Chaque jour, cette pensée et cette douleur me hantent.
Pendant un moment, je n’ai parlé a personne de ce que j’avais vécu. Le jour je faisais comme si de rien n’était. La nuit, je pleurais, me sentant « souillée» a tout jamais.
Un soir, je ne sais pas pourquoi, j’ai tout lâché à ma soeur Jeanne. C’est sorti tout seul, sûrement parce que ce soir là je n’en pouvais plus de vivre seule dans le noir, la honte, la culpabilité, la peur de décevoir.
Peu à peu, j’ai réussi à en parler. Ca m’a pris du temps, mais j’ai pu en parler à ma soeur Jeanne.
Après ce viol, je n’avais qu’une envie: m’endormir et ne jamais me réveiller, quitter cette souffrance, ce poids trop lourd à porter et m’envoler pour toujours vers un endroit ou je ne ressentirais plus rien...
Le monde s’est arrêté. Je me suis effondrée. Violée. Le mot venait d’être prononcé. C’est là que j’ai réalisé que ce n’était pas ma faute, que j’avais été « violée ». Je le refusais, ce mot me faisait tellement peur, et était tellement vague.
Je crois qu’à ce moment une partie de moi est morte. Je me suis sentie morte, gâchée, souillée, volée.
La douleur et les traumatismes infligés sont insoutenables et j’ai voulu mourir tellement j’avais mal, tellement je me détestais, tellement je souffrais en me regardant dans un miroir.
Ma soeur Jeanne m’a dit qu’elle ne voulait plus jamais m’entendre dire que je voulais mourir et aujourd’hui c’est grâce à elle si je suis encore là.
Se suicider n’est que de la lâcheté, c’est une fuite et la fuite ne sert à rien. Il ne faut pas fuir ses démons, il faut les combattre !
C'est pour cela aujourd'hui que je demande justice et que Anaeril doit payer pour ce viol commis sur ma personne, je ne peux passer outre.
Cette douleur est toujours là mais elle est différente, c’est une déchirure intérieure, une mutilation de l’âme, il a bousillé ma vie mais je resterais debout et je me battrais car il ne vaut même pas la peine que je me sacrifie pour lui, que je souffre à cause de lui.
Justice doit être rendu
Anaeril doit être jugé et condammé