[Validé][Guerrier/Ensorceleur][E] Lyalin

Citation :

Nom du compte joueur forum : Nespresso
Nom du compte joueur module : Nespresso
Nom du perso : Lyalin
Race : Elfe
Age : 129
Alignement : CB
Langues : Commun, Elfique, Draconien.
Religion : Sharess
Classe(s) et nombre de lvls (prévus) : Guerrière (7)/Ensorceleuse (18 )

Arme de prédilection/domaines/école de magie : Epée courte et Enchantements
Trait de Caractère : Très ouverte, joueuse, et franchement rieuse et plaisantine. Elle aime séduire, jouant volontiers la carte de l'espièglerie, sachant s'adapter aux différentes situations.
Description physique : Les cheveux blonds et la peau mâte, due au soleil brûlant des docks d'Athkatla, ses yeux sont d'une couleur lavande, constellés d'éclats dorés/argentés.
Plutôt petite, comme les membres de son peuple, son visage est très fin, et son corps laisse une impression de grâce omni-présente, tandis que ses yeux sont d'un charme envoutant.

Caractéristiques (au lvl1):
FOR : 12
DEX : 16
CON : 12
INT : 12
SAG : 08
CHA : 16

Background :

Le ciel était couvert ce soir là… Couvert par des nuages grisâtres, et le Pont commençait à se voiler d’une brume légère, comme il y en avait souvent dans la cité portuaire d’Athkatla. Seule la lumière des torches dans les lampadaires, signes de progrès dont se vantait la ville, perçait dans l’obscurité naissante. Lyalin, toute jeune, à peine âgée de 40années humaines, était bien plus occupée à disputer le tournoi de cartes organisé par ses amis. Sur une table rudimentaire, en bois rafistolé, quelques cartes étaient éparpillées, provenant apparemment de différents jeux légués par des marins généreux. La partie était intense… Lyalin les yeux plissés, essayant de deviner la main de son adversaire, ne tint plus, et abattit ses cartes. Les yeux de ses compagnons s’écarquillèrent… tandis que l’elfette esquissait un sourire satisfait devant son effet.

Mais c’était sans compter les deux silhouettes encapuchonnées, vêtue d’une bure bleutée, tendant sur le marine… le visage invisible sous cette brume naissante, et la nuit tombante. Lyalin se retourna, intriguée, alors que ses camarades fuyaient à toutes jambes, renversant la table de jeu et les cartes éparses au sol.

… Trois homme de petite stature encapuchonnés, dans une bure violacée, regardait avec insistance la petite elfe. Puis l’un d’eux s’avança et dit :

- Tes parents… dis-nous où ils habitent. Nous venons leur remettre un message du Conseil, et cela ne peut souffrir d’aucune attente.
- A l’ouest des entrepôts halfelins, vers le port… Une petite maison…
- Bien, merci de ton aide petite.

Et ils partirent dans la direction indiquée, calmement.

La petite les suivit. Ces hommes ne présageaient rien de bon, elle en avait déjà vu des semblables, des Mages Cagoulés. Elle les avait surtout vu arrêter des arcanistes dans la rue, sans sommation, les paralysant d’un quelconque sortilège mystérieux.
Ils arrivèrent devant la bicoque des parents de Lyalin, ils frappèrent. On leur ouvra, c’était sa mère, puis la porte se referma brusquement, comme d’un claquement de tonnerre. L’elfe changea de position, pour se placer près d’une fenêtre dont un carreau avait été brisé. Elle était sale, aussi ne distinguait-elle que trop peu la scène qui se déroula sous ses yeux.

Des cris étouffés, comme tellement lointains… puis un éclair aveuglant, qui persista quelques secondes durant, et une forme qui s’évanouit à terre, dans un craquement sinistre.
Des crépitements, des étincelles multicolores emplissant les airs, quelques rares sortant même par le carreau brisé, disparaissant au contact des cheveux de Lyalin. Et une nouvelle forme paralysée, comme figée, tandis que les silhouettes mauves faisaient un dernier tour de la maison, d’un pas assuré.

Lorsqu’elle comprit ce qui se passa, elle ne put réfréner un son provenant de sa gorge. Son père venait d’être simplement tué, tandis que sa mère avait été capturée par l’inquisition. Se retournant brusquement, les Mages discutèrent entre eux de quelques mots laconiques, et aperçurent Lyalin qui s’enfuyait à toutes jambes, pour sauter dans les eaux croupies du Port. Un réflexe, elle ne se l’expliquait pas. Mais tout valait mieux que le sombre destin que prodiguait ces membres de la cabale, tant d’histoires parcourait les rues d’Athkatla, toutes plus sordides que les autres à leur propos.

Le premier Mage lança un sort plutôt complexe qui nécessite plusieurs dizaines de secondes d’incantation. Puis scruta les docks en un tour complet sur lui-même.

-Je ne la détecte pas. Je ne sens pas sa présence, cela ne peut signifier qu’une chose..
-Elle est morte. Quelle sotte…
-Rentrons, nous avons un rapport à faire au Teneur des Registres, et une prisonnière qui se promet d’être plus qu’instructive.

Traçant au sol quelques lignes, reliées par un grand cercle de poudre jaunâtre, ils incantèrent quelques secondes pour disparaître aussitôt, tandis que les composantes au sol s’embrasaient.



- Il va falloir que tu apprennes à te défendre ma jolie. Sans magie par contre, j’en ai peur, ou ils te repèreront rapidement.

Se réveillant peu à peu, sous un pont entourée d’immondices, près d’une bouche recrachant les eaux des égouts par intermittences, Lyalin ouvrit les yeux sur un homme d’une trentaine d’années, la barbe en broussaille, les cheveux en pagaille, et des cernes à n’en plus finir. Loin d’avoir peur, elle était habituée aux visages fatigués des gens de sa condition, car c’était là leur lot dans cette cité, et poursuivit la conversation.

- Ils les ont tué… c’est ça ? Mes parents, ils sont morts ?
- Je ne sais pas, mais tu dois les oublier, c’est tout comme. Je t’ai vue sauter dans l’eau, glacée de surcroit, c’était peut-être mieux que de te faire prendre, mais sans moi tu serais morte. Et plutôt deux fois qu’une. Regarde sur ton veston petite…
Tatant son vêtement de la main, elle tomba sur une broche finement ciselée en cuivre.
- C’est une broche de non-détection, un vieux compagnon est mort et… enfin je l’ai récupérée. Avec elle, les Mages Cagoulés ne te détecteront pas, du moins pas jusqu’à ce qu’elle s’épuise. Porte-la tout le temps, si tu tiens à la vie.
- Bien… merci.
- Et tu vas devoir t’entraîner comme je le disais, ou s’ils te retrouvent, tu ne t’en sortiras pas… Sans compter tous les Voleurs de l’Ombre, et autres associations des rues… tu commences à atteindre la fleur de ton âge petite elfe, et ça risque de les intéresser. Et sûrement à ton insu.

Lyalin accepta, et plusieurs années passèrent dans les rues de la ville, constamment protégée par sa connaissance des ruelles, ainsi que cette broche salvatrice. Elle s’entraînait avec ce maître d’armes au grand cœur, Selfery, jusqu’à ce que les bottes aux épées courtes lui soient devenues familières. Elle s’évertuait à utiliser son agilité naturelle pour les coups et passes nécessaires aux duels, peut-être une manière de se souvenir de ses parents.
Parallèlement, ils passaient des heures à parler des coutumes elfiques, elle voulait les connaître davantage, car n’ayant jamais vécu dans une de leurs cités, elle connaissait déjà l’elfique ceci dit, et le parlait avec ses parents auparavant, mais avec l’accent amnien, évidemment.

Cinquante ans purent se lire sur le visage du maître d’armes, lorsqu’il défit une bande de voleurs qui venaient d’avoir capturé Lyalin dans un filet magique, collant comme une toile arachnide, sûrement un objet drow pensait-il. Cinquante-cinq lorsque des mercenaires tentèrent de les tuer en leur tendant une embuscade près des Cinq Ponts, une zone reculée de la ville, où ils se plaisaient à parler ensemble de la culture elfique.
Soixante quand les Mages réapparurent.
Soixante ne faisait pas le poids face à la magie brutale de ceux-ci. Tandis qu’il encaissait les sorts de la compagnie un rictus de douleur horrible aux lèvres, incapable de bouger à cause de sa souffrance, il tentait de dire à Lyalin de s’enfuir à toutes jambes. Mais il n’y parvenait pas.
Alors Eowyn Elendil fit son apparition, et de quelques sortilèges d’immobilisation bien sentis, elle paralysa quelques Mages, et profita de la confusion pour emporter la jeune elfe qui finissait d’en pourfendre un de ses deux lames courtes, loin en zigzaguant dans les ruelles. Elle ne savait pas où elle allait, mais Lyalin la mena loin d’ici, car elle connaissait bien la place.

Elle devait partir, visiblement la broche avait perdu son enchantement. Eowyn l’y aida, et ensemble elles partirent de la cité… en urgence, usant de quelques sorts divins, tandis que Lyalin vit de ses mains crépiter l’énergie protectrice d’un bouclier pendant la fuite. Cet affrontement venait de révéler ses pouvoirs cachés, et elle comprenait à présent pourquoi les Mages lui en voulaient tant… les sorciers sont poursuivis comme des démons par cette cabale, et tout valait mieux que la prison et les multiples sévices entraînant la folie chez les captifs…

Eowyn et elle firent route à travers l’Amn ensemble, jusqu’à se quitter à la frontière. Elle lui apprit beaucoup de choses à son tour, de manière à ce qu’elle soit prête si elle rencontrait d’autres elfes plus tard, ce que la prêtresse lui souhaitait visiblement de tout cœur.

Ainsi fit-elle route loin… le plus loin possible, jusqu’à cette région du Nord, du Val de Bise. Au moins était-elle sûre que ces Mages ne la poursuivraient pas. Et elle pourrait user de ses compétences, de ses pouvoirs pour quelque chose.. ou pour quelqu’un, elle voulait rendre au centuple l’aide qu’on lui avait fournie par deux fois.

Validé ^^

*Petite mise à jour, suite au rp*
(Faut dire aussi que en l'absence du serveur... je n'ai pas grand chose à faire donc.... ^^)

Description physique :

Lyalin a le teint hâlé, acquis au long des journées passées sur les Docks d'Athkatla, à tenter de gagner sa vie, ou échapper à quelque malandrin avec sa bande de camarades, sa peau bronzée portant la marque du soleil brûlant d'Amn.
Ses fins cheveux dorés sont ornés de tresses éparses, sans véritable ordre, agrémentées de filins d'argent et de quelques perles fichées. Elle prend grand soin, et beaucoup de plaisir à ainsi se coiffer, retrouvant ainsi les sensations et gestes de sa terre natale, laissant quelques mèches négligemment tomber sur son visage.
Des yeux lavandes mystifient son regard, pailletés de quelques éclats argentés visibles de près, semblant prendre plaisir à détailler toute chose qui l'entoure.

Ses sourcils accompagnent un visage aux traits d'une finesse égale, adoucissant un regard déjà envoutant.
A l'extrémité de son front, retenant quelques mèches de tomber, se trouve souvent un petit bandeau d'un rouge profond, où pendent quelques quolifichets d'argent exotiques, ainsi que quelques petits anneaux.
Ses oreilles sont parfois, rarement même, ornées de boucles, toujours très simples, préférant l'originalité au luxe.

Ses vêtements sont quant à eux d'un rouge intense la plupart du temps, dégradé habilement parfois selon les pièces. Toujours légers, préférant se mouvoir plutôt qu'encaisser des coups, ils restent près du corps, soulignant agréablement ses formes harmonieuses.
Sa tenue de combat reste tout de même protégée de quelques plaques légères de métal enchassées sur les cuisses, attachées par des lanières de cuir, tandis que ses bottes sont renforcées de ce même métal, offrant quelques attaches pour les serrer autour de ses jambes. Son bras droit est de la même protégé d'une demi plaque, courbée pour épouser la partie haute sans gêne, toujours très fine n'entravant en rien ses mouvements, et laissant son avant bras nu.
Bien entendu, son baudrier ne la quitte jamais lors des voyages, ou des aventures, bien rattaché à son bassin, par plusieurs attaches, laissant tomber plusieurs lanières libres, pour attacher ses fourreaux d'épées courtes, ou plusieurs poches et bourses contenant diverses choses, allant du mince pactole aux composantes de sorts toujours à portée, au cas où.

Une broche cuivrée est discrètement attachée près de sa poitrine, un bijou sans prétention bien qu'elle semble y accorder de l'importance pour le porter souvent.
Ses bijoux et décorations semblent être là bien plus pour le plaisir des yeux que pour un luxe qu'elle n'apprécie guère, agencés afin de manière agréable. Ainsi sont-ils toujours très simples, jamais de grande valeur. On peut noter qu'elle porte rarement de collier tombant, dont elle ne semble pas vraiment avoir l'habitude.

Sa peau nue arbore des tatouages en divers endroits, traces d'envies soudaines, visiblement dessinés en des moments très différents de sa vie, représentant divers motifs abstraits, et arabesques voluptueuses. Le tout restant discret sur sa peau, mais agréable.
[Edit] Lya arbore un nouveau tatouage, les lèvres sensuelles de la Dame du Baiser dans le bas du dos, cachées sauf aux chanceux qui auront le privilège, relativement rare, de pouvoir admirer sa finesse.

Récit d'un voyage en Amn :



Voyage du corps et des sens.

A l’aube Lya était en bas, préparant une dernière fois ses affaires pour le voyage qu’elle entreprenait. Sans un bruit elle déposa une lettre sur la commode à l’étage, sans réveiller la splendide femme assoupie.
Peut-être lui faudrait-elle la cacheter ? Non… trop impersonnel pour un message à ses sœurs. En guise de signature elle posa ses lèvres sur le papier afin d’y laisser sa griffe écarlate. Elles avaient été averties de son départ, mais elle ne pouvait se résigner à partir sans un dernier mot.

Ses trois sacoches en cuir remplies, une bourse sonnante et ses inséparables lames courtes, ses Griffes, comme seuls bagages, elle embarqua à bord d’un navire de commerce partant vers Amn. Elle se fit discrète durant la traversée – calme, Umberlee dans un bon jour sûrement – car une femme sur un bateau vous savez…. et elfe de surcroit…

Elle arriva enfin en vue du grand port de la cité dans laquelle elle passa tant et tant d’années. Au fur et à mesure que la caravelle avançait, et s’approchait du ponton, les bruits et cris si caractéristiques de l’effervescence des docks et l’odeur tout aussi particulière de poisson et de sel contribuèrent à plonger Lya dans un état second, presque une rêverie éveillée, où quelques souvenirs surgirent de son esprit envoûté.
En fait l’on ne prêta guère attention au navire accostant, la situation était tellement commune ici, ils venaient autant de Calimshan, de Maztica que de la Côte des Epées ou de Sembie. Des tonnes de caisses contenant des denrées toutes plus exotiques que les autres, mais bien cachées étant donné la fâcheuse tendance au vol des guildes plus ou moins famées, circulaient sur ces ponts de bois, dans les mains des dockers payés à la journée.
On pouvait voir sur le port une foule de gens, des marins profitant de l’escale pour dépenser leur maigre paye dans les tavernes du coin, avec une bière et une fille de joie, des marchands qui surveillaient leur cargaison d’un œil sans cesse aux aguets, ou encore des jeunes comme Lya auparavant, qui flânaient, qui demandaient quelques pièces ou quelque boulot pour la journée.
Une constante toutefois, les personnes riches, si ce n’est les marchands revenant de leur périple, semblaient éviter le quartier comme la peste. Les histoires allaient bon train sur l’endroit, et il fallait bien avouer que plus de la moitié étaient bien fondées, les gens de bonne condition n’entraient donc que rarement dans le district, d’autant plus que la garde était soit absente, soit corrompue.

… Le choc résultant de la stabilisation du bateau se fit sentir, réveillant la jeune elfe rêveuse, les amarres désormais bien attachées et la passerelle de bois projetée entre le bâtiment et le pont.
Hop… vive la terre ferme. D’un pas leste se retrouva-t-elle sur le plancher des vaches avec un soupir de satisfaction, enfin le sol était immobile, ne valsait pas selon le bon vouloir des vagues capricieuses.

Flânant dans le port comme elle l’avait fait maintes fois, elle avait l’impression de marcher dans ses souvenirs. Le sol était pavé par endroits, mais la disposition restait très.. aléatoire. Les pierres étaient usées, et des pans de pavage disparaissaient parfois, quand les propriétaires des maisons piteuses du quartier devaient réparer un mur, ou lorsque quelque rixe nécessitait un soutien en projectiles improvisés.

Combien de ses amis étaient morts ? La vie par ici avait le don d’être aussi éphémère que intense… Elle chassa ses pensées de son esprit.
Non, il lui fallait se concentrer sur une des raisons de son voyage, trouver des produits typiques, qui manquaient aux Sharessiennes. Du parfum, des encens, des huiles, des draperies, des tentures… Dans ce domaine, Amn n’était pas la dernière.

Ho .. et puis… elle avait bien au minimum deux semaines, voire plus si le chef de caravelle n’arrivait pas à vendre son stock de frêne et de pin des Marches d’Argent. Elle pourrait bien voir ça demain, ou plus tard.
Ce serait pas mal de voir le Temple de la ville tiens.
Ainsi se dirigea-t-elle vers les Beaux Quartiers de la Cité, vêtue de ses atours aux couleurs du Culte, afin de demander l’hospitalité de la Maison des mille et un Plaisirs.
Qu’on lui offrit bien évidemment.

Une Célébrante, c’est ainsi qu’elle se présenta. Quelques fidèles arborant une petite moue furtive, d’autres un ardent sourire, Lya devinait le pourquoi. Les Célébrantes, dans leur propension à la bonté insouciante, pouvaient provoquer quelques quolibets de la part des suivantes la faisant passer au second plan, mais d’autres les voyaient comme la vraie voie de la Déesse, une voie qui n’oublie pas que le plaisir ne peut être que partagé.

La vie à Athkatla était très différente de celle de l’Epine Dorsale, mais les années de vécu réduisirent considérablement le temps d’adaptation de l’elfe.
Ainsi résidait-elle au Temple, et passait la majeure partie de la journée – beaucoup plus longue et chaude que dans le Nord – sur les docks, ou cherchant des boutiques pour ce qu’elle était venue acheter.
Elle assistait les fidèles du mieux qu’elle pouvait, les aidant à comprendre Sharess en leur prodiguant ses conseils, et sa vision de Célébrante, sans aucune prétention car après tout n’était-elle point Prêtresse, et participant à leurs fêtes continuelles. Deux jours après qu’elle soit arrivée, c’était la Pleine Lune, l’occasion de se réjouir dans le hall au toit ouvert de la Maison, puis ce fut le tour d’une festivité pour l’accession d’une fidèle au titre d’Initiée aux Plaisirs, prenant la place d’une autre qui partit pour un voyage en Sembie, et qui eut bien entendu droit également à une fête en son honneur le soir suivant.

En soirée elle aimait se rendre dans cet agréable jardin qui jouxtait le Temple. Quelques dattiers, des buissons, et des roseaux sur une petite mare apportaient une sérénité bienvenue dans cette ville ô combien animée, tandis que les chats qui s’y prélassaient dans une constante insouciance, marchait lentement et avec tant de grâce le long d’une eau qu’ils exècrent pourtant, si ce n’est pour se désaltérer de quelques coups de langue brisant l’onde si fragile.
Et là, caressant un félin serein aux yeux ambrés et à la toison tigrée d’une délicate main, elle repensait à ses chères sœurs, à Näm et Aléyssia… Puisse Sharess leur transmettre ses douces et délicieuses pensées à travers et au-delà des lieues qui les séparaient.




Corruption.


Athkatla n’échappait pas à cette règle, la corruption sévit à plus ou moins grande échelle dans toutes les grandes villes de Faerun, et là aussi… elle n’était pas la dernière !
Les gardes fermaient les yeux très fréquemment sur les marchandises des docks en échange de quelque monnaie rutilante, et cela ne se limitait pas à cette strate de la société, loin s’en fallait.

Et si Lya avait de l’argent sur elle, c’était bien dans cette optique. Quelques responsables à la patte graissée, aussi exécrables qu’ils lui paraissent, lui permettraient de lui ôter une belle épine du pied. A défaut d’épines, c’est sur des œufs qu’elle marchait à Athkatla, la ville où officiaient nombre de mages de la Cabale des Cagoulés, tôt ou tard se rendraient-ils compte de sa présence, et elle devait à tout prix éviter ceci.

L’argent, ces bouts de métaux taillés dont la brillance qui attire l’œil attire la convoitise de tant de personnes, serait son sauf-conduit, son passe-droit. Ainsi dans les premiers jours de son arrivée chercha-t-elle un haut-placé, de ceux qui traînent dans les auberges de luxe en laissant leur travail aux subalternes.
Elle en repéra deux, à la Lame Dansante.

L’un, noble typique d’embonpoint marqué et signes de richesse comme s’ils permettaient d’éclipser son manque de charme, l’autre jeune, fringuant et sûrement encore plus cupide que le précédent, à l’étincelle qui brillait dans ses yeux quand ceux-ci se posaient sur les pourboires des autres clients.
Et de une, et de deux.
Somme toute, dans cette ville il était encore plus facile de corrompre que de se procurer quelque document officiel. Que l’on ne s’étonne pas que les marchands aient la main mise sur le gouvernement de la ville.

Elle sortit, fière d’elle. Son certificat signé de la main de deux hauts responsables des affaires de la ville, et les Cagoulés l’oublieraient durant quelques temps grâce à lui.
Mais une pointe de regret s’immisça dans son esprit. Si la corruption était le meilleur moyen pour elle de ne pas avoir ces saletés de mages aux fesses, elle participait à un système qui défavorisait l’ « Athkatla d’en bas », comme se plaisent à dire les mondains.
Bah… tôt ou tard leur or les étouffera, directement ou indirectement.

Lassée de cet univers propret, elle retourna dans les docks encore une fois, pour la fin de la journée.
Et elle se mit à voguer au gré de ses pensées avec ce bateau qui partait vers Maztica, cette terre si lointaine qui paraît-il accueille des hordes de sauvages, des arbres géants aux couleurs indescriptibles. Et des rivières d’or aussi… des rivières où tant de personnes désiraient s’abreuver, s’abreuver jusqu’à s’étouffer…[/i]


(Rp, Lya est donc partie en voyage, car j'ai quelques soucis internet qui m'empêchent de jouer.)

Souvenirs...


Lya se coucha tard ce soir, les draperies rouges et blanches toujours aussi splendides à ses yeux tapissant les murs de la chambre n'avaient rien perdu de leur splendeur, et elle s'abandonnait à ses souvenirs en se laissant emporter par les courbes harmonieuses du riche tissu.



Durant tout ce temps, depuis son arrivée sur la Côte des Epées, encore jeune elfe insouciante fuyant son pays natal, elle avait évolué, su s'adapter à la vie locale, tout en suivant ses désirs et ses envies, en gardant toujours ses buts sans jamais les oublier.
Quelques temps à Luskan, comme beaucoup de voyageurs, une halte qui lui valut de se faire des connaissances qu'elle revoyait encore aujourd'hui. Puis ce fut le voyage vers le ValBise.

Un environnement bien différent des terres chaudes d'Amn, la grande cité commerciale d'Athkatla avait été troquée contre le petit village de Termalaine. La vie et le vice grouillant de la Ville s'estompait face à la simplicité et la camaraderie du village. Le climat avait été très dur à supporter au début, et elle en souffrit beaucoup, quoiqu'en silence. Puis au fur et à mesure, son organisme s'adapta, et en plus de la résistance naturelle de ses ancêtres aux températures, elle développa petit à petit une résistance au froid, comme toute personne qui habite dans le Nord, de par son alimentation, les habitudes à prendre, et quantité d'autres réflexes à acquérir.
Désormais, elle s'y sentait chez elle. Elle avait déjà vu trois gouvernements se succéder, la fin de Montargent, puis Erkenbrand, et enfin Castelazur, à la tête du Joyau du Nord, bien que ce dernier la laisse sceptique.

Elle se souvenait encore des avertissements de ses frères du Sud quant à cette contrée, des histoires horribles - bien qu'avérées - qu'on lui racontait sur le Nord. Mais cela n'était pas dans son genre d'abandonner une idée, elle ferait ce qu'elle désirait, et bien qu'elle les écoutat, elle n'en changea pas pour autant d'avis. Et ne le regretta point, malgré la rudesse de la vie et l'ambiance plus que mauvaise qui y régnait.

Ce qui fut un choix personnel, était doublé d'un besoin d'aider ses Soeurs à répandre la parole de Sharess, à faire connaitre les dogmes de la déesse sous une lumière éclairée, et non pas en se laissant aller aux préjugés tenaces d'une majorité.
Ainsi s'étaient-elles investies dans le village, allant même jusqu'à entamer des démarches pour construire un dispensaire, délaissant l'idée d'un Temple pour donner la priorité au bien-être des habitants de Termalaine. Malheureusement, un vol de brigands - ou pire ? - contrecarra leur projet, et l'on ne retrouva plus le convoi de matériaux dans la neige et la glace des cols du ValBise. Elles y avaient mis leur coeur, et en récoltèrent un coup au moral.

Dans la demeure que leur avait mis à disposition la Duchesse Eowynn se poursuivaient chaque jour les rituels ménagers, et le soir l'on se retrouvait pour suivre les enseignements de Sharess, célébrer des évènements, écouter l'Indulgente, et faire acte de dévotion envers la Déesse des Plaisirs et des Chats.

Lyalin avait été ainsi désignée comme Célébrante, sans trop savoir de quoi il s'agissait dans un premier temps. Puis elle comprit, par elle-même... Elle avait une vision différente des dogmes de Sharess que d'autres suivantes, mais elle les voyait dans leur ensemble.
Elle les comprenait pour les avoir vécus, et non parce qu'elle prenait quelques phrases, et les désignait comme vérités absolues du Culte.
Alors que beaucoup se laissaient aller dans des torrents de luxure, et des marées de décadence, Lya gardait à l'esprit que Sharess - et elle-même - voulait le bien d'autrui, désirait que chacun trouve son plaisir par le partage de celui-ci, et non par l'accomplissement de ses désirs dans un cadre personnel uniquement.

Elle continuerait à suivre la voie de Célébrante, dans ce village si elle pouvait compter sur quelqu'un.

De toute manière, elle savait qu'en bas, des gens étaient là pour l'accueillir, au cas où cela tournerait mal. Bien que certains espérent secrètement, ou non, un reconversion de Lyalin aux déités elfiques, elle continuait à les fréquenter en y faisant abstraction. Après tout, ils avaient le droit d'espérer...
Mais Lyalin de par son éducation, n'avait pas grande connaissance des valeurs elfiques. Elle avait toujours pensé que la vie se devait d'être vécue au jour le jour, qu'on devait profiter des plaisirs que celle-ci nous offraient, que Sharess nous offrait. Les elfes rétorquaient que c'était idiotie humaine et pensée étroite, elle n'en avait cure, et ne changerait pas de mode de vie pour des donneurs de leçon de quelque poil soient-ils.


Cette vie riche ne fut pas sans effet sur ses capacités. Ses talents de duelliste se confirmèrent, tandis que peu à peu... elle apprit à développer son don. Le Don de Mystra à ce qu'il parait, selon les dires de personnes de ce Culte.

Seule, ou avec un maître d'arme elfique, elle s'était améliorée au maniement de ses lames courtes, gardant en tête d'anciennes bottes qui avaient fait leurs preuves, apprenant des passes utiles et complexes, qu'elle améliorait au prix d'efforts de créativité grâce à ses talents magiques, combinant arcanes et escrime pour un style bien à elle.

Parallèlement, ses pouvoirs prenaient de l'ampleur, au fur et à mesure que sa vie s'intensifiait. Les rencontres, les évènements, les luttes politiques, tout cela développait chez Lya un petit quelque chose qui exacerbait son caractère passionné, et dans le même temps lui ouvrait des horizons magiques jusque là jamais aperçus.
Elle s'abandonnait à ses sentiments, se laissant envahir par ces vagues de passion et entrevoyait de cette façon la Toile, comprenait instinctivement la manière de la façonner comme un état second.
Si elle n'avait pas été actrice de faits marquants pour elle, si elle n'avait été que spectatrice d'affrontements directs et indirects qui font le charme de cette région, peut-être ces talents magiques ne se seraient-ils jamais développés...

Mais ceux-ci, loin d'être acquis sans effort, demandaient à la jeune elfe des trésors de concentration, des montagnes de travail personnel, qu'elles ne montraient que très rarement, s'entrainant dans les forêts vert sombre de Termalaine jusqu'aux étendues gelées de la toundra derrière l'Epine Dorsale. La difficulté allait croissante, et le temps nécessaire à la maitrise de sortilèges suivaient. De plus les entrainements étaient loin d'être sans danger... Combien de fois revint-elle au village aveuglée par des ombres qu'elle ne maitrisait pas, tenant de lancer un bouclier sombre, combien de fois revint-elle avec des vêtements brulés à la main, ou déchiquetés par des ours ou des rothés qui avaient résisté à ses charmes magiques...
Mais l'essentiel était qu'elle progressait... aussi dure que fut cette progression, elle était têtue. Et elle savait que cela lui sauverait la vie, comme tant de fois dans le passé.

Et cela sauverait l'espérait-elle la vie de tant d'autres, parmi lesquelles les personnes chères à son coeur.



Instinctivement, les paupières closes et apaisées, ses mains se détendirent, tandis que ses bras s'ouvraient doucement pour parcourir les draps à ses côtés, cherchant à frôler de ses doigts fins et experts des formes qu'elle connaissait.... Personne... Les somptueux draps de satin ne suffiraient pas à combler l'absence des deux sublimes Sharessiennes qui s'y reposaient.


(Hrp... Petit topo qui me semblait approprié étant donné que Lya a atteint le lvl25.)

Lut

Peux tu renseigner les langues ?

Alors alors...
Langues [12 Intel -> 1 langue supplémentaire en suspens] :
Commun, un accent d'Athkatla remarquable lors d'expressions dites sans réfléchir.
Elfique, en raison de ses deux parents, elle l'a appris donc depuis son plus jeune âge. Elle le parle très peu par contre (si ce n'est jamais, même avec ses pairs), pour des raisons personnelles, surtout pour s'affirmer dans la voie qu'elle a choisi, aussi car elle est bornée sur les bords.

Les Eternelles Réjouissances sont…. éternelles, jamais terminées. Ainsi même lorsque les fêtes publiques sont terminées, notre goût immodéré pour les joies que nous offre la vie nous poussent à les poursuivre dans l’intimité de nos appartements, afin de se laisser aller sur les vagues du désir que Sharess nous inspire. Je profite d’un instant de répit, le matin se lève nous baignant de ses pâles rayons de soleil, se reflétant sur la neige dehors.
Cette vie me plait, les rigueurs de l’hiver sont mille fois compensées par les douceurs de mon Indulgente, les complots politiques par les sourires des habitants de notre Cité, et les crocs de courtisans par le sourire délicat de notre Duchesse.

Le Nord m’a vraiment façonnée telle que je suis aujourd’hui, et comme j’en parlais avec Aléyssia et Catherine, il suffit de regarder une personne aujourd’hui pour voir la somme de ce qui l’a faite, les joies qui l’ont construite, les peines qui l’ont érodée et adoucie.
Si l’on me regarde… que voit-on ?
Une jeune elfe, encore jeune pour mon peuple bien sûr, mais combien d’expériences et de choses acquises à faire partager par rapport à d’autres humains.

Exilée de force d'Amn, fuyarde par la force des choses, ma brève escale à Luskan me fit comprendre que ma place n’était pas là-bas, parmi mes pairs autant hautains que sylvains.
Le Nord m’a faite oui.


L'escrime, ou l'art dans l'affrontement.

Habituée aux combats de rue dans cette cité retorse qu’est Athkatla, mes techniques durent s’adapter à ce nouvel environnement. Les seules ruelles dangereuses étant celles de Lorgol, mais là encore, une garde aussi violente que sévère y veille, la sécurité, si l’on puit dire, est assurée. Si ce n’est dans les favels bien entendu, mais je m’y rend rarement.
Je dus apprendre à placer mes coups, encore plus rapidement et en gagnant davantage d’assurance dans mes mouvements. Finis les coupes-jarrets enchaînant bottes fourbes et mauvais coups. Ici les brigands des routes sont chaudement habillés, de fourrures parfois encore saignantes, des plaques de métal cachées sous leurs vêtements rembourrés. Il faut frapper au bon endroit, et ne pas hésiter à y aller franchement.
Quand un coup frappé de cette façon risquait de nous exposer dans les ruelles, il se trouve être plus efficace dans le Nord étant donné que peu utilisent des armes capables de porter une riposte rapide, préférant la hache ou les grandes épées.

La technique de combat est donc très différente par ici, et c’est encore sans compter le froid mordant qui limite de loin les mouvements habiles et passes d’armes que j’étais capable de faire quand mes doigts n’étaient pas engourdis.
Oh bien entendu, je tire toujours une certaine fierté à me battre selon les règles de l’art, mes coups ne sont pas ceux de brute, mais j’ai appris à mieux les placer. C’est un peu mon honneur comme disent les Tempusiens, cette joie que j’ai à dominer mon adversaire par des coups bien placés tandis que ses mouvements sont brusques et violents.

Je dois bien avouer que seule, je n’y serais point arrivée. Ou du moins pas comme cela, et c’est le compagnon de mes premiers jours Dardan qui m’a aidée dans cette voie. Ah lui, c’est un maître d’arme, un vrai de vrai ! Un de ceux qui parlent à leurs armes et peuvent entrer dans une rage folle quand ils les perdent, comme les barbares de Rashemenie à ce qu’il parait. De longues heures durant, à répéter des passes ensemble, des bottes utilisables dans des espaces dégagés, ce qu’il me manquait.
Tymora a voulu qu’un de ces premiers elfes à m’avoir aidée maîtrisait le même style que moi, parfait ! Les lames courtes jumelles, sans aucun doute la plus belle façon de jouer de ses armes. Surtout dans les mains de cet Eilistréen invétéré.
Avec lui, je me suis même entraînée à combiner mes sortilèges avec l’art du combat. Sous sa tutelle, il me donnait quelques idées, que je transposais concrètement faisant apparaître tantôt une étincelle dans mes doigts pour éblouir l’adversaire, ou un étourdissement passager chez le malheureux qui se trouvait en face.

Aujourd’hui encore, je dois maintenir un certain niveau dans le combat, même si je rechigne à en faire usage. Les conflits n’apportent jamais rien de bon, jamais ! Et la perte d’un être est toujours un malheur…. Enfin presque toujours.


La magie, les enchantements, ou les petits plaisirs de Lya.

A côté de cela, la magie vint à moi progressivement, selon les exercices quotidiens et personnels que je m’imposais, sous les conseils de divers ensorceleurs et sorcières. J’ai toujours refusé de prendre des cours académiques, comme dans cette Tour de mages de Luskan, même dans la section de Evy. Certaine que la théorie apprise de cette façon ne me servirait à rien, j’ai tenu à expérimenter moi-même, à comprendre toute seule, afin de voir la magie sous mon angle, selon mon regard seulement.
C’est ainsi que je réussis à la ressentir, de cette façon seulement, mais ce fut plus long que d’autres sorcières de ma connaissance. Ce n’est pas la difficulté qui me fait peur, ni le temps qu’il me manque de toute manière. Aujourd’hui, je suis contente du résultat, cette énergie, je la comprend d’une manière toute personnelle, et c’était là mon objectif.
Pour tenter un parallèle, pour connaître une personne, vous fiez-vous aux dires des autres sur celle-ci ? Leur accordez-vous une confiance aveugle au point de penser la connaître sous toutes ses coutures alors que vous ne lui avez jamais adressé la parole ?
Moi non ! Je la cerne en discutant, avec le temps on apprend à se connaître. C’est la même chose avec la magie.

Je me souviens… quand je bloquais sur ce fameux sortilège d’ombres, ce bouclier d’ombres que je ne pouvais totalement tenir, qui finissait toujours au bout de quelques secondes par m’aveugler, j’avais du voir à la tour pour que l’on m’explique comment et surtout pourquoi.
Des mois plus tard, j’y parvins enfin, garder les ombres sous mon contrôle pour les façonner en un bouclier protecteur du corps et de l’esprit.

Mais comme presque tous les arcanistes, j’ai une petite faiblesse. Certains vous diront pompeusement que c’est leur école de prédilection, moi c’est ce qui me fait frissonner. Les enchantements sont la chose qui m’excite le plus dans la magie, tant ils sont fascinants. Il faut savoir doser, en fonction du moment, et garder à l’esprit une sorte d’éthique personnelle m’est avis, ce que fait une très petite partie des enchanteurs d’après ce que j’ai cru comprendre.

Ma liberté est une chose que personne n’a le droit de toucher, et je la met sur un piédestal. Ainsi je ne vois pas pourquoi il n’en serait pas de même pour les autres, pour ceux qui le méritent, ainsi faut-il toujours garder à l’esprit que manipuler la volonté d’autrui n’est pas sans conséquence sur l’honneur de ceux-ci, et donc priver ainsi le libre-arbitre d’une personne ne doit pas se faire à la légère. Les possibilités des enchantements sont immenses, on peut forcer quiconque à accomplir ses quatre volontés, comme changer un souvenir, ou encore décupler des sensations. C’est vraiment merveilleux, et cela peut devenir grisant de voir un tel éventail devant soi.
Demandez donc à ce même Dardan… et son beau tatouage magique.

Petit à petit j’ai donc gravi les échelons, les cercles comme les érudits disent, et sans relâche me suis entraînée à maîtriser des sorts de plus en plus osés.
Du simple charme, puis les immobilisations, et enfin les dominations.
Le premier est relativement simple et requiert en réalité la moitié du travail en magie. Paraître attirante, se montrer sous son plus beau jour c’est l’essentiel, la magie n’est là que pour vous éclairer, vous êtes le soleil qui éblouit votre cible et le sort les rayons.
Le deuxième est déjà quelque chose de plus complexe, et s’apparente presque au troisième, à la différence que l’immobilisation demande de suggérer à la personne de ne plus bouger, mais ce d’une telle force que ses muscles que j’appellerai « primaires » se tétanisent. Primaire me direz-vous ? J’entend par là les muscles qui ne sont pas nécessaires à la survie, comme ceux des cuisses, ou du cou, mais pas ceux de l’intérieur du corps.
L’avantage de ce sort est qu’il ne demande pas en soi une concentration constante, les muscles prenant du temps avant de reprendre leur activité.
Le troisième repose donc sur le même principe, faire en sorte que son esprit soit dominé. J’ai remarqué qu’un focaliseur tel qu’un bijou brillant avait tendance à faciliter le lancement du sort, la personne se concentrant contre sa volonté dessus dans un premier temps, ce qui permet au sort de trouver plus facilement d’attache dans son esprit. Un bémol cependant, une concentration permanente reste nécessaire, ce qui fait que ce sort reste assez éphémère, bien que l’effet soit en soi dévastateur.

Ah mais loin de moi l’idée de prétendre avoir atteint le summum des enchantements. Mes sorts sont moins puissants que d’autres ensorceleurs, et l’autre jour j’ai même vu un de mes sortilèges d’enchantement glisser sur un nain comme sur une flaque … un nain !!
Aux vue de la difficulté des sortilèges que j’aborde désormais, les progrès sont moins rapidement visibles qu’à mes débuts, et c’est normal. Mon entraînement est quotidien, et mon projet actuel consiste à émuler mon sort de domination, pour toucher toute créature vivante.
L’Hiver est dur dans le Nord, et ainsi, si un grizzli ou un loup solitaire se trouve sur ma route, je pourrai m’en occuper sans faire couler le sang, sans violence inutile. Si un de ces rustres de Hundelstone me tombe dessus, il pourra retourner d’où il vient afin de reprendre une activité plus constructive…

Et moi, je sentirai ce frisson qui m’anime, et ce voyage vers des sensations ô combien agréables quand je sentirai la magie couler dans mes veines, la Toile qui m’entoure de son chatoyant halo, et moi qui la caresse afin de la façonner à ma guise.
Brr que j’aime ça !

La calligraphie, comment sublimer l'écriture.

Enfin… j’ai appris avec ma douce Aléyssia la calligraphie, l’art de bien écrire, le soin et l’apparence sur le parchemin. Non seulement cela m’a été très utile, en plus du fait que cela procure une certaine satisfaction de voir une belle et agréable lettre écrite de sa plume, mais j’ai également remarqué que cela me servait pour transcrire mes sorts sous forme d’écrits.
A mes débuts, je ne pensais pas que ma magie, comme je la maniais, pouvait être transposée de cette façon. C’était vraiment, et ça l’est toujours dans un sens, quelque chose d’instinctif, or… comment écrire l’instinct ? Comment écrire le sentiment ? La sensation ? Le lancement du sort, l’incantation… c’est tout ça pour moi !
La réponse… c’est la calligraphie. A l’image de mes enchantements, et de mes passes d’armes accessoirement, c’est quelque chose qui s’efforce d’être beau, agréable au regard, presque charmeur. Des courbes envoûtantes, des formes alléchantes, des mots voyageurs… à la manière de l’artiste, je dois transmettre ce que je ressens dans l’écriture, dans le dessin des lettres si je puis m’exprimer ainsi.
Elles doivent nous emporter vers mon état d’esprit au moment du lancement du sort, dans cette sorte de félicité qui s’empare de mon être…
Mes premiers essais ne furent pas concluants, mais j’ai commencé à comprendre. Je ne dois pas essayer de me souvenir, mais me remettre en situation.
Et désormais, ça a l’air de marcher, malgré quelques ratés évidemment, dûs au fait que je ne maîtrise pas encore totalement cet art. Malgré tout, je préfère suivre les conseils de Albane à côté pour comprendre davantage, la rigueur des mages peut s'avérer utile, je l'avoue.



[A suivre !]

Etude : Enchantements


Mes diverses expériences sur les enchantements m'ont désormais menée à m'intéresser aux choses annexes au plus bel Art de l'esprit, non pas que j'aie maîtrisé tout ce qu'il y avait à savoir à propos, mais bien parce que comprendre ceci, c'est également comprendre les éléments qui l'entourent. Ainsi je ne peux me résoudre à ne pas laisser trace écrite afin d'avoir un support à mes futures études.



Pour que le sortilège perce l'esprit de sa cible, il est nécessaire que les défenses de celle-ci soient faibles, peu résistantes. Cela, tout enchanteur digne de ce nom en est tout à fait conscient. Mais alors que je constate que forcer un esprit par la puissance du sort ne suffit plus dans certains cas, tellement la logique et la construction de certains perdent l'énergie dans un complexe sans fin, je me penche sur la façon de dissiper cette défense.

Premier point.
Convaincre, persuader.

De cette différence bien connue, souvent utilisée entre ces deux synonymes à première vue se base ma première lignée d'expérimentations.
Un esprit construit utilisera la logique pour ordonner les choses de son intellect, de la même façon qu'un mur bien bâti, celui-ci sera difficilement franchissable.
Une solution pour passer cette barrière est donc de désolidariser celle-ci. A la logique et au raisonnement j'oppose donc la persuasion et le charme. Ainsi le ciment se désagrège et les pierres du mur offrent des interstices où s'engouffrer. Je répond donc par quelque chose du domaine des sentiments, de l'affect pour contrer la défense construite.

Second point.
Stimuler ces affects.

Comment provoquer les sentiments de cette personne ?
C'est là que joue le rôle de l'environnement. Celui-ci doit envouter la personne, afin de lui faire perdre sa force, de l'abandonner. Et de celà, nous sommes expertes, une atmosphère envoutante, des effluves délicieuses, des paroles exquises, voilà ce qui charme la cible.

Paraître attirante peut être un bon point de départ, et c'est ce qui est très souvent accompli par les enchanteresses (ou enchanteurs, c'est selon). Mais cette étude porte sur différents éléments qui peuvent aider de la même façon.
Les huiles sont un de ces moyens. Des huiles parfumées peuvent être d'une grande aide, la sensation olfactive de la personne s'en trouve sensibilisée, et son esprit se met à voguer sur les volutes de ce parfum, qu'il peut même s'imaginer dans son esprit. Voyageant, il s'ouvre pour découvrir ces sensations et de cette façon perd ses défenses mentales afin d'embrasser les plaisirs qui s'offrent à lui.
Et c'est là que l'enchantement a le plus de chance de pénétrer, par cette porte que lui ouvre sa cible.

J'ai porté mes expériences sur ces huiles depuis déjà quelques temps, et je pense que je peux désormais dresser une liste concrète de quelques résultats concluants.

* Huile d'Orchidée.
D'habitude utilisée dans mes bains, elle est composée d'extraits de bois de rose mêlés à une touche d'orchidée, selon sa provenance. J'ai surtout utilisé de l'orchidée bleue des jardins de Lunargent faute d'autres produits disponibles dans le Nord. Quelques gouttes versées sur la paume ont un effet quasi immédiat lorsque celle-ci est délicatement approchée.

* Huile de Néroli.
Plutôt rare dans notre région, elle vient de Calimshan. Habituellement utilisée lors de mes massages relaxants, elle permet de détendre la personne par ses effluves si particulières lorsqu'elle entre en contact avec la peau.

* Huile essentielle de Fleur d'oranger.
Classique, et assez présente en toute région, son action est essentiellement olfactive. Distribuée habilement en différents coins d'une pièce, pour embaumer son air d'une douce odeur, attention cependant à ce qu'elle ne soit pas trop forte, pour ne pas développer de résistance, elle permet l'endormissement des défenses de sa cible.

* Huile de Menthe poivrée.
A effet particulier, elle permet de détendre la personne si celle-ci souffre de maux de tête. Contrairement à ce que je pensais, le mal de tête n'ouvre pas l'esprit de celle-ci, mais au contraire la ferme d'autant plus dans sa douleur, la soulager permet de surcroit de l'aider et de l'ouvrir, par un sentiment de confiance et un envoutement comme précédément expliqué. Attention également, cette huile est forte et n'a pas un effet optimal au niveau de l'ambiance, elle permet surtout de soulager la personne.

Revenant d'une entrevue avec le Comte Caelestius, Lyalin rentra chez elle. Là l'attendaient les dernières retouches sur une armure qui lui tenait très à coeur.

Un mois plutôt, elle avait rencontré le Nain Hildreth Grandmarteau, comme souvent lorsqu'elle se rendait à Luskan d'ailleurs, rôdant autour du Comptoir Commercial où elle aimait faire quelques achats divers et variés. Le Lieutenant, portant apparemment sans aucun mal un grand sac de toile bien lourd, intrigua la Célébrante. Que pouvait-il porter ?
Elle eut sa réponse quelques minutes plus tard, une armure visiblement assez rare, composée d'écailles de dragon blanc !

Ne pouvant résister, elle lui acheta, faisant preuve de persuasion, comme pour toute chose qui lui tenait à coeur. De toute manière elle savait que si elle ne l'achetait pas maintenant, la raison lui ferait comprendre la futilité d'un tel achat. Pour la prendre de court, il était nécessaire de régler l'achat vite...

Le prix fut convenu, et le sac changea de main rapidement. La gardant amoureusement, comme le fruit de son envie soudaine assouvie, elle la regardait durant tout le voyage vers Lorgol.
Ces écailles si fines... d'un blanc parfait, comme la neige de Termalaine. Parfait comme Termalaine en fait. Elle ne savait expliquer la raison, mais l'armure au final n'était pas si lourde que ça, et tant mieux. Malgré toute la beauté de l'ouvrage... elle n'était pas au goût de Lyalin. Pas assez féminine, elle n'avait pas cette petite chose qui attirait le regard, l'harmonie dans les formes.

On ne pouvait laisser une oeuvre inachevée, et quitte à combiner les talents de plusieurs artistes, il fallait la terminer.
Elle ne connaissait qu'une personne qui avait l'oeil et l'imagination nécessaire pour trouver de quoi embellir cette armure. La Duchesse !
Ensemble, elles travaillèrent sur quelques croquis qu'elle conçut. Les écailles furent délicatement replacées, ces pièces d'armure basses enlevées pour être remplacées par un tissu bien plus agréable, et des bottes de velours comme les aimaient Lyalin. De nouvelles bottes à rajouter à sa collection tiens.

Le haut restait léger, mais couvrant. Pour bénéficier des qualités protectrices de l'armure, il fallait que les écailles forment un rempart contre le froid. Finalement, la dernière touche fut apportée avec une splendide cape d'un blanc immaculé. Et l'armure était prête à être essayée en condition, peut-être dans un futur voyage dans la toundra. Il faudrait tout de même quelques heures pour s'habituer au relatif encombrement de la cuirasse.

[Pti post pour inaugurer une armure en écailles de dragon blanc ]

Berk… qu’est-ce que c’est que ça ? Tiens, ça ressemble au métal que m’avait montré Hildreth, c’était quoi déjà… De l’adamantine ! Voilà… ça doit être assez précieux. Mais Dieux que c’est affreux !
Lyalin venait de buter contre une pépite de ce métal dans la neige, la ramassant, elle l’examina quelques instants. N’en ayant absolument aucune utilité, et ne voulant pas de ça trônant chez elle, elle décida de s’en débarrasser. Un Mage devrait bien être intéressé, voire un nain. Optant pour Lorgol, moins loin, plus pratique, elle s’abrita à l’Auberge de la Plume Noire. La pièce principale était relativement calme, et un magicien, évidemment vêtu d’un noir de jais, lisait un ouvrage avec toute l’attention possible dans ce genre d’endroit.

Elle s’installa, commanda un verre, comme d’habitude, et alors que celui-ci arrivait, paya la serveuse en faisant nonchalamment tomber la pépite sur la table dans un petit bruit. Adoptant une mine désolée, presque enfantine, l’appât fit mouche et voilà que le Mage se dirigea vers la table.
Mmmh et voilà. Oh mais c’est le Mage Droganson, collectionneur, chic ! Je suis bien tombée.
Examinant l’adamantine d’un regard expert, il eut la décence de reconnaître celle-ci à sa juste valeur. Ce qu’apprécia Lyalin.
Incantant pour faire apparaître son sac magique, il en sortit une Planche, puis deux d’un air solennel. De l’orme pour le peu qu’elle avait pu en apprendre de son passage à Luskan. Elle attendit autre chose, mais il ne plaisantait visiblement pas. D’un léger rire, elle lui fit comprendre qu’elle n’était pas crédule à ce point.

La négociation fut âpre, et dura une bonne demi-heure. L’aubergiste regardait la scène d’un œil amusé, se divertissant des offres refusées les unes à la suite des autres.
« Vous recherchez quelque chose qui vous sera utile. Je comprend, que diriez-vous de deux livres sur la magie ? Deux tomes écrits de mon illustre main, expliquant la magie de combat dont je suis expert. »
Il n’a pas changé depuis la première fois que je l’ai rencontré, toujours aussi imbus de lui-même.
« Je suis certaine Mage Droganson, que vous pouvez mieux faire mmh ? »
Un doux sourire sur ses lèvres, un index faisant rouler la pépite sur la table, elle le fixa afin de savoir ce qu’il aurait à offrir de plus. Des gemmes, pourquoi pas. Quelques diamants, puis d’autres gemmes tout aussi précieuses vinrent s’ajouter au butin, et efin de nouveaux livres plus communs ceux-là. Finalement Lyalin accepta de se défaire de cette ridicule pépite contre toutes ces choses brillantes et ces livres qui promettaient d’être intéressants. Après tout, elle avait pris goût à étudier la magie et ses applications concrètes, ensorceleuse qu’elle était.



Rentrant chez elle, Lyalin entama la lecture de l’ouvrage « De la magie martiale, par Droganson ».
Bon, allez. Même si ça n’est pas vraiment ma branche, ça peut toujours être intéressant. Après tout, je peux y trouver quelques éléments intéressants.
95 % d’étude, et 5 % d’expérience, oui enfin ça c’est bon pour la magie d’un magicien. Mais il a raison sur le fait que l’expérience change la donne. Développer l’analyse, et acquérir des réflexes est ce qui fait la différence lors d’un duel ou d’une bataille, c’est certain.
Mais comment gagner cette expérience ? En allant s’entraîner sur des créatures nuisibles pillant les voyageurs ? Non… passé un certain stade, elle n’ont plus rien à apprendre, laissons cela aux débutants dans cet Art. Non, je suppose que Droganson veut parler de s’entraîner contre des personnes de son acabit. Participer à des expéditions où les talents sont mis à rude épreuve, afin de tester et apprendre dans le feu de l’action !

Partie dans ses pensées, les yeux se perdant dans les tentures de sa chambre, elle reprit la lecture finalement. Ce n’était pas comme cela qu’elle allait apprendre grand chose.
L’évocation est fréquemment utilisée sur les champs de bataille pour briser les formations et semer la mort dans les troupes adverses. Charmant. Enfin la guerre est la guerre, on ne peut pas lui demander d’être autre chose. Donc les sorts de nuage sont particulièrement efficaces et recherchés lors de ces évènements.

Mmmh oui, mais alors peut-être que les enchantements peuvent avoir leur place dans ce genre de situation. Un nuage mental par exemple, bien placé, s’il n’apporte pas la mort apporte un sacré avantage, brouillant les esprits.
Ou imaginons un sort bien placé sur la hiérarchie adverse, comme le suggère Droganson. Dominer un officier, lui faire dire des ordres non pas contradictoires – auquel cas les soldats se rendraient compte de quelque chose, et peut-être serait-il abattu, ce qui serait certes efficace, mais on peut faire mieux - mais suffisamment dosés pour que la formation sous ses ordres agissent de manière à gêner les autres formations, voire à contrer leurs actions.
Voire faire rire un officier pour déconcerter l’ennemi, même si l’efficacité est sans doute plus réduite. Ca peut être une alternative si l’arcaniste est à court de sorts.
A creuser…

Finalement l’ouvrage se révéla plus intéressant que prévu, et Lyalin abandonna l’idée de lire également les autres livres de l’échange. Elle aurait tout le temps pour lire les romans et autres ouvrages de géographie plus tard, même si celui de Lunargent serait celui auquel elle s’intéresserait sûrement en premier, lorsqu’elle aurait assimilé les enseignements sur la Magie martiale, et particulièrement les passages qui l’intéressaient.

Etude : Enchantements


Dans l’étude des enchantements il faut étudier l’esprit. Immense tache que voici, et même ma vie d’elfe n’y suffira pas, mais du moins puis essayer de comprendre ses rouages, et espérer mieux le faire qu’un homme à l’avenir davantage réduit.
Je ne suis pas une magicienne, théoricienne par nécessité mais celle-ci naît de ma pratique. Ainsi suis-je certaine de l’application de toutes mes études, car elle est le fondement de celle-ci.
Je me pencherai dans un premier temps sur diverses expériences qui me servent à mieux appréhender l’esprit et sa fonction. Voire ses schémas, si l’on peut parler ainsi, comme je l’explique à la fin. Peut-être dans plusieurs années pourrai-je être davantage précise, complète, mais donnons le temps au temps dans ce que je considère l’Art le plus subtil qui soit.




Lorsque je suis invitée dans une riche demeure, que je parcours le hall pour admirer les superbes peintures qui ornent les murs comme preuves du luxe de l’aménagement, il m’arrive de m’arrêter sur certaines d’entre elles.
Mettons à mon compte que je suis très réceptive, mais certains de ces tableaux m’évoquent quelque chose. Sans jeu de mot malhabile sur une quelconque école arcanique brute, l’on peut dire que des souvenirs affluent alors que mon regard se pose sur une toile.

Détaillons ce sentiment.
Il s’agit d’une arrivée soudaine de souvenirs qui envahissent l’esprit jusqu’à prendre la place de l’état conscient. Sans vouloir déprécier la Rêverie qui a cette chose d’exceptionnelle, le phénomène est relativement comparable, et les sensations reviennent comme sorties de nulle part.
L’influence.
Un stimulus visuel, la toile, provoque l’émergence de ces souvenirs. Le simple fait de croiser les images fait naître cet étrange voyage éveillé, qui peut être plus ou moins désagréable en fonction des sensations qui refont surface, mais ça n’est pas là le sujet.
On peut donc raisonnablement penser qu’il y a un lien entre ce stimulus visuel et la remémoration.

Je cite là un exemple avec la vision. Les toiles qui ont la particularité d’être rares, uniques, et donc de provoquer un sentiment assez fort. Unique donc intense, comme tout plaisir.
Mais je peux également parler d’autres phénomènes parallèles. Des stimuli en général olfactifs qui ont une influence sur les souvenirs.
De façon moins détaillée car l’effet est moins spectaculaire, sentir sous sa main des draps de satin amène le désir. Pourquoi ? Parce que cette sensation sous la main ramènent à des expériences ô combien agréables où l’on a ressenti cette même sensation.
Une odeur de parfum particulière, qui peut rappeler une femme rien qu’en humant son arôme. Une personne pourra se remémorer son amante et de délicieux souvenirs uniquement en sentant une odeur d’agrumes dans un marché, parce que celle-ci a l’habitude d’user de ces essences pour accentuer ses charmes.
Tant de possibilités, l’éventail est vaste, aussi vaste que les souvenirs d’une vie.

Le souvenir est une façon pour l’esprit de revivre un événement en se moquant du temps qui passe, malgré le fait que les conditions pour réitérer celui-ci ne soient pas réunies. En-dehors des rêves, dans leur sens élargi, rattacher les souvenirs à une sensation olfactive permet à l’esprit de remémorer le souvenir.
On peut donc penser que les souvenirs ont une correspondance olfactive, et que la stimuler permet de faire apparaître ce souvenir.

A cela je rajouterai que seuls les souvenirs dits marquants seront retenus, je ne pense pas que l’esprit fasse correspondre une sensation à chaque instant de la vie.




Les rêves sont un voyage de l’esprit. Qu’ils soient elfes, ou humains, les rêves sont des histoires constituées d’éléments vécus, ordonnés d’une façon telle que l’esprit en tire un bienfait.
Je rêve d’une grande ville, aux murs dépassant l’entendement, les façades sont blanches et jaunes. Derrière je sais qu’il y a le port, mais je ne le vois pas, un capitaine de navire, qui est mort dans mon enfance, joue distraitement avec sa bouteille, fringuant et fier, puis m’adresse un sourire.
Etrangement, je ne m’approche pas de lui, je sais qu’il a à faire, puis je m’aventure dans les ruelles étroites, nimbées d’une lueur rougeâtre, pour m’arrêter devant un ancien tire-laine tenant dans ses bras une splendide jeune femme qu’il couvre de baisers sans gêne devant ma présence. Je souris, et aperçoit plus tard son ami main dans la main avec un autre jeune homme tout aussi charmant. Puis ils disparaissent derrière des caisses. Là mon rêve s’arrête.

Je n’ai point la prétention de traiter tout ce domaine qui rien qu’à lui mériterait une vie d’étude. Je vais suivre la voie du souvenir sur cette vaste terre, peut-être m’y pencherai-je davantage dans l’avenir, seule Sharess le sait.
De plus, je ne parlerai pas en particulier de la Rêverie, qui bien qu’elle soit la seule chose que j’ai véritablement essayé, est suffisamment spécifique et complexe que simplement la croquer dans cette étude serait un outrage que je ne suis sûrement pas prête à faire.

Je pense qu’il y a deux sortes de rêves, hormis les exceptions sus-citées évidemment, qui sont d’une part les rêves dues à une influence extérieure, et les rêves naturels. Ce sont ces derniers qui sont bien sûr les plus intéressants, et dont la compréhension est essentielle pour arriver à avoir une influence justement.
Dans les rêves extérieurs, on peut citer ceux dus à des sorts divers, comme il en existe dans ma si chère école, des révélations divines, très rares évidemment et dépendant fortement des fois mais que je me dois de citer.

Un rêve ordinaire est une sorte d’histoire, avec plus ou moins de sens, et là je me dois d’avouer que j’ignore la raison du chaos apparent de certains, avec des éléments qui sont toujours connus du sujet. Des choses qui sont familières, ou du moins avec lesquelles il a eu des contacts, qui ont fait partie de son environnement.
Il les ordonne ensuite en une histoire, une histoire qui lui apporte une certaine satisfaction, un désir qu’il n’a pu assouvir, donner du sens à quelque chose qui n’avait apparemment pas de sens dans la réalité. De toute manière, ce rêve est quelque chose de bénéfique car il permet au sujet de voguer dans un univers dont son esprit est la seule limite.

Le rêve serait donc une sorte d’espace de liberté totale, un miroir sur l’esprit et les souvenirs oubliés. C’est en cela qu’il est très important de savoir les cultiver, car ils sont ainsi le remède de l’esprit.

Ainsi le cauchemar naturel permet à un mauvais souvenir de s’évanouir, et peut-être perdre de sa nocivité. Ainsi, en obéissant à la méthode qui consiste à se confronter au mal pour le dompter, l’esprit se confronte au souvenir pour l’exorciser en quelque sorte.




A travers ces traits, on remarque que l’esprit n’est pas tout à fait une mécanique, il réagit, il se soigne de lui-même, même sans que la personne ne l’ordonne. Il convient donc pour son étude de l’aborder comme un élément réactif et non inerte, ce que font malheureusement beaucoup d’enchanteurs, ce que j’ai également fait à mes débuts dans cet Art.
Considérer celui-ci comme une machine, c’est déshumaniser le sujet.. ce qui est raisonnablement impossible à penser. Mais que cela ne nous empêche pas de percer ses secrets.

Etude : Enchantements





En apparence, discipline et volonté forte peuvent contrer un enchantement. Et c’est partiellement vrai … mais alors pourquoi les hommes à l’esprit discipliné sont-ils parfois les plus vulnérables à cette forme de magie ? J’ai pu faire cette expérience il y a peu dans un plan artificiel, où des gardes ô combien disciplinés semblaient étrangement très résistants aux enchantements. Agissant en groupe, l’esprit tout tourné vers le combat, je pensais qu’ils seraient une cible des plus faciles… Je me suis trompée, et suit cette étude.



Les différentes armées de Toril comptent parmi elles une épine dorsale, des soldats obéissant aux ordres, les sentiments mis de côté pour se concentrer sur les batailles qu’ils mènent. Ce sont ces hommes, abreuvés d’idées simplistes, qui sont les plus simples à charmer. L’esprit faible, car bâti sur une toile très légère d’éléments inculqués dans le régiment.
Ainsi, en résumé, nous avons l’obéissance comme valeur première, la recherche de gloire, d’argent, ou la défense de la patrie selon le cas, ensuite.
Briser cette toile en instillant des idées contraires est donc des plus aisés, ou encore en incorporant des sentiments au choix de l’enchanteur. L’obéissance nécessite déjà que les défenses et la conscience de la cible soient faibles. La magie fait le reste, la partie la plus importante a été entamée par la hiérarchie.

Là on comprend que la discipline n’est pas forcément un rempart efficace, et parfois même le contraire.

Maintenant voyons la discipline comme l’art d’avoir un esprit construit, les idées claires, la discipline mentale, telle celle des Mages.
Pour reprendre l’exemple de l’armée. Imaginons un stratège, ayant passé de longues années à penser à des tactiques, ayant entraîné son esprit à entrevoir les possibilités selon l’instant, réagir en conséquence. Cet homme aura bâti une toile bien plus complexe que nos précédents fantassins. Il n’est pas dominé par une autorité supérieure, ou du moins est-elle bien moins oppressante, son esprit peut s’épanouir.
Ces réflexions quotidiennes, ainsi que son apprentissage créent donc un réseau bien plus dense au niveau de son esprit. Par conséquent, l’enchantement, la magie aura plus de difficultés pour pénétrer celui-ci.
D’une manière imagée, l’on pourrait comparer ceci à une ville dense (les connaissances sont conséquentes) parsemée de rues la parcourant (les réflexions sont nombreuses). La présence étrangère a donc bien plus de trajet à faire pour accomplir son but, l’enchantement a davantage de chances de se perdre.

Nous voyons donc une grande différence entre différentes disciplines, identiques seulement en apparence, car tout les oppose en réalité.


En conclusion :
La discipline imposée inhibe l’esprit, et ne se nourrissant pas des connaissances, il est maintenu dans un état de faiblesse. Un enchantement n’a donc aucun mal à pénétrer cet esprit.
La discipline mentale est quant à elle constructive, et elle ne cesse de favoriser la réflexion. L’enchantement est donc d’autant plus stoppé par celui-ci.

Prière à Sharess


Ô Dame des mille Plaisirs ! Protectrice des ébats et instigatrice des désirs, entend ma prière.
L’elfe Dardan fut capturé par les servants de Cyric le fou il y a peu, celui qui m’a toujours aidée, et accompagnée même dans mon désir de te servir. Alors que je m’écartais de mes frères sylvestres, il m’a tenue compagnie sans préjugé envers toi, il fut un appui et soutien très important pour moi au cours de ce voyage inconnu.
Aujourd’hui, c’est lui qui a besoin de moi, et je te prie de l’aider à résister aux tortures innommables de cette île-forteresse qu’est Ruathym. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour contacter les personnes susceptibles de l’aider, même ceux qui par le passé m’ont fait subir des sévices, pour lui, pour le revoir.
Je sais qu’il souffre, et pensant à lui, je partage cette douleur. Aide-le à la surpasser, aide-le à l’oublier le temps de reprendre ses esprits. Aide-le à résister aux déplaisirs que lui font subir ces détraqués, mais avant tout, préserve l’espoir en son cœur. Qu’il garde toujours à l’esprit qu’il ne sera pas abandonné, qu’il sache qu’on le sauvera.

Rappelle-lui ces moments de joie partagée, fais qu’il se souvienne de ces plus rares instants intimes que nous avons passés dans les bois, sous la pluie battante. Qu’il n’oublie pas les plaisirs que nous avons tous deux partagés, et l’extase que nous avons ressenti ensemble, sous ton égide.

Sharess ! Moi, Lyalin ta célébrante, te supplie de lui porter secours, de l’accompagner le temps que nous le sortions d’ici, de veiller sur lui en lui rappelant ces souvenirs.
Puisses-tu lui accorder ceci, et qu’il soit préservé des tortures cyriquistes…
Merci Sharess.

BG : parenté, et héritage de Lyalin


Myàlnië Dey’Engeraab sortit comme à son habitude de l’enceinte arborée de la Cité, là où les frondaisons cachaient désormais la lumière des cieux. Chaque lune se plaisait-elle à se ressourcer à la Cascade non loin, l’eau fraîche mais néanmoins pure, provenant des monts avoisinants, l’aidait à s’évader, sortir de l’étude passionnante de l’air dans son essence même.
Elle n’avait pas de maître, c’était un choix qu’on avait respecté, elle préférait mener son étude seule, individuellement, bien que certains magiciens s’autorisaient de temps à temps un coup d’œil à ses recherches, s’assurant qu’elles allaient bien dans le bon-sens, allant même parfois jusqu’à donner quelques conseils. Myàlnië les acceptait volontiers d’ailleurs, tant qu’on ne cherchait pas à la materner.

C’est sans doute pour cette raison qu’elle sortait, à la nuit tombée vers cette cascade, sans maître pour lui demander quelle était la raison à cet écart. Un besoin, l’eau la libérait, son esprit s’envolait, ces sorties nocturnes lui étaient devenues nécessaires. Et il faut dire que l’endroit restait relativement calme, la Cité avait su garder son isolement salvateur, qui l’épargnait des conflits puérils de Valbataille. A sa grande surprise, elle découvrit une fois dénudée sous la cascade qu’elle n’était pas seule, ce qu’elle avait pris pour un simple animal faisant bruisser des fougères, était en réalité un autre elfe.
Mais un elfe étrange… Un elfe sauvage.

La peau d’écorce, les yeux noirs et les cheveux cachés sous une sorte de capuchon, il l’observait. Sans bouger, elle ne pouvait deviner son attitude, mais il n’avait pas l’air hostile. Puis il repartit en un instant, se fondant dans l’environnement sylvestre avec beaucoup de talent. Peut-être trop même selon Myàlnië, qui détecta une once de magie flottant dans les airs, semblant s’envoler vers les cimes.

Intriguée, elle renouvela la tentative comme l’on essaie de mener une expérience, magicienne qu’elle était. Se rendant à la cascade, essayant de refaire les mêmes gestes que la veille, elle constata son échec, personne ne semblait l’observer, elle ne pourrait pas satisfaire sa curiosité, mêlée d’une pointe d’excitation. Elle se résolut à profiter de l’instant, son but initial.
Puis… une voix se fit entendre. La voix de l’elfe sauvage. Posté en haut de la cascade, il l’observait, une main tenant une branche qui semblait presque pousser dans le roc, les pieds sur la paroi presque abrupte, tenant dans cette position comme cette position avec tant de grâce qu’on eut dit qu’il pesait deux livres.



Ces rencontres durèrent longtemps, chaque lune voyait les deux elfes, Myàlnië et Arandeèn, se rapprocher davantage. Jusqu’à ce qu’on put les appeler amants… amants en –dehors de la cité elfique. Les absences de plus en plus répétées de la jeune magicienne ne passèrent pas inaperçues, et l’on ne vit pas d’un très bon œil cet amourette naissante entre deux elfes de castes différentes. Erreur de jeunesse excusa sa famille, l’on apprend par ses expériences, et dans quelques mois elle aura compris que sa place n’est pas auprès de ce sauvage.
Seulement Sehanine Archelune qui protégeait les amants sous les voiles de sa nuit enchanteresse ne semblait pas décidée à les séparer, oppressée, voyant sa cité lui demander de rompre sa liaison, sa famille commença à son tour à la critiquer… elle n’eut d’autre choix que de partir loin avec son ensorceleur. Loin, au-delà du Valbataille, au-delà même des Vaux, vers ces contrées qu’elle n’avait vu que par les illusions des mages.

Ensemble leur fuite fut très longue, des années entières passées à errer. Sans trouver une terre accueillante, ils durent se résigner à toujours avancer, profitant d’un bosquet l’espace d’un petit mois puis repartant en remerciant les druides. Les dangers étaient facilement évités grâce à leurs dons respectifs, ils en rendaient grâce à Corellon tous les jours. Arandeèn lui semblait bien moins souffrir de cette escapade, mais sa compagne se languissait de ses recherches, sans support pour celle-ci.

Ils ne pouvaient se rendre dans une autre Cité, un autre havre. Ils seraient considérés comme dans leur foyer, comme deux personnes de castes différentes qui devraient se séparer ou vivre dans la honte. De cela, il n’en était pas question, et le choix le plus douloureux de leur vie fut finalement scellé, ils se résignèrent à s’installer dans cette cité humaine que l’on nomme Athkatla. Myàlnië pourrait mener ses études, discrètement, son compagnon était conscient de la nécessité d’un arcaniste d’exercer son art, mais ces contingences lui étaient par contre inconnues, aussi par amour pour elle accepta-t-il de la suivre.

Les hivers passèrent, et finirent-ils par construire leur chez-soi. Une petite maison près des docks, relativement miteuse en comparaison des beaux-quartiers, sur les hauteurs, mais il n’avaient rien à envier à ces sortes de bicoques à étages, où la personne du dessous entendait celle du dessus, ils n’auraient pu supporter toute cette proximité. Un commerce put être monté pour subventionner les recherches de sa mère, bien qu’il resta très sommaire et soumis à l’impôt des guildes locales.
C’est dans ce cadre que naquit la jeune Lyalin, recevant l’amour de ses parents qui n’avaient plus qu’elle comme fruit de leur union, les traits de sa mère et le don de son père. Elle reçut une éducation relativement complète, autant qu’on puisse le faire avec des parents travaillant dans une épicerie, parsemée d’après-midis de jeu avec ses camarades des docks. Parfois même arrivait-elle à oublier sa différence, d’âge essentiellement… parfois, arrivant à capter l’instant présent, à apprendre à profiter des jours car les années sont trop demander à des humains.

On ne lui apprit pas son nom, son vrai nom, celui de sa mère. Du moins pas directement, quel intérêt se dirent ses parents, que de la tracasser avec ceci. Ce nom de toute manière, n’avait plus aucune importance car ils avaient du s’écarter de la Cité, de ces castes. On ne la mit pas non plus au courant du don qu’elle avait probablement hérité, son père savait bien que ce genre de choses étaient une expérience personnelle, qu’il fallait l’appréhender à sa manière. Répondant à sa curiosité naturelle, ils ne lui apprirent guère plus. Elle découvrirait bien seule, elle avait le temps…


(Hrp, je pensais qu'il était nécessaire de justifier le don de Lyalin, puisqu'elle est ensorceleuse. Donc il vient du côté paternel, une lignée d'elfes sauvages qui ont ce genre d'affinité brute avec la magie. J'en profite également pour expliquer comment elle s'est retrouvée à naître dans une cité telle qu'Athkatla, humaine par excellence.)
[Edit Volvic] il n'est pas nécessaire de le spécifier, il peut s'agir d'un secret de famille, une connaissance que le perso ne veut peut-être pas connaître ou n'imagine pas vouloir savoir, mais l'expliqer est bien dans le sens où tu rajoutes une dimension à ton personnage.

Le Printemps.

Le Printemps est revenu. Le cycle se complète, le temps poursuit sa course tranquile, et nous mène à cette saison de renaissance qui m'émeut tant.
Enfin je vis de nouveau, l'hiver m'avait été préjudiciable, l'isolement n'avait pas été sans conséquence pour l'elfe ouverte sur autrui que je suis, et non pas que ce soit l'honneur d'une Lady qui me pèse, au contraire car c'était là mon réconfort, mais que la neige m'empêche de me déplacer librement et de rencontrer des personnes selon mon désir joua a contre moi.

Une couche si blanche pourtant, dont le seul réconfort fut de la contempler comme un manteau d'hermine recouvrant les environs de Termalaine, dans une chaude étreinte.
Mais cette chaude étreinte, je ne faisais que me l'imaginer, me la remémorer.
Sharess, tu sais mieux que quiconque, Déesse de Mulhorande, que tout est cyclique. Je ne peux m'attacher trop longtemps aux gens, car toute attache est un frein à l'épanouissement. La rose se défait de ses pétales pour renaître plus belle encore.
Alors j'ai quitté plusieurs amants, plusieurs à quelques jours d'intervale. Le cycle doit être renouvelé, un plaisir qui devient routine n'est qu'un ennui camouflé.

Ô Sharess, tu sais que ce n'est pas la première fois. Tant ont à être contentés, et je m'efforce de faire comprendre à certains de mes anciens compagnons que ce n'est pas briser que de recommencer. Certains comprennent, d'autres moins, je les accompagne toujours pour que la douleur soit atténuée.

Il y eut Edelwen, des mois de promiscuité firent de lui un être très cher à mon coeur, que je me plaisais à charmer, pleine d'espièglerie et d'insouciance. Chaque jour je tentais d'escalader un barreau de l'échelle qui me mènerait à ouvrir son coeur, et chaque jour j'y parvenais. Ni trop lente, ni trop rapide, je connais la cadence.
Puis alors que j'allais escalader le dernier barreau... ce n'était pas une échelle que je vis sous moi mais bien un cercle. Si je m'attachais trop à mon Protecteur, je me plaçai à côté, et tout serait rompu.
Je ne voulais pas aller plus loin, m'attacher pour être captive. Jamais... même avec Edelwen, qui j'en suis certaine, aurait fait un compagnon admirable.
J'envie Selwyn parfois, les voyant. Mais je sais que cette vie ne serait pas pour moi, se complaire dans un bonheur ainsi immobile, figé, non... Ce n'est pas comme cela que je conçois la Quête du plaisir. Mais tout le monde ne la poursuit pas.
Ils vont bien ensemble, et je suis heureux pour eux deux. Jalouse ? Oui, je l'ai été. Le pauvre Dardan en a fait les frais. Voir ainsi s'échapper une personne si chère, avec laquelle tant de moments intimes furent échangés, ainsi qu'un travail constant pour l'ouvrir aux plaisirs de ce monde... Mais je sais que ce travail ne fut pas vain, car je le vois heureux. Dans les bras de Selwyn, s'embrassant tous deux.
Il m'arrive de les regarder sur la place, alors qu'ils ne m'ont pas vue. Loin de moi l'idée de les déranger, oh non, ce serait pêcher contre mes plus élémentaires dogmes. Mais je suis contente de les voir réunis ainsi, car c'est ce que tous deux cherchaient. Et ils l'ont trouvé dans les bras de l'autre.

Dardan, toi aussi je t'ai quitté. Ce fut plus brutal, et peut-être plus froid. en cela, je suis désolée, et je prie la Dame du Baiser que tu n'en aies pas souffert.
Je ne m'amusais plus autant qu'avant, ces escapades forestières, où nous nous endormions au creux d'un arbre, tout cela c'était fini. Le frisson de deux amants qui se cachent, car cette relation commence aujourd'hui à dater, même quand ces autres Elfes pensaient que nous n'étions qu'amis.
Il fallait arrêter également, un oiseau ne migre pas s'il a les ailes attachées, je m'en suis donc détaché.
Puisse Sharess te permettre de trouver le bonheur autre part en fait. Une maîtresse d'arme peut-être, qui sait. Je ne comprend toujours pas certaines d'entre elles, mais il faut savoir se mettre dans la tête d'un autre.
Mille baisers dans un futur proche, je te souhaite Dardan.

Il y en a d'autres, des amants d'un soir, des amants occasionnels sur Luskan que je ne citerai pas ici, car ils sont dans mes prières. Des gens toujours respectueux de ma personne, qui m'ont permis d'éprouver plaisirs et félicité constamment. Peut-être que je vais en quitter certains, je ne sais pas... Ou simplement arrêter sans un mot, je n'ai jamais eu d'accord formel quant à ce genre de relations. Un contrat moral étant en général ... moral.

Edailo, Edailo. Je t'avoue sur ces lignes que tu ne verras jamais qu'une pensée fugace m'a traversé l'esprit. Une pensée dont j'ai honte, et Sharess m'en a aussitôt punie.
Quand j'ai appris pour Edelwen et Selwyn, une autre nouvelle m'est tombée dessus au même moment... un autre amant partait vers une autre femme, pris de jalousie pour Dardan.
J'ai alors nourri le noir espoir de séduire l'apprenti d'Edelwen pour lui montrer TOUT ce qu'il perdait. J'ai honte, j'ai tellement honte... me servir de toi ains, dans un but mesquin et personnel. Bastet puisses-tu me préserver de ceci à l'avenir, le cauchemard shariste m'a une minute effleurée.
Non, c'est bel et bien terminé Edailo, à peine cette idée est-elle arrivée à mon esprit, qu'effrayée, je l'ai chassée.
Nous avons construit tout deux quelque chose, un jeu pour moi au début, t'amadouer comme on amadoue une bête craintive. Les monastiques sont tellement intéressants à séduire, car ils nous permettent de réfléchir profondément sur nos propres démarches. C'est un fort difficile, mais intéressant à relever.
Et le sourire conquis d'un moine est tellement gratifiant. Edailo, ne crois pas que c'est par simple sport, oh non. Mais je me suis plue à gravir les échelons avec toi, entre discussions profondes, enseignements elfiques, réflexions sur les communautés, massages et autres jeux que je ne dévoilerai pas ici. Très sincèrement.
Mais j'ai vu que tu désirais plus, c'est tout à fait normal. C'est naturel après tout, mais je ne veux pas me lier plus que nécessaire. L'on s'amuse dans la légèreté, et c'est ce que j'aime.

Elrith également, cette jolie Elfe que j'ai rencontré sur les remparts de Haut-Refuge, alors que tous discutaient de cet idiot de Leith. Je la voyais manger son lambas, insouciante dans sa fine maille elfique, son arc posé non loin. Je l'ai abordée... Nous avons échangé des paroles emplies d'une poésie comme seul le Printemps peut m'inspirer.
Puis nous nous sommes échangé un baiser, cachées derrière une petite tourelle... à l'insu des autres Elfes en bas, discutant de tout et de rien.
J'espère la revoir bientôt, une amante que j'aurai plaisir à côtoyer quand je reviendrai, mais que nul remord ne me causera à mon départ, car j'aurai profité de l'instant.

Le Printemps renait, et moi avec. Sharess de ce cycle, nous profiterons, et que le plaisir jamais n'ait été aussi intense qu'en celui-ci.
Le Lotus blanc chaque année sort à Skuld des eaux
Annonçant la lune aux amants, leur couche partageant
Le Lotus bleu chaque année sort à Skuld des eaux
Annonçant un nouveau jour à ces amants profitant.

Il n’est nulle chose en ces terres qui n’échappe au cycle éternel.

Il n’est nulle chose, moi y compris, qui n’ait sa place en ce cercle immuable. Et comme la crue, j’ai amené ce que je pouvais au ValBise, à Termalaine. Ainsi non pas comme ces priants qui vénèrent uniquement des dogmes, je respecte l’essence de ma divinité, son être dans le djet, l’éternel, ce qui la fait et non pas uniquement ce qu’elle nous apporte par son empreinte mortelle et ses manifestations plaisantes. Je vénère Sharess, et pas juste sa netcher neheh.

Sa patte féline aura marqué les terres glacées qui bordent l’Epine par mon intermédiaire, moi sa Célébrante. Ces contrées où le sang aura souvent eu raison des plaisirs qu’apportent la paix et la stabilité. Bastet ne s’épanouit que sur ses domaines fertiles, où Seth est loin, où Seth est repoussé. Mon but aura été d’étendre ce domaine aux lieues de Termalaine, au ValBise.
Notre Chapelle sera sa Demeure, coquette demeure, propice à l’épanouissement le plus personnel. Point de palais, Mère des Chats, car les ambitions déçues sont les pires des maux. Sharess, puisses-tu te plaire dans ta maison sanctifiée.

Elle aura été le point d’orgue de ma contribution au Culte, et comme les monts qui se dressent aux cieux, tous comptent une pente qu’il me faut emprunter. Le cycle régit chaque chose de notre monde, notre vie en est un grand, Sharess, tu es des dieux immortels la seule qui regarde le mien, j’espère que ton sourire l’accompagne.
Cette pente me mène en Mulhorande aujourd’hui, là où tu es née, là où le fil de ta Divine présence aura commencé, qu’il ne se termine jamais, djet à toi, Dame du Baiser.

Je veux me rapprocher davantage de toi, Sharess, Mulhorande sera le nouveau cap de ma vie, succession de passages, qui finira par celui qui me mènera à tes côtés.
Ainsi s’achève la trace de Lady Lyalin sur le ValBise, une trace de patte féline dans la neige au crépuscule, pour une nouvelle à l'aube dans les palmeraies des berges de Mulhorande…

Ok, je la place au cimetière avec comme chacun la possibilité d'être exhumé