quelques guerriers de la tribu avaient affronté un clan ennemi, et que sous la fureur des combats un chant lui était venu; et ses compagnons faiblissant avait pu prendre le dessus. Elle n'avait pas cru ce qu'ils avaient dit, ce qu'ils avaient clamés, prétextant que c'est en l'entendant que leurs forces et leur volonté étaient revenues.... Et s'ils avaient eu raison....
Elle ne put pousser son raisonnement plus loin, un choc sourd à la tête la fit vaciller tandis que sa vision se troublait. Le coup fut redoublé, preuve de l'endurance de la fière barbare et elle mit un genou à terre. Elle sentit des mains la saisir, lui prendre son arme et sa besace... la dépouiller... et l'immobiliser. Puis une voix, pleine d'une joie malsaine, dégoulinant de fiel:

"Alors ma jolie, on passe sans dire bonjour? Je suis sur qu'une belle plante comme toi ne voulait pas nous manquer ainsi de respect... et je suis sur que tu vas te faire pardonner...."

Son ombre recouvrit Mara lorsqu'elle comprit ce que voulait cet homme, et son coeur se serra de rage, de rage et d’angoisse mêlée.

Rage

Elle se débattait, mais les trois hommes la maitrisaient. Elle pouvait sentir leurs souffles chauds sur sa peau, elle voyait leurs visages illuminés d'un sourire malsain; ces visages qui toujours se rapprochaient... Allait-elle succomber à leur assaut? Elle qui avait toujours combattu, sans cesse et sans relâche? Non. Non!

"NON!!!!!!!!!!!!!!!"

Son cri puissant, rageur, furieux, surpris ses assaillants. Animée d'une folie guerrière primitive elle se libéra de leur emprise et se mit à frapper, frapper. Le sang giclait des nez brisés, les os craquaient. Nul ne put contenir cette fureur libérée. Elle les frappa si fort, contre les arbres et les pierres, et à de si nombreuses reprises qu'ils ne ressemblèrent bientôt plus qu'a des pantins désarticulés. Mais elle perçu un mouvement, un de ces brigands qui s'échappait, avec son sac.
Elle le poursuivit, le traquant comme on traque une bête, parvenant même à sentir la peur qu'il dégageait. Quand elle le rattrapait, elle le laissait reprendre de l'avance, jouant avec lui pour l'entrainer dans le désespoir et dans la peur. Le voleur trébucha sur une racine et chuta durement au sol. Mara se tint au dessus de lui de toute sa hauteur, une pierre aux bords tranchants à la main. Elle s'assit sur lui, l'immobilisant de ses jambes musclées, de sa poigne de fer, levant la pierre au dessus d'elle une lueur de meurtre dans les yeux.
Un enfant. C'était un enfant, à peine douze ans. Son geste se suspendit, hésitant. La rage en elle la pressait de finir, de répandre son sang; mais ce n'était qu'un enfant.... Le souffle court, l'esprit vide, elle baissa son bras, se relevant. La voyant ainsi interdite, le gamin s'enfuit de plus belle, sans qu'elle ne le poursuive.

Perdue, déboussolée, elle revint sur ses pas, regardant à peine les corps de ses agresseurs, marchant sans volonté dans cette forêt étrangère... ce n'était qu'un enfant....

Gardien des Mystères Nombre de messages : 11689 Age : 50

Ca me conviens, je valide

Nouveau départ

Le vent froid du nord soulevait ses cheveux, l’enveloppait de son étreinte glacée. Les arbres bruissaient sous son action, pareil à un chœur au chant étrange et incompréhensible. Ils chantaient dans cette nuit sans lune, remplissant les ténèbres de leurs voix frissonnantes. A quelques pas de là, un rapace prit son envol, guettant rongeurs et lapins de ses yeux acérés. Mara percevait tout cela. Elle écoutait chaque bruit, guettait chaque murmure. En ces terres étrangères désormais siennes, elle se sentait comme isolée, perdue ; comme un enfant qui vient de naitre et affronte l’existence pour la première fois.
Rejetée, chassée. Voila ce qu’elle était. Rejetée par son clan, chassée de tous les villages qu’elle croisait. Elle errait sur les routes des hommes, vagabonde en un pays inconnu aux mœurs si déroutantes. Les auberges lui claquait la porte, les marchands menaçaient d’appeler la garde ; quel commerçant accepte une sauvage sans le sou ? Sauvage… C’est ce qu’ils avaient dit, ces gens dans leurs habits de toiles aux couleurs éclatantes, ceux là qui faisaient étalage de leurs richesses ; qui ne survivraient pas une semaine face aux routes, aux bois et aux êtres qui les hantaient. Mara les méprisait, venait même à les haïr. Comment pouvaient-ils la juger, eux dont la seule force était celle de leur langue de serpent ? Eux que la fierté avait désertée… fierté et honneur.
Toutes ces pensées envahissaient son esprit, toutes ces émotions se mélangeaient. Colère, fierté, haine, peine, impuissance…. Elle se sentait au centre d’un tourbillon sans fin, oppressant et terrible. Tourbillon de désespoir… Désespoir ? Allait elle se laissait abattre ? Non, pas elle. Pas Mara. Elle allait surmonter ça, comme elle l’avait fait de chaque obstacle, elle allait redresser la tête et regarder devant elle, au loin. Ce sursaut de fierté fit taire ses doutes et ses angoisses, et elle trouva assez de force en elle pour défier les ténèbres de la nuit ; et celles de son cœur.
Un chant s’éleva dans la forêt endormie, la berçant de ses accents étranges, mélodieux et pleins de défiance…

Au petit matin elle pénétra dans cette ville, Luskan, espérant y trouver sa voie.

Nostalgie

Le souffle court, des flots d’adrénaline parcourant son corps, ses cheveux libres venant se plaquer sur sa figure et gênant sa vision. Au bout de ses bras, sa fidèle arme qui siffle dans l’air alors qu’elle la fait tournoyer, des filets de sang formant sa traîne… Là le dernier adversaire. Plus gros, plus fort. Mara est contente, ces pauvres gobelins ne peuvent rien lui faire à part quelques piqûres, et elle désespérait de trouver enfin un adversaire à sa mesure. Autour d’elle, les cadavres des faibles peaux vertes recouvrent le sol, le trempant de leur sang. Mara aussi en est couverte mais elle n’en a cure. Elle lève son arme dans la direction du dernier, leur chef, et le défie d’un cri de guerre, les yeux luisants d’excitation sous son casque. Le gobelin ne bouge pas, se protégeant de son bouclier.
Comment une créature aussi couarde pourrait affronter une telle image d’une déesse guerrière ? Alors Mara s’avance à pas lents, chantant en même temps. Elle chante sa victoire présente, sa joie d’être là ; elle chante aussi la défaite de l’ennemi, sa faiblesse et son impuissance. Elle chante toujours tandis qu’elle arrive à moins d’un mètre de l’infortuné gobelin qui ne cherche même plus à sa défendre, toute volonté de combattre l’ayant quitté. Il écoute cette voix mélodieuse, il écoute son hymne funèbre….
Plus tard dans la soirée, Mara regarde le soleil se coucher du haut d’une colline. Les rayons de l’astre rougeoyant enflamment le ciel et les montagnes de son enfance qu’elle devine au loin. Elle contemple les nuances de rouge et d’or étalées sur la voûte céleste par un artiste fou, le visage empreint de nostalgie, son esprit revivant une scène passée…

L’été touchait à sa fin et avec lui les raids guerriers des tribus montagnardes. Bientôt les premières neiges couvriraient les flancs rocheux, rendant toute expédition plus risquée. Mara regardait le soleil disparaitre derrière un pic escarpé, l’illuminant de ses feux mourants. Autour d’elle une poignée de guerriers la regarde, l’attend. Ils ne sont pas rassurés et Mara le sent. Voila plusieurs jours qu’ils doivent garder cette passe étroite et l’ennemi ne les a pas épargné. Mara sent leurs doutes, elle voit leurs craintes sur leurs visages même si la plupart arborent ce masque froid de fierté et d’impassibilité.
Elle se tourne vers eux, vers ceux qui la suivent depuis que leur chef est mort sous les coups ennemis ; elle se tourne vers ses guerriers. Tous la regardent, attendant ses paroles, ses ordres qu’ils suivront à la lettre. Et dans le soleil couchant elle leur narre une saga de sa voix mélodieuse et chantante, berçant leurs esprits et leurs sens :

« Tôt le matin ils partent, le seigneur du ciel saluant leur départ,
Une centaine de fiers guerriers, de braves hommes aux lames aiguisées.
A leur tête un homme tel qu’on n’en a jamais vu, Melmor est son nom.
Ils partent affronter les géants souillant leurs terres,
Ils partent combattre ces ennemis colossaux,
Ils partent mourir la tête haute et le cœur grand.
Deux jours entiers leur marche dure, deux nuits entières les étoiles les guident
Et au matin suivant ils voient l’armée ennemie sous le soleil levant.
Cette vision leur redonne force et volonté, elle et Melmor.
Il est là ! Devant, sa grande épée dans le dos, ses longs cheveux blonds flottants au vent.
Il les défie de sa présence, il les insulte de sa voix, il les maudit de son âme.
Et tous ses hommes répètent ses paroles : « nous ne mourrons jamais ! »
Et ils chargent, sans peur, une juste fureur accompagnant l’ombre de leurs armes ;
Ils savent que leurs noms seront éternels car c’est ici que les ennemis s’arrêteront,
Ils savent que l’on chantera leurs exploits dans les lunes éternelles à venir.
Le combat est terrible, pour chaque géant abattu, dix guerriers répandent leur sang ;
Ce sang généreux et valeureux ils le versent pour leur patrie, ils leur donnent au leurs.
Le fracas de l’acier envahit la vallée, avec les cris des mourants.
Une rivière écarlate se forme dans ce creux, et les danseurs continuent ;
Ils dansent de toutes leurs forces avec elle, la ceignent par la taille ;
Ils s’enivrent d’elle avant qu’elle les emporte, ils suivent la mort.
Enfin, cette bataille sans espoir se termine, seul Melmor est encore debout.
Sa vaillance n’a pas de limite car il sait sa cause juste !
Son bras ne faiblit pas, malgré le sang versé il abat un nouvel adversaire seul !
Les coups redoublent sur lui mais il est déjà immortel et il le sait.
Il met un genoux à terre, ce n’est pas par faiblesse, ce n’est pas par fatigue ;
Il laisse son arme à terre, mais pas parce qu’elle est lourde à son bras ;
Il se repose enfin, sachant son devoir accomplit, il ferme les yeux.
Et tandis que de son corps il barre la route aux envahisseurs,
Tandis que son sang devient rivière infranchissable,
Le soleil se couche, témoin de sa victoire, gardien de sa mémoire. »

Tous restent silencieux encore un moment. Elle voit cette résolution nouvelle les envahirent, l’ombre les quitte et leurs regards s’embrasent. Elle crie en brandissant son arme, elle crie sa rage de vaincre et sa volonté de vivre ce combat, elle crie la fureur de son être et ils crient avec elle.
Les éclaireurs reviennent, les ennemis arrivent. Ses guerriers se ruent dans la mêlée. Elle les suit…

Et le sang du ciel disparait, et avec lui ces souvenirs guerriers. Un voile noir constellé de diamants le remplace, enveloppant Mara dans ses songes brumeux…

Un passé achevé

Depuis son arrivée, Mara a rencontré de nombreuses personnes. Mais elles lui semblaient toutes superficielles, incompréhensibles. Les gens des plaines ont des mœurs étranges. Elle a été surprise de ne pas se faire rejeter, étranges mais accueillants. Ainsi, de rencontres en rencontres, elle en est venue à connaitre la Légion. Que pouvait elle rêver de mieux Elle la rejetée, elle a été acceptée dans ce groupe de guerriers dont beaucoup viennent du nord, de fiers norskes aux mœurs proches des siennes.

Mais ce foyer nouveau lui rappela le sien, qu'elle n'avait plus vu depuis longtemps. Alors, après avoir passé quelques tests pour rejoindre la Légion, elle prit ses maigres affaires et repris la route des montagnes. Il lui fallu deux semaines pour revoir le village de son clan, de son enfance. Enfin... ses ruines. Encore fumantes à son arrivée, vides, silencieuses. Des traces de combats partout, et une odeur de charnier. Mara va vers l'emplacement de son ancienne maison, fouille parmi les décombres et en sort un objet. Puis elle se rend au centre du village dévasté et compose là, seule face à la destruction de son passé, une ode d'adieu lente et triste. Sa belle voix résonne entre les pierres muettes qui semblent se pencher pour l'écouter. Même le léger vent s’arrête devant la force de ce chant. Car Mara ne chante pas seulement pour la mort des siens, mais aussi parce qu'elle est soulagée du poids de son bannissement. Elle est en paix, et cette saveur retrouvée libère en elle tant d'émotions que la nature se tait en l'entendant.

Le lendemain elle repart pour Luskan, abandonnant son village et son passé à jamais....

Afin de faire un peu le ménage dans les Bg validés et voir quel personnage n'est plus jouer afin de refaire les quotas si besoin, je voulais savoir si ce personnage était encore jouer.
Merci

perso abandonné

Bonjour!

Je voudrais savoir si je pouvais rejouer ce perso, et donc sortir le bg du cimetière, avec les modifications suivantes:

- répartition des levels: barde16/barbare9
- carac au level 25: F 16/ D 16/ C 12/ I 10/ Sag 10/ Ch 16

Je reste à votre disposition si il y a des modifications/ajouts à faire au bg pour valider tout ça, à savoir que le perso n'existe plus, supprimé de mon compte.

Vala!

Gardien des Mystères Nombre de messages : 11689 Age : 50

Pour le ressortir, pas de problèmes.

Pour la répartition des lvl, c'est un réajustement qui n'implique pas vraiment de justification puisqu'un glissement de 3 lvl.

Concernant les carac: il y a quand même 11 points de modification, donc, ça demandera juste un petit text pour expliquer en priorité le gain d'intelligence (ou la perte du handicape).

Voilà volà Smile

Merci de la réponse rapide, je ferais durant les prochaines vacances et donc mettrais les justifications demandées d'ici une semaine.

Changements

Quelques temps avaient passés et avec eux étaient venus des doutes et des questions. Pour la Légion elle était chanteguerre et elle tachait de s’adonner à ce rôle qui lui convenait. Mais deux choses la perturbaient.
D’une part, ses talents de conteuse, ses chants, ses musiques n’étaient souvent pas parfaits. Ils n’étaient que des brouillons et elle ne savait comment s’améliorer en ce domaine. Elle n’avait pas eut de maître et avait appris seule, mais il lui manquait tant de subtilités, de maîtrise qu’elle ne parvenait pas toujours à accomplir ce qu’elle voulait.
D’autre part, elle avait du mal à manier son arme. Elle faisait tout en force et sentait qu’il lui fallait plus de finesse. Ses deux bras n’étaient pas égaux dans ses mouvements, ne se complétaient pas assez.
Elle avait encore du chemin à faire avant de s’accomplir, et elle ne supportait pas de ne présenter qu’un demi-travail à ceux qui attendaient des choses d’elle. Alors elle suivit son éternelle fierté et repartit sur les routes en quête d’un maître. Ne partant que pour revenir meilleure.

Il lui fallut quelques mois pour trouver ce qu’elle cherchait. Il donnait une représentation dans une auberge. La salle était bondée même si un cercle vide s’était formé autour d’elle. Les gens ne voulaient guère s’approcher de cette grande femme, de cette sauvage à l’air terrible. Le barde fit son entrée et commença son spectacle. Et Mara l’écouta avec attention. Il était doué, bien meilleur qu’elle ne l’était. Elle appréciait une partie de son art car elle y retrouvait ce qu’elle même pratiquait pour séduire l’auditoire, pour l’emmener au-delà des salles enfumées. Mais le reste de sa représentation la laissa surprise, charmée, émerveillée. Elle avait tant à apprendre.

Tard dans la nuit, alors que les derniers clients passablement éméchés rentraient tant bien que mal chez eux, elle alla voir le barde et ; dans un effort de volonté, mit son orgueil de côté lorsqu’elle lui demanda de lui enseigner ce qu’il lui manquait. Ils discutèrent jusque tard dans la nuit, ou tôt le matin ; et à la fin de cette longue palabre, le barde accepta.

Dans les mois qui suivirent, elle peaufina son art, développa ses talents et appris de nouvelles techniques. Bientôt elle parvient à satisfaire son maître. Mais telle avait été son ardeur à perfectionner ses dons de bardes, que sa silhouette massive s’affina sous le manque d’exercice. Elle avait sacrifié la puissance brute de la guerrière qu’elle avait été, pour celle plus délicate de la barde qu’elle était devenue. Les changements n’étaient cependant pas seulement physiques, car le barde s’était également chargé de son éducation. Elle avait compris qu’elle ne pourrait pas progresser sans savoir user de sa tête à la place de ses bras. Alors il lui avait appris à lire, à écrire, à parler le commun de façon fluide et non comme une sauvage. Avec cela elle apprit aussi à tenir quelques raisonnements, à tenter de gagner les combats par le dialogue plutôt que par la force. Elle commença à user de sa voix et des mots comme d’autant d’armes. Et son maître en fut content.

Mais elle n’avait pas pour autant perdu son goût du combat et des armes. Et malgré que sa puissance fût moindre, elle continua de s’entrainer dans le maniement complexe de son arme. Elle tenta de suivre le même cheminement que celui qui avait produit les changements sur sa manière d’être : moins de force, plus d’adresse. Son bras gauche était lent, sa main gauche malhabile. Elle se força à corriger cela, à restreindre son bras fort au profit du faible. Elle s’entraina tant et si bien que ses efforts furent récompensés par une habileté quasi égale des deux membres.

A la fin de cette période, elle était tout autre, et pourtant toujours la même. Elle avait perdu en carrure et gagné en présence, mais restait toujours aussi farouche, têtue et fière. Elle reprit le chemin de Luskan, emportant toujours sa grande arme avec elle, pour calmer les ardeurs de ceux qui resteraient sourds à ses nouveaux mots…..

(j'attend de savoir si ça conviens pour les modifications avant de changer l'en tête!)

Gardien des Mystères Nombre de messages : 11689 Age : 50

Ok, ça me convient.