Les premières années, les premières sensations... les premiers choix.
Il y'a 300 ans, naissait Fëanor Amandil, fils de Guthrang et de Seïle Amandil dans une des innombrables et typique cité des elfes des bois, caché dans la forêt... et qui d'ailleurs aux yeux d'un étranger à la race elfe ressemble tout simplement à une forêt d'arbres creux de tailles impressionante, preuve que leur oeil n'est guère capable de capter le raffinement de la dissimulation des bâtiments sous une apparence forêstière...
Comme tous les enfants elfes le jeune Fëanor était très vif et joueur, dans ce qu'on appellera la grande enfance -période insouciante commune à toutes les races-, fuyant avec plaisir les initiations magiques, les histoires de guerre de courronne... mais étrangement pas les cours martiaux, d'archeries ou de Lyre qui le passionnaient et qu'il assimilait à des jeux d'adresse.
Encore une fois à l'instar de ses semblables, il apprit donc à manier les armes traditionnels de sa race... c'est à dire les armes courtes, la rapière et l'arc long notament.
Sensible à la musique et aux rythmes, initié précocement au goüt du raffinement, il eut tôt fait de faire le rapprochement entre l'art de manier une lame et celui de la danse, y voyant deux arts liés intimement.
Dans la période de l'enfance il perdit la fascination pour les arts magiques et commençait à se passionner pour ces deux arts qui deviendraient une part majeur de sa vie; et c'est dans l'adolescence que celui-ci se tournait vers l'art du Maître d'Arme... et s'éprenait de la rapière...
Le choix de l'arme.
Pourquoi délaisser d'autres armes pourtant plus efficaces ou plus communes et se jeter à corps perdu dans une seule et unique arme ?
A cette question qui jamais ne lui fut posée... voici ce que ses réflexions dans ses rêveries lui avaient éclairé.
La race elfe est à la nourriture ce qu'est la gastronomie, là où les autres races intelligentes sont pataux et disgracieuses de nature dans leur déplacement... l'elfe lui se déplace avec aisance et légèreté. Là où les autres races vont en précipitation, l'elfe lui va doucement mais surement suite à sa réflexion, car lui n'est pas un dérivé de primate. Là où les autres races préfèrent l'efficacité... l'elfe choisit de la réduire afin de faire briller une constante esthétique inimitable. Là où les races sont fort laides, aux traits grossiers et aux pilosités anarchique... l'elfe lui possède des traits fins et harmonieux, un équilibre entre sa hauteur et sa finesse qui en font une race belle par définition.
La Rapière est aux armes ce qu'est l'elfe par rapport aux autres races.... celle-ci est légère et se manie avec grâce, elle se manie avec intelligence non pas dans des mouvements précipités et abruptes, enfin elle permet de combattre en parfaite harmonie avec les mouvements de son porteur dans un style ample, rapide et grâcieux... devons-nous évoquer le fait que tel l'elfe la rapière possède des proportions naturellement esthétique et évoquant finesse et raffinement ?
Bien sur... il apprendra plus tard lors de ses voyages pour la gloire, que certaines armes se prévalent d'une noblesse similaire, dont une à juste titre, cependant il considérait que cela était affaire de race, et donc que ce qui sied le mieux à un elfe est une rapière légère et magnifique; et puisque les elfes sont la plus raffinés des races... la rapière est donc l'arme la plus raffinée d'entre toute.
L'escrime et ses limites... de la quête du Ki et une première perfection.
Fëanor eut un précepteur une fois adolescent, et appris de lui tout ce qu'un escrimeur devait savoir...
"L'on tient la rapière comme l'on tiendrais l'oiseau, si l'on le serre trop celui-ci s'étouffe" disait t'il en tordant le poignet de Fëanor qui tenait trop fermement l'arme d'un habile coup écartant la lame "... mais si l'on ne le tiens pas suffisament fermement, il s'envole !" s'exclamait-il d'un ton très sérieux alors qu'il désarmait Fëanor commettant l'erreur... L'escrime est affaire de souplesse et de juste milieux ni trop de force, ni pas assez.
Bien des mouvements techniques lui furent enseignés... contribuant à une connaissance parfaite de l'escrime elfique, notons...
la fente: mouvement qui consiste en un déplacement double, le bras s'allonge, l'escrimeur fait un long pas en poussant de la jambe arrière pour enfin une fois avancé de près d'un mètre frappé enfin.
La flèche: Considérée comme la botte de base la plus redoutable... il s'agit d'une fente dont la main s'arme en premier, suivit d'une charge nettement plus longue que celle de la fente, pour enfin frappé de manière similaire. Ce mouvement étant anticipable à cause du mouvement de la main qui précède... il s'agit d'une technique qui appelle à s'en servir pour feinter, annoncer une flèche elfique pour mieux forcer l'adversaire à parer trop tôt et changer le mouvement avant de frapper...
Le raffinement de cet enseignement et de cet art était que posséder tous les gestes technique n'était guère synonyme de victoire... il fallait avant-tout faire preuve de stratégie, de froideur et d'intelligence avant de lancer un assaut. Voilà la finesse des elfes incarnés en le maniement d'une arme, on combat en ne laissant aucun aspect négligé ce qui est bien comparable à nombre d'arts.
Fëanor devint une fine lame... cependant, pouvait-il considérer que cela était déjà la perfection ? Il le cru jusqu'à ce que son maître lui révèle une ultime finesse, et pas la moindre, du maniement des armes... l'usage du Ki.
Il avait longtemps cru que le secret de l'habileté de son Maître était de posséder une rapière magique en plus de l'expérience... lorsqu'ils chassaient les indésirable de la forêt, il avait souvent remarqué que son arme pulsait parfois d'une lueur blanche pure et que lorsque ce phénomène se produisait ses assauts étaient d'une précision de l'ordre du millimètre et d'une puissance comparable à celle d'un géant.
Son Maître lui dévoilà en des termes proches de ceux-ci la nature du Ki. "Toi, moi, les arbres, les animaux... nous possédons tous une certaine force appelée Ki... c'est une énergie qui demande une Maîtrise à la fois du corps et de l'esprit.. Cette énergie est utilisée normalement de manière limitée par le corps afin de ne pas s'épuiser ou de détériorer ton corps.
Il faut donc d'abord être capable comme tu l'as déjà deviné... de maîtriser ton corps, tu dois te renforcer, tu dois prendre conscience de ton corps jusqu'à ce que par ta seule volonté tu puisses forcée la porte du ki à s'ouvrir, sans te blesser et sans t'épuiser; tu dois contrôler le temps d'ouverture, et l'intensité de celle-ci.
Mais... pour cela, tu dois apprendre à faire corps avec ton arme, tu sais la manier, oui, dans ses détails; mais la manierais-tu aussi aisément qu'un de tes précieux doigt ? Là est la clef.
La maîtrise du corps et de l'esprit n'est pas un défi insurmontable pour toi, le plus difficile sera de manier cette arme comme un véritable membre. La considérer comme telle, la traiter avec respect et précaution."
Ainsi commença un entrainement qui dura plusieurs années sous l'Egide de son professeur... où il délaissa le temps d'une décennie les arts oratoires et lyriques.
Son arme devint réellement son sujet d'occupation premier, il la gardait perpétuellement avec lui, y compris près de son fautueil lors de ses rêveries, occupées par ce même sujet. Le matin il maniait son arme en se donnant des handicaps, en cherchant à atteindre des buts parfois proches de l'impossible... trancher toutes les feuilles tombant de l'arbre de la cour... exécuter un coup d'estoc de façons à ce que la pointe de son arme se fiche dans la tête d'une épingle... l'après-midi il défiait d'autres combattants en duel, parfois en en combattant plusieurs simultanément pour des défaites cuisantes ou des victoires innatendues.
Plus le temps passait, et plus sa conviction que son art à la rapière était une démonstration de la capacité à affiner à l'extrême de l'esthétique et du raffiné propre à sa race... Il en prit définitivement conscience lorsque son art atteint une première perfection lors d'une attaque en sa cité...
(A suivre.)
(Mise à jour du 7/11/2007)
Son lien avec son arme, ce qu'elle représente à ses yeux...
Outre l'aspect esthétique qu'incarnait son arme, comme on l'a vu plus tôt il fallait voir la fierté raciale. Maîtriser une rapière et faire corps avec elle, signifiait embrasser pleinement la culture elfique et en être fier... mais surtout la porter et la diffuser, montrer que l'art elfique dépasse de loin les autres arts.
Combattre en duel signifiait de façons alégorique, au delà de la simple confrontation de deux combattants, pour Fëanor confronter deux visions différentes du monde. Car son art correspond à la vision, supérieure à ses yeux, des elfes de ne pas se précipiter dans la vie, d'agir avec réflexion et recul car le temps est une chose dont on ne manque pas dans la vie d'un elfe.
Vaincre signifiait plus qu'une qu'une simple victoire... c'était une preuve concrète de la supériorité elfique sur les autres, le reste, des barbares sans esthétique ni considérations intellectuelles capablent de les élever à des égaux d'un elfe... une défaite pour lui était synonyme non pas d'une remise en question de cette supériorité de l'elfique sur les restes mais de l'imperfection de sa conviction et de sa connaissance de celle-ci par l'escrime elfique...
Manier son arme, c'est une démonstration culturelle... une estoc est un trait porté à l'autre... une esquive est comme une démonstration de la stérélité de "l'art" de son adversaire... la parade comme suprême domination reprend l'argument de l'adversaire et le retourne contre lui.
L'escrime de l'elfe à la rapière, est comparable à la plume... elle est telle la race elfique et dans son esprit il n'y a pas de différence entre se plonger dans la maîtrise de la rapière et celle de la langue dans le but de démontrer par des arguments cinglants la supériorité suprême des elfes sur les autres races d'un point de vue culturel. L'arme à la main il défend la richesse elfique et la démontre en exploitant pleinement son art. Lorsqu'il tient son arme, il tient le moyen de prouver cette supériorité sans équivoque.
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