[Parti][Validé][Guerrier/Prêtre][H] Rowane Aengrilor

Citation :

Nom du compte: Musyne

Nom du perso: Rowane Aengrilor.

Race: Humaine.

Age: Une trentaine d'années, un peu moins un peu plus... Elle ne le connaît pas.

Alignement: Neutre bon.

Religion: Lathandre.

Classes: Guerrier (4), Prêtre (le reste)

Arme de prédilection : Morgenstern.

Domaines: Guérison et force.

Traits de Caractère: Rowane est une jeune femme d'un tempérament enjoué et positif. Elle prend les choses du bon côté, et garde toujours espoir dans les pires situations comme le veut son dogme qu'elle s'applique à suivre de son mieux. Elle se montre toujours encline à proposer son aide lorsqu'on la sollicite et volontaire dans la plupart des situations. Mis à part cet aspect d'elle en societé, elle ne parle rarement que d'elle et reste discrète sur sa vie qu'elle ne juge pas utile de partager ou dont elle ne veut tout simplement pas parler. Il est rare qu'elle ne réfléchisse pas avant de prendre la parole, cependant elle reste humaine et sa sagesse peut comporter des failles... Parmi ses défauts, car elle en a comme tout le monde, elle peut se montrer dure dans son jugement des actes des autres, préférant parler franchement voire sèchement si quelque chose ne lui plaît pas. Elle a gardé aussi, et au plus grand désespoir des personnes qui lui sont proches, un entêtement à toute épreuve et la faire changer d'avis relève souvent du défi lorsqu'elle a une idée en tête.

Description physique: Physiquement, Rowane n'a rien de ce qu'on pourrait nommer une beauté. Elle n'est ni laide, ni belle et se fond dans la commun des mortels. Son visage a des traits délicats, calmes. Ses cheveux sont très sombres et contrastent avec ses yeux gris clairs. Son corps est élancé et on peut voir qu'elle prend soin de conserver une bonne santé physique, sans doute un entraînement martial étant donné le morgenstern qui est accroché dans son dos au côté de son pavois. Son attitude montre la sérénité qui l'habite, elle n'agit jamais brusquement et ses gestes sont empreints d'une certaine grâce calculée. Si d'aventure elle agissait trop vite, on peut s'apercevoir que cette quasi lenteur lui permet uniquement de ne pas se montrer maladroite. Le haut de son dos est tatoué d'un lever de soleil coloré, et un pendentif au même motif vient se nicher à la base de son cou, signe de son appartenance au clergé de Lathandre.

(BG en totale improvisation, enfin terminé)

Là où l'on parle de banalités qui finalement sont de petites choses importantes.


C'est une histoire somme toute banale qui se déroule dans un village - enfin quand je dis village, le mot est mal choisi, un hameau serait plus adapté - de quelques fermes situées entre la célèbre porte de Baldur et le petit village de Bérégost... Comme dans toutes les histoires banales, on trouve une famille vivant dans l'une de ces fermes... Quelques bambins jouant dans la boue, les garçons aidant leur père au labour et les filles aidant leur mère aux tâches ménagères... Une petite famille de 5 enfants vivant une vie monotone et agréable... Rowane est l'aînée de cette famille et comme tous les aînés, elle s'occupe d'aider ses parents et aussi d'élever les plus petits. Agée alors d'une dizaine d'années, elle s'acquitte de ce travail avec fierté et du mieux qu'elle le peut. Certains diraient de cette jeune fille qu'elle a été bien élevée, d'autres diraient que Tymora a soufflé sur son berceau pour la rendre si sage. Mais comme tous les enfants de fermiers, Rowane n'a évidemment reçu aucune éducation : la lecture et l'écriture n'ont pas de place dans sa vie si remplie. Là où l'histoire devient moins banale - sans pour autant devenir extraordinaire - c'est que cette chère enfant si utile trouva un jour, lors d'une partie de cache-cache dans les prés avoisinants, un livre. Ce que l'histoire ne nous dit pas, c'est comment ce livre est arrivé là où elle l'a trouvé... Mais il a son importance dans le destin de Rowan Aengrilor.



Là où l'on parle de banalités qui finalement sont de petites choses importantes.

Intriguée par la présence insolite d'un tel objet, la fillette s'en empara aussitôt avec cette curiosié propre à la naïveté infantile. Elle le regard longuement et eut à pein le temps de le cacher - Allez donc savoir pourquoi - lorsqu'une voix stridente lui hurla dans l'oreille : " Touvée !". Rowane venait de perdre lamentablement sa partie de cache-cache à cause d'un livre qu'elle ne pourrait sans doute jamais comprendre. La vie est faite ainsi... Enervée de s'être bêtement faite avoir, Rowane en oublia son précieux trésor et rentra chez elle en marmonnant. Comme à son habitude, elle aida à préparer le repas, comme à son habitude, elle fit manger le petit dernier, comme à son habitude, elle fit la vaisselle avec sa mère et toujours comme àa son habitude elle monta se coucher.
S'asseyant sur son lit pour enlever ses chausses pleines de boue, elle sentit un objet dur dans la poche arrière de sa robe. L'objet insolite se rappelait à elle. Ne dormant évidemment pas seule dans sa chambre, mais avec ses trois soeurs, elle attendit - Allez donc savoir pourquoi aussi - que celles ci dorment pour ouvrir délicatement l'objet et le feuilleter à la lueur tremblotante d'une bougie.
Elle fut émerveillée parce qu'elle y vit... Le livre traînant dans un pré s'avéra être une source de joie pour la fillette qui ne se lassa plus d'en admirer les images toutes plus colorées les unes que les autres. Les lignes noirs aux traits fins attiraient son regard aussi et elle aurait aimé en connaître le sens. La nuit passa sans qu'elle ne lâche cette merveille du regard et le petit matin la trouva endormie, serrant le livre dans ses bras.



Là où l'amour se développe entre une fillette et son livre.

Rowane et sa vie reprirent leur train train habituel à ceci près que la jeune fille ne dormait quasiment plus, passant ses nuits à observer encore et encore les si belles images du livre. Elle n'osait pas en parler à ses parents, craignant que cela ne soit une bêtise que de ramasser des livres par terre et de les regarder la nuit en se cachant sous sa couverture. Et puis, c'était la première fois qu'elle avait un secret... Et elle se plaisait à le laisser grandir en elle, le chérissant plus que tout, en prenant grand soin. Le livre et la fillette finirent donc par devenir inséparables comme dans toute belle histoire d'amour.
Je ne vous ai pas raconté ce que représentaient les esquisses de l'ami de Rowane... Elles n'étaient pas trop nombreuses et souvent occupaient une page entière. Elles représentaient un jeune homme à différents moments de sa vie sans doute. Ce jeune homme était beau, il avait la peau dorée et arborait sur toutes les esquisses un sourire joyeux. Souvent en fond d'image on pouvait apercevoir une aube étincelante aux couleurs chaudes et réconfortantes. La dernière esquisse ne représentait plus le jeune homme mais un superbe paon aux couleurs lumineuses, faisant une roue majestueuse aux couleurs du soleil levant. C'est toute cette chaleur qui attirait autant la fillette, l'apaisant dans le noir de la nuit, réchauffant son coeur au plus profond des ténèbres.
Je reprends mon récit après cette apparté, là où je l'avais laissé...
Rowane ne se séparait donc plus de son livre, qu'elle tenait secrètement dans la vaste poche de sa robe, souvent y portant les mains pour s'assurer de sa présence et sentir son contact rassurant. Mais comme toute histoire d'amour, il fallait une fin...



Là où le livre retrouve son propriétaire.

Un jour - dans les histoires tout arrive un jour... - la petite famille dut se rendre à Bérégost pour y vendre leurs produits élaborés pendant la belle saison et ainsi acheter de la viande, du tissu et autres produits que la femr ne suffisait pas à produire. Les voilà partis tous les sept sur le chemin, prudemment car les attaques de bandits étaient monnaie courante, surtout lorsque l'on se rendait en ville pour vendre. Le chemin se passa heureusement sans encombre hormis les disputes incessantes entre les deux soeurs. Rowane avait bien entendu amené son ami, ne pouvant siupporter d'en être séparée. La petite famille arriva donc dans la charmante bourgade de Bérégost, longeant les bergers qui faisaient paître leurs troupeaux. Le marché battait son plein et les crieurs à la volée s'époumonaient à tout va -Ceci bien entendu à l'échelle de la bourgade de Bérégost - La famille s'installa donc à son emplacement et attendit les clients. Rowane et ses frères et soeurs jouaient un peu plus loin, laissant le soin des affaires à leurs parents. Ces jeux d'enfant que tout le monde connaît bien, ceux qui sont parfois un peu bêtes et finissent inévitablement par un drame tel qu'un genou écorché ou un bleu sur le front...
Bref inévitablement, l'accident arriva et Rowane, qui courait allègrement après son petit frère pour le toucher et le transformer en "loup", heurta violemment une jambe en armure de cuir. Elle retomba sur ses fesses, sonnée, et leva les yeux vers le propriétaire de la jambe. L'homme la regarda inquiet, puis sourit de façon bienveillante voyant que la fillette n'était pas blessée. Il l'aida à se relever et c'est là que le drame se produisit. Le livre glissa de la sacrosainte enveloppe et se fit remarquer de l'homme. L'homme se pencha vers le sol et le ramassa, étouffant un cri de surprise. Il venait de retrouver... son livre. Rowane commença à paniquer bien évidemment et c'est là qu'arrivèrent - toujours au mauvais moment - ses parents. Une explication longue et larmoyante pour Rowane s'en suivit, qui se termina par la restitution de l'objet à son propriétaire, quelque peu étonné de la réaction de la fillette.
La journée se déroula sans autre incident... Mais la fillette ne sentait que trop le vide dans sa poche et dans son coeur. Le retour à la ferme fut morose et lorsque la nuit tomba, Rowane frissonna, ne trouvant plus la chaleur nécessaire pour se rassurer.

Là où Rowane retrouve son ami et quitte sa famille.

La vie reprit son cours normal à la ferme Aengrilor, même si pour Rowane tout avait changé. Les liens créés par l'imagination magique de l'enfance ont cette particularité d'être souvent trop forts pour être oubliés, et la fillette ne ressentait que trop cruellement l'absence de ce livre qui avait réchauffé son coeur et sa vie pendant quelques mois. Ses parents s'inquiétaient de la voir si triste, mais en tant qu'adultes raisonnables, ne comprenaient pas l'importance de ce lien, et de plus avaient autre chose à faire, la saison froide étant sur le point de commencer.
Mais laissons de côté cette famille de fermiers pour revenir à l'homme qui causa si cruelle séparation.
Erwen, car tel est son nom, est un garde de Bérégost, et comme tous les gardes de Bérégost, membre du culte de Lathandre - La ville étant dirigée par le Haut Prêtre du Seigneur de l'Aube. Et Erwen était bouleversé par la réaction si violente de cette petite fermière lorsqu'il avait repris son livre. Sa douceur et sa bonté lui avait dicté de le laisser à la fillette, mais les parents n'avaient rien voulu entendre, ayant peur d'entacher l'honnêteté de leur enfant sans doute ou autre chose de plus mystérieux. Toujours est-il que l'acolyte revoyait sans arrêt le visage baigné de larmes de la petite Rowane et cela était contre ce en quoi il croyait. Il décida donc d'aller retrouver la fillette et de lui faire cadeau de cet ouvrage. Cela ne fut pas difficile de retrouver la ferme, la famille étant connue pour ses ventes à Bérégost, et c'est le coeur empli d'espoir de faire naître un sourire sur un visage enfantin qu'Erwen prit la route du hameau.
Il arriva à la fermette à la nuit tombée et frappa à la porte, un peu anxieux. Rowane elle même lui ouvrit et, avec cette intuition propre aux enfants, comprit de suite pourquoi l'homme qui avait enlevé la chaleur de sa vie revenait. Elle lui ouvrit la porte et l'homme commença à discuter avec ses parents. La fillette écoutait attentivement sans réellement comprendre ce qu'il se disait, trop absorbée par le livre que l'homme avait posé sur la table. Elle attendit cependant avec une patience toute religieuse d'avoir le droit de le toucher.
Au bout d'une longue discussion, l'homme se tourna vers Rowane, un sourire empreint de bonté au visage et lui expliqua que le livre était à elle et qu'en plus elle allait apprendre à lire. Il l'emmenait avec lui à Bérégost pour faire son éducation au temple de Lathandre. On ne saura jamais ce qui avait poussé Erwen à faire cette demande aux fermiers, mais le visage de la jeune fille lui avait insufflé l'idée. Certains nommeraient cela une intuiton divine... d'autres diraient juste que l'amour de Rowane pour un livre montrait son désir d'éducation. Quoiqu'il en soit Rowane quitta la ferme pour aller loger dans une petite chambrette accolée au temple de Lathandre. Elle avait retrouvé son livre, joyeuse à cette idée, et même si quitter ses parents ne la réjouissait pas, Erwen lui avait assuré qu'elle pourrait souvent les voir. Elle partit donc, le coeur réchauffé par la présence de son ami dans sa poche, place qu'il avait retrouvée comme s'il n'en était jamais parti.



Là où ue fillette découvre sa voie et la suit pleinement.

Comme le lui avait promis Erwen, Rowane put enfin apprendre à lire et aussi à écrire. Cela fut long, parfois périlleurx, la jeune fille étant d'un antêtement assez hors norme, mais jamais elle ne lâcha prise, d'autant plus que cela lui permettait de découvrir davantage ce livre dont elle ne connaissait finalement que l'apparence. Elle découvrit aussi la vie au temple, les petits services à rendre aux prêtres qui officiaient, les temps de prière matinaux alors que la rosée du matin baignait encore les prés alentour. Rowane grandissait au rythme des saisons et des cérémonies.
Le livre lui dévoila tous ses secrets au bout d'une longue année d'apprentissage et elle put enfin donner un nom au si beau jeune homme représenté sur les illustrations. Ce nom, elle l'entendait souvent résonner dans les couloirs du temple et il faisait écho dans son coeur, comme résonnant en elle. Lathandre, le Seigneur de l'Aube... Elle apprit le dogme de ce dieu si bon et si joyeux, elle apprit l'espoir comme mode de vie, elle apprit l'optimisme comme règle. Et grandit... Elle devint acolyte au temple tout naturellement, sans même se poser de questions. On lui enseigna à cultiver son esprit autant que son corps et elle fut confiée avec d'autres acolytes à des prêtres ainsi que des maîtres d'armes. Tout lui souriait, Rowane devint une adolescente heureuse. Et toujours dans sa poche, ce livre qui ne la quittait plus et qu'elle relisait régulièrement lorsque la nuit tombait et que les ténèbres menaçaient.

Là où s'achève une vie pour mieux renaître par la suite.

Le temps passa dans la paisible bourgade de Bérégost et Rowane s'épanouissait au sein du clergé de Lathandre. Les prêtres avaient fait d'elle une jeune fille éduquée, poile et lui avait appris les codes de la vie en société. Les maîtres d'armes lui avaient appris le maniement de quelques armes de base pour se défendre, et il n'était pas rare qu'elle se joigne aux rondes des aclolytes lorsque l'on avait besoin d'elle ou juste pour le plaisir de balader dans les prés avoisinant la ville, observant les ruines de l'ancienne école de magie et les moutons qui l'entouraient, gardés par des prêtres du Seigneur de l'Aube. Elle prit goût aux prières matinales et se plaisait à contempler le lever du soleil, le ressentant à chaque fois comme une nouvelle vie qui s'offrait à elle. Parallèlement à cela, elle développa aussi une certaine appréhension de l'ombre et de la nuit qui venait chasser la chaleur et rien ne lui plaisait davantage que de voir les prêtres chasser les ténèbres en inviquant la lumière de Lathandre.
Elle se lia d'amitié avec Erwen, cette amitié que l'on découvre à l'adolescence, à la fois si fragile et si forte. Peut-être même en était-elle amoureuse, lorsqu'il l'accompagnait dans les collines et prenant le livre qu'il lui avait offert, lui en lisait des passages alors que les rayons du soleil les enveloppaient.
Rowane grandissait toujours, passant de fillette à jeune femme. Et le temps arriva où force lui fut de constater que ce pourquoi elle était venue en ce lieu était terminé. Elle savait lire, écrire, cuisiner,coudre mais aussi combattre, se défendre, nettoyer une arme, revêtir une armure de plaques.
Le jour vint où Erwen lui annonca qu'elle pouvait quitter le temple. Rowane le regarda avec de grands yeux ronds... la nouvelle lui fit le même choc que le jour où il lui avait annoncé que le livre était à lui. Quitter le temple? Elle n'en avait ni l'envie ni le courage, elle se sentait chez elle avec les prêtres et les acolytes. C'est la voix tremblante qu'elle lui avoua tout cela et Erwen sentit son coeur se remplir de joie à l'écouter parler... Laissant la jeune fille en plan, il partit d'un pas joyeux vers les quartiers du Haut-Prêtre. Il ne revint pas... enfin pas dans l'immédiat. Rowane regagna sa chambre au bout d'un certain temps et mit longtemps à s'endormir, son livre posé contre son coeur.



Là où deux êtres que tout rapproche se rencontrent.

Peu de temps avant l'aube, Rowane ouvrit les yeux comme à son habitude. La nuit avait été longue et elle avait à peine dormi. Cela avait suffi pour qu'Erwen entre dans sa chambre et laisse un mot sur sa commode. "Le Haut-Prêtre te rencontrera après la prière".
Etonnée, elle descendit comme à son habitude, presque impatiente de cette rencontre dont elle ignorait tout.
La prière achevée, l'Aube s'étant levée, Rowane s'engagea dans le dédale de couloirs du temple pour arriver à la porte du bureau du Haut Prêtre. Elle allait pour frapper à la lourde porte lorsqu'elle vit que celle-ci était ouverte. Poussée par sa curiosité, reste spontané et naturel de ses origines, elle entra doucement.
Dans les histoires, il y a toujours un moment où le héros, la héroïne, fait une bourde effroyable qui fiche sa vie en l'air de façon quasi irrémédiable. Ce que venait de faire Rowane aurait pu être cette bourde si elle n'avait pas eu en face d'elle le Haut Prêtre de Lathandre, mais plutôt un Haut dignitaire bainite.
La fillette resta bouche bée devant l'homme qui se dressait devant elle et qu'elle venait de heurter de plein fouet en essayant de se faire discrète. Le Haut Prêtre haussa les sourcils, observant la jeune fille qui avait maintenant presque 18 ans et affichait une mine déconfite. Puis éclata de rire, un rire franc et naturel, un de ces rires contagieux.... Rowane ne put s'empêcher de pouffer à son tour... et c'est ainsi qu'elle vit de près pour la première fois le Haut Prêtre de Lathandre. La discussion s'engagea une fois leur fou rire calmé.

Conversation bienheureuse.

- Jeune fille, Erwen m'a conté ton histoire du début jusqu'à maintenant... Je reconnaîs qu'elle m'a touché et même intrigué. Ainsi tu voudrais rester au temple plus longtemps?
- Si je le pouvais, j'y resterai toute ma vie Haut Prêtre. Le Seigneur de l'Aube guide ma vie et les murs de ce temple m'apportent joie et chaleur.
- Voudrais-tu servir le Seigneur de l'Aube toute ta vie durant, dans les moments de joie comme les moments de peine? Te sens-tu prête à transmettre cette joie qui coule en toi lorsque tu le pries? Te sens-tu prête à mettre tout en oeuvre à rassembler de nouvelles idées et de nouveaux espoirs, à protéger et permettre le développement de toute chose vivante? Sèmeras-tu l'espoir partout où tu te rendras?
- Ma vie me semble être faite pour cela Haut Prêtre, je sens la bonté du Seigneur battre en mon coeur depuis le jour où j'ai découvert le livre d'Erwen.
- Le livre s'est présenté à toi dans ce but, je le crois sincèrement. A mes yeux tu es digne d'être la voix de notre dieu. Accepterais-tu de devenir Porteuse d'Aube jeune Rowane?
- De tout mon coeur je le souhaite. Quelque soit le temps que cela me prendra, quelques soient les difficultés, mon bonheur est dans l'Aube que m'a apportée le Seigneur et mon bonheur est dans l'Aube que j'apporte aux autres selon ses souhaits.
Le Haut Prêtre s'approcha alors de la jeune femme et lui donna une accolade, un sourire heureux aux lèvres. Quant à Rowane, il serait difficile de décrire les sentiments qui l'envahissaient à cet instant précis. L'honneur de pouvoir devenir une Porteuse d'Aube, la joie de rester là où était sa place, le bonheur intense de pouvoir servir son dieu toute sa vie et d'être sa voix parmi les humains. Les larmes de joie baignaient son visage lorsque le Haut Prêtre glissa autour de son cou, attaché par une lanière en cuir, le symbole du Seigneur de l'Aube, resplendissant de toutes ses couleurs.
- Te voici novice du temple de Lathandre jeune Rowane. Puisse le Seigneur de l'Aube te bénir et être toujours prêt de toi
La bénédiction emplit la jeune novice d'une grande sérénité et elle quitta les quartiers du Haut Prêtre pour s'installer dans ceux des novices du temple. Plus tard, elle irait remercier Erwen de ce qu'il avait fait pour elle, depuis le début. Mais pour le moment, elle priait.



Là où 10 ans d'une vie sont résumés car parfois trop détailler est ennuyeux.

Et la formation de prêtresse commença. Ce fut sans doute l'une des périodes de la vie de Rowane les plus difficiles à la fois physiquement et mentalement. Physiquement car elle reprit de plus belle les entraînements martiaux pour entretenir son corps. Mentalement car elle dut affronter les échecs des incantations, la travail toute la nuit durant pour retenir ce que lui enseignaient les prêtres. Mais elle puisait sa force dans sa foi et rien n'aurait pu la faire changer d'avis, ni ses muscles endoloris ni sa fatigue. Elle apprit lentement mais sûrement, progressant à son rythme, la maturité lui dévoilant des aspects inconnus de la foi. Elle apprit à repousser les ténèbres autour d'elle en invoquant la lumière sacrée de Lathandre, elle apprit à se protéger des ondes maléfiques. Elle découvrit les dieux qui s'opposaient à l'Aube bienfaitrice et apprit à les détester pour le froid et la mort qu'ils apportaient. Le temps passa au sein du temple de Bérégost et dans le village. Rowane se fit connaître pour sa sollicitude et son dévouement. Elle devint l'une des guerrières les plus habiles du temple à force d'entêtement et de patience et elle partait souvent en patrouille éloigner les créatures qui menaçaient les paysans.
Je pense qu'il serait inutile de détailler complètement ce qu'il se passa durant cette dizaine d'années. L'essentiel est de savoir que la jeune fille se montra assidue, qu'elle apprit la sagesse et la réflexion, la temprérance et la patience. Elle apprit aussi l'endurance et le courage, la volonté d'aller de l'avant et d'espérer en toutes situations. Cela ne fit pas d'elle pour autant une jeune femme parfaite, et loin de là. Elle faisait de son mieux mais le tempérament de Rowane était bien connu des prêtres pour la fougue dont elle pouvait faire preuve et parfois ses éclats de voix lorsqu'elle n'était pas satisfaite. Tel est le lot des tempéraments parfois trop passionnés.



Là où Rowane quitte le cocon de sa vie.

Rowane avait maintenant une trentaine d'années. Le temps s'était écoulé sans qu'elle ne s'en rende compte et il lui semblait toujours qu'elle découvrait le temple pour la prmeière fois. Cependant un nouvel appel se faisait ressentir en elle. Trente ans d'une vie passés au même endroit, cela lui sembla soudainement suffisant. Sa foi lui dictait d'aller de l'avant, de porter l'espoir ailleurs. Alors pourquoi rester là où elle savait son aide n'était pas la plus utile? Pourquoi ne pas se diriger vers d'autres lieux qui avaient réellement besoin d'une Porteuse d'Aube? Elle avait envie de découvrir d'autres horizons, d'autres paysages, elle sentait qu'il était temps pour elle de porter sa foi dans un autre lieu.
Pour la seconde fois de sa vie, Rowane se rendit vers les appartements du Haut Prêtre. La raison étant venue avec l'âge, elle frappa cette fois ci avant d'entrer. Elle se présenta humblement devant son supérieur et lui expliqua les raisons de sa venue. La conversation dura longtemps... tellement longtemps en réalité qu'il ne vaut mieux pas la retranscrire - Il faut préciser que le Haut Prêtre avait une tendance à l'incontinence verbale selon les jours, et il était dans un bon jour. Il en ressortit que Rowane avait sa bénédiction pour diriger ses pas là où elle le souhaitait mais qu'elle serait certainement bien accueillie à Padhiver. Le clergé y était présent mais peu représenté et cette région froide ne pouvait qu'avoir besoin de chaleur. Elle reçut pour seul ordre de donner régulièrement de ses nouvelles, ce qu'elle aurait fait même sans cela.

C'est le coeur léger, sûre de ses engagements et forte de sa foi - sans doute encore naïve aussi - que Rowane quitta Bérégost après avoir salué ses amis du temple et passé du temps dans sa famille. Famille qui d'ailleurs avait repris sa vie banale dans son petit hameau, prospérant comme peut prospérer une famille de fermiers.



Là où on apprend ce que devinrent Erwen et le livre.

Ceci est une sorte d'épilogue pour donner des nouvelles des deux autres protagonistes de cette histoire banale : le livre et Erwen.

Erwen, l'acolyte dévoué et souriant du temple de Bérégost, atteignait pour sa part l'aurore de sa vie lorsque Rowane entra dans sa formation de prêtresse. Il suivait toujours avec attention les progrès de sa protégée et ils passèrent énormément de temps ensemble à parler de tout et de rien. Le nombres d'aubes qu'ils contemplèrent ensemble n'a jamais été déterminé et n'appartient qu'à eux seuls de toute façon. Erwen est sans doute la personne que Rowane regretta le plus en quittant Bérégost mais ils savaient l'un comme l'autre que leur histoire et le lien qui les unissaient allait au delà de la distance. Ne vous demandez pas s'ils s'aimaient, ils auraient certainement répondu oui mais cela n'aurait pas répondu à votre question, l'amour étant trop vaste pour être étiqueté si facilement. Erwen mourra certainement dans peu de temps d'ailleurs et Rowane le sait pertinemment. Mais elle sait aussi qu'il rejoindra le Seigneur de l'Aube, cela ne l'inquiète donc pas.

Le livre quant à lui, bien que n'en ayant que peu parlé dans els derniers chapitres, a toujours une importance capitale dans la vie de la jeune femme. Elle l'emporta évidemment le jour où elle quitta Bérégost et le porte toujours sur elle sauf exception ce qui est très rare.
Il symbolise à la fois sa foi, la découverte de sa foi et le lien qui la lie à Erwen. Curieusement d'ailleurs, ce livre ne semble pas subir les dommages du temps et les illustrations en sont toujours aussi belles - si un jour vous avez l'occasion de les contempler.



Enfin évidemment après le passage de nos maîtres scribes

Au chaud au cimetière