La brume du matin recouvre le sol encore humide et l'on peut sentir une odeur malsaine dans l'air, qui laisse un goût âcre dans la bouche... une odeur de mort.
Contre un tronc d'arbre, on peut apercevoir une masse sombre, à l'Est du camp des Ogres. Cette forme, c'est un animal. Un cerf plus précisement. Il est posé sur un bouclier, inerte, la tête basculant sur le sol. On ne peut apercevoir le symbole du bouclier que si l'on écarte la bête; c'est un Bouclier Malarite.
Le bouclier est par endroit couvert de sang, le sang de la bête qui a été egorgée à l'aide d'une serpe alors qu'elle mangeait. Une cicatrice est visible tout le long de son abdomen et forme une ligne parfaitement droite attestant d'une découpe habile. La peau à été écartée, le coeur a été arraché au corps, les entrailles ont été remises à l'intérieur de l'abdomen et la peau a été magiquement reconstituée.
D'autres cadavres d'animaux plus petits (rats et blaireaux) sont eparpillés un peu plus loin, visiblement victimes du passage d'une meute de loup...
L'Oeuvre du Seigneur Bestial a été encore une fois accomplit.... Car comme on dit quand les chats ne sont pas là, les souris dansent...
Elle marchait d'un pas nonchalent vers la Cascade. A la fois hésitante et excitée, et tâchant de camoufler les deux. Elle arriva enfin à la cascade et regarda aux alentours... personne. Elle prit dans son sac le coeur du Cerf qu'elle venait de tuer, encore chaud, et sortit une dague pour le couper en deux. Elle mit une moitié dans une feuille pour la garder au chaud et éviter que les odeurs n'ameutent les animaux, et la déposa sur le sol, devant la cascade, d'un geste presque religieux, un gage de paix et d'amitié. Elle mangea l'autre moitié, puis s'essuya la bouche avec l'eau de la cascade et rangea sa dague. Enfin elle repartit vers le Sud... vers ses terres et les affaires qu'il lui restait à régler...