Retour dans les terres du nord & Chasse aux abord de Lus

Une odeur de sang transpirait à travers les grands pins de la forêt jouxtant Lorgol… L’autel du seigneur bestial était là, intact, trouant la neige… A l’horizon les croix déglinguées du cimetière perçaient la brume… Elle avait tout juste rejoint la contrée… Cela faisait si longtemps… La rumeur des bois profonds lui avait rapportée que derrière les hauts remparts Le patriarche de l’église orthodoxe de Baine, Ethan de Mortevalée veillait toujours… Les bainites avaient reculés dans le nord, mais la cité était leur bastion… Le devoir de Léonor était d’aller lui rendre hommage… Mais il y avait plus pressant… Reformer une meute implacable et asseoir le pouvoir de Malar…

Ce fut quelques jours plus tard à Luskan que Léonor pris conscience qu’une autre puissance s’élevait en secret dans la contrée…
C’était un homme vêtu de blanc. Il avait remarqué l’écu de la prêtresse et se présenta comme messager de son seigneur… Il agissait visage découvert clamant haut et fort l’appartenance à son clergé… Son maître souhaitait une entrevue… C’était fort délicat car Léonor savait que les cyriquistes étaient les ennemis des bainites… Aussi, pour éluder l’invitation elle proposa que la rencontre se fit à Lorgol.
- Lorgol n’est pas possible, répondit l’homme.
- Lorgol ou rien…
- Rien ! Alors, déclama-t-il. Et il ajouta dans un murmure… Ne vous étonnez pas que certains de vos adeptes soient retrouvés assassinés….
- En ce cas, murmura léonor, je sais à qui m’adresser… Et vous serez le premier sur ma liste.

Quelques instant plus tard le même homme revint précipitamment vers elle alors qu’elle discutait avec un commerçant aux portes de la ville…. Il paraissait hors de lui, fébrile….
- Les écuries !... Il y a eu un feu…. Les druides sont là… Le bosquet… Leur chef et d’autres aussi !... Que ceux qui veulent combattre viennent.
Le sang de Léonor ne fit qu’un tour….
- La chasse est ouverte, fit-elle avec un large sourire.
Ils approchèrent alors invisibles de leur proie… La porte de l’écurie était ouverte béante
- Quelle personne est le chef de ce Bosquet ?
- C’est elle, fit l’homme, c’est cette femme là…
- C’est elle qui faudra frapper en premier… Attendons qu’ils sortent… Et les autres ?
- Lui, c’est un druide, répondit-il désignant un elfe… Les autres je ne sais pas… Peu être…
- C’est la chef qui faut abattre et capturer par priorité… Les autres s’ils s’opposent…

Quelques instants plus tard, alors que la femme sortait de l’écurie accompagnée de deux autres personnes elle fut stupéfaite de recevoir un terrible coup d’épée assené par le Cyriquiste… L’elfe banda son arc mais trop tard, Léonor l’avait foudroyée… Un compère des chasseurs avait semé la confusion en libérant les chevaux… Léonor et son complice en profitèrent pour charger les corps et prendre la fuite…Elle suivi l’homme jusque dans une grotte profonde… Une autre personne les avait rejoint… Il la convia à monter dans le bateau qui les attendait non loin….
Après un court périple en des terres inconnues Léonor débarqua en territoire Cyriquiste et fut conviée, après avoir jeté en geôle les deux proies agonisantes, à discuter avec le maître des lieux….
- Vous etes alliés des Bainites, maître veneur… Ce sont nos ennemis…
Léonor Mesurait fort bien l’inconfort de sa situation. Car si elle venait de couper la tête au Bosquet elle risquait elle même un sort identique.
- Oh vous savez les choses de la politique, fit-elle alors jetant un regard circulaire. Notre collaboration a été fructueuse non pas ?.... Nous avons sous notre coupe un ennemi commun…
L’homme se mit à rire
- Un ennemi commun ?... Le Bosquet ?... Il fit un geste de la main comme on chasse une mouche…
Le ton qu’il employa fit comprendre à léonor que cela pouvait être elle la proie, qu’aux yeux de cet homme elle était plus dangereuse …
- Pour moi se sont des ennemis farouches que ces gens du Bosquet… Comme les Bainites peuvent l’être à vos yeux… Les alliances vont et viennent vous savez… Je vois votre puissance… Il est vital que je connaisse l’emplacement de leur sanctuaire… Cette femme peut nous y conduire…
- Bien, fit-il songeur… Alors je vous propose un pacte…

Léonor savait qu’elle jouait gros… Mais aucun autre choix, son instinct grondait… Alors elle serra la main tendue…

Sous son casque de mort améthyste, le maître des lieux souriait lorsqu'il vit le maître veneur lui serrer la main.
Ainsi elle avait reconnu notre toute puissance, et la nécessité de ce pacte. Elle n'avait aucune autre alternative, car ici elle pouvait être le chasseur tout comme la proie.

De son regard, Sa Volonté Noire fit le tour de la chapelle, observant un à un les adeptes présents.
"Nous avons une proie à torturer Maître Veneur.
- Le Patriarche aura été informé de mon retour, il souhaitera que je vienne lui présenter mes respects."

Un hurlement vint des geoles, inhumain, qui exprimait au-delà de la souffrance.
Le Haut-Prêtre pénètra dans les geoles où le Chambellanse trouvait déjà suivit du Chancelier.

Le Maître Veneur souhaitait l'emplacement du Bosquet, et le nom de ses dirigeants. Mais Sa Volonté Noire savait qu'une fois l'information entre les mains du Maître Veneur, le pacte n'avait plus raison d'etre, et aussi fou que cela pouvait paraître, elle pouvait très bien trahir le Vrai Dieu une fois de plus.

L'interrogatoire fut long et douloureux.
La Saule du Bosquet refusait de parler, médisant les paroles divines des dignitaires du clergé présent devant elle..

"Comment pouvait on se fermer ainsi à la vérité ? encore une sainte croisade à mener !"
Le Chambellan prouva une fois de plus tout son talent dans la torture à base d'aiguille, et Sa Volonté montra ses grandes connaissances en anatomie à la captive, alors que celle-ci pouvait à tout moment voir l'art du Chancelier se faire sur son compagnon. ()

Les Geoles au centre du temple répercutaient les hurlements des prisonniers dans les couloirs et corridors de l'édifice, faisant tremblés les esclaves, et sourire les Voix.
Et les prisonniers parlèrent.

Dans les geoles, une fois qu'Ell'vus etait avec elle, ils demanderent à l'elfe d'approcher et lui poserent LA question.

"Ou se trouve le Bosquet?"
L'elfe s'approcha, Angele etait prete a lui sauter dessus si il parlait. Ell'vus etait instable elle le savait mais elle ne le connaissait pas trop et ne saviat pas coment il allait reagir apres de telles tortures.
"Plutot mourir que de vous le dire" (je crois que c'est quelque chose comme ca Faust m'en souviens plus trop )

Soulagée ... Mais pour combien de temps.
Quand le tour de la Haute Saule vint, ils lui poserent deux questions accompagnées d'affreuses tortures. La plus grande etait celle de voir Ell'vus se faire maltraiter.

"Ou est le Bosquet ? Qui en sont les membres ?"

Sous la torture elle parla ...

Arrivé après l'enlèvement d'Angèle et d'Elvuss, le Chancelier accompagna Sa Volonté dans la torture... Les moyens qui lui mis à sa disposition impressionnèrent les gardes... Depuis un moment, ce sombre personnage faisait trembler tous les adeptes du temple. Personne ne restait de marbre à son passage... Tous le monde avait en tête les cris et les pleurs provenant de son laboratoire, les tortures des esclaves et de ceux qui lui avaient déplu...

Mieux valait ne pas se frotter de trop près...

Ell'vus était assis contre une paroi rocheuse parée de mousses fraiches. L'odeur apre du sang qui sèche taquinait ses narines, et la nuit commençait à tomber , apportant une humidité démangeante. Les yeux clos, des rêves embrumés flottaient dans sa tête comme des volutes de fumée au dessus d'une casserole.

La malarite ... celle là même qui déjà l'avait tenu serré au cou comme un animal piégé. Celle-là même qui avait fait naître dans les yeux de Kaala la crainte. Celle-là même qui la veille n'avait fait de lui qu'une bouchée, pas même une chasse, rien qu'un massacre ... Il maudissait son nom de toute son âme, sa personne toute entière haissait cette femme et son dieu infâme. Des nausées de rage lui prenaient la gorge, comme à chaque fois les pupilles de ses yeux étaient réduites à de fines amendes, ce regard de fauve. Ses canines entaillaient sa lèvre inférieure, crispée de colère ...

Toute force le quitte, son regard s'éteint, le visage félin reprend sa forme originelle. L'elfe est emporté par les songes, les serviteurs du soleil noir frappent son dos avec leur maudite lanière de cuir. Son âme vide s'emplit de la seule envie de les étrangler de ses propres mains, de la voix mielleuse du Cyriquiste qui lui sussure sa "vérité" comme on amadoue un crotal avec une flutte ...
Mais jamais il ne cèdera, jamais un archer de Hurlevent ne trahira la douce sérénité de la sylve. Jamais il ne suppliera ces chiens de le laisser.
Jamais même il ne cessera de les hair ... pour toute cette douleur ... pour ce visage terrorisé. Pas le sien non, la peur qui se dessine sur le visage doux d'Angèle, car Angèle ne hurle pas de rage elle, mais de douleur. Jamais il ne pardonnera les flammes et la mort, jamais il ne pardonnera sa souillure et sa douleur. Toute la noirceur qui emplit ses yeux clos ferait fuir un bainite ...

Ell'vus relève la tête et fixe l'eau qui coule. A ses côtés des dizaines de cadavres de créatures gisent, éventrés. Il sent la parole de Malar le gagner peu à peu, bruler ses chairs et son coeur. Dans un souffle il repousse les assauts du seigneur des bêtes, entendant couler les larmes de la sylve. elle a honte, pleurant ses larmes de feu et d'acide sur son âme éplorée. Qui ne deviendrais pas fou ? Qui ne préfèrerais mourrir que d'endurer ça. Cette torture morale, l'absence de peau sur son dos, son épaule démise, ses membres brulés et brisés, qui leur ferait face ?
Ell'vus était seul étendu dans les feuilles, un corbeau picorait la chair de son épaule, le bon Sylph était étendu à côté ...

L'eau coulait, comme le sang sur le sol, tout est douleur. Mais ils ne l'ont pas tué : ils le regretteraient un jour ou l'autre ... bientôt.

Quelques jours plus tard au bord de la forêt de Luskan, à la croisée des chemins, non loin de la tour des ogres Léonor, alors qu’elle passait, fut interpellée par une mage d’une manière un peu particulière.
Le sort de cette dernière glissa sans l’affecter…
- A cause de votre épée, fit-elle…
- Vous etes du Bosquet ? demanda Léonor perplexe qui savait qu’il n’y avait dans les rangs de ces faibles de la nature que des druides et des rôdeurs.
- Non mais je suis proche d’eux et j’attends l’un de ses membres.
Léonor eut alors un sourire carnassier sous son casque, son écu scintillant sous le nez de la mage. Elle attendit un peu, gagnant du temps par des propos insipides… Ce ne fut point long car arriva une femme à cheval. La Malarite la reconnu de suite… C’était cette même femme qu’elle avait capturée quelques jours auparavant. Cette rôdeuse, Angèle !.. Elle était affaiblie mais libre !...
Tout alla très vite dans sa tête… Ainsi elle avait parlée… Les Cyriquistes l’avaient relâchée sans la prévenir… Ces traites !... Que cherchaient-ils ? Avaient ils vraiment réussi à soutirer l’emplacement du sanctuaire du Bosquet ? Quels étaient leur objectif en laissant libre cette femme ? Tous était confus ; il lui fallait le temps de la réflexion, mettre de l’odre dans ses idées… Quelque chose clochait…
La mage venait de mettre en garde la rôdeuse, qu’une Malarite était là.. Invisible… La rôdeuse, ayant mis pieds à terre, armes tirées du fourreau semblait éperdue…
Ce n’était point l’heure ni le lieu de la chasse… Abattre une proie incapable de se défendre n’était point digne… Mais surtout il fallait comprendre !... Le maître veneur jeta alors une pénombre profonde sur les deux femmes et se fondit dans les bois….